June avait elle aussi sorti son arme de poing, par précaution, et traversa le camp au pas de course, direction le laboratoire. Le temps d’arriver, elle était trempée. Son chignon était à moitié défait, son visage pâle ruisselait de pluie. Avançant lentement dans les locaux déserts, précédée par le canon de son beretta, elle finit par prendre le militaire en flagrant délit, les dossiers de Lawrence étalés devant lui. Elle n’avait pas besoin de plus que de croiser son regard pour comprendre.

Sans un mot, la rouquine attrapa la dernière note où le responsable du laboratoire détaillait un procédé de fabrication censé aboutir à ce qu’ils cherchaient depuis plusieurs mois : un remède aux effets secondaires du vaccin. Elle n’était pas assez qualifiée dans le domaine pour prétendre comprendre autre chose que l’annotation spécifiant que ça fonctionnerait. Avaient-ils d’autre choix que de faire confiance à Lawrence ? Vu l’état de la situation, pas vraiment.

- John, allez attendre dehors, demanda-t-elle simplement, sans quitter Stanley des yeux, nous avons toujours un criminel en cavale.

Le chaperon s’éclipsa, laissant June en tête-à-tête avec le militaire. Elle avait baissé son arme mais ne l’avait pas rangée. Elle n’oubliait pas le rôle qu’avait tenu son interlocuteur dans la chute du sénateur Chambers et le moment se prêtait étrangement à de mauvaises rémanences du passé.

- Je suis curieuse de savoir à quel moment la mission de trouver Lawrence allait avec la nécessité de fouiller son bureau, déclara-t-elle froidement – c’était bien sûr une question déguisée, à commencer par : qu’avait-il trouvé ? d’ailleurs, pourquoi il n’est pas avec vous ?

Les notes parlaient d’une perte de contrôle, Friedrich avait soupçonné un problème avec le sérum, mais ça n’excusait rien. Stanley aurait pu neutraliser le bactériologue et le remonter. S’il avait besoin d’être pris en charge, c’était au dispensaire, pas dans le sous-sol du laboratoire.

Spoiler:

C'est comme un ouragan qui se déplace à une vitesse folle. À peine suis-je revenu à moi que la voix de Stanley crachote dans le talkie qu'la rousse m'avait laissé. May s'en occupe en me l'arrachant presque de la taille et j'ai un mouvement d'recul, la regardant plein de confusion. J'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. J'ai peur de moi-même, de s'que j'peux faire.

J'me redresse et alors qu'il semble y avoir consensus qu'on continu la traque, je reprends possession de ma lampe de poche et j'suis la blonde et la pirate. Si c'est arrivé une fois, est-ce que ça peut s'reproduire? J'reste à distance de quelques pas par sécurité et j'entends la voix d'Arizona cette fois, elle m'ordonne de rejoindre l'école, m'obligeant ainsi à laisser Cendrillon s'occuper de la créature en équipe avec son ennemi juré, capitaine crochet. J'les regarde à tour de rôle, sans savoir quoi faire et j'me sens vraiment pas bien. J'me demande si elles sont plus en sécurité avec moi ou sans moi. Si cette crise de rage m'reprenait, qui sait s'que j'pourrais faire...

Roza m'conseille de partir, et j'ai pas trop l'choix acquiescé de la tête parce qu'elle a raison. J'regarde alors celle qui m'rend fou mais de bonnes manières. J'ai envie d'l'embrasser pour lui dire d'être prudente mais j'ai peur de l'approcher et j'viens quand même de gerber à quelques mètres de là. J'soutiens seulement son regard quelques secondes, et j'pointe le talkie. "Garde-le... Il vous sera utile..." J'dois avoir un regard de chien battu alors que j'regarde la blonde en profondeur. "C'est trop risqué que j'y aille avec vous... Alors, promets-moi d'pas faire de conneries..."

Dans un dernier soupir, j'obtempère à l'ordre d'Arizona et j'me dirige vers l'école au pas de course. Enfin, au pas le plus rapide que j'suis capable de donner considérant les derniers événements.

Spoiler:

Arizona ordonnait à Adam de retourner vers l'école, pour sa propre sécurité et pour celle de tout Fort Ward, finalement. Un certain Mickael devait venir le remplacer. Et la blonde n'aimait pas ce mot. Roza en rajoutait, d'ailleurs, en lui disant qu'il devrait écouter la consigne, rien de moins. Le pire était que le prof semblait du même avis? Il allait la laisser avec elle? Enfin, oui, c'était le monde à l'envers, elle comprenait ce détail. Mais était-elle capable de l'accepter vraiment? Elle avait lentement attrapé le talkie qu'il lui tendait, incapable de prononcer un seul mot.

Le chasseur n'était pas bien, c'était évident. Il avait toute la tristesse du monde dans les yeux alors qu'il lui expliquait que c'était trop risqué de ne pas écouter les ordres. Il ne se faisait pas confiance, de toute évidence. May avait seulement envie de le serrer dans ses bras, et pourtant, elle en était incapable. Si lui avait la trouille, elle aussi, et pas qu'un peu. Elle tenta de lui sourire, difficilement, quand il lui demanda de ne pas faire de conneries. « Ouais, toi non plus... » murmura-t-elle finalement avant de le regarder filer.

Elle avait fixé le sol de longues secondes, essayant de ne pas craquer, avant de rejoindre à la course Roza, un peu plus loin. La blonde accrocha le talkie à sa taille avant de s'armer d'une main de sa matraque, et de l'autre de son couteau. Ravalant ses larmes, la petite était irritée, en douleur et en rogne. C'était le meilleur mélange pour lui donner du courage, finalement. Peut-être trop. Elle ne disait strictement rien, le visage fermé, beaucoup trop dérangée par tout ce qui venait de se produire. Elle voulait seulement retrouver la chose, et en finir. Suivant le faisceau lumineux de la torche de la russe, le duo improbable avançait donc plus ou moins ensemble. May s'éloigna à peine quelques seconde, croyant avoir vu un truc, mais non. Fausse alerte.

