Ce fut le bruit du verre brisé qui lui fit serrer un peu plus la main autour de sa batte. Et presque immédiatement, en voyant le premier mort se tourner méthodiquement vers Cassidy, Connor avait bondit pour asséner un violent revers au rôdeur. Son crâne s'écrasa entre la batte et le mur le plus proche dans un fracas sonore, alors qu'il bouscula la blonde pour la dégager de la prise d'un autre cadavre :

BOUGE ! Hurla-t-il à Farah sans prendre de gants. De concert, Xander et lui fondirent sur les autres morts, et à coup de machette et de batte, parvinrent à retarder la nuée. Les bruits de détonations plus tard, et tous deux passèrent aussi par la fenêtre, rattrapant Cassidy pour fouler la terre du pied. Au milieu de ce chantier, ce fut Xander qui perçut la silhouette d'Akiko, attirée probablement par le bruit.

Le miracle fut qu'ils parvinrent à se retrouver finalement... Pour enchainer les mauvaises nouvelles. Nolan blessé, Cassidy meurtrie, Lisandro amputé. Ce fut avec une expression affligée qu'il fixa tour à tour les blessés dans la pièce. Pour le transport, il pourra aider... D'autant plus que les échos des klaxons leur parvenaient. Son regard se posa alors sur Xander :

T'as rien, toi ? S'inquiéta-t-il. Il avait pu voir une mâchoire claquer très proche de lui. Plus de peur que de mal sans doute, mais dans la précipitation... Connor en profita cependant pour se poser contre un mur : il avait vraiment besoin de souffler.

Spoiler:

Résumé:

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Je suis tenté de me passer une main sur le visage quand Lisandro s'évanouit, avant de me rappeler que je suis couvert de sang. Notamment le sien. "Dieu soit loué, il est inconscient..." Ce serait moins pénible pour lui, le temps que la morphine agisse... un peu. Mais pour nous par contre... Un violent frisson me parcourt l'échine et je serre mes mains l'une contre l'autre, pour éviter de trembler. Pas encore. Le contrecoup viendra après. Là, on doit... se barrer. Je ne sais plus quelle est ma priorité... Y'a le doc à évacuer de là et y'a encore Nolan quelque part. Pourvu que le groupe de Cass et Farah ai plus de chance. Nous sommes sonnés. C'est le calme après la tempête... ou avant une autre en fait. Je reste à côté du chilien, essayant de rendre le pansement plus solide et compressif, de remettre de l'ordre dans le bordel, vérifiant qu'il respire, même si il est livide. Enfin, on le devine sous la couche d'immondice qui nous recouvre tous. Je reste... professionnel. C'est plus facile. Comme Lisandro l'a fait pour dicter la façon de lui couper son propre bras... Bordel, je ne me sens pas bien. Je ferme les yeux et respire calmement, autant que possible.

La voix de Cora perce le silence. Je hoche la tête. "Duncan, tu le portes ? Je te relaie quand tu fatigues." Et nous voilà repartis. Je tiens mon pied de biche en main, j'ai mon flingue à disposition. Je ferme la marche. Cora l'ouvre. Et je me fige en voyant Cassidy traverser une fenêtre dans un fracas épouvantable. Mon cœur s'arrête de battre. Et je dégaine mon flingue, imitant Cora alors que Connor prend la jeune femme. Pourvu qu'elle ne soit pas morte... pitié... Farah est bien vivante et semble aller bien, alors qu'on se replie comme Cora le dit.

Et ils sont là les autres. Nolan aussi. Conscient mais blessé. J'écoute les comptes rendus et avise Cassidy dont Akiko s'occupe déjà. Je me rend près de Nolan. "Putain Nolan... Encore coincé..." J'ai envie de rire et de pleurer. C'est nerveux. "Je m'occupe de transporter Nolan." Je pose une main sur son épaule, avant de prêter main forte à Akiko. "J'ai le sac de Lisandro, je peux t'assister." Je serre la main de Cassidy dans la mienne, genre, t'inquiète pas ça va aller... ouais, ça va aller... Mon meilleur ami a la jambe pétée et semble près à tomber dans les pommes... Ma meilleure amie a un bout de verre dans le flanc... Tout roule... ou je vais les perdre tous les deux...

