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Lisandro me rejoint. La nana... elle est toujours en vie. Qu'importe ce qu'il a pu lui dire, lui faire. Cette connasse, elle est... "Ouais..." Elle va survivre. Elle a pris la vie de ma mère, sans la moindre raison, sans la moindre hésitation, et elle a le droit de vivre...? Les songes coupés par l'intervention du chilien, j'me laisse entraîner vers les voitures. On la retrouvera ; on les retrouverait tous, en temps venu. Nos assaillants sont bien assez occupés par les rôdeurs avec lesquels on doit nous-même lutter pour assurer notre sortie. Celle-ci se fait sans encombres.

Le médecin bifurque vers le premier véhicule déjà plein, pour prendre soin de Sarah en chemin. Je grimpe dans le second, prends le volant. Juliet et Isaac me rejoignent. Je n'leur accorde pas un regard. A peine les portières claquent-elles que je fais furieusement gronder le moteur. Sur le volant, mes mains serrent le cuir écorché mais ne tremblent pas. Et mes yeux n'se détournent pas un instant de l'asphalte avalé en trombes sous nos pieds. Dents serrées. La trace de sang grossièrement essuyée me remontant des lèvres jusqu'à la tempe. Semelle collée au plancher, sans peur. Mon coeur a cessé de battre ; entre deux pulsations, en plein fantasme de vengeance, il s'est juste figé

La vie leur a été donné il y a trois milliards d'années... Et qu'est-ce qu'ils en avaient fait ?

Un véritable No Man's Land ... Pour sûr que la réponse à cette question ne serait ni pertinente, ni encourageante en ce jour et en ce moment. Ils avaient semé eux-mêmes les graines qui mèneraient à ce chaos. Sarah s'était effondrée suite au coup de feu qui l'avait atteint en pleine omoplate. Tremblant de tous ses membres, le simple fait de respirer lui faisait mal, cet acte pourtant si singulier et automatique qui n'était significatif que d'une chose : La vie.

Mais c'est par la mort et le désespoir que la jeune femme était désormais entourée. Son tempérament si calme d'ordinaire avait été mis à mal par la peur et la douleur. C'est face contre terre que sa main venait se poser sur le sol, réunissant toutes les forces qu'elle pouvait encore trouver pour essayer de se décaler un peu sur le côté, lui arrachant un gémissement de douleur. Les larmes qui avaient coulé de ses yeux gonflés de larmes s'étaient mêlés au sang de ses blessures précédentes et à la saleté présente sur son visage lui donnaient une allure effroyable et pitoyable.

Il y eut du mouvement dans sa direction, et puis, il lui avait semblé qu'on l'appelait. Où est-ce qu'elle était en train d'halluciner ? Ses sens pourraient tout aussi bien lui mentir et lui dépeindre une toute autre réalité. Sarah grimaça de douleur alors qu'elle se sentait soulevée du sol, mais instinctivement, sa main avait attrapé l'étoffe du vêtement de celui qui la transportait. Ses yeux n'avaient pas besoin de le voir. Le sentir, l'entendre ou lui parler auraient été superflus aussi.

Duncan n'avait toujours pas failli à sa promesse. Se raccrochant désespérément au son de sa voix pour ne pas perdre pied. Il lui avait semblé ressentir la présence de ses alliés, et puis, la chaleur de l'habitacle alors qu'on l'installait dans la voiture. Est-ce qu'elle aurait encore le temps de les revoir ? De lui dire qu'elle l'aimait ? D'être là, tout simplement ?

C'était trop beau pour être vrai, et pourtant, elle ne voulait pas y renoncer : Bientôt, tout ceci ne serait qu'un mauvais et lointain souvenir.

Spoiler:

Il ne fait pas attention à la tête que fait le garçon. Hanté par la mort d’Alma et les derniers instants échangés avec cette chienne lui laissait un goût amer en bouche. Cela dit, il ne regrettait pas. Il avait vu son regard changer à ses paroles, il avait senti cette peur quand ses mots avaient fait sens. Il avait senti tout son être frissonner d’effroi contre lui. Il ne serait plus jamais le même, quelque chose s’était brisé à l’intérieur de lui. Quelque chose se déréglait au fur et à mesure qu’il s’éloignait du corps encore chaud d’Alma, dévoré par les morts. Personne ne savait à quel point cela pouvait l’affecter, tant ils étaient parvenus à garder le secret de leur histoire aussi longtemps. Aujourd’hui, cela faisait une semaine que Lisandro et Alma ne se cachaient plus. Une semaine. Il ne serait plus jamais le même. Mais elle non plus. Cette brune assassine ne ressortirait pas indemne de cette journée non plus. Il l’avait vu dans son regard. Il l’avait touché, bien plus profondément qu’une lame l’aurait faite. Et ça lui avait suffi, pour le moment. Elle resterait assez longtemps en vie pour en souffrir, pour s’inquiéter. A chaque fois qu’elle mettrait le nez dehors, elle ne pourrait plus s’empêcher de regarder par-dessus son épaule, et tous les jours en se regardant dans le miroir, quand cette personne posera les yeux sur elle, elle se rappellera. Cette cicatrice qu’il lui a fait, c’était la signature de cette promesse qu’il avait scellée avec elle. Condamnée à le regarder mourir, comme il avait dû le faire. Elle était en vie, mais il ne regrettait pas.

Ce fut en arrivant près de Duncan qu’il redescendit sur la terre ferme. Dans ses bras, Sarah agonisait. Il en voulait à la blonde, elle aussi, avait déclenché les hostilités en tirant la première, faisant monter la tension d’un cran. Sarah, Juliet, Isaac. Il leur en voulait. Mais pas assez non plus que pour ne rien vouloir faire pour la blonde. Elle devait être en état pour ce qu’il avait à lui dire, plus tard. Devant le regard insistant de Duncan, Lisandro alla récupérer sa trousse de soin dans le coffre avant de monter à l’arrière de la voiture d’Andrea et Murphy. « Tiens la droite, Duncan, que j’essaye d’y voir clair. Je lui pose un bandage et on se GROUILLE de retourner à la prison. » Sans précaution aucune, il nettoya la plaie à l’alcool, trempant le siège de la voiture au passage mais peu importe. La blonde gémit de douleur. La balle n’avait pas perforé, mais ralentie par l’omoplate brisée, elle n’avait pas directement touché un autre point délicat. Il était difficile de voir réellement l’étendue des dégâts, dans cette voiture. Il posa une compresse, imbibée d’alcool, et la fixa à l’aide d’un bandage qui tiendrait le coup jusqu’à la fin du voyage. . « Tu ne meurs pas Sarah, on n’en a pas fini. » Murmure-t-il à son intention. Il fallait qu’il lui fasse la gueule en bonne et due forme. Et parce que dans le fond, il tenait à elle. Ce n'était pas ce qui primait en cet instant précis, mais il tenait à elle. Elle ne devait pas mourir. Et c’est en arrivant à la prison que la véritable course commencerait.

Spoiler:

Elle ne réagit pas, pas même lorsque Takeo fut assez proche pour lui remuer l'épaule. Non, la Canadienne était totalement déconnectée de la réalité, à des mètres et des mètres de son corps, l'esprit en pleine lutte quant aux images – encore fictives – qui l'inondaient. Il l'avait brisé, en quelques phrases à peine, la vague émotionnelle était trop forte, la crainte qu'il mette à l’œuvre son plan était donc plus sombre si elle se focalisait sur le fait qu'elle serait incapable de s'éloigner pour le protéger, qu'elle serait incapable de garder tout ça pour elle. Ca faisait un mal de chien, ça brûlait si fort que lorsque la voix de Lucas retentit, sous les premiers coups de feu de leur groupe et la fuite des derniers assaillants, les actes de la veille lui revinrent en tête avec méprise. Immédiatement, et avant qu'il n'ose poser la main sur elle, Cain redressa le buste d'un geste vif et lui asséna une gifle magistrale. Il se souviendrait de ça, même si ce n'était pas un poing dans la gueule – qu'elle aurait pourtant du lui coller – il se souviendrait de ce geste parce qu'il savait parfaitement à quoi il faisait réponse. Sans un mot, ni un regard, l'escort se redressa, encore titubante, et jeta un regard autour d'elle ainsi qu'aux créatures qui approchaient. Une horde, pas la plus grosse qu'elle avait vu mais tout de même, rester en plan ne mènerait à rien sinon à crever alors qu'elle n'en avait pas le droit.

Sans attendre donc, la brune s'approcha d'un des leurs, tombé pour une cause qui n'était que leur, et arracha le pompe à ses doigts refroidis. Déjà le corps de cette pute se faisait assaillir par les monstres bien, quitte à l'avoir démolie, cet enfoiré ne pourrait jamais plus se recueillir sur la tombe de sa pétasse. Son bras lançait, néanmoins Joe arma le fusil comme elle put et tira dans les premières goules à portée jusqu'à capturer de l’œil la détresse du Nippon. A pas rapides, presque comme un automate, Joann le rejoignit et envoya la crosse du pompe droit dans la mâchoire du macchabée qui s'écroula sur le dos en maints râles.

Elle le surplomba depuis son mètre soixante six, le fixa comme s'il n'était plus cette créature immonde, mais davantage ce type qu'elle devrait crever avant qu'il ne le tue. Le canon de nouveau pointé sur lui, elle chargea l'arme, mâchoire serrées, et appuya sur la détente. Une constellation de sang et de matière grise gicla contre son minois, ses mains, son cuir. Elle eut juste la présence d'esprit de fermer les yeux et de frémir en sentant les divers fluides maculer ses traits.

Voilà comme elle le crèverait l'Hispanique, de cette manière, afin que plus jamais son visage, ni sa voix, ne puissent la hanter...

Spoiler:

Spoil:

Elle agissait comme un robot, tâchant de faire fie des choses qui l'envahissaient dès que son regard croisait le pilonne où il l'avait tenu captive. Il valait mieux que les choses se déroulent ainsi, ensuite, quand viendrait le temps de rentrer, Cain aurait toutes les secondes possibles pour ressasser le pire.

Le fusil entre ses doigts, elle appuya une nouvelle fois sur la détente puis fronça les sourcils. Vide, plus de balles. Ce n'était rien, par automatisme et sans se focaliser sur autres choses que les créatures qui s'amoncelaient au bord de la Caserne, Joe se rapprocha de l'endroit où était tombé son 9mm, et sa lame à quelques centimètres de là. Le simple fait de revenir à cet endroit fit battre son cœur plus vivement et, instinctivement, la Canadienne redressa les billes vers la route où s'étaient empressés cet enfoiré de mes deux. Puis, subitement, une déflagration projeta un tas de cadavres, la chaleur s'empara de ses traits tout comme le souffle fit voleter ses mèches. Un feu d'artifice, une pluie de parasites et de sang noirâtre avec son lot d'odeur entre mort et calcination.... Un sourire étira la commissure de ses lèvres aux souvenirs que lui arrachait cette fragrance horrible...

Malheureusement Arizona à quelques pas près d'Elias, ne tarda plus à lui hurler de se bouger un peu plus. Cain agrippa donc son arme, entendant clairement Lucas réquisitionner deux des quatre militaires restants pour s'inviter, en compagnie de Shigeru, dans le bâtiment. Eux se contenteraient donc de nettoyer la zone et d'éviter aux monstres d'assaillir la caserne. Sans attendre, et parce qu'il fallait au moins ça pour espérer rentrer, Joann se redressa et se rapprocha des trois autres pour faire reculer les macchabées. Elle tirait, faisant mouche, concentrée sur la mission qui, désormais, n'avait plus rien de celle qu'on leur avait confié la veille. Au delà, et inlassablement, elle savait que Donnie n'avait pas forcément tort lorsqu'il lui avait dit qu'elle serait mieux au campement à foutre son pieds au cul de ceux qui ne se bougeaient pas suffisamment. Jamais elle n'aurait vécu ça, jamais elle n'aurait sentit pareille haine craintive combler ses veines.

Spoiler: