Ils avaient eu raison. Tous les alarmistes qui, dès le lendemain de l’attaque de la horde, avaient crié au loup à propos des survivants qui les avaient aidés. Rowen savait qu'April n’était même pas surprise en vérité car, contrairement à lui, elle n’était pas du genre à voir du bien en chacun. Il aurait tellement voulu pouvoir leur prouver que tout le monde n'était pas mesquin, même maintenant...

Avant de sortir, alertée par les gardes en faction sur la façade principale, la quadragénaire avait ordonné à Rowen et Rosaleen de rester à l’intérieur. Cette fois, il l'avait écoutée, observant d'un air entendu tout ceux qui souhaitaient aller à l'encontre des visiteurs. Impossible d'ignorer que quelque chose se passait pourtant : l'illustrateur trouva une fenêtre au premier qui donnait sur la façade avant et l'ouvrit pour pouvoir voir ce qui se passait.

Il repéra sa mère de cœur et le famas qu’elle portait. Ce dernier avait sans doute une valeur dissuasive parce que même si on lui avait appris à le manier pendant ses longs mois au lycée, April ne restait pas très à l’aise avec les armes de guerre.

Elle était aux côtés de Sally et Wade, qui s’étaient également manifestés pour faire office de comité d’accueil. Les barricades de fortune dressées les jours passés étaient du pain béni : elles étaient suffisamment proches pour se mettre à couvert si besoin et les visiteurs étaient à une douzaine de mètres de l’autre côté. Les protagonistes parlaient suffisamment fort pour être entendus depuis la fenêtre ouverte, alors Rowen ne manqua pas la répartie de son aînée à celui qui semblait être le chef des arrivants.

- Un marché qui implique de débarquer chez nous avec une armée ?

Le résumé:

Le toit... C'était un spot relativement calme et on ne peut plus symbolique, là où Cheyenne et elle avaient échangées leur premier vrai baiser. Ce matin, pas de séance de sport de prévue, comme depuis le jour où elle l'avait perdue, déjà quinze matins. La solitude rimait avec son nouveau quotidien et elle ne s'accordait que des valses avec les morts vivants pour apporter sa griffe à la reconstruction du camps. Tuer, encore et encore, elle ne faisait maintenant plus que cela, bricoler n'était vraiment pas son fort, elle pourra bien se crever un œil avec un clou. Exploser des boites crâniennes en revanche, ça, c'était aisé pour une femme de sa trempe.

Alors qu'elle assimilait autant de nicotine qu'elle pouvait, ses sombres songes furent coupés par l'arrivée de plusieurs véhicules militaires au loin, au nombre de six. Ni une ni deux, la tatouée quitta son perchoir pour foncer de l'autre côté du toit et s'assurer que la partie opposée et composée des terrains de sport soit toujours libre d'accès et surtout dénués d'étrangers. C'était bien le cas, elle tourna alors de nouveau les talons pour retourner aviser l'arrivée des inconnus et compter minutieusement leur nombre en s'aidant de son index tatoué qu'elle agitait dans leur direction. Ils étaient en train de prendre place tout autour de l'établissement. Une bonne quarantaine, et de haut ils semblaient tous armés et bien organisés.

Elle déboula sans attendre et rapidement dans les escaliers, elle allait si vite que l'on aurait pu dire que sa vie était en jeu et en profita pour beugler à ses camarades qu'ils avaient de la visite, en profitant également pour recommander de poser des snipers sur le toit aux militaires qu'elle croisait. Elle aurait bien pris ce rôle mais elle ne savait pas tirer avec ce type d'arme.

Ses pas rapides et ses grandes foulés l'amenèrent rapidement à l'entrée d'où elle croisa Clive et April qui commençaient déjà les discussions. Elle n'avait pas pu entendre les dires des uns et des autres, étant arrivée bien trop tard mais elle se permise tout de même de murmurer à leur attention : "Six véhicules.. quarrrante garrs... au minimum. Sorrtie arrrièrre frree." Compter n'avait pas été facile depuis les hauteurs, son compte n'était peut-être pas exacte mais ça valait le coup de les informer.

Spoiler:

C’était la première fois qu’il se rendait à une telle mission. L’entrainement de Stanley avait porté ses fruits, il le sentait, mais là, c’était différent. Tout le long du trajet en camion, serré entre deux types de trois fois sa carrure, le cœur de Swann avait battu à 200 à l’heure. Heureusement : Joy n’était pas venue. Ça n’avait pas été facile de la convaincre de rester en arrière pendant que nombre d’entre eux partaient, mais c’était préférable. Il se l’était promis : il se battrait pour cette insupportable grande sœur – sa chair, son sang, la seule famille qui lui restait.

Descendu parmi les derniers, l’étudiant vêtu d’une tenue militaire trop grande – empruntée au stock grâce à son mentor – tenait son fusil d’assaut comme on le lui avait appris. Entre les têtes et par-dessus les épaules, il arrivait à apercevoir ces gens qui se présentaient devant le Garfield Highschool. Des vivants avec leur histoire, leurs besoins, leurs problèmes. Allaient-ils comprendre ? Ce qu’ils étaient venus leur proposer : une solution viable pour tous. D’après ce qu’il en avait entendu : ces pauvres gens avaient récemment été victimes d’une horde. Alors ils n’avaient aucune raison de refuser le deal : ensemble, ils seraient plus fort. Sur Bainbridge Island, ils seraient en sécurité.

Réprimant toute grimace trahissant son aversion pour Donovan, Swann tenta de l’apercevoir à l’avant des siens. Ça allait être à lui, et surtout à Alec, d’exposer les termes du contrat aux étrangers.

Le résumé: