Toute absorbée par la délicate - et amusante - tâche qui consiste à nommer les condamnés de la piquouze, Zelda n'entend pas vraiment June s'approcher d'elle. L'adolescente sursaute puis enfonce sa tête entre ses épaules lorsque le ton froid de la rouquine charrie une nouvelle réprimande. Cette fois, il est question de l'endormir si elle ne se montre pas plus professionnelle... « Pardon... » L'australienne se racle la gorge puis reprend sa lecture de manière conventionnelle jusqu'à ce que la Boss l'interrompe à nouveau pour lui ordonner de surveiller Clyde. « Le pouilleux ? » s'étonne-t-elle, pas vraiment ravie à l'idée de surveiller un type qui doit probablement trimbaler une petite centaine de maladies infectieuses dans son sillage. « Bon... D'accord ! » De toute façon on ne lui laisse pas vraiment le choix. Et voici donc son regard qui se met à osciller entre la liste et la cible désignée par l'ancienne avocate. Il faudra vraiment qu'elle songe à demander une augmentation ! Ah bah non, c'est juste, elle n'est pas payée...

Et puis là, c'est l'apothéose: un flot chaud et malodorant se déverse sur son crâne et lui arrache un hoquet de dégoût. En apnée, incapable de bouger, elle a besoin de quelques secondes pour comprendre qu'on vient tout simplement de lui gerber dessus... « Meh ?! » s'exclame-t-elle avant de se retourner. « C'EST UNE PUTAIN DE BLAGUE ?! » Ce n'est pas vraiment une question. Mais si s'en était une, elle n'aurait de toute façon pas obtenu de réponse car la responsable, Maeve, vient de s'écrouler. Est-ce qu'elle a le droit de tabasser une personne dans les vapes ? Elle disserte un bref instant sur la question mais l'intervention des autres emporte le criminelle loin d'elle et, donc, de sa vengeance. Pour l'instant ! Quoi qu'il en soit, elle ne tarde pas avant de retrouver un lavabo, glisser sa tête dessous et rincer à grande eau - au diable l'écologie ! - la gerbe de la chirurgienne. En pestant, bien évidemment. Ce n'est qu'alors qu'elle s'approche de Fried' pour lui remettre la liste des vaccinés. « Cadeau ! » Oui, elle délègue ! Elle a le droit, elle vient de se faire vomir dessus ! Et puis ça lui donne l'occasion de passer à côté de Maeve au retour et de lui décocher un petit coup de pied dans les côtes. « Connasse ! » Elle doute que l'intéressée ait pu ressentir le coup mais ce qui est sûr, c'est qu'à elle, ça lui fait un bien fou !« Eh, Clay ! » interpelle-t-elle son tuteur. « À force d'te taper des femmes, fallait bien qu'y'en ai une qui te tape en retour, non ? » Franchement ? Oui, ça l'amuse ! « J'peux avoir un flingue s'te-plaît ? » Si elle a bien compris, c'est lui qui est maintenant en charge de la sécurité. Elle accompagne sa demande d'un splendide sourire innocent avant de rejoindre Clyde qui, de son côté, semble être tombé amoureux de la fenêtre. « S'tu veux l'ouvrir, faut tourner la poignée... » Ah, ces sauvages...

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John jeta un coup d’œil vers son ami avant de sortir de la pièce. Il le connaissait bien, Stanley n’était pas toujours le dernier pour chercher la merde. Ce dernier fit un infime hochement de tête, c’était ok. Il se retrouva seul avec la rousse, notant l’arme qu’elle tenait à la main. La sienne était posée sur le bureau, mais ils ne s’entretueraient pas ce soir.

- Dès l’moment où notre homme s’est isolé pour compléter ses expériences sans avertir personne, répondit-il avec assurance. Il se redressa pour se mettre debout.

Combien d’heures Lawrence avait-il passé dans ce sous-sol, sans qu’aucun de ses collègues n’entre en contact avec lui ? Quand il avait senti le malaise en lui, ressenti cette faim féroce, pourquoi aucun autre scientifique n’était alors présent ? Le jeune homme ne mentait pas, il s’était vraiment demander un instant ce que ce mégalomane partageait avec ses confrères. Ceux-là même qu’ils traitaient d’idiots et pour lesquels il n’avait jamais montré le moindre respect.

- Mais j’ai été rassuré d’apprendre que c’était un travail d’équipe, ajouta-t-il. Une certaine contrariété se lisait sur son visage et dans sa voix. La négligence de Davis et de tous ses confrères lui donnait de l’urticaire. Celle de Phelbs aussi peut-être ? Il attrapa une nouvelle page, celle avec les dernières informations qui mentionnaient sans les nommer Vaughn et Sasha. Il avait bien sûr entendu la question de June surpris tout de même que Friedrich ne l’ait pas avertie de la mort du chercheur, mais termina son geste. C’est Vaughn Winchester, l’homme que nous recherchons. Le dispensaire devrait être averti pour maintenant pour Sasha. Ou très bientôt. Il la dévisagea. Était-elle au courant pour ces derniers éléments ? Il est mort, enchaina-t-il. Il s’était enfermé dans une cage, ces dernières notes étaient derrière lui. L’état dans lequel il était… je n’ai pas eu le choix.

