Ils s’isolèrent dans une petite pièce réservée aux professeurs du camp. Une fois en tête-à-tête avec le scientifique, ce dernier anticipa les suspicions de l’avocate en supposant que quelque chose pouvait avoir mal tourné avec le sérum injecté à trois volontaires la semaine précédente.

- C’est ce à quoi je pensais, confia-t-elle à mi-voix, les vaccinés font des crises de violence « mesurées » mais ce qui est arrivée à Agnes Dewitt c’est…, animal, bestial, sauvage, inhumain, il faut les retrouver avant que…

Ils furent interrompus par un choc contre la porte. Celle-ci s’ouvrit sur l’aînée des Summers, en plein accès de violent sur Chad. Ils ne furent pas trop de deux pour maîtriser la furie. Ils durent la plaquer au sol et heureusement que la masse de Friedrich ajoutait au poids plume de la rouquine pour immobiliser Casey. Prudemment, June ne relâcha la pression que lorsque la jeune femme cessa de bouger, essoufflée et épuisée.

- On a une solution durable à trouver, siffla-t-elle à l’encontre de son complice. Elle se remit ensuite debout et s’adressa aux survivants, forcément inquiétés par les crises de violence à répétition, il semble que les pires effets secondaires du vaccin s’expriment de nouveau mais tant que l’assassin d’Agnes Dewitt rôde, il est plus prudent de rester ici, autant ne pas annoncer sur qui ses soupçons se tournaient, plutôt faire une sombre diversion : nous allons être obligés d’administrer à toutes les personnes ayant été vaccinées l’été dernier un tranquillisant ; ce sera le seul moyen pour passer la nuit sans un drame supplémentaire. D’ici là… nous trouverons une solution vivable pour toutes les personnes concernées.

Les choses s’annonçaient pourtant… difficile. Maladie ou pas, difficile de faire oublier la violence qui s’était exprimée. Deux des leurs étaient en soins intensifs et une jeune femme était décédée. S’il n’y avait pas de conséquences, il y aurait au moins des répercussions. Trop froide pour être sincère, June joua pourtant le rôle de l’indispensable empathie – c’était dans ce genre de situation qu’Ela manquait le plus.

- Je suis désolée pour ce qui est arrivé à Miss McNamara.

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Je mords avec force, essayant de lui arracher la peau. A travers les vêtements, c'est le goût du sang que je sens, presque acide en bouche. Ca pourrait me calmer, mais je crois qu'il en est autrement, c'est presque frénétique. La satisfaction est de courte durée. Je suis tirée en arrière et rivée au sol ensuite. Je hurle comme une démente dans la foulée, alors qu'au poids de June se rajoute celui de Fried qui font tout pour me maintenir en place. Je claque de la mâchoire, essayant d'atteindre encore Chad, lui se tient le bras et se traine sur le sol pour s'écarter de moi. Il y a les grognements, il y a les tentatives de mordre, et c'est à force d'être maintenu, qu'on presse sur mes poumons, que j'ai du mal à respirer, et que je suis contrainte de me calmer. Et à redevenir… Normale. Je crois.

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Encadrée par Antony et Sucre, nous progressons sans encombre malgré une pluie battante. Et alors que nous avançons dans l’allée, le militaire remarque quelque chose « Attendez Miss Summer. Regardez la porte. » Mes yeux s’arrêtent sur l’entrée de la maison, le battant de la porte a été défoncé, il y du sang partout. Nous entrons finalement avec précaution, seul le cliquetis de l’averse résonnent dans la pièce. Un frisson parcourt mon échine, mes poils se hérissent, ma respiration s’arrête durant quelques instants. Armé d’une lampe torche, le pilote d’hélicoptère finit par nous alerter sur la présence de Sacha. J’avance à mon tour dans le salon, découvrant avec horreur le corps luisant d’hémoglobine. Ma gorge se serre et je lâche quelques mots étouffés. « Non... Sacha… »

Le militaire vérifie son pouls. Elle est encore vivante, mais pour combien de temps ? Antony se propose alors pour l’emmener au dispensaire, je l’aide à la soulever du canapé. « Soyez prudent. » Une fois seule avec le militaire, je lui demande « Mr Gomez. Votre talkie, s’il vous plaît. » Je préviens les autres de la situation. « Ici Madisson. Nous avons retrouvé Sacha chez Madame Phelbs. » Je marque une légère pause, avant de reprendre « Son état est critique. Antony l’emmène au dispensaire. » J’espère vraiment que la rousse ira bien…

Une fois que c’est fait, nous prenons la direction du bureau de l’avocate. Un fois à l’intérieur, je ne mets pas longtemps à ouvrir le bon dossier pour récupérer la liste des vaccinés. Je la plie soigneusement avant de la glisser dans la poche intérieure de ma veste. Nous prenons finalement le chemin de la sortie. Je passe un nouveau message « Ici Madisson. Mission accomplie. Je reviens à l’école. » Après ça, nous nous remettons en marche pour rejoindre les autres…

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A eux deux, ils parviennent à maîtriser l’aînée des Summer, qui ne résista pourtant pas à claquer des dents vers lui, dans l’action. Chad se redresse lui, et se tient le bras en reculant le plus possible loin de Casey. La jeune femme met quelques minutes à retrouver un semblant de normalité, d’un commun accord, ils décident de la lâcher alors qu’elle cesse enfin de bouger. L’avocate lui glissera deux mots, soufflés entre ses dents, avant de se tourner vers toute cette population qui attendait bien évidemment un discours de la part de leur leader.

