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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Mar 30 Aoû 2016 - 22:37
Charlie. Seule avec son chien. Comme elle l’avait présumée, elle n’était pas aussi « intéressante » que la rouquine. Toutefois, elle attrapa la collation offerte avec plaisir. Non pas qu’elle avait faim, mais on ne refusait jamais de quoi manger, pas vrai ? A ce sujet, il fallait vraiment être naïve – ou altruiste jusqu’au bout des ongles – pour partager ses vivres avec deux personnes tout juste rencontrées. Même pas une demi-heure plus tôt, Daphne les menaçait toutes les deux de leur faire exploser la cervelle et là, elles pique-niquaient comme trois amies sur un spot imprenable.
L’air impassible, l’urgentiste dévisageait les rôdeurs foudroyés par la lueur de la lune. Leurs traits putréfiés, leurs expressions chimériques, leurs mutilations cannibales. D’un point de vue scientifique, cette transformation restait fascinante. Ça lui manquait parfois… l’hôpital, les tests, les patients… parce qu’elle adorait ça. Pas sauver des vies, mais exceller dans ce job. Trouver les solutions en un temps records, mêler connaissances et audace ; agacer mais être admirée par ses collègues. Elle ne crachait pas sur sa situation au commissariat mais… le médecin avait l’intime conviction que dans les bons locaux, avec le bon matériel, elle pourrait faire « plus ».
Soustrayant son attention au tableau macabre, la trentenaire s’intéressa à la question de Rachel. Elle souleva les sourcils, bien que ce n’était pas la première chose qu’elle aurait demandé. D’ailleurs, faisant fi du tact, Daphne ajouta une interrogation avant que Charlie n’ait eu le temps d’amorcer sa réponse :
-Et même, « pourquoi » tu l’as ? Je veux dire… c’est une bouche de plus à nourrir, faut le protéger, l’abriter… et visiblement, tu prends même la peine de lui trouver des croquettes.
Alors que l’animal pourrait aisément se contenter d’autre chose. Certes, qu’il mange des croquettes, cela signifiait que sa maîtresse n’était pas obligée de partager ses rations avec lui ; mais c’était une ligne de plus sur sa liste de courses. Quand on savait à quel point il est dur par les temps qui courent de se procurer le nécessaire, c’était au mieux courageux – au pire stupide – de se préoccuper des coquettes pour chien. Tout ça néanmoins, l’urgentiste le garda pour elle. Sa comparse était bien libre de tracer son propre chemin de croix.
Est-ce que la théorie de la compagnie se défendait ? Oui. Non. Aucune idée. Daphne se souvenait d’Alexander, des jours passés ensembles. Ils parlaient peu, se regardaient à peine, mais dormaient blottis l’un contre l’autre. Pas par amour, ni même par compassion. Simplement pour ne pas oublier. La chaleur d’un être humain, la présence d’un semblable, la cohérence de la vie. Malgré ça, l’urgentiste ne s’était pas attachée à lui. Du moins… pas assez pour l’accompagner au bout de son agonie quand il s’était fait mordre. Avait-il pu ramper jusqu’à leur repère ou s’était-il vidé de son sang dans la rue ? Elle ne le saurait jamais…
Un grincement la fit sursauter. La rumeur des grognements cadavériques s’éleva alors que les monstres, excités par l’événement, se pressaient plus encore pour la maison. L’une des gouttières, sous les assauts répétés des mains décharnées, venait de déclarer forfait. Sa silhouette filiforme bascula dans la foule de morts qui, bêtement, s’acharna dessus quelques secondes avec l’espoir qu’il s’agisse d’un être vivant. De l'une d'entre elles.
L’air impassible, l’urgentiste dévisageait les rôdeurs foudroyés par la lueur de la lune. Leurs traits putréfiés, leurs expressions chimériques, leurs mutilations cannibales. D’un point de vue scientifique, cette transformation restait fascinante. Ça lui manquait parfois… l’hôpital, les tests, les patients… parce qu’elle adorait ça. Pas sauver des vies, mais exceller dans ce job. Trouver les solutions en un temps records, mêler connaissances et audace ; agacer mais être admirée par ses collègues. Elle ne crachait pas sur sa situation au commissariat mais… le médecin avait l’intime conviction que dans les bons locaux, avec le bon matériel, elle pourrait faire « plus ».
Soustrayant son attention au tableau macabre, la trentenaire s’intéressa à la question de Rachel. Elle souleva les sourcils, bien que ce n’était pas la première chose qu’elle aurait demandé. D’ailleurs, faisant fi du tact, Daphne ajouta une interrogation avant que Charlie n’ait eu le temps d’amorcer sa réponse :
-
Alors que l’animal pourrait aisément se contenter d’autre chose. Certes, qu’il mange des croquettes, cela signifiait que sa maîtresse n’était pas obligée de partager ses rations avec lui ; mais c’était une ligne de plus sur sa liste de courses. Quand on savait à quel point il est dur par les temps qui courent de se procurer le nécessaire, c’était au mieux courageux – au pire stupide – de se préoccuper des coquettes pour chien. Tout ça néanmoins, l’urgentiste le garda pour elle. Sa comparse était bien libre de tracer son propre chemin de croix.