Il affronta le regard de June. Elle savait que le jeune militaire ne portait pas le scientifique dans son cœur, sans imaginer certainement à quel point. Peut-être devinait-elle que ça n’avait pas dû lui arracher une larme de l’exécuter. Certes. Mais elle avait aussi vu le corps massacré de Mrs Dewitt. Personne ne pouvait prétendre savoir exactement comment neutraliser une créature comment ça.

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Ses yeux étaient deux billes de glace qui dévisageaient le jeune militaire. Son ton était lourd de sous-entendu, son visage marbré de contrariété. Bien sûr qu’il y avait dans les dossiers de Lawrence de quoi révolter n’importe sensibilité trop bridée. Pourtant, quoiqu'ait lu Stanley, rien n’était pire que ce qu’ils avaient fait dehors. Ces camps rasés, ces vies sacrifiées pour une suprématie qui se gagnait dans le sang. Les raids avaient fait bien plus de victimes, bien plus de dégâts que les expériences des scientifiques. June soutint alors sans ciller ce regard qu’elle jugeait déjà comme hypocrite.

- Sacha a déjà été trouvée, le dispensaire a été averti, assura-t-elle – le message avait été passé par Madission. Toutefois, elle avait maintenant la confirmation de qui étaient potentiellement en train de chercher l’équipe d’Adam. Dans le talkie, et sans quitter son cadet des yeux, elle prévint sans savoir que le concerné avait passé le relais à May : June pour Adam, vous cherchez Vaughn Winchester. Faites votre possible pour l’appréhender sans le tuer.

Elle coupa ensuite la communication mais ne bougea pas pour autant. Croyait-elle une seule seconde que Stanley avait tué Lawrence par nécessité ? Non. Pas de marque de lutte, pas de blessure. Inutile de descendre examiner le cadavre pour savoir qu’il l’avait abattu par « précaution » - ou par catharsis, difficile de savoir à ce soir.

- Je vous connais Stanley, lâchez le morceau maintenant. Qu’est-ce qu’il y a ? Ils n’en seraient pas à leur premier désaccord de toute et le militaire était une cocotte-minute : ça ressortirait un jour ou l’autre, vous allez me tuer aussi ? Provoqua-t-elle sciemment.

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Zelda revint dans la pièce commune les cheveux trempés, l’air renfrogné et une odeur bizarre qui la suivait. Un instant Friedrich – qui était occupé avec l’un des vaccinés – la suivit du regard, sans réel intérêt jusqu’à ce qu’il aperçoive la gamine s’arrêter près de Maeve pour lui asséner un coup de pieds dans les côtés et disparaitre aussitôt. « Mädchen » Siffla-t-il entre ses dents. La sale gamine osait même jusqu’à se positionner près de Clayton, l’air un peu trop intéressée par les armes à feux. Le généticien termina avec le vacciné, laissant la main à Clarke pour se rapprocher de Zelda et Clayton. Elle faisait une remarque à l’inconnu aux cheveux roux qui lui répondit des paroles bien étranges. Friedrich vint se glisser juste derrière Zelda, dans son dos. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, l’autrichien la surplombait de toute sa hauteur, le regard noir fixé sur cette petite tête blonde malodorante. « Tu n’espères tout de même pas qu’on te donnera une arme alors que tu n’es même pas foutue de respecter ni les morts, ni les malades, Zelda. » Gronda-t-il, froidement. Il n’avait pas manqué d’entendre son manque de respect pour Cathleen, et ne l’avait pas loupée concernant Maeve.

Il jeta ensuite un coup d’œil au rouquin, ayant soudain une illumination quant à son identité. « Si vous avez des questions sur ces vaccins, veuillez vous adresser à moi. Je me ferai un plaisir de satisfaire votre curiosité. » Dit-il, avec un léger sourire parfaitement hypocrite. « Mais ce n’est pas le lieu, ni le moment. Et fermez cette fenêtre, il pleut dehors. » Dit-il, sèchement. Le généticien posa sa main sur l’épaule de la jeune fille. « Il me semble qu’on t’a demandé de rassembler les vaccinés, ce n’est pas ici que tu pourras le faire. Suis-moi. » C’est d’une main ferme qu’il invite la jeune fille à le suivre, pour pouvoir mieux lui glisser ensuite, à elle seule. « Ne lui adresse pas la parole Zelda, je n’ai aucune confiance en ta langue bien trop pendue. Et si je te surprends encore à manquer de respect à l’un d’entre nous, sache que je me fiche totalement que tu aies treize ou vingt-et-un ans. » Il détestait les enfants, c’était d’une évidence. Déjà quand ils étaient sages, il ne savait pas comment être avec eux, mais quand ils étaient aussi irrespectueux que la blonde. Friedrich ne la traiterait jamais comme une enfant, et pourtant il aurait mieux valu pour elle. Il lâcha l’épaule de Zelda à quelques pas de la table où ils s’occupaient de vacciner les gens. Il était loin de se douter que June avait demandé de jeter un œil sur Clyde, mais de toute façon, il valait mieux qu’elle le fasse d’ici plutôt que trop près de lui.

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