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Y a tout qui se bouscule d’un coup. Juste après avoir eu l’impression d’entendre ou de voir quelque chose dehors, le monde entier débarque. Et le soulagement que j’éprouve à voir des gens arriver s’envole à la seconde où je vois l’état de Lisandro. « … merde. C’est arrivé quand ? Il est inconscient depuis longtemps ? » Avant que ça se mue en panique quand Alexander dépose Cassidy à terre. Elle est pleine de sang. Pourquoi elle est pleine de sang ? Merde, merde, merde.

Point positif, ça me fait une décharge d’adrénaline et je me redresse brusquement, non sans être incapable de retenir un cri de douleur et une flopée de jurons. Je suis Akiko des yeux, soupirant de soulagement en voyant qu’elle prend les choses en main. Cassidy est consciente, je me raccroche à ça. Tom et Farah vont bien. Les autres aussi, si on occulte Lisandro inconscient. Et ce qui reste de son bras en sang. Mon regard cherche celui de Tom et je souffle, d’une voix plus assurée que je ne le suis réellement quand il pose une main sur mon épaule. « Ca… va. J’ai connu mieux mais ça va aller. » Je dis surtout ça pour Cassidy qui va aussi paniquer à me voir comme ça. Et il faut qu’elle reste aussi calme et tranquille que possible.

Alors je reprends, un ton plus haut. « Akiko, faut cautériser. On aura pas le temps pour des points. Il faut qu’on rentre le plus vite possible. » C’est bien plus violent mais, avec tout le bordel qu’on a pu faire et l’état de la plupart d’entre nous, si on reste trop longtemps ici, j’ose même pas imaginer ce qui va se passer. Surtout pour Lisandro. « Et Cassidy est un bonhomme, elle supporte mieux la douleur que moi. Les cicatrices c’est sexy en plus. » Tout en parlant, j’essaie de capter le regard de la blondinette et je lui souris, essayant de pas m’attarder sur son teint de plus en plus pâle qui doit valoir le mien. De toute façon, on est tous dans un sale état. « On va rentrer Cass’. C’est juste un mauvais moment à passer. Mais on va rentrer. » Grâce à eux. On est plus tous seuls maintenant.

Spoiler:

Joey avait eu beau prendre sur lui, il s'inquiétait du sort de Serena, partie à la recherche du talkie walkie. Lorsqu'elle était revenue, le jeune photographe semblait avoir repris sa respiration, comme s'il était resté en apné pendant tout ce lapse de temps. Il avait eu les yeux rivés sur Akiko qui s'occupait de la jambe de Nolan. Seulement, il était loin de s'imaginer qu'au dehors, l'autre groupe de survivants étaient également en mauvaise posture.

Il fallut quelques minutes pour qu'ils entendent du mouvement, un bruit de verre brisé. Enfin, Akiko leur fit un signe lorsqu'elle les aperçut par la fenêtre. Joey se redressa, le sac sur le dos, prêt à repartir de plus belle, avant de sentir son coeur battre la chamade lorsque tout le monde débarqua dans la pièce dans laquelle ils étaient confinés depuis des heures. Joey cligna des yeux à plusieurs reprises, chamboulé, sentant la faim, la soif et la fatigue d'un seul coup, comme une grande claque dans le museau. « Merde... » Dit-il alors en se passant une main sur le front, soufflant un instant le temps d'assimiler tous ces visages. Pendant ces heures de confinement, il avait semblé qu'il n'y avait plus que Nolan, Akiko, Serena & Tomas sur cette Terre.