Est-ce que la théorie de la compagnie se défendait ? Oui. Non. Aucune idée. Daphne se souvenait d’Alexander, des jours passés ensembles. Ils parlaient peu, se regardaient à peine, mais dormaient blottis l’un contre l’autre. Pas par amour, ni même par compassion. Simplement pour ne pas oublier. La chaleur d’un être humain, la présence d’un semblable, la cohérence de la vie. Malgré ça, l’urgentiste ne s’était pas attachée à lui. Du moins… pas assez pour l’accompagner au bout de son agonie quand il s’était fait mordre. Avait-il pu ramper jusqu’à leur repère ou s’était-il vidé de son sang dans la rue ? Elle ne le saurait jamais…
Un grincement la fit sursauter. La rumeur des grognements cadavériques s’éleva alors que les monstres, excités par l’événement, se pressaient plus encore pour la maison. L’une des gouttières, sous les assauts répétés des mains décharnées, venait de déclarer forfait. Sa silhouette filiforme bascula dans la foule de morts qui, bêtement, s’acharna dessus quelques secondes avec l’espoir qu’il s’agisse d’un être vivant. De l'une d'entre elles.
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Jeu 8 Sep 2016 - 20:13
J’allais probablement regretter mon geste plus tard, quand les vivres viendraient à me manquer et que je n’aurais plus rien pour me nourrir, mais pour le moment, j’essayais de l’ignorer. De plus, il aurait été bien impoli de manger devant elles sans rien leur proposer. Cassandre et Rachel avaient fini par se présenter également. Je me demandais encore combien de temps nous serions coincés sur ce mur, ne sachant pas si nous pourrions continuer la conversation infiniment. Je regardais ensuite Rachel « caresser » mon chien, ne sachant pas vraiment si elle pourrait être gentille ou non. Mais j’oubliais qu’elle m’avait aidée à le hisser jusqu’en haut. Elle me demanda si j’avais mon chien depuis longtemps. Avant que je ne puisse répondre, Cassandre me demanda également les raisons pour lesquels je l’avais.
- Je l’ai depuis assez longtemps oui, avant l’épidémie, indiquais-je, plus pour faire la conversation qu’autre chose. Par sentimentalisme, continuais-je.
Je n’étais pas persuadée que les deux femmes étaient follement intéressées par le récit de mon chien et de notre rencontre dans la rue par William, qui l’avait ramené dans notre foyer pour que l’on s’en occupe. Je ne savais pas trop si je pouvais me faire l’avocat de Gary, qui certes, était une « bouche à nourrir », mais il m’avait protégée de bien des manières ces derniers mois, autant psychologiquement que physiquement en me protégeant des monstres.
- Il est plus facile de trouver des croquettes que de la nourriture humaine, si ça peut vous rassurer. Ce n’est pas ce que les gens ont pris généralement quand ils ont fui.
La maison, sous les coups des monstres, semblait prendre « vie » et se perdre peu à peu. Cette ambiance, bien trop pesante pour mes pauvres nerfs, me donnait envie que tout cela cesse, enfin. Je n’avais pas envie de périr ce soir, ni cette nuit, ni un autre jour, sous les coups de mâchoires d’un monstre mort.
- Je l’ai depuis assez longtemps oui, avant l’épidémie, indiquais-je, plus pour faire la conversation qu’autre chose. Par sentimentalisme, continuais-je.
Je n’étais pas persuadée que les deux femmes étaient follement intéressées par le récit de mon chien et de notre rencontre dans la rue par William, qui l’avait ramené dans notre foyer pour que l’on s’en occupe. Je ne savais pas trop si je pouvais me faire l’avocat de Gary, qui certes, était une « bouche à nourrir », mais il m’avait protégée de bien des manières ces derniers mois, autant psychologiquement que physiquement en me protégeant des monstres.
- Il est plus facile de trouver des croquettes que de la nourriture humaine, si ça peut vous rassurer. Ce n’est pas ce que les gens ont pris généralement quand ils ont fui.
La maison, sous les coups des monstres, semblait prendre « vie » et se perdre peu à peu. Cette ambiance, bien trop pesante pour mes pauvres nerfs, me donnait envie que tout cela cesse, enfin. Je n’avais pas envie de périr ce soir, ni cette nuit, ni un autre jour, sous les coups de mâchoires d’un monstre mort.
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Ven 16 Sep 2016 - 17:07
Si elle se trouvait souvent incisive, Jenna avait trouvé là une maîtresse de qui elle pouvait apprendre. De son côté, elle avait cherché à connaître les raisons de la présence du chien aux côtés de Charlie, tout en essayant de ménager sa sensibilité. En effet, quelqu’un qui s’alourdissait d’un animal de compagnie en ces temps où se nourrir pouvait commencer à devenir compliquer devait y être bien attaché. Parce que sinon, il pouvait tout aussi bien servir d’appât face à une horde un peu trop insistante – à l’exemple de celle qui les encerclait aujourd’hui – ou de viande pour sa propre consommation. C’était un cas extrême mais c’était possible. Cassandre, elle, était rentrée directement dans le vif du sujet en lui demandant pourquoi elle s’était entichée du clébard. Voilà qui était dit.
