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Le plus impressionnant, c'est le bruit des morts. Les râles s'élevant par-dessus les batiments. Ils ne furent couvert que brièvement lorsque les klaxons résonnèrent avec force à travers la ville abandonnée. Connor sentit son corps se tendre, il serra un peu mieux sa batte, vérifia son 9mm, accusa le coup. Il n'était pas rassuré mais ne pouvait pas renoncer et faire machine arrière : maintenant qu'il était là, il donnerait de sa personne pour sauver ceux à l'intérieur. Ils n'avaient cependant pour l'instant aucune idée de ce qu'il se passait : combien de morts parvenaient-ils à éloigner avec ce plan ? Et est-ce que ça serait suffisant pour rentrer dans le centre de soin et récupérer les survivants à l'intérieur ?

De même, que savaient-ils de l'état du lieu ? Le bruit sourd, qu'est-ce que c'était ? Ils ne le découvriraient qu'en s'approchant. Il hocha la tête à la suggestion de Xander, totalement d'accord avec ce point :

Avec ça, on pourra approcher et rentrer... appuya-t-il. Il n'irait jamais frontalement de toute façon. Mais une fois dedans ? On a plusieurs étages à couvrir, aucune idée d'où ils sont, et il y a probablement des morts à l'intérieur... Ajouta-t-il. Alors... Se séparer ? ça ne semblait pas être une très grande idée, ça se passait toujours mal dans les films d'horreurs quand ils faisaient ça. Mais un groupe conséquent comme le leur prendrait plus de risques...

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Les morts étaient nombreux – très nombreux – à se dresser entre nous et le centre médical où l’on espérait retrouver le groupe de Serena en un seul morceau – et surtout ; bien en vie. Tant nombreux, même, que le bruit de leurs râlements s’élevait dans un impressionnant brouhaha sonore qui couvrit presque le bruit des klaxons qui retentit avec force dans les rues de la ville. Clint et Gregory étaient parti, chacun de leur bord, au volant de nos voitures, pour tenter de scinder la horde en deux et nous facilité le passage… Toutefois, vu le nombre de morts qu’il y avait encore entre nous et le bâtiment – même avec ce plan de diversion – foncer dans le tas demeurait une mission suicide.

Xander proposa alors une toute autre alternative ; tuer quelques charognes, les éventrer, puis utiliser leur peau, leurs organes et leur sang pour se camoufler parmi eux. C’était une technique dont je n’avais personnellement encore jamais fait les frais – et rien qu’à la pensée de me couvrir en entier des boyaux putrides des morts, je plissai le nez de dégout, un frisson d’horreur me parcourant le corps – mais qui avait déjà fait ses preuves par le passé. Ça pouvait marcher… Ça allait marcher ! Et si ça nous permettait de secourir les nôtres, j’étais plus que partant pour tenter le coup !

« On pourrait se séparer, proposais-je alors, pour faire suite à Connor. et former deux ou trois groupes ? Comme ça on couvrirait plus de terrain et on risquerait surtout moins d’attirer l’attention des morts… » Habituellement, je n’étais pas trop friand à l’idée de nous séparer, mais dans la situation actuelle, ça me paraissait être la meilleure solution.

Dégainant mon couteau, j’étais déjà prêt à me mettre à l’action. Peu importe ce qu’on décidait, pourvu qu’on le décide rapidement.

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D’accord, le plan des deux voitures c’était pas mal. Mais il en restait encore énormément. Cette masse grouillante de morts les séparait de leur seul objectif et il fallait le dire, ils étaient mal barrés. Le chilien réajusta son sac à dos sur ses épaules, serrant son pied de biche dans ses mains. Une part de lui soufflait dans son crâne que tout ça était suicidaire. Mais pour Andrea et ces personnes – leurs amis – coincés à l’intérieur, il fallait essayer.

