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Résumé:

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Elle allait finir par craquer, Joann le sentait jusque dans les tréfonds de son corps. Cain n'était guère habituée à ce genre de rencontre, davantage encore que le plan de base n'avait absolument rien à voir avec ce qui se produisait. Trois personnes, on leur avait dit d'aller récupéré un trio et ils étaient une ribambelle devant eux à stresser, angoisser, à cran même pour la vie de la dernière qu'elle retenait avec fermeté. Adrian avait beau avoir conclu un accord, les dernières actions de Manaora et Shigeru avaient tendu les plus hargneux et ça ne loupa pas... Le Gorille à barbe s'adressa à elle, elle et Takeo au point de la faire sourire avec sarcasme.

- Si t'étais plus attentif mon gros... tu l'aurais entendu mon nom. Elias l'avait hélé plus tôt en employant son diminutif, alors lui resservir son patronyme sur un plateau, étant donné son attitude merdique, ne lui effleura même pas l'esprit.

Joann était davantage concentrée sur les visages devant eux jusqu'à plisser les paupières dès lors que celui – qui ne payait pas de mine contrairement à l'armoire à glace – s'avança pour s'en prendre à Elias. Immédiatement, la belle revint saisir les billes de Lisandro et Eli, son geste fut sans appel, dénué d'hésitation ou de remords. Le canon de son flingue glissa à la nuque de la brune agenouillée, juste là, derrière ce paquet de mèches épaisses... Son doigt pressa la gâchette, la détonation éclata et la balle fit son travail. Le projectile traversa le crâne, transperça chair et cervelle en un giclement de sang qui termina par consteller l'asphalte au pieds des deux hommes désireux de la préserver. Ce fut rapide et malgré tout, dans l'agitation générale, le moustachu se jeta en avant. Son flingue droit devant elle, Cain n'avait qu'à presser la détente une fois encore, déjà son sourire cynique disparaissait au profit d'une haine sans merci.

La froideur peinte sur les traits, la Canadienne ajusta son tir mais, sentit un poids monstre lui percuter l'abdomen. Ses jambes quittèrent terre, son dos heurta douloureusement l'asphalte, quant à son flingue il glissa à quelques mètres. Le gosse s'était jeté sur elle en une hargne insoupçonnée, lui si faible plus tôt, venait de la scotcher au sol. Jusqu'ici la douleur fut moindre mais à peine sa main put-elle saisir le couteau attaché à sa cuisse, qu'une autre lame – celle d'Eli – se plantait dans son bras à l'en faire hurler de douleur. Mâchoires serrées, Cain lui jeta un regard noir comme la mort et lui rendit son geste en lui envoyant le front en plein nez. Peu importait son visage, lui saignait déjà tandis qu'elle crachait le sang qu'il avait rependu sur elle.

- Sale crevure ! Siffla-t-elle, la garde de l'arme serrée à craquer dans le but de lui renvoyer l'ascenseur.

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D’abord Sarah. Puis les mots de Juliet. Et enfin Isaac qu’il vit se jeter sur Elias du coin de l’œil.
Toujours fixé sur Alma, Lisandro ne mesura la portée de ces actes que quand le coup de feu résonna à ses oreilles, résonnant dans ses tempes. Alma tomba et l’air se coinça dans sa gorge.

Il y avait eu une porte de sortie. Andrea avait tout géré et mené les négociations d’une main de maitre. Et ils avaient tout gâché. Même Duncan avait mordu sur sa chique pour ne pas enfoncer le clou. Mais non. Le gars, Elias, fit quelque chose qui énerva Isaac au point de le pousser à l’erreur. Probable qu’en temps normal, Lisandro aurait compris, il s’en serait pris à Alma, il lui aurait probablement défoncé le crâne lui-même à ce blanc-bec. Mais peu importe. La brune avait tiré et Alma s’était effondrée au sol. Aucun son ne s’échappa de sa gorge. Tout se déroula très vite ensuite, mais il ne vit rien venir. Les coups de feu retentirent, les autres se lancèrent à l’assaut. Lisandro resta pétrifié sur place. Elle semblait tomber au ralenti, c’était insoutenable.

Puis les sons lui parvinrent à nouveau, une flaque de sang s’agrandissait sous la tête d’Alma, un trou net au milieu du front. Ses grands yeux noirs fixaient le vide, éteint à tout jamais. Il ne vit pas l’arme se braquer sur lui, parce que l’instant d’après Lisandro se précipita vers Alma. Les coups partaient dans tous les sens, mais Lisandro atteignit Alma sans une égratignure. A genoux à ses côtés, il avança sa main tremblante vers le visage d’Alma. Elle n’était plus. Sa vue se brouilla sans qu’il ne comprenne pourquoi, sa main tremblait si fort. La peau d’Alma était encore chaude, son visage était presqu’encore intact. Une trainée de sang coulait de sa blessure au front, traversant son nez, coulant jusqu’au menton. Du pouce, il l’essuya machinalement, en sachant que cela ne servait plus à rien. La mort l’avait prise, et il la trouvait toujours aussi belle. Terriblement belle. Tout ça n’avait rien de juste. Ils ont tout gâché, ils sont tous, responsables. Le monde s’effondrait autour de lui, alors qu’il passa sa main sur ses yeux pour les lui fermer. Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres, mais ce n’était plus elle. Je t’aime. Il fut incapable de le prononcer, une dernière fois.

Puis il saisit son pied de biche, le visage sombre et dénué de toute expression, et se releva. Il avait son glock, mais ce n’était pas suffisant. L’un des militaires qui tenait Alma tenait Eli en joue, aux prises avec la brune au sol. Lisandro lui envoya son pied de biche en pleine figure, mais ne toucha que l’épaule, ce fut suffisant pour lui faire perdre son arme à feu et éviter à Eli de se prendre une balle en pleine tête. Attirant également toute son attention.

« Essaye encore pour voir, culero »

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