Mais la jeune femme ne se démonta pas, et ne sembla pas souffrir de la question qui lui avait été posée. Calmement, alors que le bruit de la gouttière cédant sous l’instance des monstres avec fait frémir Jenna, une goutte de sueur glacée roulant sur sa colonne vertébrale, elle leur expliqua qu’elle le gardait par sentimentalisme – chose que la rouquine pouvait comprendre, après tout, elles s’étaient bien trainé Lena jusqu’à la fin, alors que la blonde n’avait eu quasiment aucun interêt pour le groupe, si ce n’est leur apprendre à supporter des jérémiades sans fin – et qu’il était plus facile de trouver à manger pour lui que pour elle. Là dessus non plus elle n’avait aucun doute, parce qu’autant elle imaginait bien pouvoir manger de la viande de chien si le besoin s’en faisait ressentir, autant les croquettes…
Jenna secoua légèrement la tête pour se sortir de ses pensées, et se risqua à se pencher légèrement au bord du toit. Les rôdeurs frappaient la maison de leurs mains décharnées, bien que, manque de bol pour eux, celle ci était construite en dur, et pas en bois, auquel cas elle n’aurai pas donné cher de leurs peaux à toutes les trois. Ils pouvaient continuer à s’écharper les menottes sur le revêtement extérieur, ce qui l’embêtait plus c’était ceux qui avaient fait céder la porte un peu plus tôt, et qui était désormais au pied du velux, n’attendant plus que les trois demoiselles redescendent dans l’habitation pour les attraper.
- Je sais pas combien de temps on va rester là. Ca peut être long jusqu’à ce qu’ils se décident à bouger. Faut qu’on parle à voix basse. Et en plus on peut pas faire de feu ici, donc préparez vous à avoir un peu frais cette nuit.
Jenna revint s’asseoir pas loin de Charlie. Oui, les prochaines heures, les prochains jours peut être, allaient être longs, et il allait falloir trouver une idée pour augmenter un peu la chaleur immédiate sans pour autant attirer tout le reste des mordeurs de Seattle.
- Va falloir qu’on continue à bien s’entendre aussi. Parce que honnêtement, si je dois faire un choix entre vous et moi, ce sera vite choisi.
Elle avait cette lueur sombre au fond du regard. La lueur de ceux qui n’ont rien à perdre, qui sait où ils vont. Mais surtout, elle avait cette pointe de noirceur qui disait tout haut ce qu’elle refusait d’avouer, même tout bas : elle n’hésiterait pas à tuer. Pour s’en sortir, ou pas.
Mais la jeune femme ne se démonta pas, et ne sembla pas souffrir de la question qui lui avait été posée. Calmement, alors que le bruit de la gouttière cédant sous l’instance des monstres avec fait frémir Jenna, une goutte de sueur glacée roulant sur sa colonne vertébrale, elle leur expliqua qu’elle le gardait par sentimentalisme – chose que la rouquine pouvait comprendre, après tout, elles s’étaient bien trainé Lena jusqu’à la fin, alors que la blonde n’avait eu quasiment aucun interêt pour le groupe, si ce n’est leur apprendre à supporter des jérémiades sans fin – et qu’il était plus facile de trouver à manger pour lui que pour elle. Là dessus non plus elle n’avait aucun doute, parce qu’autant elle imaginait bien pouvoir manger de la viande de chien si le besoin s’en faisait ressentir, autant les croquettes…
Jenna secoua légèrement la tête pour se sortir de ses pensées, et se risqua à se pencher légèrement au bord du toit. Les rôdeurs frappaient la maison de leurs mains décharnées, bien que, manque de bol pour eux, celle ci était construite en dur, et pas en bois, auquel cas elle n’aurai pas donné cher de leurs peaux à toutes les trois. Ils pouvaient continuer à s’écharper les menottes sur le revêtement extérieur, ce qui l’embêtait plus c’était ceux qui avaient fait céder la porte un peu plus tôt, et qui était désormais au pied du velux, n’attendant plus que les trois demoiselles redescendent dans l’habitation pour les attraper.
- Je sais pas combien de temps on va rester là. Ca peut être long jusqu’à ce qu’ils se décident à bouger. Faut qu’on parle à voix basse. Et en plus on peut pas faire de feu ici, donc préparez vous à avoir un peu frais cette nuit.
Jenna revint s’asseoir pas loin de Charlie. Oui, les prochaines heures, les prochains jours peut être, allaient être longs, et il allait falloir trouver une idée pour augmenter un peu la chaleur immédiate sans pour autant attirer tout le reste des mordeurs de Seattle.
- Va falloir qu’on continue à bien s’entendre aussi. Parce que honnêtement, si je dois faire un choix entre vous et moi, ce sera vite choisi.
Elle avait cette lueur sombre au fond du regard. La lueur de ceux qui n’ont rien à perdre, qui sait où ils vont. Mais surtout, elle avait cette pointe de noirceur qui disait tout haut ce qu’elle refusait d’avouer, même tout bas : elle n’hésiterait pas à tuer. Pour s’en sortir, ou pas.
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Dim 18 Sep 2016 - 19:01
- Ouai… sans doute , avait rétorqué Daphne d’un ton inexpressif.
A ces yeux, ça restait un risque superflu de faire l’effort de dénicher des croquettes. En plus ça ne devait pas être le plus facile à trimbaler pour une femme qui survivait seule. Elle étudia un instant Charlie de haut en bas, à la lueur de la lune, avant de reporter son attention sur la horde acharnée. Rachel était allée inspecter l’étendue des dégâts et, bien évidemment, ça ne sentait pas bon – au propre comme au figuré. Bloquées sur un toit, trois inconnues, sans feu, sans aide extérieur… et avec la promesse de s’entretuer si c’était le prix à payer pour rentrer vivant. Signée par la benjamine. Au moins, le ton était donné. Bonne nuit. L’urgentiste plongea son regard glacial dans les prunelles assombrie de la rouquine : elle avait mal choisi la personne avec laquelle jouer ce petit jeu d’intimidation.
