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Inspirer. Expirer. J’essaie de retrouver un semblant de contrôle, mais autant dire que c’est pas probant. Je cille quand Joey me parle, mettant bien quelques secondes avant de piger qu’ils comptent pas m’abandonner ici. Et je suis bien plus soulagé que je l’aurais cru. « Okay… vous allez gérer. D’accord. » Je hoche la tête, essayant d’arrêter de trembler. Avant de réaliser que tout le monde ou presque est blessé. Et je bafouille, sans arriver à bien exprimer ce que je veux. « Joey ta… faut mettre un truc sur ta tête. Sinon tu vas tourner de l’oeil. » Bon, ça pourrait être pire.

Je cille de nouveau, essayant de faire le point et ignorant soigneusement ma vue qui se brouille et je hoche la tête quand Joey accroche mon regard pour me rassurer. Je soupire longuement et ça marche pas trop mal. Même s’ils sont dans un sale état. Aux propos de Serena, je hoche la tête et je me défais de mon écharpe que je tends. « Faudra juste un truc pour serrer le garrot. Une tige en… métal. Truc du genre. » Je suis bien conscient que si on attend trop longtemps, le garrot sera juste utile pour me couper la jambe sans me tuer mais je préfère éviter de trop me focaliser là-dessus pour le moment.

J’essaie de me concentrer sur ce que je peux voir de ma propre blessure, plissant des yeux alors que la tête commence vraiment à me tourner mais que je crois deviner un semblant d’espace entre ma jambe et le plus gros des gravats. « Okay y a… là. Si vous trouvez pour faire levier. Ici. Ca… vous pourrez me tirer pour me dégager de là. J’crois. » Faudrait pas grand-chose, juste quelques centimètres. Même si après, ça risque d’être sacrément la merde. Mais chaque problème en son temps. Ils paniquent pas alors je dois pas paniquer. Je suis pas tout seul. Et je me répète ça en boucle dans ma tête pour garder mon calme alors que mon attention est captée par Akiko qui demande à ce qu'on s'occupe de son épaule. Ouais, non, aucune raison de paniquer hein.

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Le fait d'avoir demandé à Nolan de respirer semble le garder à la surface. Joey fronça les sourcils, le sang qui coule de sa plaie le gêne, mais il essaye d'en faire abstraction. Lorsque Serena s'approche de lui, il acquiesça docilement avant de lancer son sac à dos à ses pieds. Il récupéra alors à l'intérieur un morceau de tissus qu'il roula en boule pour venir l'appuyer lourdement sur sa tête pour tenter de faire coaguler la blessure. L'efficacité de son geste restait à discuter, le sang absorbant le morceau de tissus et s'étalant comme de l'aquarelle sur sa peau claire.  « C'est rien ça. On va trouver de quoi faire levier. » C'est alors qu'Akiko se manifeste pour montrer aux autres son épaule. Il ne manquait plus que cela. Joey fit volte-face vers elle.  « Serena, regarde son épaule. Je vais trouver de quoi sortir Nolan de là... Il me faut juste quelque chose de solide...  » Commenta le photographe avant de regarder autour de lui.

Des morceaux de mur s'étaient décollé dans la chute de la grue. C'est là que Joey aperçut alors une barre de fer, probablement une tige auparavant fixée dans le mur de béton. Joey jeta un oeil à l'objet, sur lequel était encore fixé un morceau de béton. Peut-être pourrait-il glisser l'extrémité de la barre de fer contre le sol pour faire levier avec le bloc de béton resté fixer, tel un contre-poids.  « Je... Tomas ? Tu penses que ça peut marcher ? »  Demanda Joey en se tournant vers son ami guide, extirpant la tige de métal comme il pouvait, en laissant tomber machinalement le morceau de tissus qu'il tenait contre sa tête quelques minutes auparavant.  « Y a un brancard qui a valsé là-bas, mais les tubes de ces machins sont creux. Si on les utilise ça va plier sous le poids des débris... C'est ça ou rien. » Annonça-t-il gravement en clignant plusieurs fois des yeux, passant sa main avec agacement sur son front pour chasser le sang qui perlait. Il fallait agir vite avant qu'il y ait plus d'infestés dans les parages ou avant que Nolan ne soit dans un état  plus critique. Joey n'avait aucune envie de lui briser les os ou lui couper la jambe pour l'extirper de là.

 « Il va falloir qu'on s'appuie au moins à trois dessus... Et quand on sentira que ça bouge, il faudra que toi Nolan, tu t'extirpes au plus vite, d'accord ? » Proposa alors le photographe à ses camarades d'infortune, avant d'essayer de trouver le meilleur moyen de placer l'extrémité de la barre de fer. Il remis son sac à dos en place, serrant au maxium les bretelles. Si cela pouvait lui permettre de faire du poids en plus pour faire levier, c'était toujours ça de prit.

Résumé du post:

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Joey se proposait pour poursuivre les recherches, tandis qu'elle se retourna vers Watson, qui venait de leur annoncer que son épaule était hors-service. Elle le disait avec un tel calme, et pourtant, Serena était à deux doigts de la panique. La brune était un soldat, elle avait vu des tas de blessures, mais la situation était tellement merdique que l'anxiété l'envahissait. Et puis à ses yeux, mettre un garrot, voir le sang, c'était vachement différent que de remettre des os en place. Enfin, avait-elle le choix? Non. Ferme-là et arrête de branler, Serena.

Elle leva les cils vers Akiko, l'air sérieux. Autant en finir. La militaire hocha enfin la tête, comme pour lui donner le signal qu'elle était prête à l'écouter - et à procéder. Après ses explications, elle compta jusqu'à trois, sans craindre une seconde que la vétérinaire allait pouvoir gérer. Elle avait vachement moins confiance en ses capacités, pourtant. Et puis merde! En un craquement sourd, elle replaça son épaule - le visage crispé de douleur pour elle. Elle lui glissa quelques mots, autant pour la distraire que pour la prévenir. « On sera pas seuls ici bien longtemps. » Et elle ne parlait pas de secours, mais bien de compagnie mortelle. 

De retour à Nolan, Sere constata que Joey et Tomas semblaient avoir trouvé une barre de métal assez solide pour exécuter leur plan. « Le brancard pourra servir à autre chose par contre. » répliqua-t-elle à Joey même s'il ne s'adressait pas à elle, ne manquant pas le sang qui coulait de son crâne. Elle observa Tomas placer la barre et se l'envoyer directement dans les couilles avant même de pouvoir faire bouger quoi que ce soit, incrédule. La miss demeura sur place, complètement immobile - et passablement sidérée. Martinez ferma même les yeux pour se calmer. Il était sérieux, putain? Bordel, il était temps d'être efficace, maintenant. Elle s'approcha du trio pour qu'ensemble, ils puissent joindre leurs efforts et enfin libérer leur compagnon. Pitié, faites que ça fonctionne.

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