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Je progresse dans les couloirs, jetant un œil dans plusieurs salles de recherche. Mais rien. Où peut-il être ? Tout est calme ce soir dans le complexe scientifique, je ne croise personne jusqu’à apercevoir de la lumière dans le laboratoire. Jetant un œil par la lucarne de porte, je remarque la présence de Friedrich, penché sur son microscope. Je frappe doucement contre le battant pour lui indiquer ma venue, puis je pénètre dans la pièce. Je lui souris avant de lui demander « Mr Eden ? Bonsoir. Je… » Je m’arrête subitement de parler, m’appuyant brusquement sur l’un des bureaux. J’ai l’impression que ma tête tourne durant un instant.

Qu’importe, je fais de mon mieux pour me reprendre, secouant la tête. Un nouveau sourire étire légèrement mes lèvres, pour le rassurer que tout va bien. Je reprends, ou du moins j’essaye, mais... « Je cherche… Je… Le professeur… Davis… » Je cligne plusieurs fois des paupières. Toujours appuyée contre le bureau, je tente encore une fois de lui parler « Est-ce que… Vous… Vous… » Mes mots deviennent presque incompréhensibles, ma voix se fait plus rauque. Mon sourire a disparu, subitement, ma respiration s’accélère sans que je ne puisse y faire grand-chose.

Mon visage s’assombrit et je sens une profonde colère en moi, je n’y peux rien. Je n’arrive pas à la contrôler, c’est plus fort que moi. C’est comme si d’un coup, j’étais prise d’une envie irrépressible de manger quelque chose. Une faim que je dois absolument calmer. Il semblerait que j’ai déjà repéré ma proie. Mon regard sombre ne quitte pas Fried, et brusquement je m’élance vers le scientifique. Est-ce que je crie ? Je crois oui, je ne m’en rends pas vraiment compte… Tout ce que je veux c’est lui, sa chair, son sang… Je me jette sur lui, mes ongles se plantent dans sa peau et je tente de le mordre.

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Le regard plongé dans son microscope, il n’entendit pas la jeune Maddison s’approcher de lui. Il sursauta légèrement quand elle le salua. Relevant la tête vers elle, il lui rendit son sourire un peu vaguement. « Maddison Summer, quel bon vent vous amène ? » Il n’était pas vraiment intéressé par la réponse, si bien qu’il prit son bloc-notes pour noter ses observations pour ne pas perdre le fils, puisqu’il allait visiblement être dérangé par une visite de courtoisie. « Mh ? » Dit-il, le nez sur ses notes alors que Maddison bégayait à deux pas de lui. Il n’avait pas compris ce qu’elle disait, l’entendant s’enfoncer, il finit par relever la tête vers elle pour la voir repliée sur elle-même, se tenant le ventre.

Fronçant les sourcils, Friedrich posa ses notes et son stylo, et s’approcha d’elle. « Maddison, vous allez bien ? » Il s’arrêta net quand la blonde darda sur lui un regard… affamé ? Il n’eut pas le temps de faire tourner son brillant cerveau que la seconde d’après, Maddison lui sauta dessus. Son premier réflexe fut de lever les bras pour se protéger, mais pas assez vite. La rage qui habitait la jeune intendante semblait avoir décuplé ses forces et sa rapidité, et loin d’être prêt pour ce genre d’entrevues, Friedrich n’avait pas pu éviter les coups violents qu’il se prit au visage. Crack, fit son nez à un moment. Le généticien tentait de se protéger comme il pouvait, essayant de protéger son visage de ses mains mais le geste ne fit que donner l’opportunité à la blonde de planter ses dents dans son avant-bras et de s’y agripper. Il hurla. Ses yeux plongèrent dans ceux totalement ivres de rage de Maddison, du sang se dessinait aux coins des lèvres de la jeune femme. Si elle ne lâchait pas prise, elle allait finir par lui arracher un bout de peau, ou plus.

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Mon regard croise celui de Stanley à un moment. Si bien que l'adresse de Maya me passe brièvement au-dessus. Je tourne mes yeux vers mon amie pour finalement comprendre ce qu'elle veut que je fasse. Oui, Esther. Oui, l'école. Evidemment. La situation semble trop grave, et avec un tueur ou un infecté qui traîne dans le coin, mieux vaut pas prendre de risque évidemment. J'ai un nœud dans le ventre en y pensant, la gorge nouée soudainement. Je sais pas où est partie Madisson d'ailleurs, j'aimerais pouvoir la retrouver pour qu'elle vienne avec moi.

J'y vais, que j'assure à la brune en me détournant un peu d'elle. Contournant la foule, je retrouve ùon compagnon : Esther fait ses dents encore, elle n'arrive pas à dormir. Les hurlements dehors l'ont réveillé et… pourquoi je me justifie ? J'ai l'air de passer pour une mère indigne alors que je viens juste de débarquer pour demander à tout le monde de la fermer. Au final, c'est encore pire. Je vais faire un sac, puisqu'à priori, on va en avoir pour un petit temps.

Je tourne les talons, retourne dans la maison. C'est un sac de voyage dont je m'empare, même si je n'ai pas besoin de grand chose, je préfère me blinder pour qu'Esther ne manque de rien. La cohabitation risque de ne pas être facile, surtout avec elle qui ne cesse de pleurer. Biberon, rechange, couche, jouet, et même Sophie la Girafe que je lui monte avec sa sucette. Elle chouine quand je reviens la prendre dans mes bras, se blottit contre moi et ses larmes redoubles encore, en même temps que ses cris…

Super l'ambiance. Il faut que je me mêle au groupe, parce que si jamais quelque chose arrive, je pourrais pas forcément me défendre avec ma fille dans les bras.

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Valentine ne savait comment réagir. Son estomac l’empêchait de bouger. Il n’y avait rien à faire. Elle entendait la voix de June qui prit le pas sur les murmures et les commentaires chuchotés pour annoncer les marches à suivre. Valentine regardait le sol, tenant entre ses bras son ventre qui semblait hurler à la mort. Et elle se retenait de lui faire écho. Elle se sentit soulevée, par quelqu’un. Elle lève les yeux, ses yeux vitreux de douleur avait du mal à distinguer le visage de la chevelure rousse.  Mais la voix n’était pas celle de June, et elle ne pouvait pas s’attendre à ce que celle ci laisse tout tomber pour lui venir en aide, ce serait trop mal la connaître, et l’horticultrice ne le permettait pas. Même si elle doutait que dans son état elle fut capable de la moindre protestation.

« Je.. » commença t-elle en se tenant toujours le ventre. Elle ne savait pas si ça allait. Non ? Mieux que l’octogénaire qui gisait sur le sol, ça c’était certain. Elle accueillait l’aide de Misha avec un sourire qui ressemblait beaucoup plus à une grimace qu’autre chose, mais néanmoins elle était reconnaissante. Elle tenta tant bien que mal de s’appuyer sur Misha. Cette douleur allait bien souvent de pair avec une céphalée de l’enfer, alors d’une certaine manière, elle voulait bien voir le positif dans ce tas de négatif qui s’abattait sur elle depuis quelques mois. Elle commençait à vraiment en avoir sa claque. « Je survivrais … » reprit-elle non sans garder cette grimace de douleur qui commençait à la caractériser. Suvivre, rien était moins sur. Valentine n’était pas certaine de vouloir aller à l’école avec tout le monde. À vrai dire, elle ne savait pas la marche à suivre. L’horticultrice aurait préféré s’isoler. Comme on l’avait fait la concernant lors des premier symptômes liés au vaccin.

« l'infirmerie ou l'école … ? » s'interrogea t-elle en s'adressant à Misha. Ça allait contre les ordres de June, elle en était consciente. Et elle savait parfaitement qu’elle faisait partie des personnes fragiles. Mais à l’heure qu’il était, il était préférable d’imaginer le pire plutôt que de mettre une brebis galeuse avec le reste. Et dans le cas présent, elle commençait vraiment à en avoir sa claque de l’être.

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