La nuit poursuivit mollement sa course. Une lenteur sadique. Heureusement, la météo restait clémente, mais les grognements des décharnés ne s’atténuaient pas. Les tuiles du toit devinrent très rapidement inconfortables. L’avantage, c’était qu’il était encore plus difficile de s’endormir. Daphne ne comptait pas fermer l’œil, c’était le meilleur moyen de glisser comme une idiote – ou d’être poussée par ses colocataires. Régulièrement, elle changeait légèrement de position pour décrisper ses muscles, ou chasser l’engourdissement. Pas une heure ne s’était passée sans qu’elle ne peste sur ce qu’elle qualifiait désormais « d’idée de merde ». Partir aussi loin intramuros, seule, sans prévenir les autres… une sottise qui ne lui ressemblait pas. C’était cher payé la petite escapade pour « prendre l’air ».
L’aurore succéda au ciel noir d’encre, puis le soleil pointa son nez sur Alki Point. Le froid s’était fiché jusque dans ses os, elle avait mal partout, les traits tirés et blafards. Avec un maigre espoir, l’urgentiste avait jeté un œil en contrebas pour voir ce qui se passait, mais les nouvelles n’étaient pas bonnes. Certes, les morts étaient moins agités, mais ils stagnaient. Comme une horde de moutons carnivores, ils tournaient en rond, piétinaient, se cognaient aux obstacles, se détournait au moindre bruit… et le pire, c’était que non seulement le nombre de cadavres ne diminuait pas, mais en plus, il augmentait.
Daphne ne fit aucun commentaire, elle laissa d’autres heures filer, jusqu’à ce que l’astre solaire soit au zénith. Cette fois, après avoir évalué la présence des rôdeurs pour la énième fois, elle secoua négativement la tête et se mit débout. Précautionneusement, elle fit le tour du toit, réprimant ses grognements à cause de ses membres endoloris, s’immobilisant dès qu’une tuile faisait mine de glisser. Au final, elle revint vers ses comparses, auxquelles elle n’avait plus adressé la parole depuis un moment, et desserra les mâchoires pour affirmer :
-Ils n’ont pas l’air d’avoir envie de partir, faut qu’on bouge.
Elle attrapa son sac, le rattacha solidement sur son dos, et souleva sa machette en évitant de la faire crisser. Ça la faisait sérieusement chier de partir en abandonnant la voiture, et tout ce qu’elle avait récupéré à l’intérieur. Adam ferait certainement la gueule, mais ça ne valait pas non plus la peine de se laisser crever la dalle sur cette maison. Si jamais la horde ne partait pas et que d‘autres putréfiés continuaient à débarquer, elles se seraient toutes condamnées à mort. Et plus le temps filait, plus il serait compliqué de quitter le quartier.
-Vers l’arrière , expliqua la trentenaire, il y a une zone plus dégagée. Seulement deux rôdeurs dans un rayon de 5-6 mètres. On saute, on s’en débarrasse. Les autres vont se rendre compte qu’on est là, mais on aura quelques secondes d’avance pour courir.
Elle n’avait pas précisé qu’un buisson pourrait amortir leur chute, mais elles le verront bien en venant. Leur fenêtre d’action n’était vraiment pas grande mais à ses yeux, le moment était venu de faire un choix. La passivité, elles l’avaient essayée, et ce n’était pas très fructueux. Si la manœuvre était bien gérée, seul un petit groupe de mordeurs les prendrait en chasse, pas toute la horde. Le regard de Daphne se posa un instant sur le chien et elle réprima un soupir. Lui, il aurait du mal à sauter du toit mais… tant pis, ce n’était pas son problème.
A ces yeux, ça restait un risque superflu de faire l’effort de dénicher des croquettes. En plus ça ne devait pas être le plus facile à trimbaler pour une femme qui survivait seule. Elle étudia un instant Charlie de haut en bas, à la lueur de la lune, avant de reporter son attention sur la horde acharnée. Rachel était allée inspecter l’étendue des dégâts et, bien évidemment, ça ne sentait pas bon – au propre comme au figuré. Bloquées sur un toit, trois inconnues, sans feu, sans aide extérieur… et avec la promesse de s’entretuer si c’était le prix à payer pour rentrer vivant. Signée par la benjamine. Au moins, le ton était donné. Bonne nuit. L’urgentiste plongea son regard glacial dans les prunelles assombrie de la rouquine : elle avait mal choisi la personne avec laquelle jouer ce petit jeu d’intimidation.
La nuit poursuivit mollement sa course. Une lenteur sadique. Heureusement, la météo restait clémente, mais les grognements des décharnés ne s’atténuaient pas. Les tuiles du toit devinrent très rapidement inconfortables. L’avantage, c’était qu’il était encore plus difficile de s’endormir. Daphne ne comptait pas fermer l’œil, c’était le meilleur moyen de glisser comme une idiote – ou d’être poussée par ses colocataires. Régulièrement, elle changeait légèrement de position pour décrisper ses muscles, ou chasser l’engourdissement. Pas une heure ne s’était passée sans qu’elle ne peste sur ce qu’elle qualifiait désormais « d’idée de merde ». Partir aussi loin intramuros, seule, sans prévenir les autres… une sottise qui ne lui ressemblait pas. C’était cher payé la petite escapade pour « prendre l’air ».
