Elle roula des yeux, l'entêtement n'était clairement pas son truc lorsque ça venait de l'extérieur. Pour elle, ils avaient déjà fait leur choix, pas besoin de tergiverser plus et, en un sens, elle comprenait l'impatience du Bridé à son flanc, tout comme l'amusement d'Elias qui finirait par agacer les adversaires. Les mots de Swann lui revinrent à l'esprit pour la perdre un peu plus au creux de cette conversation stérile. Ils ne suivraient pas, quant aux trois qu'ils étaient venus chercher, s'ils ne se bougeaient pas le cul, ils pourraient bien pourrir ici qu'elle s'en cognerait tout autant. Blackmore lui manquait, en un battement de cils ils se seraient compris mais ici, sans lui ni Stan - aller ni même Merl -, les choses commençaient à traîner en longueur.

Fort heureusement, la blonde du lot dégaina son flingue et, immédiatement, même si le canon n'était pas rivé sur l'un des leurs, Joann l'imita pour le braquer sur elle qui, après un tir unique, tenta de prouver sa bonne foi en le replaçant là d'où il n'aurait jamais du sortir. Ses nerfs jouaient au yoyo, cette équipe la foutait en rogne, les gens face à eux tout autant, il aurait été bien plus simple pour elle de suivre Donovan, ainsi rien de tout ça ne serait arrivé et elle n'aurait pas eu cette envie de gerber en écoutant les conneries que ces menteurs débitaient. Des rôdeurs ? Cette conne avait déjà tiré, s'ils devaient rappliquer ils le feraient donc, attirés par la détonation comme des moustiques vers la lumière.

- Tu t'crois maligne Boucle d'or ? L'interpella-t-elle en un sourire malsain. Sortir ton flingue et bourriner un crevard, t'aurais pu te manger dix bastos dans la panse pour la peine. Que ce soit pas l'cas prouve tout autant notre bonne foi non ? Lâcha-t-elle en baissant néanmoins le flingue contre lequel ses phalanges blanchissaient.

Il suffisait d'un rien pour faire pencher les choses en leur faveur, ils avaient des armes, ils étaient plus nombreux et mieux préparés sans doute. Leur foutre les jetons , puisque l'humour et le reste ne semblait guère atteindre leur cervelle de piaf, était donc de mise. Sans ajouter quoi qu'ce fut, Cain captura le mouvement du leader et toisa ces têtes de cons - trop butés pour comprendre - dès lors qu'au dos de la caserne, les leurs enclenchèrent leurs fusils en rappliquant vers eux. C'était l'instant T. Si tentant pour elle qu'elle riva les yeux sur l'hispanique agrippée au jeunot, la ramena rapidement contre elle, puis lui colla le flingue à la tempe tandis que deux autres la lui maintenaient. Cette femme avait un intérêt pour deux d'entre eux, ils ne feraient certainement pas de connerie si elle était en danger.

- Tu as donné le La... Princesse. Sourit-elle à la plus téméraire. Elle tirerait s'il le fallait, mais pour le moment Adrian désirait uniquement que ces connards fassent un choix. Tic tac fait votre putain d'pendule désormais. C'était vile, mais déjà l'adrénaline emplissait les veines de la Canadienne qui ne cillerait pas.

Spoiler:

Résumé:

Tout s’enchaina très vite. A un moment, Sarah tirait dans la tête d’un rôdeur, focalisant l’attention sur elle. L’instant d’après, des militaires débarquaient de l’arrière et Alma se retrouvait avec un flingue sur la tempe. C’était comme si le temps s’était arrêté. Son sang se glaça alors qu’il fixait Alma, complètement tétanisé. Comment en étaient-ils arrivés là ?! Il remarqua à peine que Juliet s’était fait prendre de la même manière. Il n’eut aucunement le réflexe de dégainer. Il avait repoussé Murphy en arrière, fait un pas vers Alma, mais la brune la tenait fermement et menaçait de tirer. Le regard provoquant.

« D’accord, d’accord, j’bouge pas ! On va tous se calmer. » Il n’y avait plus aucun sourire, plus aucune nonchalance. Lisandro était tétanisé. Il leva les mains en l’air, montrant sa bonne volonté. « Personne ne va tirer sur personne. » Il ne lâchait pas Alma du regard. « Todo estará bien.* »

Juste à ce moment, l’asiatique prit la parole, et envoya la crosse de son arme dans la figure d’Alma. « STOP ! Non, arrêtez ! » Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il ne savait pas comment réagir. Il n’avait pas le droit de parler de la prison. Selene y était en ce moment avec le minimum d’effectif. Il… Ils ne pouvaient pas parler de la prison. Mais en cet instant, ce n’était pas ça qui l’inquiétait. Il se plaça entre le groupe et les militaires, les mains toujours levées. Il était tétanisé, complètement effaré, même si Alma redressa la tête pour cracher le sang de sa bouche aux pieds de l’asiat’.

« Ne faites pas ça, por favor… » Ils ne pouvaient pas. Alma faisait la navette du regard entre Eli et lui, s’attardant sur son fils. Ça n’allait pas du tout. Ça n’allait vraiment pas. Et s’ils étaient vraiment comme Eli l’avait décrit, ils ne bluffaient pas. « On n’a rien contre vous, on n’a rien pour vous. DIO on n’est même pas assez nombreux pour être dangereux ! Lâchez-les toutes les deux… Libérez-la s’il vous plait. » Il y avait Juliet, mais ce dernier lapsus révélait l’importance que la mexicaine avait pour lui. « J’peux… J’pourrais vous… S’il vous plait, lâchez-là. » Il pouvait parler, il pouvait. Il pouvait indiquer le chemin de la prison. Mais eux, la relâcheraient-ils ? Instinctivement, il se tendait vers Alma et la brune qui la braquait, tendant les mains vers elle, il fit un pas en avant. « No lo haga… Pare, no puede hacer eso… Alma…** »

* Tout ira bien
** Ne faites pas ça… Arrêtez, vous ne pouvez pas faire ça… Alma

Spoiler:

Il fallait trouver une issue à cette discussion. Il le fallait. Isaac retournait la situation dans tous les sens, cherchant un moyen de trouver une solution, mais rien. Et au bout d’un moment alors que la conversation était visiblement en train de tourner en rond, une détonation fit taire tout le monde durant un instant. Le cavalier se retourna alors vers Sarah qui venait d’abattre un rôdeur à quelques mètres de là. Si elle voulait l’attention de tout le monde, c’était franchement bien joué. Mais était-ce bien raisonnable ? Ce petit numéro ne plaisait pas tellement à Isaac… Les autres n’allaient-ils pas prendre ça pour pure provocation ? Sans compter qu’Andrea venait d’en rajouter une couche, se montrant tout aussi provocante. Cela n’allait pas arranger leurs affaires.

Et brusquement, tout bascula. Plusieurs individus venaient de se jeter sur deux des leurs. Alma et Juliet à présent sous la menace d’une arme. « NON ! » La voix du cavalier avait fendu l’air, incapable de rester impassible devant la scène qui se tramait face à lui. Alors sans réfléchir, il avait réagi sous le coup de l’émotion, l’adrénaline ayant subitement monté en flèche. Il avait dégainé son arme avant de la pointer vers l’un des types qui maintenait Juliet. Non, ce n’était pas possible. Depuis qu’ils se connaissaient, il s’était juré de tout faire pour la protéger, la considérant comme sa propre fille. A cet instant, il ne pouvait que revoir le visage de Nora. Cela ne pouvait pas se reproduire, ce n’était pas possible… Pas elle… « Lâchez-là… » Supplia-t-il presque à mi-mots, alors que le bras qui tenait son arme tremblait et que son front se perlait peu à peu de sueur. Ce n’était pas dans sa nature d’agir de la sorte… Mais pour Juliet, il était prêt à tout.

Résumé:

"Maman !!" On me l'arrache. On arrache tout l'air de mes poumons au passage. J'ai un mouvement vers l'avant, vite contenu par l'arme qu'on lui flanque sur la gorge. Par celle qu'on me flanque sous les yeux. Ceux-ci restent écarquillés devant la scène, se détournent à peine le temps d'un battement de cils pour observer l'asiatique et replonger dans ceux d'Alma. J'me fous qu'on me tue.

Mais pas elle... Je sens mon coeur sur le point de lâcher. Les traits de ma mère se crispent de rage. "Non, non, non... non..." J'tends la main, mais oublie toute idée de sortir mon arme. J'dois être aussi blanc qu'un mort.

Juliet se fait prendre également. Que les autres ne fassent pas de connerie. Pitié. "Lui faites pas d'mal..." J'articule, tremblant, autant de peur que de colère. Pas elle aussi. Pas elle, surtout pas elle, putain. J'capte les yeux de ma mère. Sous sa fierté battante, la peur de mourir. Elle se tait, pourtant. C'n'est pas elle qui les supplierait.

Il la frappe. J'brûle. Et en choeur avec Lisandro, j'hurle. "ARRÊTE ! QU'EST C'QU'ELLE T'A FAIT, PUTAIN ?!" Le visage d'Alma retombe sous le choc. Elle crache rouge.

Mon attention est vite rattrapée par l'arme que braque Isaac. "NON, STOP !"  Sans réfléchir, sans penser, je me précipite devant lui. Pour faire barrière. Pour l'empêcher de tirer. Le palpitant au bord des lèvres, j'avance vers Takeo. Toujours dans l'axe. Très lentement. Les deux mains levées. Jusqu'à venir aux côtés de Lisandro.

Il y a Selene, là bas, il y a... "On va vous emmener." mon gosse bientôt, et... "sans résistance..." C'est tout le groupe, mais bordel, il suffira de... d'y aller, et puis quoi ? Ça n'peut pas être si terrible, et p'têtre qu'en chemin on aura l'occasion de reprendre le dessus ou... quelque chose. Et puis quoi, si on refuse ? Ils la tueront. Et on suivra quand même. A moins de crever un à un. Pour rien. "... Ne..." J'm'adresse directement à la brune qui maintient ma mère blessée ; les yeux dans les yeux - la supplication sans fierté aucune. Rien que la pure panique. Adrénaline à l'état brut. "Ne la tue pas... Prends moi à sa place. S'il te plaît."

Résumé:

Spoiler:

La brunette pleurait déjà, elle implorait, tout comme son mec, rien que ça suffisait à élargir le sourire à la commissure de ses lèvres. Sans cœur, sans pitié, aucune des suppliques ne changerait quoi que ce soit à la situation de l'hispanique, sauf s'ils passaient à table. Joann enfonça donc un peu plus le canon contre la tempe brillante de cette mère, car c'était bien ça non ? Le jeunot était son fils, en témoignait la gueule béante qu'il tirait en imaginant que, peut-être, il venait de parler pour la dernière fois à celle lui ayant donné la vie. C'était pathétique comme la pression grimpait dans leurs rangs. Le moustachu était blême, il aurait donné n'importe quoi pour que Cain échange la place de sa nana avec lui, elle en était convaincue en le toisant comme s'il n'était qu'un cloporte à écraser de toute urgence, le genre d'insecte qui bourdonnait plus qu'il n'était foutu de piquer, ce fut pire encore lorsque Shigeru, à son flanc, asséna un bon coup de crosse à cette jolie poupée pour les pousser à parler. Cette fois, bien qu'elle l'ait dans le nez depuis la veille, Cain ne put s'empêcher de le fixer un moment, il la surprenait pour ainsi dire mais là n'était pas la question, il valait mieux garder à l’œil les petits pions qui s'agitaient sans savoir que faire ou comment agir. Des « Non » fusaient, terminant de lui faire arquer un sourcil et entrouvrir les lèvres.

- Qui fait le malin... vous connaissez la suite, remerciez votre Princesse pour tout ça, Sourit-elle en se collant doucement à la brune, qu'elle maintenait sous son arme, un sourire éclatant aux lèvres. c'est d'sa faute à elle, Elle désignait toujours la blonde. et si j'avais eu le choix crois moi que c'est elle que j'aurai choisi l'Espagnol. Peu importait ses véritables origines, Cain s'en fichait comme d'une guigne, mais le voir partir en live l'invitait à faire traîner les choses, comme eux désiraient le faire bien avant. Elle est tellement mignonne, douce et tout un tas de niaiseries connes à souhaits qui font qu'vous ne voulez pas la voir crever... Pour ça y a juste à répondre à c'qu'on vous à demandé. Et elle aura la vie sauve.

Il fallait qu'ils parlent, la gâchette lui démangeait tout comme la crosse de Takeo brûlait entre ses phalanges. Les voir gagner du temps encore l'agaçait, néanmoins Cain restait calme, si c'était son heure ensuite, alors qu'elle y passerait, qu'avait-elle à perdre ? Elle l'aurait fait pour eux... Pour Stan, Casey, pour Swann... Mais l’inaction ne lui plaisait guère au point qu'elle mordit sa lèvre inférieure, profitant que son comparse garde l'arme rivée sur les rangs d'oignons, pour enfin s'adresser à lui.

- Ils sont sûrement sourds, Cette fois elle regardait l'autre connard s'étant permis de faire chier le Japonnais plus tôt, histoire de lui rendre sa réplique auditive. elle cri pas assez fort Tak ! Siffla-t-elle avec sadisme, n'attendant qu'une chose, qu'ils se soumettent pour éviter à cette pétasse de hurler encore. Mais là, elle se contenta d'un regard avec le Japonnais car, en un sourire, elle observa le fils qui accédait enfin à leur requête jusqu'à l'inviter à échanger les places. Cette fois, Cain fit mine de réfléchir, la moue aux lèvres. J'aime ta madré chéri.... Puis au moins tu resteras docile, y a plus qu'à maintenant, on va vous suivre.

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