Résumé:

Malgré sa réticence, lorsque Casey lui pointa des yeux une chaise, la gosse y prit place et se contenta de sourire. C'était niais oui, néanmoins que pouvait-elle faire d'autre aujourd'hui à part se morfondre quant au sort de Swann, puis de Lucas, sinon prendre des nouvelles des amis de l'étudiant ? Rien, avec un bras immobilisé on ne faisait rien. Cependant, en les voyant entremêler leurs doigts, se servant un sourire complice, son cœur roula sur lui même à l'en faire retenir une inspiration. Fatalement elle venait ici pour s’enquérir de leur état, même tenter d'arranger les choses, mais leur comportement lui rappelait inlassablement que son petit ami à elle n'était nul par ailleurs qu'en dehors des murs... Face à la faucheuse... Ses yeux se perdirent donc un instant sur leurs mains jointes, jusqu'à ce que Stanley l'interroge au sujet de sa blessure.

- Ça va, c'est rien contrairement à vous deux... Mais ça ira. Ces derniers mots furent presque une interrogation. Je me tiendrai prête, mais il faut que tu ailles mieux aussi. Reprit-elle en un sourire compatissant.

Il fallait que ça aille de toute évidence, elle voulait servir leur cause, devenir l'un des membres dont la communauté avait besoin, et ne plus faire partie de ces gens dont Blackmore lui avait parlé... Les faibles mourraient, c'était indéniable... Mourir alors que les choses avançaient pour elle n'était pas une option envisageable... Renvoyant pourtant ces idées dans un creux de son crâne, Collins prit part à la conversation jusqu'à ce que Stanley n'évoque quelque chose qui la poussa rapidement à jeter un œil vers le battant clos. Casey était déjà debout, toute proche de ces bruits, des bruits qui terminèrent de la clouer sur sa chaise. Ce n'était pas ça, ils se trompaient, ce n'était pas possible puisqu'ils avaient certifié que tout était sous contrôle. Leur avait-on menti ? Immédiatement, sans attendre que Summer dise quoi que ce fut, la blondinette bondit sur ses jambes.

Elle était livide, incapable de déloger les prunelles de la porte, incapable de faire quoi que ce soit de constructif, ni de penser sereinement, en sachant désormais que des créatures n'étaient qu'à quelques pas d'eux. Un silence morbide permit aux râles d'éclore un peu plus et son cœur battait lourdement. Elle l'entendait vibrer dans sa loge, martyriser ses tempes, pompant tout le sang qu'elle était capable de lui fournir. Evelyn n'avait jamais fait face aux créatures mouvantes, toujours celles qu'il était simple d'achever, simplement pour apprendre à le faire. Ici, s'il fallait y être confronter, la gamine était certaine de ne pas en réchapper. Néanmoins, et malgré sa torpeur subite, l'instructeur attira son attention au point qu'elle approcha du lit, tremblante, effrayée, ne sachant guère si obtempérer à sa demande était le bienvenu, pour autant son regard, celui qui la transperça de part en part, l'obligea à déposer ses phalanges frémissantes sur ses épaules.

- J'vais t'faire mal... Gémit-elle au bord des larmes.

L'angoisse l'embrassait à pleine bouche, rien n'y ferait, rien ne l'apaiserait « il » n'était pas là pour la protéger, elle était seule, seule même s'ils étaient présents. Au bout du compte, et malgré la nausée qui la terrassait peu à peu, Evelyn parvint à faire se lever le jeune homme et tenta de le maintenir du mieux qu'elle pouvait.

- Ca...sey. Lâcha-t-elle blanche comme un caché d'aspirine.
Qu'est-ce... qu'il faut faire ? J'sais pas c'que j'dois faire... ils vont, on va se faire déchiqueter y a rien ici pour nous aider.

Elle paniquait, son bras valide tremblait contre Maverick, ses dents claquaient presque et ses genoux eux, semblaient s'être mués en tiges cotonneuses. Collins ne voyait rien, rien sinon ce qui allait se produire, les cadavres allaient entrer et leur déchirer la gorge, ce fut suffisament clair dans son crâne pour que les valves s'ouvrent et que les larmes inondent ses prunelles.