L’aurore succéda au ciel noir d’encre, puis le soleil pointa son nez sur Alki Point. Le froid s’était fiché jusque dans ses os, elle avait mal partout, les traits tirés et blafards. Avec un maigre espoir, l’urgentiste avait jeté un œil en contrebas pour voir ce qui se passait, mais les nouvelles n’étaient pas bonnes. Certes, les morts étaient moins agités, mais ils stagnaient. Comme une horde de moutons carnivores, ils tournaient en rond, piétinaient, se cognaient aux obstacles, se détournait au moindre bruit… et le pire, c’était que non seulement le nombre de cadavres ne diminuait pas, mais en plus, il augmentait.
Daphne ne fit aucun commentaire, elle laissa d’autres heures filer, jusqu’à ce que l’astre solaire soit au zénith. Cette fois, après avoir évalué la présence des rôdeurs pour la énième fois, elle secoua négativement la tête et se mit débout. Précautionneusement, elle fit le tour du toit, réprimant ses grognements à cause de ses membres endoloris, s’immobilisant dès qu’une tuile faisait mine de glisser. Au final, elle revint vers ses comparses, auxquelles elle n’avait plus adressé la parole depuis un moment, et desserra les mâchoires pour affirmer :
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Elle attrapa son sac, le rattacha solidement sur son dos, et souleva sa machette en évitant de la faire crisser. Ça la faisait sérieusement chier de partir en abandonnant la voiture, et tout ce qu’elle avait récupéré à l’intérieur. Adam ferait certainement la gueule, mais ça ne valait pas non plus la peine de se laisser crever la dalle sur cette maison. Si jamais la horde ne partait pas et que d‘autres putréfiés continuaient à débarquer, elles se seraient toutes condamnées à mort. Et plus le temps filait, plus il serait compliqué de quitter le quartier.
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Elle n’avait pas précisé qu’un buisson pourrait amortir leur chute, mais elles le verront bien en venant. Leur fenêtre d’action n’était vraiment pas grande mais à ses yeux, le moment était venu de faire un choix. La passivité, elles l’avaient essayée, et ce n’était pas très fructueux. Si la manœuvre était bien gérée, seul un petit groupe de mordeurs les prendrait en chasse, pas toute la horde. Le regard de Daphne se posa un instant sur le chien et elle réprima un soupir. Lui, il aurait du mal à sauter du toit mais… tant pis, ce n’était pas son problème.
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Lun 19 Sep 2016 - 17:05
Rachel finit par dire qu’elle ne savait pas combien de temps nous serions obligés de rester là. J’espérais secrètement que cela ne prendrait pas des années lumières et que bientôt, je pourrais retrouver ma liberté d’action et de mouvement. Rachel conseilla de continuer à parler à voix basse. C’était une excellente idée, mais je n’étais pas sûre du bienfondé de cette idée. Les monstres savaient déjà que nous étions là. Peut-être finalement, s’ils ne nous entendaient pas, ils finiraient par partir. J’en doutais toutefois. Rachel continua à parler. Selon elle, il fallait continuer à bien s’entendre. Je n’avais nullement confiance en elle et les paroles qu’elle proféra encore me supportèrent dans cette idée. Il était clair qu’elle passerait prioritaire dans une situation de danger. L’instinct de survie était au plus fort chez tous les humains maintenant, du moins, les humains encore vivant.
- Avec un peu de chance, nous serons repartis avant demain, soupirais-je.
Les chances de réussite étaient élevées à 0%, mais il fallait continuer à y croire. Ce furent les dernières paroles avant un bout de temps. Dans le silence, la nuit passait à une lenteur exaspérante, ponctuée par les grognements des monstres en bas et de la fraicheur régnant dans la nuit. Cassandre s’était levée plusieurs fois dans la nuit afin d’aller voir l’état des lieux des monstres. Pour ma part, j’avais essayé de fermer les yeux, sachant pertinemment que Gary serait près de moi et prêt à grogner et à me réveiller en cas de danger imminent. Je lui faisais confiance. Les filles n’auraient pas risqué quoi que ce soit au risque de faire venir d’autres monstres ou au risque de se faire mordre à la jugulaire par mon berger allemand. J’étais relativement en sécurité. Pourtant, le « sommeil » ne vint pas et je ne dormis pas, trop anxieuse à l’idée de partager cette nuit avec deux inconnus à qui je ne faisais pas confiance.
Au bout d’un moment, Cassandre expliqua que les monstres ne semblaient pas vouloir bouger et que c’était à nous de le faire. L’exercice n’allait sûrement pas être simple, il serait même périlleux. Mais il me permettrait au moins d’échapper aux deux femmes. J’écoutais le plan de Cassandre. A l’arrière de la maison, peu de monstres s’y trouvaient. De la façon dont elle en parlait, j’avais l’impression que c’était la seule issue. C’était sûrement le cas. C’était un bon plan pour les deux femmes. Moi, j’étais bloquée. Gary ne pourrait pas sauter du toit et je ne pouvais pas le laisser ici.
- C’est un bon plan, mais je ne vous suivrais pas. Je trouverais un autre moyen pour descendre…
Je ne savais pas encore lequel, j’étais morte de peur, mais je n’avais pas le choix. Pour le moment et depuis quelques mois, je m’en sortais bien. Ce n’était pas le moment de lâcher cela. J’étais capable de réussir et de survivre une fois encore. Avec Gary.
- Avec un peu de chance, nous serons repartis avant demain, soupirais-je.
Les chances de réussite étaient élevées à 0%, mais il fallait continuer à y croire. Ce furent les dernières paroles avant un bout de temps. Dans le silence, la nuit passait à une lenteur exaspérante, ponctuée par les grognements des monstres en bas et de la fraicheur régnant dans la nuit. Cassandre s’était levée plusieurs fois dans la nuit afin d’aller voir l’état des lieux des monstres. Pour ma part, j’avais essayé de fermer les yeux, sachant pertinemment que Gary serait près de moi et prêt à grogner et à me réveiller en cas de danger imminent. Je lui faisais confiance. Les filles n’auraient pas risqué quoi que ce soit au risque de faire venir d’autres monstres ou au risque de se faire mordre à la jugulaire par mon berger allemand. J’étais relativement en sécurité. Pourtant, le « sommeil » ne vint pas et je ne dormis pas, trop anxieuse à l’idée de partager cette nuit avec deux inconnus à qui je ne faisais pas confiance.
Au bout d’un moment, Cassandre expliqua que les monstres ne semblaient pas vouloir bouger et que c’était à nous de le faire. L’exercice n’allait sûrement pas être simple, il serait même périlleux. Mais il me permettrait au moins d’échapper aux deux femmes. J’écoutais le plan de Cassandre. A l’arrière de la maison, peu de monstres s’y trouvaient. De la façon dont elle en parlait, j’avais l’impression que c’était la seule issue. C’était sûrement le cas. C’était un bon plan pour les deux femmes. Moi, j’étais bloquée. Gary ne pourrait pas sauter du toit et je ne pouvais pas le laisser ici.
- C’est un bon plan, mais je ne vous suivrais pas. Je trouverais un autre moyen pour descendre…
Je ne savais pas encore lequel, j’étais morte de peur, mais je n’avais pas le choix. Pour le moment et depuis quelques mois, je m’en sortais bien. Ce n’était pas le moment de lâcher cela. J’étais capable de réussir et de survivre une fois encore. Avec Gary.
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Sam 1 Oct 2016 - 13:08
Elle n’avait pas pu dormir. Somnoler légèrement, quelques minutes par ci par là, tout au plus, mais c’était bien le maximum qu’elle pouvait atteindre. Entre les grognements des morts, là en bas, les longues plaintes du bois barricadant les fenêtres qui craquait, parfois le bruit d’une vitre qui se brisait sous la pression des mains jointes. Et puis, par la fenêtre de toit, le chant décharné qui semblait ne pas pouvoir s’arrêter, plus puissant d’heure en heure, dû au nombre d’êtres qui avaient compris que le plus interessant se trouvait là haut, ajouté à la masse de ceux qui suivaient bêtement leurs copains comme des ombres menacantes.
Les lueurs du jour percèrent enfin l’horizon, et Jenna souffla. Elle préfèrait le jour à la nuit, pour la simple et bonne raison qu’au moins, lorsque le soleil se décidait enfin à baigner Alki Point, elle pouvait avoir une visibilité sur la situation et éclaircir un peu les choses. La nuit était opressante, parce que, privées de la vue, leurs autres sens étaient décuplés, et tout se faisait encore plus effrayant.
Le silence entre les femmes étaient toujours omniprésent. Plusieurs fois, Jenna avait hésité à leur parler, et puis au final elle s’était rétractée. Vsiblement, Cassandre n’avait aucune envie de créer des liens avec les deux autres, et Charlie… Ouais, Charlie était sympa. Maintenant est ce que la rouquine avait envie d’en savoir plus sur elle, elle n’en était pas sûre. Le temps filait entre leurs doigts, et elles commençaient toutes à en avoir marre d’être coincées ici. Le soleil arrivait au zénith et Cassandre se mit à faire le tour du toit, visiblement à la recherche d’un échappatoire, qu’elle trouva.
La chose était risquée, mais qui ne tente rien n’a rien, n’est ce pas ? Se levant et ramassant ses affaires, Jenna se sentait d’attaque de suivre le plan de la brune. Déjà, elle se rendait au point de vue, pour s’enquérir elle même de la situation. Ouais, c’était largement faisable, et même si, une fois arrivées en bas, la situation se compliquaient, il ne serait pas difficile d’isoler les rôdeurs pour les descendre un par un.
Elles allaient s’élancer, lorsque Charlie leur annonça qu’elle ne les suivrait pas. Jenna se tourna vers elle, l’interrogeant du regard. Puis ses yeux descendirent sur le chien. Evidemment. C’est exactement ce qu’elles avaient dit ou sous entendus plus tôt. L’animal était un boulet accroché aux chevilles de Charlie.
- Merde.
En temps normal, elle s’en serait foutu. Elle aurait sauté du toit et laissé la jeune femme se démerder avec ses problèmes. Mais quelque chose au fond d’elle lui interdisait de la laisser, et elle detestait ce sentiment. Elle se tourna vers Cassandre, à la recherche d’une solution.
- On pourrait peut etre faire diversion une fois en bas ? Pour lui dégager une sortie ?
Les lueurs du jour percèrent enfin l’horizon, et Jenna souffla. Elle préfèrait le jour à la nuit, pour la simple et bonne raison qu’au moins, lorsque le soleil se décidait enfin à baigner Alki Point, elle pouvait avoir une visibilité sur la situation et éclaircir un peu les choses. La nuit était opressante, parce que, privées de la vue, leurs autres sens étaient décuplés, et tout se faisait encore plus effrayant.
Le silence entre les femmes étaient toujours omniprésent. Plusieurs fois, Jenna avait hésité à leur parler, et puis au final elle s’était rétractée. Vsiblement, Cassandre n’avait aucune envie de créer des liens avec les deux autres, et Charlie… Ouais, Charlie était sympa. Maintenant est ce que la rouquine avait envie d’en savoir plus sur elle, elle n’en était pas sûre. Le temps filait entre leurs doigts, et elles commençaient toutes à en avoir marre d’être coincées ici. Le soleil arrivait au zénith et Cassandre se mit à faire le tour du toit, visiblement à la recherche d’un échappatoire, qu’elle trouva.
La chose était risquée, mais qui ne tente rien n’a rien, n’est ce pas ? Se levant et ramassant ses affaires, Jenna se sentait d’attaque de suivre le plan de la brune. Déjà, elle se rendait au point de vue, pour s’enquérir elle même de la situation. Ouais, c’était largement faisable, et même si, une fois arrivées en bas, la situation se compliquaient, il ne serait pas difficile d’isoler les rôdeurs pour les descendre un par un.
Elles allaient s’élancer, lorsque Charlie leur annonça qu’elle ne les suivrait pas. Jenna se tourna vers elle, l’interrogeant du regard. Puis ses yeux descendirent sur le chien. Evidemment. C’est exactement ce qu’elles avaient dit ou sous entendus plus tôt. L’animal était un boulet accroché aux chevilles de Charlie.
- Merde.
En temps normal, elle s’en serait foutu. Elle aurait sauté du toit et laissé la jeune femme se démerder avec ses problèmes. Mais quelque chose au fond d’elle lui interdisait de la laisser, et elle detestait ce sentiment. Elle se tourna vers Cassandre, à la recherche d’une solution.
- On pourrait peut etre faire diversion une fois en bas ? Pour lui dégager une sortie ?
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Re: Réveiller ses sombres instincts [Daphne/Jenna/Charlie]
Sam 1 Oct 2016 - 16:35
- Il n’y a pas d’autre sortie , rétorqua sèchement Daphne, même si on faisait une diversion, il en resterait suffisamment à l’intérieur de la maison pour vous tuer tous les deux avant que vous ne trouviez la porte.
Ses yeux s’attardèrent sur Charlie et son chien avant qu’elle ne se détourne en passant une main dans ses cheveux. Ses doigts suspendus dans ses mèches sales, sont front dégagé, l’urgentiste réfléchissait. Elles n’avaient véritablement pas de meilleure solution que de tenter leur chance à l’arrière. De toute façon, faire une diversion était trop dangereux : la horde était conséquente. Elles risquaient de mourir, simplement pour essayer de sauver la vie d’un clebs, alors que le bon sens aurait voulu qu’il soit laissé en appât aux mordeurs pour leur laisser le temps de filer.
-T’as gardé le drap qui a servi à le faire monter ? demanda brusquement la trentenaire, suffit de l’harnacher encore, et tu le fais descendre toi-même. En attendant, on peut te faire gagner quelques secondes, ensuite, tu te débrouilles.
Parce que c’était déjà un miracle qu’elle accepte de l’aider, ce n’était pas pour se mettre volontairement dans la merde. Si le chien n’était pas stupide, il se laisserait faire et ne fuirait pas en courant avant que sa maîtresse ne le rejoigne ; et si Charlie n’était pas trop lente, elle aura le temps de sauter elle aussi et de s’enfuir avec son ami quadrupède. Les orbes glacés de Daphne survolèrent ses comparses pour les inciter à s’activer. Il n’y avait pas trente-six milles solution de toute façon : c’était ça ou sa cadette attendrait que les rôdeurs se décident à lever le camp.
-On y va , décida l’urgentiste quand elle estima qu’il était temps.
Son sac solidement attaché sur son dos, elle entreprit de se suspendre sur le bord du toit, à la force de ses bras, pour réduire la distance qui la séparait du sol. L’exercice n’était pas évident, la fatigue n’aidant en rien, alors elle tomba plus qu’elle ne sauta dans le buisson en contrebas. Elle avait réussi à étouffer une exclamation, mais malgré le coussin de verdure pour l’accueillir, une flèche de douleur foudroya son dos. Une nuée de tâches noirs vola devant son champ de vision, un début de migraine se tailla une place dans l’enceinte de son crâne, mais elle n’avait pas le temps de récupérer.
L’un des deux cadavres les plus proches étaient déjà à moins de trois mètres, son superbe uniforme de technicien de surface maculé de sang et de boue. Daphne se redressa en serrant les dents et fit volte face non sans ressentir une impression de tournis. Ignorant la souffrance douce qui s’était emparée de ses omoplates, elle décrocha sa machette de sa ceinture et attendit que le mort soit à portée. La lame décrivit un arc-de-cercle quand ce fut le cas, s’enfonçant violemment dans la boîte crânienne. Le médecin dégageant son arme en repoussant la charogne inerte d’un plat du pied dans l’abdomen.
