Pendant que Cora et Duncan allèrent jeter un œil au camion, les autres terminèrent de charger les véhicules. Ils étaient prêts à partir mais l’agent fédérale et le magasinier revinrent avec un morceau de papier. Isaac sourcilla, jetant également un œil aux quelques lignes qui y étaient écrites. Le cavalier échangea un regard inquiet à Duncan. Si les informations inscrites sur ce billet étaient vraies, cela ne présageait rien de bon. Andrea ne tarda pas à nous le faire entendre, devait-il aller vérifier l’endroit dès à présent ?

Le vieux Greene passa nerveusement ses doigts dans sa barbe. La métisse tenta de contact l’autre groupe mais elle n’eut pas de réponse directement. L’ancien éleveur n’y prêta pas attention, pas tout de suite du moins. La proposition de Cora était raisonnable, elle avait raison, ils étaient tous exténués par cette journée. Pourtant Isaac avait quelques craintes…  « On pourrait peut-être aller y jeter un œil non ? La voie Ruston ? C’est pas la longue route qui longe la côte ? On peut l’emprunter pour rentrer… Et… Le cinquantenaire n’eut pas le temps de poursuivre. Un bruit sourd leur parvient brusquement. « Qu’est-ce que... ? » Je me retourne machinalement, me tournant vers l’endroit d’où semble venir ce fracas inquiétant.

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Elle crut percevoir rapidement la voix étouffée de Serena en réponse. Quelques mots vagues et une question à laquelle elle s'apprêta à répondre en conséquence : eux aussi étaient sur le départ, et avec la nuit tombante, mieux valait rentrer. Cependant, il y eut une coupure vive, précédé d'un bruit sourd qui arracha à Andrea un sursaut. Que se passait-il ? Elle aurait voulu répondre à Cora, lui dire qu'elle avait raison mais que dès le lendemain, ils devraient aller voir et endiguer le problème d'une manière ou d'une autre, si problème il y avait. Cependant, la métisse eut la très désagréable impression qu'ils étaient déjà à cours de temps :

Serena ? Fit-elle. Serena, tu me reçois ? Demanda-t-elle alors vivement.

Rien, seulement le silence. Son regard inquiet se leva vers les autres, à la recherche de réponses. Mais eux non plus n'avaient pas la science infuse malheureusement, ils ne pouvaient donc rien lui dire…

Protocole GIU ou pas, ce bruit, ce n'est pas rien, ça va réveiller tous les morts de l'état, signala Andrea, à peine dans l'exagération. Avec cette menace, elle agita le papier de Duncan : On est dans une sacrée merde. Car oui, pour elle, mieux valait l'envisager sérieusement plutôt que de laisser entendre que ça ne pouvait pas être pire que prévu. La loi de Murphy animait ce monde depuis de trop longues années pour avoir encore de l'espoir.

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Le trio étaient revenu de leur fouille du camion militaire avec qu’un bout de papier entre les mains… Un ancien ordre militaire qui datait de 2015. Lisant le texte par-dessus l’épaule d’Andrea, j’avais froncé les sourcils ; mais qu’est-ce qu’on en avait à faire de ce vieux protocole ?! Après tout, s’il avait bien été exécuté, on se retrouvait avec deux options ; soit les morts étaient bel et bien morts et enterrés, soit ils s’étaient relevés et avaient disparu dans la nature depuis un bon moment déjà ! Il n’y avait pas d’autre option possible, n’est-ce pas ?!

Pourtant, ce n’était pas ce que semblait croire Andrea lorsqu’elle reprit la parole avec cette note concernée dans la voix. Avançant qu’il nous fallait veiller à ce que l’enfouissement ait correctement eut lieu… D’autant plus que son emplacement ne se trouvait qu’à quelques kilomètres, à peine, de The Haven – et plus près encore du second groupe de ravitaillement.

Mais la nuit allait bientôt tombée, comme nous le faisait si judicieusement remarquer Cora. Il nous fallait donc regagner le Fort – et j’étais également de cet avis. On avait grandement besoin de repos et de mettre en lieu sûr notre cargaison. Après, libre à nous d’aller jeter un coup d’œil à ce fameux endroit décrit dans le protocole ! Surtout que, si les morts enfouit ne s’étaient pas déterrés depuis tout ce temps, je ne voyais vraiment pas quel risque il y avait d’attendre encore une nuit… Enfin, ça c’est ce que je croyais avant que la communication avec Serena ne soit brusquement interrompu. Avant, donc, que ce bruit sourd ne me fasse tourner un regard inquiet dans sa direction.

Je n’étais soudainement plus aussi fatigué et plus aussi impatient de regagner le Fort – pas sans être absolument certain que les autres n’étaient pas en danger ! « Il est hors de question que l’on rentre sans au moins aller voir si les autres vont bien ! Et de là-bas, on sera assez près du Fort pour pouvoir communiquer avec eux s’il y a un souci, pas vrai ?! » Les sollicitant, chacun leur tour, du regard, j’avais haussé les sourcils en attendant leur réponse. Même si, quoi qu'allait en décider Andrea et les autres, j'étais déjà bien déterminé à rejoindre l'autre groupe.

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Résumé:

Non, on ne se sépare pas, trancha Andrea fermement en avisant chacun avec le plus grand des sérieux. Elle balançait entre les deux solutions : évidemment qu’elle était inquiète pour ses amis, inquiète qu’il soit arrivé quelque chose. Mais si en fonçant tête baissée, ils aggravaient la situation ? Mais nous sommes épuisés, et nous ne pouvons pas nous permettre d’y aller sans préparation, fit-elle. Nous devons retourner au campement, les avertir de ce que nous avons et de ce que nous savons, et organiser une expédition pour rejoindre le centre de soin si l’équipe de Serena n’est pas rentrée entre temps.

Ça devrait être fait rapidement, tant pis s’ils étaient contraints de s’y rendre de nuit. La journée se terminait bientôt, et d’ordinaire elle aurait tout bonnement refusé de mettre le nez dehors, sauf que la décision s’imposait. D’abord, ils devaient être sûrs que le groupe de Serena n’était pas rentré au fort. D’ici, ils ne captaient rien, ils avaient donc toutes les occasions de se faire des idées :

Si nous y allons alors qu’ils sont en sécurité, on risque de se retrouver coincé nous aussi pour rien ! Et s’ils sont toujours sur place, j’ose croire qu’ils auront l’intelligence de trouver une cachette le temps qu’on les retrouve, fit-elle. On ne les abandonne pas, approchons du secteur pour voir s’il y a à craindre pour une horde, et rentrons pour préparer la suite ! En une heure, nous serons prêts à ressortir si nous n’avons aucun problème sur la route.

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