Spoiler:

Spoiler:

Tout avait eu lieu si vite : la douleur, le bruit, le noir. Comme si dans un seul grand son lourd tout s'était arrêté, absolument tout. Il ne restait plus qu'un vide, un vide qui n'était même point lumineux comme le racontait beaucoup. Il faisait juste sombre, sombre à en faire palir de jalousie les nouvelles d'Edgard Allan Poe, sombre à en faire peur aux rôdeurs. Et dans ce silence et cette noirceur mortelle et morbide, elle était seule. Il n'y avait rien mise à part elle, ses incertitudes et ses impressions. Combien de temps avait-elle endurée cela ? Une heure ? Deux heures ? peut-être dix heures ? Elle ne se souvenait que de bribes, des voix qui murmuraient autour d'elle des sons à peine audibles et des êtres qu'elle sentait battre le vent de temps à autres. Quel moment affreux.

Sa tête douloureuse n'avait revue la lumière que la veille au soir, doucement ses grands yeux aux couleurs de mère la terre avaient retrouvé le gout de voir. Tout semblait néanmoins détruit à l'extérieur, le monde tournait en fragments autour d'elle. Le lendemain matin à peine se souvenait-elle d'avoir vu les grands yeux bleus de la soeur de sa victime favorite qu'elle n'avait plus aucun souvenir de la veille. Absolument aucun. à tel point qu'elle ne sut ce qui avait eu lieu qu'en captant les bribes de discussions entre les personnes.

Physiquement, elle était incapable de bouger correctement. Elle ignorait encore comment elle avait fait cela mais une affreuse douleur lui parcourait tout le corps lorsqu'elle tentait de mouvoir son bassin, et sa tête lui refusait certains mouvements, lui infligeant de gentilles douleurs assassines lorsque cela lui plaisait. Mentalement, la lionne était en colère. En colère de ressentir de pareilles douleurs, frustrée de ne pas pouvoir aider alors que le camp en avait besoin et son humeur ravageuse la rendait un brin boudeuse. Esquivant toutes les conversations jusqu'au moment où les rôdeurs se mirent à vouloir participer aux discussions, son esprit ne fit point de place au doute en se remémorant son état actuel : Elle risquait fortement sa peau si les rôdeurs étaient dans ce batiment.

Spoiler:

Faisant toujours face à ses deux cadets, le brun les observait avec un sourcil haussé, attendant une réponse à sa question. Et elle fut affirmative. Bien, ils n'avaient pas le choix de toute façon, il y avait plus urgent qu'aller s'enquérir de l'état psychologique des habitants. Tirant lentement sur son joint, le virologue s'était remis en route vers la plage, accompagné des deux autres. Après quelques pas cependant, le plus jeune attira son attention, le faisant froncer les sourcils. De l'agitation ? Il ne mit pas longtemps à apercevoir les quelques silhouettes qui se dirigeaient vers le dispensaire, en étant même déjà bien trop proches. Soupirant bruyamment, l'aîné tira une dernière fois sur sa drogue avant de le jeter plus loin, l'écrasant sous son pied en sortant son couteau. « On y va » avait-il simplement lancé à l'adresse de Komorowski, se mettant en route.

Et un bruit assourdissant retenti d'un côté du bâtiment, attirant une partie des rôdeurs. Sans plus attendre il bifurqua pour se diriger vers l'origine du bruit et tomba sur Casey et ses amis tout aussi blessés. Soupirant une nouvelle fois en secouant la tête, il darda son regard sur la blonde. « Une nouvelle fois t'as pas pu rester tranquille hein, Summer » le ton pseudo-amusé pseudo-sermonateur qu'il avait employé dénotait complètement dans la situation de crise dans laquelle ils se trouvaient mais Davis s'en contre foutait bien.

S'approchant d'un premier infecté, il l'agrippa à l'épaule, pestant contre sa taille nettement plus imposante que la sienne avant de lui enfoncer la lame dans le crâne. Il se fichait bien de faire cela mais ça ne l'enchantait pas pour autant, ce n'était pas son boulot, hors là il ne semblait y avoir personne d'autre foutu de s'en charger.

Spoiler:

La froideur de Casey termina par lui faire pincer les lèvres. Summer avait raison, si elle chouinait, si elle parlait trop fort, alors à coup sûr ils se feraient repérer par les monstres qui rôdaient derrière le battant. Eveylyn ravala donc un hoquet et termina par fixer Stanley qui lui indiquait la fenêtre. Ils devraient passer par là ? Dans leur état ? Immédiatement deux billes rondes, couleur noisette, jouèrent au ping-pong entre la blonde et son petit ami. Ils étaient sérieux, en témoignait déjà une Casey qui leur assurait bloquer le passage pour qu'ils puissent quitter les lieux. Bien, en un revers de main passé sur son nez et ses lèvres, histoire de dégager les larmes, Evelyn déglutit. L'envie de vomir était encore présente, même si elle ne sentait pas l'odeur putride des cadavres, son imagination fertile suffisait à lui nouer le ventre.