Ses membres étaient fatigués, elle le sentait. Entre l’escapade de la veille et la nuit sur le toit, ses muscles étaient crispés, las et endoloris. Alors qu’elle évitait de justesse de se faire attraper par le second mordeur qu’elle avait repéré avant de sauter, la trentenaire réalisa qu’elle ne tiendrait vraiment pas longtemps le front. Il lui fallait une fenêtre de fuite suffisamment large pour s’en tirer, et ça ne l’ennuierait absolument pas que ce soit aux dépends de Charlie. D’ailleurs, est-ce qu’elle faisait bien descendre son chien ?!
Pas le temps de vérifier. Le zombie revenait à la charge, sa dentition dénudé claquant dans le vide. Évitant une nouvelle fois que la main décharnée n’agrippe son col, Daphne lui envoya un revers de machette qui, à défaut d’atteindre le cerveau, arracha une grosse partie de la peau putréfiée du visage. Profitant que le cadavre titube suite au choc, elle retenta sa chance à l’arrière de la tête, et réussit ce coup-ci à pénétrer l’os encore étonnement dur. Tandis qu’elle extirpait sa lame du cerveau en décomposition, l’aînée du trio réalisa que quatre nouveaux macchabées s’étaient aperçus de son manège. Le clebs et sa maîtresse avaient intérêt à s’activer, parce qu’il devenait temps de s’en aller, et vite.
Ses yeux s’attardèrent sur Charlie et son chien avant qu’elle ne se détourne en passant une main dans ses cheveux. Ses doigts suspendus dans ses mèches sales, sont front dégagé, l’urgentiste réfléchissait. Elles n’avaient véritablement pas de meilleure solution que de tenter leur chance à l’arrière. De toute façon, faire une diversion était trop dangereux : la horde était conséquente. Elles risquaient de mourir, simplement pour essayer de sauver la vie d’un clebs, alors que le bon sens aurait voulu qu’il soit laissé en appât aux mordeurs pour leur laisser le temps de filer.
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Parce que c’était déjà un miracle qu’elle accepte de l’aider, ce n’était pas pour se mettre volontairement dans la merde. Si le chien n’était pas stupide, il se laisserait faire et ne fuirait pas en courant avant que sa maîtresse ne le rejoigne ; et si Charlie n’était pas trop lente, elle aura le temps de sauter elle aussi et de s’enfuir avec son ami quadrupède. Les orbes glacés de Daphne survolèrent ses comparses pour les inciter à s’activer. Il n’y avait pas trente-six milles solution de toute façon : c’était ça ou sa cadette attendrait que les rôdeurs se décident à lever le camp.
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Son sac solidement attaché sur son dos, elle entreprit de se suspendre sur le bord du toit, à la force de ses bras, pour réduire la distance qui la séparait du sol. L’exercice n’était pas évident, la fatigue n’aidant en rien, alors elle tomba plus qu’elle ne sauta dans le buisson en contrebas. Elle avait réussi à étouffer une exclamation, mais malgré le coussin de verdure pour l’accueillir, une flèche de douleur foudroya son dos. Une nuée de tâches noirs vola devant son champ de vision, un début de migraine se tailla une place dans l’enceinte de son crâne, mais elle n’avait pas le temps de récupérer.
L’un des deux cadavres les plus proches étaient déjà à moins de trois mètres, son superbe uniforme de technicien de surface maculé de sang et de boue. Daphne se redressa en serrant les dents et fit volte face non sans ressentir une impression de tournis. Ignorant la souffrance douce qui s’était emparée de ses omoplates, elle décrocha sa machette de sa ceinture et attendit que le mort soit à portée. La lame décrivit un arc-de-cercle quand ce fut le cas, s’enfonçant violemment dans la boîte crânienne. Le médecin dégageant son arme en repoussant la charogne inerte d’un plat du pied dans l’abdomen.
Ses membres étaient fatigués, elle le sentait. Entre l’escapade de la veille et la nuit sur le toit, ses muscles étaient crispés, las et endoloris. Alors qu’elle évitait de justesse de se faire attraper par le second mordeur qu’elle avait repéré avant de sauter, la trentenaire réalisa qu’elle ne tiendrait vraiment pas longtemps le front. Il lui fallait une fenêtre de fuite suffisamment large pour s’en tirer, et ça ne l’ennuierait absolument pas que ce soit aux dépends de Charlie. D’ailleurs, est-ce qu’elle faisait bien descendre son chien ?!
Pas le temps de vérifier. Le zombie revenait à la charge, sa dentition dénudé claquant dans le vide. Évitant une nouvelle fois que la main décharnée n’agrippe son col, Daphne lui envoya un revers de machette qui, à défaut d’atteindre le cerveau, arracha une grosse partie de la peau putréfiée du visage. Profitant que le cadavre titube suite au choc, elle retenta sa chance à l’arrière de la tête, et réussit ce coup-ci à pénétrer l’os encore étonnement dur. Tandis qu’elle extirpait sa lame du cerveau en décomposition, l’aînée du trio réalisa que quatre nouveaux macchabées s’étaient aperçus de son manège. Le clebs et sa maîtresse avaient intérêt à s’activer, parce qu’il devenait temps de s’en aller, et vite.
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