Force était de constater que leur recherches n'étaient pas plus lucratives qu'au début de la journée. Joey avait bien fait quelques trouvailles, certes, mais quand même. Akiko se faisait discrète et efficace, comme à l'habitude. Nolan demandait quel était le plan pour la suite, et il semblait évident qu'il souhaitait rentrer, juste à l'entendre poser sa question. Dans tous les cas, Tomas ne partageait pas son opinion, proposant déjà de se séparer pour explorer l'endroit un peu plus. Sere écoutait ce qui se disait, attentive autant aux paroles des siens qu'à l'environnement dans lequel ils évoluaient.

Mais ce qu'elle constatait silencieusement, c'était que son équipe était épuisée. Les dernières heures avaient été longues, et la frustration pouvait beaucoup jouer sur le comportement des gens - les rendre moins soucieux, inutilement téméraires, comme si accepter le risque devenait plus facile. Et c'était la dernière chose dont ils avaient besoin, évidemment. La militaire serait plus à l'aise de revenir plus tard, si nécessaire, lorsqu'elle serait en mesure d'évaluer le bâtiment dans son ensemble.

Terminant de fouiller une armoire dans laquelle elle avait trouvé du matériel de premier soins, elle posa son regard noisette sur Joey qui demandait ce qu'ils pensaient de tout ça. « On a ce qu'il faut, mais on va tenter de ne pas avoir à l'utiliser. » répondit-elle calmement. « C'est assez pour aujourd'hui. » Et personne n'allait l'empêcher de procéder, sa décision de partir était prise. « Rassemblez le matériel. » Au même moment, il lui sembla entendre la voix d'Andrea dans le talkie. La brune se dépêcha de fouiller dans son sac pour trouver l'appareil. Ce truc ne fonctionnait plus à moitié, putain. « On a terminé ici. Tout est okay de votre côté? »

Spoiler:

Si je trouve rien, c’est pas le cas des autres. Enfin de Joey surtout. C’est toujours ça de pris. Et j’avoue que je suis soulagé d’entendre Serena confirmer qu’on en a terminé. J’ai envie de rentrer et de souffler un peu. Ca faisait des mois que j’étais pas sorti du camp et je me sens pas super à l’aise. Je ramasse mes affaires et je regarde une dernière fois autour de moi avant d’emboiter le pas aux autres, écoutant distraitement les échanges par talkie-walkie.

Pour me figer quand j’entends le bruit. Et j’écarquille les yeux quand le sol s’effondre sous mes pieds. Je pige pas ce qui se passe, je sens juste la douleur qui irradie ma jambe. Et j’ai l’impression d’être replongé deux ans en arrière. De revivre ce même foutu cauchemar encore et encore. Sauf que là, la douleur est bien réelle. Encore plus violente que la dernière fois.

La poussière finit par se dissiper et j’écarquille les yeux en voyant que ma jambe est coincée. J’essaie de la tirer une première fois mais je dois mordre ma veste de toutes mes forces pour éviter de hurler de douleur. Même si ouais, tout ce bordel va finir par rameuter des copains. Je me rends bien compte que les débris qui me bloquent sont trop lourd et je commence à avoir la tête qui tourne. J’essuie mon visage avec ma manche en tremblant comme pas permis et je souffle, d’une voix paniquée. « Me laissez pas. S’il vous plaît...» Je sais, je devrais dire le contraire. Mais pas une deuxième fois. Je pourrais pas. Pas cette fois. Le pire ? C’est que je suis même pas sûr d’avoir parlé assez fort pour être entendu.

Et en vrai, je sais pas ce qui est le pire, la douleur qui pulse de plus en plus violemment ou cette peur panique à l’idée de me retrouver pris au piège ici tout seul. J’essaie de me redresser un peu, sans trop de succès, déglutissant et essayant de retrouver une respiration à peu près normale. Autant dire que c’est tout sauf gagné.

Spoiler:

Au moment où Serena confirmait l’envie profonde de Joey et de l’ensemble du groupe à quitter au plus vite la zone, le photographe acquiesça en soufflant, avant d’écarquiller les yeux en entendant la voix étouffée d’Andrea à l’autre bout du talkie-walkie. Joey fronça alors les sourcils. Il était tant de rentrer. Au moment de s’approcher de Nolan pour fermer la marche, le bruit de métal qui grondait au-dessus de leur tête alerta le jeune homme. Il y eut un éboulement lourd, qui projeta l’ensemble du groupe de part et d’autre de la salle. La voie était libre, mais à quel prix...

Joey fût projeté derrière Nolan, écopant d’une blessure à la tête. Rien de grave, il semblait s’être ouvert le crâne, du sang coulait sur le côté de son visage, recouvrant rapidement son oreille. Sonné, le photographe se releva en titubant, manquait de tomber de nouveau dans les débris de plâtre et de métal. « Argh… Merde… » Râla Joey en passant sa main sur sa tête, celle-ci recouverte de sang quelques instants auparavant. Sa vue était troublée, il craignait une commotion, mais l’adrénaline du moment parvenait à le garder en équilibre sur ses deux jambes. Il chercha des yeux ses camarades, mais la poussière rendait la visibilité encore plus compliquée.

Un bourdonnement dans l’oreille, Joey entendit alors la voix étouffée de quelqu’un. Il chercha des yeux en manquant de perdre l’équilibre puis aperçut le bonnet de Nolan non loin de lui. « Où est Nolan ? » Dit-il à demie-voix sans arriver à hausser le ton, avant d’apercevoir le jeune homme, coincé sous un tas de débris. « Merde… » Répéta-t-il en se penchant vers lui, pas mécontent de trouver la stabilité du sol sous ses mains. « Okay… Okay… » Marmonna Joey pour se calmer, reprendre ses esprits malgré la douleur au crâne que lui provoquait le choc de sa chute. Il croisa le regard de Nolan, parfaitement en détresse. « Okay, Nolan, on va gérer. Attends. Gnn. On va… On va essayer de déblayer ta jambe okay ? Mais faut pas que tu bouges je… Hey ! Tomas ! »

Levant la tête pour chercher des yeux Tomas, Akiko ou Serena. « Les rôdeurs… Faut qu’on les gères le temps de déblayer. Nolan, respire. Ça va aller. » Joey plongea son regard dans celui de Nolan tout en essayant de voir où il pouvait attaquer pour déblayer les débris sans risquer de faire s’affaisser le tout.

Résumé du post:

Spoiler:

Sere avait essayé de se protéger au mieux, et visiblement, elle était parvenue à s'en sortir. Quelques bêtes égratignures étaient loin d'être un réel problème. Elle s'étouffait à n'en plus finir pourtant, essayant d'essuyer la poussière qui avait recouvert ses vêtements, ses cheveux et son visage, comme si ça allait changer quelque chose. Peut-être était-ce plus une façon de s'assurer qu'elle n'avait rien. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde ici, putain. Joey avait probablement une petite commotion, le piolet de Tomas avait gagné la bataille contre son bras, et si elle ne savait pas où était Akiko, la militaire entendait les râles de Nolan - visiblement coincé sous de gros débris.

La brune avança vers lui, essayant d'évaluer la situation, confinant sa panique à l'intérieur même de ses tripes. Joey essayait de libérer Nolan, avec le frère de Ludwig - sans trop de succès, pour l'instant. Elle soupira. « Vous voyez la blessure ou pas? » demanda-t-elle en s'approchant encore. Tomas proposa alors de monter la garde, projet qu'elle approuva tout de suite en hochant la tête. « Prends Watson avec toi. » Elle reporta son attention à nouveau sur le blessé et posa la main sur l'épaule de Joey, plantant son regard dans le sien comme pour mettre un terme à l'anxiété qu'elle voyait s'installer. « Ça va aller. Ce n'est pas le temps de paniquer. Si tu vois du sang plus bas, trouve quelque chose pour faire un garrot dans le haut de la cuisse, si c'est accessible. J'compte sur toi. » Non parce que contrairement à lui qui était tout près du concerné, elle n'y voyait pas grand chose, hormis l'évidence. «On va te sortir de là, Nolan. »

Elle recula, faisant bien gaffe où elle mettait les pieds tandis qu'elle examinait la structure du centre. Ils n'étaient pas à l'abri d'un nouvel épisode, mais rien ne semblait à ce point instable pour le moment. « Faut faire un levier pour le libérer. J'vais trouver quelque chose pour nous permettre de procéder. » Son tisonnier serait trop court. Elle s'appuyait donc sur les murs qui tenaient encore pour marcher, essayant de voir si de la tuyauterie exposée pourrait possiblement lui offrir l'outil qu'elle cherchait.

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