Re: There is no hero

Ecouter ce que les autres avaient à dire : c’était la suggestion que lui faisait Clive avec son sourire serein. Dire qu’il arrivait à la convaincre de ronger son frein… certes, c’était la réaction la plus évidente à avoir, mais elle n’aimait ni la disposition de ces mecs, ni leur nombre, ni leur chef. Il voulait discuter ? Ils auraient pu se pointer en petit comité, c’était déjà ce qu’ils avaient fait. La diplomatie n’avait pas besoin d’une démonstration de force. Alors…

- Ok, souffla-t-elle à Roza qui leur apportait des informations.

La quadragénaire eut l’impression qu’un monstre de plomb venait de s’asseoir sur ses épaules. Maintenant, elle était responsable – avec quatre autres camarades – de la survie de tous ces gens. Ceux qui l’entouraient courageusement, mais aussi ceux qu’elle devinait le nez collé à la fenêtre. Ian approuvait le bibliothécaire : il fallait écouter et finalement, le leader du groupe d’en face déballait ses intentions. Les rejoindre pour plus de sécurité ? Pas besoin de la précision de Donovan pour comprendre qu’effectivement : l’offre était plus qu’intéressante. Son illuminé de fils pourrait avoir raison, lui et ses envies de cohésion humaine contre l’invasion des morts.

Ses yeux bleus se tournèrent vers Sally et Wade, puis vers Clive et Ian. Pourquoi elle hésitait ? Pourquoi avait-elle la chair de poule ? Ce genre de décision, c’était plus facile de les prendre pour soi. La prudence élémentaire l’incitait à respecter le précepte « un tien vaut mieux que deux tu l’auras » ; garder leur camp restait plus sûr que de tout plaquer pour des inconnus. Mais… et s’ils rataient vraiment un « deal en or » ?

- Et comment ça se passerait ? demanda-t-elle finalement, on aurait le droit à une visite ou bien on va devoir prendre notre décision maintenant ? Question con et légitime en même temps. Elle haussa les épaules avant de renchérir : désolée d’être… « sceptique ». Vous l’avez dit, on ne se connait pas. En fait, la base, avant de proposer un deal, ce serait de vous présenter. Monsieur… ?
- Jensen. Alec Jensen.

Le résumé:

L'encrée lança un coup d’œil à Ian qui affirmait déjà se ranger du côté de Clive, ce dernier avait sans doute proposé de ne pas rentrer dans le tas, la conclusion était facile à tirer quand on connaissait le bibliothécaire. Pour April cependant, tout restait à prouver et la russe ne savait encore rien de ce qu'elle pouvait bien penser de ce rassemblement.

Ce fut ensuite le tour du leader de la troupe d'inconnus de prendre la parole, au moins, ça avait le mérite de l'éclairer sur leurs intentions. Son homologue tatoué en rajouta aussi une couche, étrangement, elle aussi le trouvait plus sympathique que le reste de la troupe, peut-être la magie des encres ça ? Et puis il avait une bonne bouille ainsi que le même genre de vocabulaire qu'elle, direct et vulgaire à l'occasion.

Pour sa part, l'idée de se réunir ne la fit pas vraiment trembler, bien au contraire, la troupe semblait honnête, si ils avaient voulus les dépouiller ou les décimer, ils se seraient présenter autrement qu'en une jolie petite ligne prête à se faire mitrailler. Sa vision précédente depuis le toit rassura sa pensée, pour elle, la main tendue était bonne à prendre, pour cette fois. De là à ce que sa position soit partagée par l'ensemble, elle en doutait fort, il restait encore un bon grand nombre de paranos parmi les siens, il n'y avait plus qu'à prier pour qu'ils possèdent assez de jugeote pour analyser la situation correctement.

"Si ils comptaient nous piéger, ils s'y serrraient prrris autrrrement..." Souffla t-elle tout bas pour elle même et ceux qui l'entouraient par la même occasion. Elle n'avait pas besoin de connaitre par cœur l'Art de la guerre pour reconnaître que leur formation n'était pas aussi menaçante qu'elle pouvait y paraître, le lycée n'était même pas encerclé, c'est pour dire...

L'encrée était sûre d'elle dans son affirmation et le ton employé allait clairement dans ce sens. Cependant il restait un point qui l'inquiétait et dont il fallait s'assurer : les conditions. Songeuse, elle se débarrassa d'une pichenette de la fin de sa tige de nicotine dans deux épais filets de fumée qui se faufilaient depuis ses narines. De là, elle croisa ses bras sous sa poitrine, par dessus les deux 9mm qui pendouillaient à ses flancs bien au chaud dans leurs holsters respectif. Les boss allaient discuter entre eux et April posait les bonnes questions, elle se permise alors d'interpeller le tatoué du menton. "Cimerr pourr l'autrre fois, au fait." L'occasion de les brosser un peu dans le sens du poil et dire ce qui se devait d'être dit, après tout, ils leur avaient bel et bien sauvé la mise. L'agressivité qu'ils avaient eu en retour était à corriger et c'était enfin chose faite pour l'encrée qui s'en sentit immédiatement moins redevable et plus légère.

Spoiler:

Ne lâchant toujours pas la main de Russell, la Galloise essayait au mieux de ne pas afficher une moue trop inquiète, ne souhaitant pas alarmer l'enfant d'avantage. Ses parents étaient dehors, face à un nombre d'inconnus bien trop conséquent qui, s'ils disaient être là pour discuter, était tout de même bien mieux armés qu'eux. Une partie d'elle voulait croire que leurs intentions étaient réellement bonnes, mais une autre partie ne pouvait s'empêcher de craindre le pire ; elle n'était plus comme Rowen depuis longtemps, elle ne voyait plus le bien partout.

Percevant des bribes de conversation, Rosaleen ne pu cependant s'empêcher de froncer les sourcils aux mots de celui qui semblait être leur chef. Les rejoindre ? Où ? Pourquoi ? Elle fut néanmoins tirée de ses pensées par Calypso, remise de son entorse, qui venait de se poster juste à côté d'elle. Déposant machinalement sa main libre sur l'épaule du petit garçon, qui s'était adossé contre ses jambes, elle haussa les épaules.

« Je ne suis pas certaine... Ils parlent de les rejoindre. »

Y avait-il réellement du mieux ailleurs ? Sans doute, mais qu'est-ce qui leur prouverait que ce mieux pouvait leur être offert par ce groupe ? Partir d'ici alors qu'ils commençaient à peine à se relever et remettre leur chez-eux sur pied sans savoir dans quoi ils s'engageaient serait un gros coup de poker. Soupirant légèrement, elle reporta son attention au dehors. Inutile de s'emballer pour l'instant, le ton était à la discussion, pas besoin d'engager des hostilités inutiles.

Spoiler:

Ian regardait les deux hommes devant lui. Il y avait tous ces gens derrière eux, pourquoi est-ce qu’ils étaient là ? Pourquoi tant d’hommes si c’était pour faire une proposition pacifiste? Ian était perplexe, sceptique et ne savait absolument pas comment comprendre la situation. Finalement l’homme qui semblait être le chef du groupe prit la parole. Ian ne saurait dire pour quoi, mais il avait froid dans le dos. Sa façon de parler lui rappelait celle de certains militaires qu’il avait connue dans le camp. Évidemment la proposition qu’il était en train de faire était vraiment intéressante et pour le coup, il était persuadé qu’un truc clochait. Quoi exactement ? Il n’arrivait pas vraiment à savoir.

Il pensait évidemment aux femmes enceintes qui étaient présentes dans le groupe, il était évident que d’avoir la protection d’homme comme eux serait un plus pour le groupe, mais est-ce qu’il pourrait leur faire confiance ? Ian était peut-être un homme posé, mais il n’était pas aveugle pour autant. Il se frotta les yeux de son index et son pouce alors qu’il réfléchissait à tout ça. Alors qu’il gardait le silence, il entendait la voix du second homme affirmant que c’était une occasion en or et pour le coup, cela ne le fit que freiner encore plus. Il y avait un truc qui clochait c’était presque une évidence autant que le nez au milieu de la figure.

Un sourire apparu sur le visage fatigué du médecin lorsqu’il entendit la pique de la blonde, elle avait raison. Il aurait pu avoir la présence d’esprit de se présenter et chacun d’eux aurait pu avoir cette présence d’esprit. Parce que s’il devait y avoir des négociations et biens il serait sans doute plus facile qu’ils puissent communiquer tous ensemble en s’appelant autrement qu’en utilisant des surnoms basés sur l’apparence de chacun. Il se tourna vers April et hocha la tête.

- Tu as parfaitement le droit de l’être April. J’admets que de mon point de vue ce n’est pas une réponse qu’on peut fournir dans la minute. Nous devons en discuter, évaluer les possibilités, voir l’avis de chacun.

L’urgentiste s’était tournée vers les autres qui se tenaient près de lui. Lui le premier avait tout à y gagner à accepter tout ça, mais c’était vraiment trop étrange pour qu’il se laisse amadouer aussi facilement. Ian haussa la tête de haut en bas en écoutant l’information de Roza. Elle semblait tellement savoir de quoi elle parlait que c’était rassurant.

- Ian Lennon. J’aimerais savoir pourquoi vous êtes venue avec autant de personnes si c’est simplement pour venir nous faire une telle proposition.

Comme il était civilisé, il avait fait le choix de se présenter avant de prendre la parole, il trouvait ça bien plus correct vis-à-vis de ses deux interlocuteurs.

Spoiler:

Celui qui semblait être leur chef avait le mérite d’être clair, Clive lui reconnut au moins cela même si rien n’aspirait vraiment confiance chez les deux qui se tenaient devant lui. En ce point, il pouvait parfaitement comprendre ses camarades. Il se présenta comme Alec Jensen, ils savaient déjà que l’autre s’appelait Donovan. Ian se présenta à son tour, juste après que le bibliothécaire remarque la petite pique envoyée par Roza. Il ne pouvait que se ranger à l’idée de son amie tatouée. Si ce groupe avait voulu les décimer, ils s’y seraient pris autrement, non ?

« Clive Myers. Merci pour l’aide que vous nous avez apporté la dernière fois … Et merci pour cette proposition mais si elle est parfaitement tentante, ce n’est pas une décision que nous pouvons prendre en quelques minutes. » Clive adressa un signe de tête à Ian et April, se rangeant de leur côté à ce sujet-là, au moins en attendant la réponse de ces individus quant aux conditions. Le brun ajouta néanmoins. « Vous nous avez sauvé quand vous n’aviez aucune raison de le faire, je veux donc croire que vous êtes là avec les mêmes bonnes intentions. »

Mais ne disait-on pas que l’enfer était pavé de bonnes intentions ? Clive chassa cette pensée de son esprit, inspirant longuement en attendant la réponse des deux hommes, tentant de continuer cette discussion de façon civilisée car si l’être humain perdait cette faculté, qu’est-ce qui le différencierait encore des morts qui peuplaient le monde.

Spoiler:

« You’re welcome » lâcha Donovan aux remerciements de la tatouée avec un clin d’œil avant de poser son regard sur la blonde et ses deux acolytes qui demandaient à la fois du temps pour réfléchir et les conditions de cette offre. « Les conditions ? » répéta Alec avant de tourner la tête vers Donovan. « Nah qui se soucie de lire les petits caractères en bas des contrats ? » lança le tatoué avec son air détendu, revenant aspirer une longue bouffée de nicotine alors que le chef soupirait. Peut-être qu’ils auraient dû prendre quelqu’un d’autre avec eux pour la diplomatie, car à eux deux ils n’étaient pas des modèles de courtoisie.

Alec reprit néanmoins. « Y’a pas de condition particulière, vous acceptez, vous contribuez, vous êtes en sécurité. C’est aussi simple que ça, Madame … » lança-t-il à l’attention de la blonde qui se montrait plus vindicative que ses camarades. « Mes hommes ont pas réfléchi longtemps avant de vous aider, vivre ou mourir, c’est pas quelque chose qui demande de longues réflexions. » Donovan esquissa un sourire, sachant pertinemment où Alec voulait en venir.

Secouant la tête, le tatoué fit un pas en avant, se postant devant le boss, reprenant avec son plus beau sourire de commercial en panneau photovoltaïque. « Qu’est-ce qui vous faudrait pour montrer notre bonne foi ? Vous voulez savoir pourquoi tout ce monde et ces camions ? Pour vous aider à faire vos cartons évidemment. On fait pas les choses à moitié. Et le chef l’a dit, les rues sont pas sûres, on peut prendre de risque, j’suis sûr que vous pouvez comprendre ça. » Son regard se fit plus sérieux alors qu’il reprenait sa position initiale, adressant un regard à Alec.

Spoiler:

Elle avait envie de dire à Roza que non, on ne balançait pas un « cimer » au beau milieu d’un échange aussi délicat. Du bout des lèvres, elle avait lâché un « April Hamilton » avant que Ian ne l’appuie en posant les bonnes questions. Pour le coup, la quadragénaire regagnait un peu de la confiance en lui qu’elle avait perdu pendant la réunion et voir que Clive rejoignait leur avis était rassurant. Au moins, ils étaient déjà trois membres du « conseil » à être sur la même longueur d’onde, à savoir que partir pour suivre des inconnus vers un prétendu Eden sur terre ne se décidait pas à la va-vite. Du coin de l’œil, elle essaya d’apercevoir Finn et Kendale pour voir ce qu’ils en pensaient. Difficile d’imaginer qu’ils acceptent de but en blanc, mais bon…

La discussion prit alors une autre tournure. Les yeux bleus d’April s’arrondirent alors que Donovan affirmait carrément qu’ils étaient venus les aider à faire leurs cartons. Outre les sous-entendus de son boss, sur lesquels elle éviterait de rebondir tout de suite pour ne pas lancer un conflit ouvert, c’était quand même sacrément gonflé. Clairement choquée par la démarche des arrivants, elle rétorqua sèchement :

- Qu’est-ce qu’il nous faudrait ? Et bien… par exemple comprendre que cet endroit représente beaucoup pour tous les gens qui y vivent. Votre proposition est… intéressante, et nous allons sérieusement la considérer. Mais je pense pouvoir parler au nom de tous en trouvant cela présomptueux d’estimer que vous pouvez débarquer ici sans prévenir pour nous « aider à faire nos cartons », s’accordant une pause, surtout pour ne pas s’emporter plus que de raison, elle ajouta plus posément : nous sommes reconnaissant de ce que vos hommes on fait pour nous et si ce n’est qu’une question de rétribution… nous laisser quelques jours de réflexions nous permettrait d’envisager comment vous dédommager, dans le cas où nous déclinerions votre offre.

Car c’était le nerf de la guerre, pas vrai ? Les ressources, encore et toujours les ressources. April n’écartait pas l’idée de suivre ces types, mais Alec l’avait clairement refroidi dans son discours. Alors elle se refusait à décider tout de suite. Heureusement, aucun membre de ces étrangers n’était mort, alors peut-être se contenteraient-ils d’une caisse de munitions pour pallier à la perte qu’ils avaient subi ?

Le résumé: