Andrea poussa un soupir. Les sacs quasiment plein, la pêche avait été relativement bonne compte tenu de la situation : elle ne s’attendait pas à ça. Elle en avait glissé quelques mots à ses partenaires pour avoir leur opinion, mais un hôpital dans cet état après tout ce temps, alors que ça avait été forcément l’épicentre de bien des problèmes au début de l’épidémie, ça sonnait étrange. Cependant, tout le monde s’était accordé à dire qu’il fallait profiter de cette chance. Elle n’avait pas joué les têtes de mulle pour cette fois : ils avaient besoin de tout ce qu’ils pourraient trouver.

Un soupir lui échappa, alors qu’ils gagnaient quasiment leurs véhicules. Tenant une caisse avec Frederik, ils approchèrent de leur coffre quand elle relâcha ce qu’elle portait en poussant un long soupir. Son bras lui faisait mal, elle l’utilisait très souvent pour compenser l’absence de l’autre. S’étirant, elle fit quelques pas pour garder ses muscles chauds avant de tourner la tête et aviser autour d’eux.

L’endroit était désert, bordélique et silencieux. Une ambiance lourde, même lorsqu’on était habitué au calme des dernières années. Ses pupilles se posèrent sur un camion près du rond-point :

Duncan, Cora… appela-t-elle alors, désignant le véhicule de la tête : Vous voulez aller voir à l’intérieur ? Proposa-t-elle.

Spoiler:

Il ne restait plus grand-chose à charger, quelques sacs et caisses qui trouveraient bientôt place dans les véhicules. La journée fut longue pour tout le monde et la fatigue commençait à se faire sentir. Heureusement, la route du retour ne serait pas trop longue, le vieux Greene avait hâte de rentrer. Porter ces caisses n’était pas forcément une bonne idée, ses vieux os rouillés se faisant sentir dès qu’il soulevait une charge. Isaac ne se plaignait pas néanmoins, comme à son habitude, il restait d’humeur agréable, faisant de son mieux pour donner un coup de main.

Ne se souciant pas de l’atmosphère pesante qui régnait autour d’eux, l’homme détourna néanmoins les yeux vers le véhicule désigné par Andrea. Était-ce réellement nécessaire de s’attarder pour si peu ? Le cavalier garda cette pensée pour lui, aidant Mary à ramener l’une des dernières caisses jusqu’à l’un de leurs véhicules. Une fois cela fait, il alla récupérer un autre de sac. Il ne restait plus grand-chose, ils pourraient prendre le chemin du retour d’ici quelques minutes…

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Résumé:

J’aida Andrea à transporter l’une de ces caisses pleine a craquée du matériel médicale que nous venions de dénicher. L’apportant, avec elle, jusqu’à l’un de nos véhicules garé près de l'entrée. Le soleil déclinait rapidement dans le ciel et j’avais su camoufler ma fatigue derrière un masque presque trop enjouée et un large sourire satisfait. Sincèrement enthousiasmé par cette expédition de ravitaillement qui, contre toute attente, avait porté fruit !

J’avais fait de mon mieux pour combler le silence de mort qui régnait dans cet ancien centre médical à l’atmosphère lourde et pesante… Un lieu presque figé dans temps, qui donnait l’impression d’être hanté par les fantômes de ces centaines de dépouilles qui gisaient dans leurs sacs mortuaire – témoins du massacre commis entre ces murs, dès le début de l’épidémie. Tapant la causette à la métisse, alors qu’elle marchait à mes côtés, je ne m’étais pas le moins du monde soucié de savoir si elle m’écoutait ou non. M’étant simplement contenter de lui déverser un flot de parole presque ininterrompu, alors que je cherchais surtout à me faire oublier le frisson d’horreur que me procurait cet endroit sinistre.

Puis, déposant enfin la caisse dans le coffre, je repartis presque aussitôt en récupérer une autre. Ne me laissant aucunement le temps de souffler – trop inquiet à l’idée de m’imprégner de cette atmosphère si je m’arrêtais qu’un instant. J’amorçais déjà le chemin du retour avec un nouvelle cargaison, lorsqu’Andrea attira notre attention vers un camion militaire aux pneus aplati ; proposant à Cora et Duncan d’aller voir ce qu’il dissimulait.

« On devrait jeter un coup d’œil à son réservoir, aussi ! Lançais-je, alors que je revenais les bras chargés d'un sac plutôt lourd. Parce qu’avec la chance qu’on a, qui sait si on ne trouvera pas de quoi remplir un ou deux bidons d’essence ! »

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Peut-être, mais il n’y a qu’en regardant à l’intérieur qu’on saura, souligna-t-elle à Duncan. Au pire, ça ne sera qu’une perte de temps, mais nous sommes sur le départ alors qu’importe, elle esquissa un bref sourire : Soyez prudents, demanda-t-elle aux deux survivants.

Ses yeux se posèrent finalement sur Ashton non loin. Le jeune homme était en général assez volontaire pour aider, c’était ça qu’elle appréciait chez lui. Malgré son tempérament un peu volcanique parfois, il apprenait à faire sa place. Elle lui fit un signe de la tête :

Tu vas les couvrir ? lui demanda-t-elle alors avec un sourire encourageant, pendant qu’elle retournait à ses affaires. Fred, Mary, j’aurais besoin d’aide, ajouta-t-elle en agitant sa seule main valide avec laquelle elle pouvait porter du poids. De concert avec la psychologue, elles parvinrent à hisser dans le coffre un bac de fournitures. Plus vite on charge, plus vite on part, il ne faudra pas oublier de prévenir les autres, j’espère que la pêche est bonne pour eux.

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