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Re: Tout mon capharnaüm

Lun 9 Mai 2022 - 22:55


Mei-Lin Baldwintell me more about you

prénom(s) : Mei-Lin
nom : Baldwin
date de naissance : 8 janvier 1994
âge : 27 ans
ville de naissance : Boise (Idaho)
métier : bénévole dans l'humanitaire
groupe : New Eden

avatar : Jessica Henwick

what i am

qualites
Opiniâtre
Entière
Résiliente
Courageuse
Altruiste
defaults
Bornée
Impatiente
Bavarde
Hyperactive
Impulsive
Equipement :
Le moindre équipement qu’elle avait a été réquisitionné depuis longtemps. Ce qu’elle a aujourd’hui ? Un sac besace avec : ses tickets de rationnement, un en-cas, un miroir de poche, deux stylos, un livre – autorisé par le pouvoir –, un petit carnet et… dans une doublure, une grande paire de ciseaux. On ne savait jamais…
     
Details physiques :
Au premier regard, Mei-Lin semble avoir beaucoup pris du côté chinois de sa mère. Pourtant, en y regardant de plus près, elle a pioché du côté caucasien de son père pour la forme de son nez, la pulpe de ses lèvres, les rondeurs de ses joues, les courbes de son corps athlétique. Elle fait un honnête mètre soixante-huit et l’alimentation à New Eden, bien que rationnée depuis peu, lui permet de se maintenir à environ 62kg. Ses cheveux sont, à l’instant de ses yeux sombres, d’un brun très foncé. Les rares moment où elle peut se le permettre, ses prunelles pétillent de vie et s’illumine d’un feu chaleureux. Le reste du temps, ils ont tendance à fuir les contacts, éteints.


Elle n’a pas de signe distinctif, pas de tatouage, pas de piercing extravagant, juste quelques cicatrices ici et là, héritée de ses mois de survie sur les routes de l’Idaho. Sportive avant le début du chaos, elle faisait notamment beaucoup de plongée pour son activité bénévole. Ses trois ans dans le monde hostile l’ont aussi forgée à la dure, mais elle sent qu’elle a tendance à se ramollir dans son quotidien à New Eden. Si seulement elle avait ne serait-ce que le droit de faire du vélo…

Psychologie

Mei-Lin a toujours été le genre de fille bien entière. Rare qu’elle fasse dans la demi-mesure, rare qu’elle retienne ses mots, rare qu’elle s’écrase. Elle a des convictions, elle les assume, quoiqu’en pense les autres – et même surtout s’ils en pensent quelque chose ! Du coup, ça en fait aussi quelqu’un d’assez têtue, même quand on la prend en défaut. Quand elle a une idée, dur de la faire en démordre, pour le meilleur et pour le pire !

Militante convaincue depuis très longtemps, elle est aussi pétrie d’une hâte que les choses changent – vite !! Faut que ça bouge, faut que ça avance, faut que ça passe du tout au tout. Elle aime pas attendre, elle a besoin d’être dynamique, d’être active, trop active, mais surtout pas de stagner, ça la rend malade. Du coup, c’est ce qui l’amène parfois à être impulsive, à agir sur des coups de tête, parce qu’elle n’a pas le temps de peser le pour et le contre : elle fonce !

Avec ça, au fond, c’est quand même une fille sacrément courageuse, pleine de bonnes attentions, toujours prête à aider autrui. C’est presque son but ultime dans la vie : aider les autres, les animaux, le climat, n’importe. Faire du bien. Alors elle encore beaucoup mais se remet toujours, pour ça, elle est solide. Elle n’est pas méchante, juste déterminée… et attention à ce qu’elle ne vous assomme pas avec ses idéaux ! Elle a le discours bien rôdé.




Story of survival

Pre-apocalypse

• Childhood •

Née le 29 janvier 1994, Mei-Lin avait la chance de faire partie d’une famille plutôt « confortable », dans ces États-Unis férocement capitalistes. Son père, Benny Baldwin, était cadre d’une entreprise de matériel informatique d’ampleur internationale. Elle avait notamment des filiales en Asie, y compris en Chine, et à Hongkong. Ce fut lors de l’un de ses voyages d’affaire dans les locaux dans la colonie britannique qu’il rencontra sa femme, Zhang Ping-Yu, DRH dans la boîte. Cette dernière suivit l’homme qui allait devenir son mari dans sa ville de Boise, puis l’épousa peu de temps avant qu’ils aient leur première fille : Xi, en 1990. Mei-Lin fut la seconde.

Le schéma de la famille était assez cliché. Catholique mais pratiquant très peu, grande maison pavillonnaire en périphérie de la métropole, une nounous attitrée pour garder les filles les fréquents soirs où les parents étaient retenus au travail, école publique mais bien notée, « jarre à gros mots » et autres méthodes plus ou moins ludiques pour en faire des enfants bien éduquées. Ce qu’elles étaient, les deux petites Baldwin ; avec de bonnes notes à l’école et de bons commentaires de leurs enseignants.

Si Mei-Lin et Xi s’entendaient aussi bien que leurs quatre années d’écart le permettaient, la cadette Baldwin était surtout grande copine avec sa cousine Hailey. Fille de sa tante Maddy, la sœur de son père, la proximité géographique entre les deux foyers leur permettait de se voir – très – souvent. Comme la fratrie Wentworth était plutôt nombreuse , c’était le plus souvent Hailey qui venait squatter chez les Baldwin pour des après-midi ou des soirées pyjamas. Elle avait tellement sa place chez eux que parfois, on la prendrait pour la troisième sœur de la famille.

Oncle Zachary Wentworth, le mari de Maddy, venait d’une vaste famille très pieuse dont le patrimoine n’avait rien à envier aux Baldwin. Il partageait avec ses frères, sœurs, cousins et autres aïeux une vaste résidence à Hawaï, qui était le rendez-vous estival de l’ensemble de la diaspora. Puisque Benny et Zhang prenaient rarement des vacances, Mei-Lin et Xi étaient tous les ans invitées à faire le voyage avec leur cousins-cousines. C’était la traditionnelle réunion familiale, avec ses ribambelles d’enfants de tous les âges, de tous les tempéraments – voire même de tous les pays. Pour simplifier la chose en les appelait tous des « cousins », même si certains n’avaient aucun lien de sang entre eux.

Pendant que les plus jeunes s’éclataient, la aînés, comme Mason, Nathaniel et Chloe – respectivement cousin, frère et sœur de Hailey –, jouaient les moniteurs improvisés. Aussi loin que Mei-Lin s’en souvenait, elle avait passé ses grandes vacances là-bas. Elle revoyait distinctement le soleil, les plages, les grandes tablées, les heures de baignades, les cours de surf… elle adorait ça. Chaque année, elle rentrait cuite à point, quittant à contrecœur ses cousinades. Heureusement, Hailey n’était jamais très loin.

• Teenage •

« Maman, tu savais que c’est pas bon de réutiliser plusieurs fois la même bouteille d’eau ? »
« Papa, tu sais que ne pas produire de déchet DU TOUT c’est mieux que de prendre des emballages recyclables ? »
« Tu sais que le Canada a fait une étude pour dire que d’ici 2048, tous les poissons qui se mangent seront morts ? Toi en 2048 tu seras peut-être morte, maman, mais moi je crois pas. »
« Hey, Xi, j’ai lu aujourd’hui que les ressources naturelle de la Terre ont diminué de 30% en 30 ans ! »

Ça, c’était Mei-Lin a 13 ans. Avec le collège vint son éveil sur le monde qui l’entourait. Enfant curieuse à l’esprit vif, elle lisait énormément et passait du temps scotchée devant la télé. Pour regarder des animés ou lire des romans d’épouvante, oui, mais aussi des magazines, des documentaires, des reportages, essentiellement sur la nature. Il n’y avait pas vraiment d’explication, ça l’intéressait, tout simplement, et les choses qu’elle lisait la fascinaient. En fait, elle en venait souvent à cette conclusion : pourquoi l’Homme s’obstinait dans toutes ces choses qui lui gâchaient l’existence ? La pollution, le réchauffement climatique, la disparition de la faune… on attendait quoi, que le soleil nous tombe sur le crâne ? Du coup, elle prenait beaucoup la tête de son entourage avec ses réflexions d’enfant, à commencer par sa famille.

Le lycée ne la calma pas, bien au contraire. Inspirée par les initiatives qu’elle pouvait voir passer à la télé et sur internet, Mei-Lin commençait à militer comme elle pouvait. Avec quelques amis, ils fondèrent une association de défense de l’environnement. Leur but ? Essayer de sensibiliser les élèves et les professeurs aux gâchis qu’institutionnalise leur établissement : tous les emballages, les feuilles de papier distribuées, les tonnes d’encre imprimées, lumières allumées h24, produits chimiques utilisés pour la végétation… on ne les écoutait pas beaucoup. Alors une nuit, l’adolescente s’introduisit dans son lycée pour éteindre le tableau électrique et saboter l’arrosage automatique du stade. Déjà connue pour quelques frasques, elle fut interrogée le lendemain par le proviseur et ne chercha pas à se cacher longtemps :

- Vous vous rendez compte que ni le stade, ni la devanture du lycée n’ont besoin d’être allumés toute la nuit ? Y’a PERSONNE !
- Miss Baldwin, je…
- Et je parle pas des produits pour entretenir le gazon, coupa-t-elle pour poursuivre à toute vitesse, y’a plus de 100 substances HYPER TOXIQUES dans l’eau que vous vaporisez. Donc vous tuez l’environnement et pour quoi ? Pour entretenir le fantasme masculiniste d’une bande de brutes qui jouent au ballon ?

Oui, car avec la puberté, les revendications féministes s’étaient ajoutées aux écologistes. Mei-Lin n’en pouvaient plus des inégalités, et elle ne parlait même pas de salaires ou d’emplois – ça ne la concernait pas encore – mais… merde, on parle du slutshaming hyper oppressant, alors qu’en parallèle, on adule les dragueurs et on dédouane les violeurs ? On parle du fait qu’il est bien plus difficile pour une fille d’accéder à certaines grandes études ? Oh, et pourquoi les filles ont une liste longue comme le bras de « vêtements inappropriés pour les cours » alors que tout ce qu’on demande aux mecs, c’est de ne pas venir en tongs ? Tout ça, ça la faisait bouillir.

Et si Mei-Lin avait pu faire bouger certaines choses avec les associations qu’elle a fréquenté, voire créé, en trois ans de lycée, ce n’était évidemment pas suffisant. Elle voulait aller plus loin, « faire sa part » pour la planète. A partir de 2010, elle intégra les premières initiatives militantes en faveur du climat. Souvent des marches symboliques, qui se réitéraient timidement tous les ans. Personne dans son entourage n’était épargné par ses fougues militantes, depuis sa famille à ses cousins de Hawaï. Elle avait eu quelques copains, mais essentiellement des relations courtes, vite fatiguées par sa verve.

• Adulthood •

Avec son diplôme en poche en juin 2012 et ses excellentes notes, Mei-Lin aurait pu prétendre à des études à Yale, comme sa sœur, mais elle préféra faire du bénévolat. Elle partit d’abord faire deux mois dans la forêt nationale de Caribou-Targhee, un parc naturel protégé, qu’il convenait de toujours veiller pour en protéger l’environnement. Ce fut une excellente expérience, qui lui renforça son goût des espaces sauvages, de l’air frais, et des ciels bleus. Pendant quatre mois ensuite, elle réitérera l’expérience mais plus près : dans la forêt nationale de Boise.

C’était le premier été où Mei-Lin ne s’était pas rendu à Hawaï, et ce ne sera malheureusement pas le dernier. Quand elle pouvait, elle maintenait le contact avec ses cousins par messagerie mais étant plus attirée par les grands espaces que par son smartphone, elle n’était pas très assidue – sauf avec Hailey. Tout le premier semestre de 2013, la jeune femme se pose en prenant un petit boulot de serveuse pour préparer un dossier de bénévolat aux Philippines. Elle ne partait pas sur un coup de tête : elle participait au projet de l’association Volonteer world pour aller nettoyer les océans des déchets qui l’intoxiquaient. Au programme, quasiment un an à l’autre bout du monde…

Le grand départ s’était fait en septembre 2013. Après une formation de plongée complète, Mei-Lin est habilitée à s’enfoncer sous la surface pour aller repécher les détritus qui s’accumulent dans les fonds marins. Quand elle ne faisait pas ça, elle assainissait les plages, faisait de la sensibilisation pour les touristes ou travaillait au pépinière de mangroves. Sur ses temps libres, elle prit non seulement le temps de visiter le pays, mais aussi de s’immerger dans les coutumes locales : la langue, chapeaux en feuilles de palmier, danse traditionnelle, cuisine et autre découverte de l’art local. Difficile toutefois, de rester en contact avec sa famille et ses amis aux États-Unis. Le réseau n’était pas extraordinaire partout, à tel point qu’elle se mit à envoyer du courrier !

Ce premier voyage l’avait tellement marquée que Mei-Lin s’était empressée de refaire un dossier, pour repartir cette fois en janvier 2015. Elle avait perfectionné son apprentissage de la plongée, pour cette fois obtenir la licence lui permettant de participer aux études scientifiques sur les coraux. Cette année-là, elle avait aussi mis un point d’honneur à se mettre à la pêche artisanale. Les philippins étaient des pêcheurs nés, le poisson était une ressource centrale de leur cuisine… elle ne pouvait passer à côté. En avril 2015, elle rencontra Jhae. Un philippin de son âge, pêcheur, fils de pêcheur, d’une gentillesse et d’une générosité rare. La barrière de la langue avait été un petit obstacle – lui était moins à l’aise en anglais, elle était trop peu habile en philippin – mais ça ne les avait pas empêcher de se rapprocher. Cette idylle, dont elle raconta tout à Xi et Hailey, dura plus de cinq mois…

Jusqu’à ce que mi-octobre, Volonteerworld lui apprenne en catastrophe que des situations préoccupantes se propageaient dans le monde, et donc qu’ils organisaient son retour dans l’Idaho sans délai. Exceptionnellement, ils lui réservaient son billet pour qu’elle n’ait pas à attendre. La séparation fut brutale. Mei-Lin promit à son compagnon de revenir et le lendemain, elle était dans un avion pour Boise…

Post-apocalypse

Mi-fin octobre 2015 – Boise
Tout s’était très vite enchainé. A peine arrivée, Mei-Lin tenta de contacter sa famille mais avec les communications saturées, ce n’était pas simple. Elle finit par apprendre que ses parents, partis pour un voyage d’affaire, étaient bloqués à Hongkong ; tandis que sa grande sœur était chez son nouveau copain à Fruitland dans le nord de l’état. La jeune femme, inquiétée par ce qu’elle suit à la télé, préféra se rendre chez Hailey. Dans la foulée, elles furent toutes les deux invitées à rejoindre un camp de réfugiés géré par l’armée, établi dans le campus de l’université de Boise. Au moins trois ou quatre mille personnes s’y retrouvèrent, y compris Zachary, Maddy et Aiden, le benjamin des Wentworth.

Novembre 2015 – Boise
La vérité tarda à arriver, alors que la gronde des civils laissés dans l’ignorance se faisait sentir. Mei-Lin n’était pas la dernière à alpaguer les soldats pour savoir pourquoi les réfugiés entendaient régulièrement des coups de feu, pourquoi ils n’avaient plus d’annonce officielle du président, pourquoi on ne leur donnait aucune perspective d’avenir sur la situation ? Au mieux, on lui disait quelque chose comme « mademoiselle, calmez-vous, on fait de notre mieux » et au pire, c’était plutôt du genre « ferme ta gueule et laisse-moi passer ». Une annonce officielle du général qui chapeautait le camp n’arriva qu’à la moitié du mois…

Hiver 2015 - 2016 – Boise
Un épisode terrible. Entre le manque de nourriture et le froid typique de l’état en cette saison, une épidémie de pneumonie se répandit à grande vitesse. Normal avec tant de survivants entassés dans les mêmes locaux, avec des conditions d’hygiène de plus en plus difficiles et des fenêtres continuellement fermées, faute de pouvoir chauffer les lieux. Il n’y eut pas moins de 500 morts parmi les plus fragiles : personnes âgées et enfants surtout. Tellement que le groupe n’avait pas assez de bras pour rapidement enterrer tout le monde, alors les dépouilles furent entreposées dans le grand terrain de sport, sous des draps, le temps de pouvoir leur donner une sépulture décente…

Printemps 2016 – Boise
Les gens étaient choqués, bouleversés, désespérés. Les corps n’avaient pas encore tous été inhumés et de nombreuses personnes demandaient à tenter leurs chances dehors. Comment continuer de vivre ici de toute façon ? Dans l’inconfort le plus total, sans intimité, avec un rationnement stricte et aucun horizon ? Les Wentworth et Mei-Lin choisirent de rester, pour l’instant. Ils n’auraient probablement pas plus de chance dehors…

Juillet 16 – Boise
Ils n’étaient plus que 800, rongés par le désespoir. Une nuit, dans les sous-sol du campus, une mère éplorée qui ne se remettait pas du décès de ses trois enfants se pendit. Malheureusement, les tuyaux sur lesquels elle s’était suspendue craquèrent après sa mort ; son rôdeur se mit alors à errer dans les locaux…

- Vous avez pas entendu un truc ?

C’était devenu une phrase courante le jour suivant, pour ceux dont l’ouïe fine parvenait à entendre les coups étouffé du mordeur contre une porte. Il n’y eut malheureusement aucune suite. Trois jours après, alors qu’une battue se déroulait sans grand espoir, une jeune femme descendit tenter sa chance dans les sous-sol. Elle fut attrapée et mordue à la gorge après quelques pas dans les ombres ; et derrière elle, la porte était restée ouverte…

La nuit d’après, le campus fut réveillé par des cris de terreur ou de douleur. Les deux charognes avaient trouvé le chemin des dortoirs. Encore fraîches et vives, elles avaient déjà tués quatre personnes et mordu trois autres, quand un vent de panique souleva la foule. Ça se bousculait, ça se piétinait, car beaucoup – voire la grande majorité – n’avait jamais confronté directement à ce genre de choses. Le temps que les militaires soient avertis et prêts, il y avait six voraces dans les locaux. Chacun parvint à s’en prendre à au moins deux ou trois personnes, et ce fut la fin…

Les premiers à s’enfuir ouvrirent portes et barricades pour rejoindre la rue, où zonaient une vingtaine de macchabés qui n’attendaient que l’occasion de se nourrir. Le chaos se répandit comme une trainée de poudre. Les Wentworth et Mei-Lin eurent à peine le temps de mettre leurs chaussures et d’attraper un sac qu’ils devaient courir eux aussi. Ils perdirent d’abord Maddy. Elle s’était tordu la cheville dans la fuite, avait trébuché et la foule terrorisée l’avait piétinée. Zachary joua des coudes pour écarter les survivants et retrouver sa femme, mais le mal était fait. Il appela à l’aide, par un réflexe désespéré, humain, mais seule sa famille resta auprès de lui. Lorsqu’enfin des silhouettes vinrent vivement à leur rencontre, ils réalisèrent trop tard qu’il s’agissait de morts. Le doyen repoussa ses enfants et sa nièce, se trouvant alors être la seule cible des charognes qui l’attaquèrent avec voracité. Une image choquante, qui restera à jamais gravée dans la mémoire de Mei-Lin.

Puis il fallut courir, eux aussi. S’enfuir sans pouvoir regarder dans quelle direction. Croiser des vivants, des non-vivants, entendre des détonations et le grondement de plusieurs véhicules, dont beaucoup s’encastrèrent dans ses arbres. Un moment, une poche de rôdeurs les força à se séparer : Mei-Lin et Hailey d’un côté, Aiden de l’autre. Et elles coururent, coururent, jusqu’à ne plus avoir de souffle. Jusqu’à ne plus rien avoir au monde qu’elles-mêmes. Jusqu’à s’arrêter, épuisées, et réaliser qu’elles étaient seules désormais…


Jusqu’en février 2017 - Boise
Il fallait se rendre à l’évidence : elles ne retrouveraient pas Aiden. Pourtant, ces derniers mois, elles avaient tout essayé : le domicile familiale, le domicile des Baldwin, le domicile de sa petite-amie, même retourner à l’université. Mais il n’y avait rien là-bas. Juste des cadavres, parmi ceux qui ne s’étaient pas relevés. Tante Maddy et oncle Zachary n’étaient pas ici, alors Mei-Lin imagina, non sans un déchirement au cœur, qu’ils déambulaient eux aussi désormais…

- Le butin du jour : deux conserves de haricots rouge, un sachet de pâte, trois bouteilles de coca, des tas de biscuits et… le meilleur pour la fin : un pot de crème au chocolat !

Voilà à quoi ressemblait à peu près leurs soirées. Retranchées dans l’ancienne maison des parents de Mei-Lin, elles avaient rassemblé quelques effets personnels, du matériel utile et des provisions. Même pour la jeune femme, bénévole dans un pays moins développé pendant près de deux ans, la situation précaire était compliquée à vivre. Elle combattait néanmoins sa morosité avec son débit de paroles :

- Tu sais quoi ? Je me dis qu’on devrait se trouver des vélos. C’est silencieux, ça fait pas de bruit, c’est pas trop dur à entretenir, ça ne demande pas d’utiliser de l’essence, c’est plus rapide que nos deux pieds… bref, que des avantages. Tu crois pas ?

C’était ça, ou sombrer dans la dépression, elle aussi. Car elle y pensait, bien sûr : à ses parents, aux autres membres de sa famille, à Jhae. Tous les soirs, elle s’endormait en tenant la croix de ses parents, le pendentif, entre ses doigts. Elle ne priait pas forcément, mais avait une pensée pour eux. Pour eux tous.

A partir de mars 2017 – Sur les route de l’Idaho
Mei-Lin avait réussi à convaincre sa cousine de prendre la direction de Fruitland, tout au nord de l’état. C’était là que se trouvait Xi avant que tout cela ne commence et… disons que c’était un objectif comme un autre, pour éviter de devenir folles. Après s’être équipées d’un grand sac de randonnée contenant des vêtements, des provisions et quelques objets utilitaires – du genre dynamo, allumettes, gourde, … – elles quittèrent Boise sur les vélos qu’elle avaient pris le temps de remettre en état.

• Avril •
Elles étaient aux abords du lac Lowell. Tandis qu’Hailey installait le petit campement où elles allaient passer la journée pour pêcher, Mei-Lin vérifiait les maisons les plus proches. En revenant de sa vérification – non sans avoir rien trouvé – elle se figea. Sa cousine était face à un étranger, mains en l’air. D’ici, elle ne pouvait pas entendre ce qui se disait, mais il n’avait visiblement pas l’air agréable. A pas de loup, elle s’approcha. L’autre l’entendait pas, il était focalisé sur Hailey et leurs affaires étendues sur le sol. Mei-Lin avait l’impression que son cœur allait exploser. Quand elle se sentit assez près, elle chargea en poussant un rugissement.