Avait-elle le choix ? Non, alors zut, elle souffla un coup, replaça une mèche libre derrière son oreille et aida Stanley du mieux qu'elle put pour qu'il enjambe la fenêtre sans rouvrir sa plaie. Manquerait plus que ça, s'il se vidait de son sang elle ferait une syncope. Non, non inutile d'y penser, ça ne se produirait pas si elle n'y pensait pas aussi, et parce que l'adrénaline semblait subitement remplacer la panique dans ses veines, la gamine prit sur elle et attendit le feu vert pour passer l'encadrement à son tour avant de voir Casey apparaître, un bassin en main qui l'invita à plisser le nez, sur lequel elle ne tarda plus à taper frénétiquement pour attirer les monstres dans leur direction. La scène aurait été risible s'il avait s'agit d'un des films qu'elle regardait autrefois au fond de son lit mais là, à peine les premiers morts rappliquèrent qu'elle sentit son cœur s'affoler et répondit à la question de sa voisine en quelques remontées acides.

- Chez... Swann... Lâcha-t-elle avant de placer une main sur ses lèvres tandis que Lawrence et Czarek débarquaient.

La peur, l'angoisse, formait un cocktail détonnant dans son estomac qui ne tenait plus le choc. Désormais le parfum de la mort lui parvenait aux narines et bien qu'elle tentait de réprimer son instinct, en s'éloignant de quelques pas, la gosse ne tint pas le choc lorsqu'elle vit la lame du scientifique percer la boîte crânienne d'un cadavre trop proche. Elle courba violemment l'échine, trop proche de Davis, et cracha le contenu de son estomac sur.... Ses chaussures. Sur le coup, l'acide fut tellement présent qu'elle en eut un haut le cœur supplémentaire, mais en collant sa main libre sur le bras de la personne devant elle, comme si elle était sur le point de flancher, que ses jambes ne la tenaient plus, puis en redressant les yeux, la honte empourpra ses joues.

- Monsieur Davis... j'suis.... Pas le temps de s'excuser les morts approchaient forçant son cœur à pulser comme un dingue, cette fois plus de maux, juste l'assurance qu'il était possible qu'elle claque, qu'elle ne revoit plus celui pour lequel son cœur battait plus fort encore habituellement.

Spoiler:

Passer par la fenêtre du dispensaire avait demandé un sacré effort au militaire et quelques secondes après, il avait toujours cette sensation qu’on venait de nouveau de l’ouvrir en deux. Il se tenait légèrement courbé vers l’avant, en petite tenue et les pieds nus. Mais l’heure n’était pas à l’apitoiement. En effet, Casey tapait déjà sur le bassin – hum – et tentait d’attirer les monstres dans leur direction. Pour les éloigner des cibles faciles que constituaient les blessés encore alités, comme Alejandra. Comme lui aurait dû l’être aussi.

La suite ? C’était déjà de ne pas rester là ! Tous les trois, dans leurs situations et désarmés, ils n’avaient aucune chance de réussir à éliminer les quelques morts qui s’approchaient. Quand bien même Lawrence et Czarek vinrent en renfort ! Stanley connaissaient leurs aptitudes : ils s’en sortaient mais n’étaient pas des warriors. Puis ils manquaient d’entrainements. Les rôdeurs étaient trop nombreux et trop regroupés pour qu’ils les éliminent tous les deux sans se mettre réellement en danger !

- On s’éloigne, déclara Stan en attrapant le bras de Casey. La requête s’adressait à tout le groupe. Il avait lâché Evy, et c’était tant mieux, vu le cadeau qu’elle s’apprêtait à faire à Davis, qui acheva un premier rôdeur ! Quant à aller chez Swann s’abriter, c’était absurde. Guider ces créatures vers la zone civile, c’était mettre en péril un tas de gens ! On les entraine vers l’armurerie, dit-il d’une voix étranglée. Il avait tout de même du mal à gérer la douleur. Venez !

Il espérait que l’endroit n’avait pas été trop touché par le séisme. L’objectif était en tout cas le plus logique : il était proche de la zone militaire et donc peu de civils s’y trouvaient. Puis ils y trouveraient de quoi se défendre et éliminer clairement la menace. Avec une arme à feu, Stan pouvait servir à quelque chose. Les autres aussi peut-être. Au corps à corps, il ne fallait pas y compter !

Ils devaient toutefois espérer qu’aucun macchabée n’était resté dans l’infirmerie, où Alejandra, Amanda et bien d’autres proies faciles se trouvaient encore !

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