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Le jeune finit par lui donner son accord quand Maeve s’écroule au sol. Il a rapide regard vers elle, mais Maya et son père sont déjà à son côté. Ne pouvant être en deux endroits en même temps, le généticien hésite, mais prend le pli de s’occuper de Cole, temps qu’il était là devant lui. Il lui administre alors le sédatif, et lui indique les couvertures sur la table. « Allez prendre une couverture et mettez-vous à votre aise. Nous veillons au reste. » Il se fait assuré et surtout sans appel, le sédatif ne mettra pas longtemps à agir. Le généticien posera une main rassurante sur son épaule avant de se détourner de lui.

Maya s’approche de lui, lui propose un coup de main pour les injections et le généticien fronce les sourcils. Il ne connaissait pas la jeune femme, arrivée récemment. Et ce n’était pas vraiment son genre de donner ce genre de responsabilités à quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Maeve et lui avaient partager quelque chose par le passé, et le lien qui existait entre eux était toujours là. Si elle lui avait demandé de faire le nécessaire personnellement, ce n’était pas pour laisser quelqu’un d’autre s’en charger. Et Maya n’était ni du dispensaire, ni du complexe scientifique. « Prenez plutôt de quoi couvrir le Dr Wheelan et l’installer plus confortablement. » Dit-il fermement. Il avisa pourtant la jeune femme, des pieds en cape. Il nota sa prothèse et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que si elle disait avoir l’habitude, c’était probablement vrai, se remettre d’une amputation nécessitait beaucoup de soins sur une longue durée. « Vous pouvez aider, mais je préfère prendre soin du Docteur Wheelan moi-même, mais prenez une seringue et n’oubliez pas de changer l’aiguille entre deux personnes. » C’était élémentaire bien sûr, mais toujours bon à répéter. Le généticien se montrait peut-être un peu obtus mais il pouvait reconnaitre quand une aide était possible. « Occupez-vous du Père William, nous allons installer le Dr Wheelan avec votre père. » Dit-il, en se détournant rapidement d’elle pour rejoindre Maeve. A genoux, près d’elle, il prit son pouls – juste pour se rassurer – avant de déplacer la chirurgienne un peu plus loin derrière eux, avec l’aide du père de Maya. L’installant sous une couverture, le généticien prit son bras et lui administra le sédatif qu’elle avait préparé pour elle, afin qu’elle ne se réveille pas de son inconscience en risquant de blesser d’autres personnes. Il remonta ensuite la couverture sur son épaule, sa main s’attardant une seconde sur elle. Il fallait qu’ils trouvent le remède, pour tous ceux qui en souffraient et puis pour elle… Après tout, elle était une excellente chirurgienne, ils ne pouvaient pas se permettre de la perdre, n’est-ce pas ? Il se releva ensuite pour se remettre au travail avec l’aide de Clarke, Thad et maintenant Maya.

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La tatouée se tourne vers le duo et opine doucement vers Adam, elle a même un peu de respect pour le geste. Le chasseur fait le bon choix et Roza a bien une petite idée de ce que ça doit lui coûter. C'est donc elle et Blondie pour ce coup là et rien qu'elles deux en attendant que le renfort arrive, ça promet et ce n'est malheureusement pas le moment de lui en coller une, même si ça démange un peu, mais rien qu'un peu, la salve à l'impression de découvrir une nouvelle May, rien qu'une humaine, au même titre qu'elle.

Remontant à pas pressés plusieurs maisons, elle avance de concert avec la blonde qui suit avec elle la lumière qui ne cesse de virevolter à la recherche d'indices qui manquent par ailleurs cruellement à l'appel. "Rrrien parr là, putain..." Mais elle ne se laisse pas déminer pour autant et continue de progresser dans son investigation avec son dernier ennemi en date, presque au coude-à-coude. Cette soirée est dingue, si dingue que la balafrée en tremble, autant d'excitation que par le froid que lui impose l'averse sans fin en pleine gueule. Elle repense aussi à l'état de la vieille, à la force de la bête, les menant ainsi à un combat où l'erreur comme l'hésitation vont être à bannir au risque d'y passer.

La blonde s'écarte d'un coup et la brune en lève instinctivement sa lampe pour éclairer la piste que celle-ci semble suivre. Sacré travail d'équipe, entre les yeux de May et la lumière de Roza combinés, on nage en plein délire. Fausse alerte et quand Blondie revient vers elle, elle grogne tout bas. "T'veux toujours finir le taff de Zack ? Si oui, alors je t'en prie, fais-le maintenant. C'est bien ce que la blonde avait dit au bar l'autre soir non ? Et n'est-ce pas là une merveilleuse opportunité qui se présente ? Personne dans les parages et un monstre sanguinaire qui rôde et à qui faire porter le chapeau, c'est parfait comme condition. "Dans le cas contraire... ça me troue le cul de le dire... mais... y a qu'en se faisant confiance qu'on s'en sortira vivante." Ce n'est clairement pas le moment de régler ses comptes mais la russe a besoin de pouvoir faire confiance à Blondie qui pour le coup est possiblement sa seule chance de survive, là où un tête à tête avec une créature aussi puissante lui semble quelque peu suicidaire. "J'peux compter sur toi ?" Un simple mot en retour fera l'affaire, dans tous cas elle lui tourne volontairement le dos tout en continuant de chercher des traces sur sa route.

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