Son poids plume cueillit l’homme dans le flanc, ils tombèrent à deux dans l’eau froide du fleuve. La jeune femme ne s’était jamais battue, elle préférait largement éviter les conflits, mais elle avait aussi soif de vivre – et de protéger sa seule famille. Un premier coup de feu parti, par réflexe, mais l’autre l’avait manquée. Il lui plaqua sa main sur le visage pour la repousser, elle mordit par instinct, jusqu’à ce qu’il lâche. Un coup de genou dans l’estomac la fit valser sur le côté, dans un splash vaseux. Toussant, crachotant, Mei-Lin se redressa et constata que le sale type cherchait son flingue, qu’il avait visiblement perdu sous la surface dans la manœuvre.

- Vite, vite, on dégage !

Tant pis pour ce qui était déballé, il suffisait de grimper sur les vélos et tracer ! Mais le gars chopa la brunette par la jambe et la tira vers lui. Elle riposta du tac au tac, lui envoyant son talon libre dans le nez. Il retomba en arrière, cul dans l’eau, tandis que Mei-Lin sortit de sa poche le couteau qui lui servait à trépaner les rôdeurs – quand elle n’avait pas d’autre choix.

- Laissez-nous, ok ? Exigea-t-elle d’une voix tremblante, on va partir et… et… on veut pas de problème ! Donc laissez-nous.  

Malheureusement, l’étranger ne l’entendait pas de cette oreille. Il se releva et se jeta sur la jeune femme, qui réagit par réflexe. Sa lame s’était enfoncée dans la poitrine du pillard isolé, qui eut le temps de lui coller une droit magistrale avant d’être stoppé par la douleur. Il s’était figé. Le nez en sang. Un filet rouge suintant désormais de ses lèvres entrouvertes. Les filles n’avaient pas demandé leur reste et s’était enfuies sur leur vélo.

Après ça, il fallut plusieurs semaines pour se remettre du choc. Plus que jamais, elles furent prudente, évitèrent les rencontres, vivantes ou non. Pour optimiser l’obtention de la nourriture, elle avait rejoint le fleuve Snake pour profiter des talents de pêche de Mei-Lin.


• Août •
Un sac à dos flottait au milieu du cour du fleuve. La jeune femme plongea pour aller le chercher, avec l’espoir d’y trouver quelque chose. Malheureusement, le sac n’était pas seul : il était accroché à un mordeur. Celui-ci se mit à s’agiter dès que Mei-Lin tenta de saisir son paquetage. Il faisait de grands gestes maladroits, l’attrapa et l’entraina sous la surface. Son rythme cardiaque s’envola, son cœur explosa dans sa poitrine. Elle allait se noyer ou se faire mordre, l’un des deux. Elle se débattit férocement, peinant à reprendre son souffle et à repousser les crocs de la charogne. Puis soudain, la pression s’arrêta…

C’était Hailey ; elle avait plongé pour la sauver. Un rire nerveux secoua Mei-Lin, qui remercia dieu et sa cousine. Elle s’empara finalement du sac et retrouva la rive. A l’intérieur, une carte inutilisable, une boussole, de la nourriture périmée, une arme de poing et quelques balles.

- Tu sais t’en servir ? Qu’elle demanda à sa partenaire.

Non, bien sûr que non. Elles allaient bien trouver va… comment ils disaient dans les films ? Tu pointes et tu tires ? Plus facile à dire qu’à faire.


• Octobre •
Elles arrivèrent au petit village d’Adrian, au bord du fleuve, côté Oregon. Ça aurait pu être un excellent coin pour faire une halte, mais une bande de motards tatoués étaient arrivés le lendemain, bruyants et intimidants. Cachées, les deux cousines eurent le temps d’entendre des bribes de leurs conversations et de comprendre que ce n’était pas des hommes très recommandables. Dès qu’elles purent, elles sautèrent sur leurs vélos et détalèrent. Bien sûr, elles avaient été vues et les survivants s’étaient fait une joie de les pourchasser. Elles avaient de l’avance et pédalaient comme des malades, profitant des moindre virages ou zones boisées – rare dans ce comté agricole – pour tenter de creuser l’avantage. Finalement, elles durent lâcher leurs bécanes et plonger dans le fleuve pour se laisser porter par le courant et ressortir à la nage, bien plus loin et côté Idaho de nouveau. La nuit suivante, elles virent des phares dans les champs en friches et entendirent des moteurs, au loins. Elles quittèrent le corps de ferme où elles se planquaient sur le champ. Il fallut quatre jours ainsi, pour semer définitivement ces motards.

Hiver 2017-2018 – Island pony dream farm
Les dix survivants d’une ferme ont accepté de les recueillir, en échange de leur main d’œuvre. Après des mois sur les routes, essentiellement en duo, elles acceptèrent de baisser leur garde. Ils n’avaient pas l’air méchant et… elles voulaient croire que toutes les rencontres n’étaient pas mauvaises. Pendant trois mois, elles contribuèrent en s’occupant des deux vaches qui restaient, des poules, des canards, et du ménage. Les autres labouraient, faisaient la cuisine, partaient en expédition, réparaient les clôtures, … Compte tenu du peu de charognes dans les parages et de la vue dégagée, Mei-Lin put s’entrainer un peu avec son pistolet semi-automatique. Au bout de l’hiver, elles avaient à peu très toucher une cible mouvante… restait à voir ce que ça donnerait en situation réelle.

Mai 2018 - Fruitland
Enfin… elles étaient de nouveaux sur les routes depuis sept à huit semaines, quand elles arrivèrent à destination. Et là, que faire ? Le village n’était pas grand, mais depuis le temps, Xi aurait pu bouger elle-aussi. Mei-Lin se demanda même avec horreur si son aînée n’avait pas eu la même idée en descendant à Boise !

En quelques jours, elles tombèrent sur une communauté de 30 personnes, pacifiques, qui s’était établie dans une église. Ce furent eux qui apprirent aux filles que dans le village, ils avaient très tôt pensé à creuser une fosse commune, où étaient enterrées toutes les victimes depuis le début – ou presque. A côté de la fosse, un grand panneau en bois, couvert de photos, de papiers, de post-it, de dessins… chacun représentait une personne ou un nom. Ceux des disparus.

La gorge nouée, les larmes aux yeux, Mei-Lin avait cherché, le cœur coupé en deux. Elle était désespérée d’avoir un signe de sa sœur, mais si elle était là, ça signifiait qu’elle était… c’était trop dur. La pression était telle chaque fois qu’elle ne pouvait chercher plus de dix minutes d’affilée. Et quand elle n’était pas là, elle se rendait utile dans la communauté de l’église. Le confort était spartiate, mais ça tournait bien. Elles resteraient au moins jusqu’à ce que Mei-Lin ait trouvé ce qu’elle cherchait…

- Elle… elle est là.

Elle avait fini par la voir, punaisée sur le panneau, à moitié cachée par le croquis d’un vieille afro-américaine et un post-it en hommage à « Rupert Craig » : la photo de Xi, délavée par le temps. C’était terminé maintenant, la fin de leur périple. Elle avait trouvé sa sœur… et elle avait beaucoup pleuré ce jour-là. Que les morts soient devenus une habitude n’empêchait pas de sentir ses entrailles prendre feu…


Automne 2018 - Fruitland
Les deux cousines étaient alors restées dans la communauté. Ça se passait bien en réalité, les rôles était répartis selon les compétences et les besoins de chacun. Néanmoins, la vie était forcément difficile et eu son lot de pertes et d’altercations avec d’autres vivants moins bien intentionnés. Alors quand ces types se présentèrent avec leurs photos, leurs discours et leurs dons pour les attirer vers un « Eden », ils avaient tous signé. C’était évident.


Décembre 2018 – Walla-Walla
Ce camp était tout bonnement impressionnant. En arrivant, elle avait vu les murs, les tours de garde, les barricades, les milices, mais aussi les pavillons, les immeubles, les marchés, les enfants, les familles qui se baladaient dans les rues avec insouciance. C’était si différent de ce qu’elle avait pu connaître ces dernières années…

On l’avait conduite devant une personne, dans un bâtiment à vocation administrative. Des tas de questions lui avaient été posées : son nom, son prénom, sa date de naissance, sa ville de naissance, son groupe sanguin, si elle avait des maladies particulières à signaler, si elle avait déjà eu des enfants… et certaines interrogations se firent étrangement plus intrusives : avaient-elle eu des rapports récemment ? Avaient-elle toujours des menstruations ? Envisageait-elle d’avoir une vie de famille si son cadre de vie le permettait ? Alors elle avait répondu un peu au radar. Non, oui, à peu près, peut-être, je n’y ai jamais pensé… Ensuite, Mei-Lin avait été vue par un généraliste, un dentiste, un dermatologue, un gynécologue et un psychologue. Rien que ça. Ça donnait le tournis, mais elle pouvait comprendre : ils étaient environ 5000 d’après ce qu’elle avait entendu, pour que la communauté tienne le choc, il fallait se montrer vigilant avec les nouveaux arrivants.


Janvier 2019 – Walla-Walla
Après l’isolement, voilà la période d’intégration. Pendant les modules qu’elle suivait, on lui parlait beaucoup de « l’Adonaï », le héros qui aurait fondé cet endroit – cet Eden. Bien sûr que son histoire de miraculé résonnait à ses oreilles : elle avait beau ne pas pratiquer, elle était croyante. La petite croix en or blanc que lui avaient offert ses parents le jour de sa confirmation au catéchisme ornait toujours son cou gracile. Par contre, elle avait plusieurs fois manqué de s’étouffer pendant le cours de « comportements et répartition des tâches », qui expliquait le rôle de chacun dans leur micro-société. Mei-Lin n’avait pas pu s’empêcher de lever la main.

- Excusez-moi, madame…
- Sutter, précisa la cinquantenaire qui enseignait.
- Madame Sutter. Si je comprends rien, il n’y a aucun moyen que nous, elle désigna la pièce entièrement remplie de femmes, contribuions aux tâches extérieures ?
- Pourquoi le voudriez-vous, miss Baldwin ?
- Et bien au-delà de le vouloir, j’ai passé beaucoup de temps sur les routes, je sais pêcher, plonger, utiliser une arme… je pourrai être utile dehors. Pour faire ma part.

Ça partait d’un bon sentiment pourtant mais vu la tête que tira la professeur, Mei-Lin sut qu’elle avait dû dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Son aîné s’exprima avec un sourire figé :

- Je vous rassure, vous n’aurez plus à vous inquiéter d’impératifs aussi triviaux. Comme on a dû vous le faire comprendre lors de vos entretiens initiaux, nous souhaitons vous offrir la possibilité d’avoir une vie de famille, comme vous auriez pu le faire av-
- Mais, pardonnez-moi madame Sutter, coupa Mei-Lin sans prendre la peine de lever la main cette fois, je ne vois pas en quoi pêcher va m’empêcher d’avoir une vie de famille ? D’ailleurs, pourquoi je me soucie d’avoir une vie de famille alors que je n’ai que 25 ans ? J’ai largement le temps-aïe !

C’était le coup de coude de Hailey qui l’avait fait taire. Cette dernière lui fit les gros yeux, ce qu’elle lui rendit, et la professeure reprit ses explications en ignorant tout bonnement la dernière intervention de la trouble-fête.


Mars 2019 – Walla-Walla
Mei-Lin n’en revenait toujours pas ! Elle était vraiment la seule à voir comme l’ambiance qui régnait était mortifère pour les droits que les femmes avaient mis des années à acquérir ? Elle n’était là que depuis trois mois et déjà, elle avait vu les règles évoluer et se durcir. Deux des filles de son intégration avec qui elle s’entendait bien et avec lesquelles il arrivait d’échanger leurs opinions à voir basse, avaient été arrêtées. Apparemment, elles se seraient montrées dangereuses et représenteraient une menace directe à l’ordre établi. Ce serait mentir de dire que Mei-Lin n’avait pas eu peur. D’un côté, elle voulait encore croire en la bonne foi du régime et supposaient que ces filles cachaient bien leur jeu. Et en même temps, si c’était simplement leurs critiques murmurées qui avaient été entendues ? Ou des mots échangés sur papier qui avaient été lus ? Pendant des semaines, elle avait eu peur d’être la prochaine, mais rien.

Puisqu’elle devait commencer à travailler, on l’avait affectée à un poste d’aide-soignante. Parfait pour son caractère altruiste et s’occuper des autres lui faisait oublier ses propres tracas. Quand elle sortait le soir, elle se hâtait pour retrouver Hailey car ce n’était pas rare que des hommes l’accostent dans les rues surveillées. Certains étaient gentils – la plupart  en réalité ; il arrivait même qu’ils d’échangent sur leurs aventures passées, et la sino-américaine évoquait longuement ses séjours aux Philippines. Mais d’autres étaient moins aimables, ou très vieux. Comme ce quasi cinquantenaire qui l’avait attrapée par le poignet alors qu’elle déclinait son invitation à le suivre pour « faire connaissance ».

- Hé, lâchez-moi ! S’était-elle exclamée.
- Wow, tout doux la chin’tok, maugréa le concerné en la libérant malgré tout.
- Pardon ?! T’as un problème vieux c-
- Qu’est-ce qui se passe ?

C’était un milicien en patrouille, qui s’était empressé d’approcher pour désamorcer la situation. Mei-Lin s’emballa au quart de tour

- C’est ce type qui me harcèle là ! Il a voulu me…
- Calmez-vous mademoiselle, l’interrompit net l’agent de sécurité, je vais vous demander de vous taire et de ne pas envenimer les choses.
- Me t-QUOI ?! Vous êtes sérieux ?!
- Mademoiselle, c’est mon dernier avertissement. Ne me forcez pas à vous arrêter pour trouble à l’ordre public.

Bien sûr qu’elle se tut, aussi estomaquée qu’elle était, parce qu’elle savait que ce n’était pas une plaisanterie : il pourrait l’embarquer ici et maintenant sans que personne ne lève le petit doigt. Le vieux, lui, en profita pour en rajouter :

- Vous devriez la signaler mon garçon, c’est de la mauvaise graine celle-là !
- Je suis navré monsieur. Donnez-lui un peu de temps, tenta de tempérer le milicien avec une empathie à gerber, l’adaptation est parfois rude pour certaine.

L’intéressée ouvrit la bouche, croisa le regard du garde, et haussa finalement les épaules. Elle fit volte-face et s’empressa de rentrer. Le lendemain néanmoins, elle se précipita à la mairie avant son travail pour déposer plainte. Racisme, sexisme, la totale ; et elle prit longuement la tête de la standardiste pour lui exposer que c’était inadmissible au XXIè siècle d’être traitée de la sorte aux États-Unis d’Amérique. Mei-Lin essaya même de la prendre à partie, mais la rouquine qui tenait l’accueil esquivait ses questions militantes par de simples phrases neutres « je comprends », « je vois ce que vous voulez dire », « j’avoue que je ne sais pas », …

On la fit attendre trois heures avant de la recevoir. Quand ce fut le cas, l’homme qu’elle fit ne lui serra pas la main, ne lui offrit pas de café et ne se présenta même pas. Au moins, il l’invita à s’exprimer, alors la jeune femme entama son récit avec verve, pensant enfin être entendue, mais il la coupa à mi-chemin pour lui dire :

- Mademoiselle, vous êtes croyante, n’est-ce pas ?

Il désigna la croix à son cou.

- Si tel est le cas, je suis certain que vous saisissez l’importance de notre rôle ici…

Et rebelotte pour une heure de bourrage de crâne sur l’Adonaï, l’avenir, leur mission divine, le partage des tâches, etc. En sortant de là, elle n’avait pas de réponses, ni de soutien. Elle avait un immense mal de tête et avait manqué une demi-journée de travail. On lui signala alors que pour ça, on lui couperait une journée entière de tickets de rationnement dans son salaire. Mei-Lin en avait gros sur la patate mais cette fois, elle ne se plaignit qu’à Hailey…


Mai 2019 – Walla-Walla
- Bouge toi Hailey ! Y’a des filles qui organisent une manif’, contre les règles tout ça. Faut qu’on en soit ! Plus on sera à parler, mieux on pourra se faire entendre !

Mei-Lin avait déboulé comme ça, dans l’appartement de sa cousine, pour l’entrainer avec elle dans ses élans militants. Parce qu’on ne changeait pas un naturel, parce qu’elle en avait assez de la politique qui devenait de plus en plus misogyne, de plus en plus oppressante, au fur et à mesure que les jours passaient. Néanmoins, Hailey n’avait pas l’air partante pour se donner en spectacle. Choquée, Mei déballa tous ses arguments féministes, pour expliquer que la survie et le confort ne devait pas se faire au prix de leur libre arbitre ou de leur amour-propre. Mais sa complice de toujours était plus mesurée. Elle ne voyait pas le mal à simplement se poser, rencontrer quelqu’un, avoir une vie tranquille. Au fond, les règles n’étaient pas si terribles, quand on cessait de vouloir se battre contre le courant.

Que répondre à ça ? Bien sûr que Mei-Lin avait remarqué que certaines personnes, femmes comme hommes, étaient très heureux ici. Mais est-ce que ça justifiait de tout accepter ? Non, ça non. Elle allait franchir la porte pour s’en aller manifester, mais sa cousine avait réussi à la convaincre de ne pas s’en mêler. Pas cette fois. Et heureusement… car le sort réservé aux trois femmes qui avaient osé donner de la voix l’avait glacé jusqu’aux os.

Ce fut ce même printemps où elle assista à la sentence de Felicity. La compagne de son « cousin » Mason, qu’elle pensait morte – comme tous les autres. Mei-Lin aurait été heureuse de le revoir, s’il n’assistait pas de façon purement stoïque à la flagellation de celle à laquelle il avait pourtant prêté serment. C’était… elle n’avait pas les mots. Mais elle n’avait pas envie de reprendre contact, même après tout ça. Jamais.

Novembre 2019 – Walla-Walla
Mei-Lin s’était fait discrète. Elle bouillonnait toujours à l’intérieur mais l’administration avait réussi à faire s’éteindre ses flammes ; il ne restait désormais plus que des flammèches. Aucune des braises de révoltes n’aboutissait, les femmes n’étaient pas prises au sérieux, alors elle gagnerait quoi à l’ouvrir ? Elle était née pour les combats, bien sûr, mais pas les combats perdus d’avance. D’autant qu’à ses côtés, Hailey s’épanouissait, s’acclimatait, et elle ne voulait pas gâcher ça. Son quotidien était donc bêtement répété : travailler, rentrer, vivre de choses simples. Parfois, elle faisait quelques rencontres, mais aucune qui ne lui donnait envie d’aller plus loin – et réciproquement d’ailleurs.

Février 2020 – Walla-Walla
On lui faisait de plus en plus de remarque concernant le fait qu’après plus d’un an, elle ne s’était trouvé personne. Ce n’était pas faute d’essayer pourtant ! Mei-Lin avait fait la connaissance de plusieurs hommes ces derniers mois. La plupart était même gentils et aussi maladroits qu’elle, compte tenu de la situation. Des jeunes recrues qui avaient la pression, comme elle, et ça lui fit comprendre que cet étau social ne pesait pas uniquement sur les femmes. Beaucoup, mais pas seulement. C’était ce qui l’avait convaincue de ranger ses griffes, de cacher ses crocs, et de garder enfermer sa verve militante. Elle ne parlait plus de son passé de manifestante que comme une autre vie… comme si elle était une autre femme aujourd’hui. L’était-elle ? Peut-être…

En tout cas, c’est ainsi qu’elle rencontra Yvan. Pour être honnête, il ressemblait à Jhae, dans la gentillesse gauche dont il pouvait faire preuve. Le genre d’homme qui avait grandi dans des préceptes étriqués, qui ne voyait pas tellement le mal à ce patriarcat institutionnalisé, mais dont les attentions le rendait bêtement tendre. Par exemple, quand il l’aidait avec ménage, en regardant autour de lui pour être sûr que personne ne le verrait si concentrer à passer le balai. Quand il confiait honteusement qu’il aimait cuisiner – et le faisait plutôt bien ! Quand il l’autorisait à porter des pantalons à l’intérieur de leur foyer, tant qu’elle s’habillait convenablement à l’extérieur.

C’était mieux que rien. C’était mieux que de se retrouver avec un monstre ou un con fini qui allait prendre un malin plaisir à l’humilier. Alors tandis que les rumeurs du soulèvement de George se répandaient en ville, Mei-Lin vivait son histoire. On pourrait presque dire une histoire « d’amour », s’il n’y avait pas ce « truc » qui pesait sur son cœur et sur son estomac.


Avril 2020 – Walla-Walla
Elle avait perdu le bébé. Celui d’Yvan, qu’elle portait dans son ventre depuis deux mois. Mei-Lin fut bien plus choquée par cette fausse couche qu’elle ne voulu l’admettre et bien sûr, ça attira quelques soupçons. Une récalcitrante comme elle, qui avait eu du mal à se mettre dans le rang, perdait son premier embryon ? Alors qu’ils l’interrogeaient, elle aurait bien voulu leur cracher à la gueule qu’elle n’était pas une putain de rebelle. En vérité, elle s’y était attachée à ce bébé. Elle n’aurait pas refusé de le garder et de s’en occuper. Voilà où elle en était, voilà comme on l’avait émoussée… et son petit-ami eu toutes les gentilles attention du monde. Il n’y était pour rien, lui… c’était ce monde qui était foutu.

Novembre 2020 – Walla-Walla
La nouvelle fut un coup de poing dans l’estomac. Yvan était mort à George. Lui qui était si fier d’avoir pu décrocher un poste de soldat, lui qui voulait servir « New Eden ». Il était parti depuis seulement un mois, la demande de transfert de Mei-Lin était en cours de traitement, pour qu’elle puisse le rejoindre. Mais elle n’ira jamais… car son compagnon était mort, assassiné par des pilleurs, d’après ce qu’on lui avait raconté. Et à ce stade, elle ne savait plus à qui en vouloir. A ce régime ignoble, qui l’avait pourtant conservée en sécurité toutes ces années ? A ces étrangers, jaloux, qui avaient massacré des dizaines des leurs ? En fait, Mei en voulait à tout le monde. Et à cet idiot d’Yvan, qui la laissait seule dans ce camp où elle se sentait si perdu…


Décembre 2020 – Walla-Walla
Cette fois, elle n’avait pas dit à Hailey qu’elle allait manifester. A visage couvert bien sûr, avec ce masque de V pour Vendetta, dessiné sur un bout de carton, faut de l’avoir en vrai. « On veut avoir le choix » scandaient des dizaines de voix, essentiellement féminines, mais pas que, « on veut un vrai Eden », « Adonaï, dictature », « Libérez nos filles »

Et la répression ne s’était pas fait attendre : les descentes de miliciens avaient rompu les cortèges, Mei-Lin s’était enfuie en courant, comme les autres, qui détalèrent dans les allées de la grande ville. Elle avait jeté le masque qu’elle portait au détour d’une ruelle vide et en émergeant à l’autre bout, elle heurta de plein fouet une personne. Un homme. Un garde. Ils se regardèrent dans le blanc des yeux un moment, elle était tellement terrifiée qu’elle mis plusieurs secondes à le reconnaître : c’était Mason.

Est-ce qu’il allait la dénoncer ? Comme il l’avait fait pour Felicity ? Comme il avait laissé son père se faire mutiler ? La peur se mua en défi. Lorsqu’il la saisit par le bras, Mei-Lin était résignée à ne pas résister, ni à se débattre ; ça ne servirait à rien d’autres qu’à se faire frapper – au mieux. Elle se laisse entrainer, prête à assumer sa sentence. Et contre toute attente, non sans un regard pour vérifier qu’il n’y avait pas de témoin, Mason la pousse à l’intérieur d’un théâtre.

La jeune femme reste interdite plusieurs secondes dans le sas entrée. Il lui ordonne quelque chose à voix basse, comme de se grouiller de se planquer, alors elle saisit l’occasion. Elle redisciplina sa jupe, son pull et ses longs cheveux, puis elle s’avança dans le hall en offrant un grand sourire à l’hôtesse d’accueil.

- Je vois voir la programmation de ce soir, prétendit-elle, la voix un peu tendue.
- Oui, bien sûr, lui répondit la jeune femme qui ne se doutait de rien, ce soir nous jouons Phaedra’s love, réécrite par nos évêques. Je vous fais une réservation ?
- Euh… oui, bien sûr !
- Pour deux ?

D’ici, on pouvait entendre les bottes des gardes qui martelaient le bitume. Elle l’avait échappé belle. Mais du coup, la standardiste dut répéter sa question.

- Oh, pardon, non je… je suis seule.
- Très bien, c’est noté. Je vous inscris à notre tea after alors.

Et bien sûr, ce n’était pas une question. Les « tea after »… où ces moments prévus après certains événements culturels, pour inciter les jeunes célibataires à se rencontrer. Le fil rouge, c’était de pouvoir parler de la pièce – ou plutôt : les femmes devaient prétendre ne pas avoir tout compris et demander une expertise masculine. Mei-Line avait fini par comprendre cette règle subtile – elle avait été rôdée au tea after pendant son année de célibat. Et là, elle n’avait vraiment pas envie d’y retourner…

Janvier 2021 – Walla-Walla

- Ça te dérange vraiment pas toi ?! Avait-elle alpagué Hailey, tous ces gens sont morts ! … ou pire !

Ceux qui avaient manifesté avec elle. Dans la grand majorité. Ça avait été le défilé des exécutions, des arrestations, des emprisonnements. La répression avait éteint la révolte mais rallumé le feu dans les entrailles de l’ancienne écolo confirmée. Mais sa cousine n’était pas d’accord, elle défendait même le régime, à mi-mot. Elles avaient toujours été diamétralement opposée mais là… elles ne se comprenaient plus. Alors Mei-Lin était partie en claquant la porte, en lui disant bien qu’elle ne voulait jamais la revoir.

Février 2022 – Walla Walla, district 2

Elle sent le poids qui quitte le matelas – son matelas – mais ne bouge pas. La colère et le dégoût la tétanise. Ce n’était pas la première fois que son époux la force, c’est pire que cela. C’est la première fois qu’il n’a pas eu à le faire. Depuis des semaines, se débattre n’a servi qu’à recevoir des coups, des plaies et des punitions. Alors elle s’est laissée faire cette fois. Elle a fait la morte, pensant en vain lui laisser l’impression de baiser une morte, mas son « mari » a fait son devoir sans broncher. En moins n’en a-t-il pas fait plus que nécessaire ; alors la voici libre. Libre de se rhabiller, libre de crouler sous la honte, libre d’étouffer dans sa propre rage.

Le fil des événements qui l’ont amenée là se déroule à toute vitesse dans son crâne. Les manifestations, les manigances, la confrontation de regard avec l’Adonaï, ses frasques en formation, l’homme qu’elle a tenté de tuer. Ce violeur, qui s’en était prise à son amie. Mei-Lin ne regrettait absolument rien. Ni sa droiture envers ses convictions, ni son amour inavouable pour Mason, ni les choix qu’elle avait fait. Dusse-t-elle servir d’exemple, elle était à sa place dans cette misère. Mais cette misère maquillée d’or, elle ne la supportait plus.


Mars 2022

La sino-américaine a craqué. Courir dans les rues du district 2, s’égosiller à en perdre la voix, manifester seule. Crier à toutes ces femmes que cette vie n’a pas à être leur vie. Qu’elles devraient pouvoir choisir qui, quand, comment aimer. Qu’elles devraient avoir une voix, avoir une valeur, avoir un rôle, autre que celui de mère. Qu’elles peuvent exister.

Mais Mei-Lin a été arrêtée, évidemment. On l’a maitrisée comme une criminelle, on l’a attachée comme une hystérique, puis on l’a isolée. Lorsqu’on l’a tirée de sa cellule sombre, ça n’a été que pour lui passer une camisole et la traîner dans un pseudo-procès qui avait déjà statué sur son sort. Une flagellation exemplaire, pour lui faire regretter ses actes de rébellion, puis un traitement extrêmement intensif en psychiatrie. Bains glacés, électrochocs, table tournante.

Des semaines que ça a duré. Des semaines. Et si effets il y a eu, ça n’a pas vraiment été de son plein gré…


Survie

A cause des traitements extrêmes, et notamment des séances poussées d’électrochoc, Mei-Lin a subi d’importantes lésions cérébrales. Elle souffre quotidiennement de confusion, qui lui font perdre en coordination des mains, voire en sens de l’orientation. Parfois, elle confond complètement sa gauche de sa droite et n’est pas capable de s’en rendre compte. Par ailleurs, et c’est le plus grave, elle a développé une forme d’amnésie rétrograde. Certains faits de son passé se sont effacés de sa mémoire, comme l’existence de sa nièce, son dernier week-end en compagnie de Mason, sa tentative de meurtre en formation, et plusieurs autres épisodes antérieurs au traitement. Les médecins se sont évidemment empressés de combler les vides par des versions qui les arrangent, ce qui a fortement docilisé leur sujet. Par ailleurs, elle souffre aussi d’amnésie antégrade, c’est-à-dire qu’elle peine à enregistrer de nouvelles informations. Cette forme d’amnésie n’est pas perpétuelle, mais elle est fortement handicapante dans le quotidien.

En mai, Mei-Lin sera libérée de son internement pour retourner à son foyer. Les règles seront d’autant plus strictes pour elle et elle ne pourra évidemment qu’accomplir son rôle d’Épouse. A ce stade, c’est tout ce dont elle est capable de faire, les autorités l’ont sévèrement brisée.


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Re: Tout mon capharnaüm

Ven 20 Mai 2022 - 21:54

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Re: Tout mon capharnaüm

Ven 8 Juil 2022 - 11:02

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Maladie stress

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Les thérapeutes conseillent également le bois de pomme, l'ail, les myrtilles pour traiter les ulcères de l'estomac. Le céléri, les carottes et les aubergines sont également très efficaces pour les soins au naturel des ulcères.
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Re: Tout mon capharnaüm

Mer 3 Aoû 2022 - 16:32

Chronologie des RemnantsAnnée VII : septembre 2021 – septembre 2022


• Avril 2022
D'après des informations obtenues d'un groupe allié, une communauté aurait besoin d'aide pour échapper aux avances insistantes de New Eden. Un détachement de membres diplomates est envoyé sur place, dans l'espoir de convaincre les survivants de se réfugier à Fort Ward. Malheureusement, c'était un piège : le camp était vide et une meute d'un nouveau genre a failli avoir raison de toute le monde. Il s'agit des spécimens à l'étude au laboratoire depuis décembre : les Immortels.

• Mai 2022
L'aboutissement de plusieurs mois de travail voit le jour : la base de Kitsap est définitivement prête à accueillir les forces alliées. Les Remnants y participent activement, ce qui implique que des roulements réguliers s'opèrent pour qu'il y ait toujours un solide groupe de personnes sur place.

• Juin 2022
La tempête qui frappe l'état fait des dégâts : maisons endommagées, plantations noyées, électricité coupée. Le laboratoire est dans le noir, son générateur endommagé, et les responsables doivent se poser de sérieuse question sur la gestion de la nourriture dans les mois à venir. Par ailleurs, une épidémie de pneumonie, en dépit des efforts du corps médical, a causé de lourdes pertes, notamment chez les plus fragiles.  

• Juillet 2022
Le projet visant à faire exploser le Tacoma Narriw bridge et le Hood canal bridge aboutit enfin. Tout le territoire sur lequel se trouve notamment Fort Ward, ses avant-postes et Kitsap sont hors d'atteinte par la terre, hormis via un check point que contrôle les Remnants.



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Re: Tout mon capharnaüm

Mer 3 Aoû 2022 - 16:55

• Printemps 2022
Les velléités s'enlisent dans un état où la météo peut se faire capricieuse. La violence de la guerre fait des siennes, au quatre coins de Washington, et le sang se mêle en masse à la pluie qui tombe encore régulièrement. Désormais, les survivants sont énormément connectés les uns aux autres, et même les plus solitaires doivent tisser des liens avec des groupes plus importants pour survivre. A la fin de la saison, une terrible tempête fait des ravages humains et matériel. Des quartiers entiers prennent l'apparence de marécage, des toitures sont désossées, et les maladies dues à l'humidité se propagent comme une trainée de poudre...

• Été 2022
La saison est dans la continuité de la précédente. Les paysages ont été transformés par la tempête, les animaux sauvages s'en prennent régulièrement aux survivants, faute de trouver des proies dans leur nouvel environnement. Quand à la cartographie des hordes et des nids connus de rôdeurs, elle peut être revue complètement, car les intempéries ont tout chamboulé. Prudence, les dangers sont légions dehors...
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Re: Tout mon capharnaüm

Mer 14 Sep 2022 - 2:12

Pré-requis :

La Tanière est vraiment l'essence d'un camp neutre. Ils ne sont pas "bons", mais ils n'ont pas non plus vocation à être "mauvais". L'état d'esprit, c'est qu'ils font ce dont ils ont besoin pour survivre. Ils chassent beaucoup, ils explorent les ruines, mais s'ils ont besoin de voler, ils volent. Ils ont donc quelques pillages à leur actif, mais ils ne font jamais de victime gratuitement (il peut néanmoins y avoir de la casse si les gens se rebiffent).

Ils sont environ une centaine, hommes et femmes confondus. Il n'y a toutefois aucun enfant, parce que le coexistence est assez brute. Il n'y a pas une vrai fraternité entre tout le monde, seulement un principe de respect des règles. Et ces règles, elles sont simples : on ne s'agresse pas entre membres du camp, on ne fait rien qui pourrait nuire au camp et on fait sa part. En contrepartie, chacun est libre d'avoir ses "à côtés", quel qu'ils soient. C'est comme ça que des criminels peuvent se faire accepter, en suivant le mouvement et en allant se "défouler" ailleurs.

C'est un équilibre précaire qui tient à la personnalité de Vlad. Homme dur, bourru, on sent qu'il en a vu des sales pendant la survie et qu'il a conscience qu'il n'y a pas de héros. Il n'accepte que ceux qui peuvent s'adapter à l'ambiance du groupe, pour leur bien. Il est obligé de se montrer fort et ferme tout le temps, parce que les potentiels challenger à son rôle ne sont jamais loin.


Armement & extérieur :
Ils sont une centaine maintenant et ils n'ont pas un armement très développé. Ils sont à base de carabine, fusils de chasse et des tas d'armes de corps à corps, mais pas de fusil auto, de bombes, etc...
Par contre ils sont tous très bons pour pister des gens et leur tomber dessus au meilleur moment. Généralement quand tu les vois, c'est que t'es déjà dans la merde.

Quand ils sont "en chasse" dehors, ils communiquent par sifflements (donc on peut pas comprendre les ordres qu'ils se donnent si on connait pas leur code, et ça ajoute un côté flippant quand t'es encerclé et que ça siffle de partout)
Pour faire simple, je m'étais bcp inspiré ses Scars de TLoU2, mais le fanatisme en moins.


CHRONOLOGIE :

Le groupe existe depuis au moins fin 2020, dans Port Angeles.

Début 2021, une bande de gars tentent de provoquer une mutinerie contre Vlad. Ça ne fonctionne pas, ils arrivent à s'enfuir (ce sont eux qui deviendront les "pirates" que les TR ont traqué en 2021). été 2021, vlad avait accepté de les faire revenir en échange de la tête du "chef" des traitres, mais il n'aura jamais de réponses.

Leur premier campement a succombé aux super-rôdeurs à l'automne 2021 d'ailleurs, ils ont déménagé mais avec beaucoup de pertes.

C'est à cause de ça qu'ils se mettent à sillonner le nord ouest de l'état, pour repérer d'autres camps et potentiellement les piller ou commercer.

Le problème Maverick.
Maverick est le seul survivant de sa meute initiale, qui était aussi constituée de son père et son frère. Ils avaient des pratiques de pilleurs à tendance cannibales quand la nourriture manquait. En mi-2016, ils ont attaqué une cabane en forêt (coucou Messiah), mais tout le monde s'est fait tuer. Le très jeune Maverick, caché a vu une tarée massacrer son père à coups de couteau, et ça l'a marqué.
Plus tard, Marverick rencontrera le groupe de Sally : une jeune femme élève à l'armée au début du merdier. Elle vivait à Sequim, avec sa famille et des amis : sa petite soeur, son petit ami et trois copains sont morts, tués par une brune et une blonde. En recoupant les descriptions, Sally et Maverick comprennent qu'ils en veulent à la même personne et la traquent (en vain).

Ils vont intégrer la Tanière, mais Maverick et quelques gars qui se trouvent aussi tarés que lui s'adonnent à des "activités" peu orthodoxe pour se défouler. En février 2022, ils pensent avoir repérer la "brune" qui le hantait depuis des années, d'où le sort de Sasha.

Vlad tient à protéger Sally, parce qu'il pense que c'est une fille bien au fond, mais Maverick est un type dangereux qui menace son équilibre. D'où le pacte avec les Exilés, à qui il demande occasionnellement de se débarrasser d'un "gêneur" en échange de ressources. Ainsi, La Tanière tient mieux debout et les TE ont des coups de main (et de potentiels alliés).


L'affaire Hat Island.
Tout simplement, des gens de la Tanière avait repéré Fort Ward mais ne pouvaient évidemment pas approcher ou risquer de s'y introduire. Ils ont voulu utiliser la communauté de Hat Island, en leur disant d'attirer des médics chez eux (ce sont ils manquent à la Tanière). le but était de repartir avec de la main d'oeuvre en plus ET des compétences médicales. La tempête a été une aubaine pour ça, à cause de la pneumonie, mais le bateau qui devait rapatrier Maeve et cie à la Tanière a été abordé. Personne ne sait ce qui s'est passé ni qui sont les coupables (à la Tanière, on a juste aucune nouvelle).



Comme comparaison pour faire simple : Vlad est une sorte de Joel de TLoU (le cinquantenaire costaud et bourru, pragmatique mais un peu humain au fond) et Sally serait taillée comme Abby dans TLoU 2
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Re: Tout mon capharnaüm

Dim 18 Sep 2022 - 1:40


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