Le camion était arrivé à bon port, il avait même pas chercher à abuser du pouvoir qu'il avait sur le camion pour secouer les quatre à l'arrière. Il posa un pied au sol quand Lawrence pinçait son joint entre ses lèvres. Finir le travail était en projet, avec tout ce qu'ils avaient laissé au lycée, il manquait pas de bois pour faire un grand feu de joie.

Donovan s'approcha à son tour pour donner quelques directives, certains partaient déjà pour empiler tout ce qui pouvait être brûlé. Il ne souleva pas la blague de l'homme parce qu'il n'avait pas envie de rire. Mais avant d'aller prêter main forte pour en finir avec l'endroit, il murmura à l'adresse de Lawrence : Donne m'en un peu tu veux. Il retira le joint de la bouche de son voisin pour en tirer une bouffée, la lui rendre et disparaître dans le lycée pour empiler ce qu'il y avait à empiler. Pas de vivant à brûler à l'intérieur, ça changerait du spectacle étrange de la fois dernière. Il tira un grand coup dans une armoire qui se retrouva au sol dans un bruit de fracas. Il rejoignit le groupe dehors lorsqu'il eut finit d'asperger ce qu'il fallait d'essence avec les autres.

Aux mots de Donovan qui était venu pour une fois lui adresser la parole sans lui jeter ce type de regards peu engageant pour l'un et indifférent pour l'autre qu'ils avaient tendance à se lancer, le quarantenaire s'était contenté de hocher brièvement la tête, ne le relevant pas la blague qui venait d'être lancée. Il n'y avait pas de quoi réellement rire. Bien sûr, inutile de s'attendre à une marque de tristesse de la part de Davis, tuer ces gens et cramer l'endroit ne lui faisait pas la moindre peine, mais il n'allait pas non plus se fendre la poire pour autant. Inspirant longuement sur son joint, il ne fit aucune remarque quand Mason le lui piqua un court instant pour finalement récupérer son précieux bien.

Quelques minutes après, alors que -presque- tous avaient mis la main à la pâte pour empiler ce qui était inflammable, aspergeant le tout d'essence, l'endroit était fin prêt pour le bouquet final. Tout ce temps, Davis était resté devant le lycée, les regardant faire sans bouger le petit doigt, se contentant de fumer comme pour récupérer un semblant de repos bien mérité. Peu à peu, tous étaient revenus dehors et, aux nouveaux mots de Donovan, le virologue comprit qu'il était temps : ils pouvaient foutre cet endroit en cendres sans risquer que l'un des leurs soit encore à l'intérieur. « Soyez prêts à filer » avait-il lancé en s'approchant de quelques pas de l'entrée du lycée.

Une dernière bouffée tirée sur son joint désormais quasiment consumé avant qu'il n'y donne une légère pichenette pour le faire valser dans un tas de tissus imbibé d'essence. Et rapidement le feu prit, s’immisçant au travers des couloirs du lycée pour venir lécher les meubles, les murs, se répandant dans chaque recoin. Si l'envie d'observer le spectacle que fournirait ce brasier géant était présente, tous savaient qu'il ne valait mieux pas traîner désormais ; entre les risques que représentaient les flammes et les infectés qui ne tarderaient pas à s'amener, les dangers étaient trop importants. Se détournant du spectacle, Davis monta dans le camion conduit par Mason, prêt à retourner au ferry où ils avaient rendez-vous avec ceux qui avaient pris en chasse leurs victimes.

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