« Il faut transporter Nolan également... J'peux... J'peux m'en occuper. Avec Tomas. » Annonça alors Joey en se tournant vers Duncan, Connor & Tomeo qui voulaient tous apporter leur aide à tous les blessés. Joey, dont le visage portait quelques traces de sang séché, esquissa un demi-sourire en voyant que Nolan, malgré son piteux état, s’inquiétait davantage de Cassidy que de lui-même. Il avait raison : si son état était inquiétant, celui de Cassidy était clairement bien pire. « À nous tous on va gérer... Nolan a raison, il faut qu'on parte d'ici... » Joey se met en position de départ, se dirigeant vers son camarade blessé pour lui proposé de s'appuyer sur lui, jetant un oeil à Tomas pour qu'il le rejoigne de l'autre côté de Nolan.

D'un coup de l’œil, il jeta un regard inquiet à Lisandro, inconscient, qui avait également vite besoin d'être rapatrié. Joey n'avait qu'une hâte : retrouver son foyer, retrouver les autres et voir ses camarades en mauvaise posture en sécurité entre les murs de leur campement. Il était loin de s'imaginer qu'au Fort, les ennuis avaient également été nombreux, et que l'attente de leur retour n'avait pas été de tout repos.

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C’est toujours au moment où on pense que ça ne peut pas être pire que ça le devient. J’aurais dû le savoir. Un hurlement m’échappe bel et bien cette fois-ci, ma main se portant sur mes côtes alors que ma respiration se coupe sous la douleur et que tous les morts finissent par se tourner vers moi. Oh putain de merde. Je tombe à genoux quand Connor me fait passer de l’autre côté et je prends une profonde inspiratio n en essayant de ne pas crier à nouveau. J’essaie de râler que je suis capable de marcher quand Alexander me soulève, mais je sens mes vêtements s’imbiber de sang et la douleur fuse à chaque pas qu’il fait. J’avoue que je décroche un peu, même si je ressens une vague de soulagement en entendant les voix des autres. Tom.

Je mets quelques secondes à faire le point et je reste figée en le voyant. Nolan. Et je ferme les yeux alors que l’angoisse que je m’efforçais d’ignorer redescend d’un cran. Jusqu’à ce que je vois les autres. J’entends leurs inquiétudes pour Alexander, s’il a été blessé à cause de moi et de ma fichue maladresse… Et mon regard reste fixé sur la silhouette de Lisandro, qui a encore une plus sale gueule que Nolan ou que moi sans doute. Son bras, oh putain son bras.

Je cligne des yeux quand Tom saisit ma main et je regarde Akiko sans comprendre. Quoi ? Je relève les yeux vers Nolan, et je finis par piger ce que m’a dit Akiko quand il répond pour moi. Je hoche mécaniquement la tête. « Il a raison, on a pas le temps. » Je dois devenir encore plus blanche que je ne le suis déjà. Ma main serre encore davantage celle de Tom et ma tentative de sourire n’est guère probante quand je parviens à regarder Nolan de nouveau. « Evidemment que je tiens mieux la douleur, tous les mecs sont des bébés. » Et j’ai envie de chialer rien qu’en pensant à toutes les possibilités pouvant me faire mourir. Si j’ai une hémorragie ou si j’ai été…  contaminée par les litres de sang et de viscères qui me recouvrent… ça ne sert à rien de prendre plus de risque que nécessaire.
Je finis par m’allonger, sans lâcher Tom, me demandant soudainement pourquoi Nolan a une aussi sale gueule, pourquoi il vient pas lui me tenir la main. « Qu’est-ce que t’as ? » Ils comprendront ? Je sais pas. Je regarde Tom. « Faut me tenir. Et un truc propre, pour pas… si je crie. » Je ferme les yeux et inspire. Pleure pas. Crie pas. « On va rentrer... » Pas vrai ?... Et tais-toi.

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