Le généticien regarda Casey, enfin calmée, et s’adressa à elle en aparté. « Qu’est-ce qu’il se passe pendant ces crises, est-ce que vous vous en souvenez Casey ? » Demanda-t-il avec un grand sérieux. Il aurait aimé pouvoir l’interroger, elle et les autres. Mais ils n’avaient pas vraiment le temps pour ça. Le cerveau de Friedrich fonctionnait à cent à l’heure, à la recherche d’une réponse à ce problème qui leur était posé. A côté, June se dressait droite et solide pour faire face à toutes ces personnes traumatisées par les récents événements. Il jeta un coup d’œil à Chad, qui, outre vérifiait l’étendue des dégâts offrit un regarde éloquent au généticien. Il n’était plus temps pour les hypothèses et les suppositions, il allait falloir trouver une solution et vite. Et malheureusement, ils n’auront à nouveau aucun moyen d’être certain que ce qu’il font est sans danger. Pas sans quelques indices pour les mener à la solution. Le fait que le Dr Davis se soit enfermé dans le sous-sol et n’en soit pas revenue pouvait vouloir dire beaucoup de choses. Avait-il trouvé une solution, ou payait-il le prix de leurs expériences ? La disparition de Vaughn l’inquiétait pour un tout au motif plus personnel, mais il n’avait pas le temps de laisser ses émotions l’envahir. Il fallait trouver une solution.

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C'est peut-être l'anarchie autours d'elle mais Zelda n'en a cure. Tout ce qui lui importe, tout ce ses pensées lui laissent entrevoir, c'est la douleur qui vrille son nez ou le sang qui glisse entre ses doigts. Un constat amer ne tarde guère à s'imposer : Sean a la tête bien plus dure qu'elle le pensait ! Les yeux presque clos, sa vision partiellement brouillée par les larmes que la douleur la forcent à lâcher, l'adolescente se surprend à espérer qu'on ne lui tranchera pas le nez. Parce qu'elle l'aime bien, elle, son nez. Et puis c'est pratique, aussi, un museau. « J'fais une hémorragie nasale ! » glapit-elle, espérant qu'une personne proche sera susceptible de l'aider. Mais le premier à se jeter sur elle se trouve être l'irlandais contre qui elle vient d'exploser ses nasaux. Visiblement, il est perdu. « Tu m'as explosé l'groin ! Voilà c'qu'il s'passe, baka ! » Elle le dissuade d'approcher en levant son poing. N'empêche, elle s'en veut un peu de penser ça mais il est sacrément viril, Sean, quand il pique une petite crise de rôdeurite...

Et puis finalement c'est Lizzie qui s'approche d'elle et lui donne l'ordre de renverser la tête en arrière pour juguler le saignement. Zelda grimace quand les doigts de la jeune femme se referment sur son nez. « J'suis encore symétrique ? » s'inquiète-t-elle avec candeur, regrettant l'absence de Nathan. Où est-il, lui, quand elle a besoin d'un avis mathématique sur son visage ? « J'aurai l'droit à d'la moprhine ? » Un craquement retentit quand sa sauveuse lui remet le nez en place. Il est suivit d'un autre cri de douleur. Un pansement plus tard, elle est autorisée à rejoindre le reste de la petite bande. L'adrénaline qui continue à parcourir son organisme a au moins le mérite de lui remettre les idées en place. Après une observation des divers groupes qui se sont formés dans l'école, elle se retourne vers ses amis. « On attend qu'ils dorment et on s'barre dans l'repaire ! » leur annonce-t-elle. « Sinon on va finir comme l'autre, là ! » glisse-t-elle en désignant le cadavre de Cathleen. Personne ne semble s'opposer à cette décision unilatérale. Tant mieux !

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Cendrillon voyait seulement le visage embrouillé de Roza qui flottait un peu plus loin. La russe restait là sans bouger, visiblement. Elle la fixait, un plaisir évident collé aux traits. La pétasse allait la regarder crever, et en souriant. May n'essayait même plus de repousser Adam. Il était complètement fou, atteint d'un mal qu'elle ne comprenait pas, et qui lui faisait perdre les pédales, de toute évidence. Elle le frappait dans les côtes et sur la poitrine sans succès, jusqu'à ce qu'elle devienne plus molle et que ses petits doigts ne sachent plus trop où taper. C'était tout chaud, à son cou, à son épaule, et bientôt dans son dos. Et pourtant, elle avait encore froid.

La douleur était brûlante, et elle fixait le regard vide du prof avec horreur, au bout de ses peines. La miss avait juste envie de mettre sa main sur la blessure, comme si ça allait la soulager, mais elle en était incapable. Et la suite avait eu le mérite de la faire douter, sur le coup. Elle était morte, clairement. Elle hallucinait? Parce que la tatouée était sur le dos d'Adam, à essayer de le faire suffoquer pour qu'il lâche prise. Et ça fonctionnait.

C'était au tour du chasseur de se retrouver au sol, maintenant. Et dès qu'il s'était détaché d'elle, elle avait reculé le plus loin possible en se poussant avec ses jambes. Liv avait de la difficulté à calmer sa respiration, et si elle avait envie de crier un tas de trucs au rouquin, et surtout de lui poser mille questions, elle n'en avait pas la force. Elle enleva sa veste pour faire pression sur la plaie qui saignait, même si c'était atrocement douloureux, avant de lever les cils vers Roza. Elle aurait voulu lui dire merci, ou au moins essayer, mais elle ne la regardait déjà plus. Un oeil à Adam, qui ne semblait plus réagir, et elle reporta son regard sur l'autre. Elle allait juste faire comme si rien de tout ça ne venait de se passer, sérieusement? La blonde se releva avec peine, étourdie. « Roza! » qu'elle essayait d'hurler. « Fais gaffe putain, il y a un truc qui cloche, t'vois bien! » Ce n'était pas normal. Et s'il était capable de lui faire du mal à elle, alors qu'elle fasse attention à son petit cul tatoué.

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