Alexander prit la parole, et son idée était plus que censée. Mais risquée. Extrêmement risquée. « C’est complètement fou. » Dit-il tout haut. Cela pouvait fonctionner mais … « < lis>Se masquer dans les tripes des morts, ça ne dure qu’un temps. Et on n’a pas intérêt à se blesser avec du sang contaminé sur nous. Notre fenêtre d’action ne sera pas très grande… » Dit-il avec sérieux. Puis Connor soulevait un point intéressant, ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils allaient trouver à l’intérieur. Ni le nombre de mort, ni où se trouvaient leurs amis. Une fenêtre d’action vraiment pas grande. « Il faudra qu’on se retrouve tous dans l’entrée du bâtiment. Et de là… Nous chercherons les autres. Ils ne peuvent pas être aussi nombreux à l’intérieur… » Supposait-il. Mais il n’y avait aucune certitude. « De toute façon, une communication par talkie, c’est comme signaler notre position aux morts avec un mégaphone. » Il n’était pas vraiment certain de la réussite de ce plan. Il y avait beaucoup de données inconnues, c’était vraiment très dangereux. « A supposer que cette idée fonctionne… Cora ? » Demanda-t-il, en cherchant son avis. Elle était plus tacticienne qu’eux, et en tant que responsable des expéditions, elle et Duncan devaient trancher pour eux, et prendre les décisions qui s’imposaient. Lisandro  n’était probablement pas le plus courageux de cette équipe, mais il avait confiance en ses dirigeants.

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- Donc, vous vous êtes tous mis d’accord pour vous suicider, cette nuit, grinça-t-elle finalement.

Angoissée par les rumeurs des charognes, troublée par la puanteur qui émanait des corps décomposés, Selene n’avait pas réagi tout de suite. Ses yeux bleus restaient fixés sur la scène macabre des milliers de charognes qui étranglaient le bâtiment dans lequel étaient censés se terrer leurs amis. « Censés ». Car ils étaient peut-être déjà morts et vu l’attroupement… c’était une probabilité à admettre.

- Je ne sais pas vous, mais moi je l’ai déjà fait ça, elle désigna Alexander de la tête, me déguiser en rôdeur pour traverser une meute. C’est hyper pratique pour sortir de quelque part… pas pour y entrer – et encore moins pour chercher, elle secoua négativement la tête, l’anxiété la rendait plus pâle qu’à l’ordinaire et cassait sa voix grave, au milieu des mordeurs, le moindre geste anormal peut attirer l’attention et si on entre sans avoir où on cherche… on va perdre des heures à suivre leur mouvement en espérant qu’ils nous emmène au bon endroit, elle haussa les épaules, et comme a dit Lisandro, notre fenêtre d’action est courte.

Pourtant elle avait beau chercher, elle ne voyait rien de plus efficace dans l’immédiat – rien qui ne reposait pas sur une supposition en tout cas. Rien qui ne lui laissait pas la sensation qu’ils allaient rentrés moins nombreux qu’ils étaient venus.

- Et se séparer est une très mauvaise idée. Déjà parce que ça veut dire qu’en se recroisant, au milieu des morts, on ne se reconnaîtra peut-être pas, et l’ironie qu’ils se trépanent entre eux serait tragique, et ensuite parce que si on reste groupés, au moins si quelque chose foire, on peut faire front commun. Si on est isolés par binôme, on va juste se faire becqueter chacun dans nos coins.

Oui, elle était pessimiste, c’était dans ses habitudes. Mais imaginer le pire, c’était souvent ce qui lui avait permis de réussir le meilleur. Il s’agissait de ses partenaires alors qu’elle les apprécie ou pas n’était plus une question : ils devaient tous rentrer vivant. Elle n’avait pas besoin d’être leader pour s’inquiéter de leur assurer quelques mois de plus.

- Quand Clint et Gregory auront visiblement attirés leur part, on peut espérer atteindre la voiture du groupe de Serena. Si elle fonctionne, on peut s’en servir comme troisième diversion ; et pendant ce temps… les autres s’infiltrent en silence, sans déguisement.

Selene croisa les bras et se tourna vers Cora et Duncan. Ça faisait beaucoup de « si »… mais c’était à eux de choisir le plan qu’ils adoptaient. Et vite.

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