Allïa sauta au bas de la voiture dès qu'elle fut garée et se positionna légèrement en retrait, l'arc tendu, prenant le temps d'observer ce qui se passait. Ils tentaient de faire rentrer les civils dans une église mais les esprits semblaient s'être échauffés. La situation était tendue. Elle avisa quelques blessés à terre et Emilie se précipita pour aller donner un coup de main. L'obscurité des environs rendait toute visibilité difficile et elle enleva son masque pour y voir un peu plus clair. Elle remarqua d'ailleurs Isha, Maes et Anton partir en direction de Yulia. La chasseuse resta aux côtés des prisonniers. Parler pour tenter d'apaiser les foules, ce n'était pas franchement son truc. Vu ce qu'il s'était passé dans la prison, elle préférait laisser discuter les grands orateurs.

Tandis que Maes prenait la parole, la chasseuse vit du mouvement non loin. Un homme tentait discrètement de s'enfuir  sur le côté de l'Eglise, après s'être planqué derrière un arbre. Allïa s'élança à sa poursuite. A priori les armes les apeuraient, elle rangea donc son arc et l'interpella : "Et vous !" Il s'arrêta et elle poursuivit : "On ne peut pas vous laisser dehors, suivez-moi, s'il vous plait." Ses paroles s'envolèrent dans la nuit et il continua sa route. Allïa se précipita à sa poursuite et le fit tomber en le bousculant. Elle l'aida à se remettre debout et le poussa vers l’église : "Allez on va rejoindre tes copains." Et rentrer sagement dans les rangs. Elle garda sa main sur l'épaule de l'homme pour le dissuader de faire demi-tour.

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J'ai l'impression qu'un troupeau d'éléphants vient littéralement de me passer dessus. C'est la pire chose qui existe. Les détonations, l'arrivée de nos alliés, tout ça... C'est galère, je sais plus où regarder. Je me remets sur mes jambes, tremblant à cause de l'adrénaline, et tâche de chopper Joey au milieu de tout ça pour le sortir avec moi.

Kaya ? que j'appelle. J'entends la voix de mon meilleur ami : Joachim ! Ils sont en vie, c'est déjà bien. Mais putain... Je sais même plus où donner de la tête. Je crache au sol un glaviot de sang, en me rendant compte que c'est pire que ce que j'imaginais. Je saurais pas dire où j'ai pas mal en fait, c'est pire qu'attendu... Et les entendre râler de concert ensuite, ça me file un coup de peur, comme un frisson qui me remonte l'échine sur le coup et qui me terrifie. J'me sens encore menacé, je sais qu'ils retenteront s'ils en ont l'occasion, on est pas au bout de nos peines... Vous nous avez littéralement marché dessus alors qu'on a pas levé la main sur vous !

Je suis en train d'halluciner, c'est pas possible. Et si je suis terrifié, c'est aussi une vive colère qui coule dans mes veines :

Vous avez vu ce que vous lui avez fait ?! que je balance en parlant de Corray : Alors qu'il a été cool avec vous, depuis le début !

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Dans un crissement de pneus, leur petit groupe s’était finalement garé à proximité de l’Église, à l’entrée de laquelle se tenaient des civils, manifestement partagés entre la peur et la colère. Après avoir claqué la portière, Valérian s’avança à grandes enjambées vers cette assemblée, au sein de laquelle il reconnut non sans un certain soulagement une grande partie des Exilés ; visiblement sains et saufs.

Passant rapidement la scène au crible, le grec discerna l’équipe de la prison et celle de l’armurerie - dont Yulia, qui faisait face aux civils, une grenade à la main. Bon sang, que s'était-il passé ici ? songea Valérian, tandis que tambourinait son coeur contre sa poitrine sous l’effet d’une vive appréhension. D’un rapide regard, il avisa Corray, étendu au sol, et le groupe de gamins mal en point. De toute évidence, la situation avait échappé à leur contrôle et ils s’étaient fait piétiner par une foule aussi bien effrayée que furieuse.

« Content de te trouver en pleine forme. » salua-t-il Isha, lorsque Valérian l'aperçut à son tour. « Et… Très joli costume. Très… Seyant. » Peut-être un peu trop, même.

Alors qu’il s’avançait, Valérian vit du coin de l’oeil un homme qui tentait de s’éclipser et tourna les talons pour le rejoindre en quelques enjambées. « S’il vous plaît. » lui dit-il d’un ton où perçaient fatigue et agacement. « Veuillez rester dans l’Église : vous y serez en sécurité. Venez avec moi. »

En compagnie du fuyard dont Valérian tenait un bras, le grec rejoignit Yulia et Maes qu’il salua d’un signe de tête avant de retirer propre sa cagoule et de se tourner vers l’assemblée. À ce moment-là, un jeune garçon se mit à vociférer contre celle-ci, ce qui ne manquerait pas d’attiser de nouvelles tensions... « Tout le monde a eu peur. » intervint alors Valérian d’une voix ferme et forte : « Vous (il désigna les jeunes), tout comme eux (puis la foule.). Cette situation est anormale, nous l’entendons parfaitement. Mais tout le monde doit pour autant garder son calme. » ajouta-t-il en détachant soigneusement chaque mot. « Tout le monde doit rester calme. Votre sécurité et la nôtre en dépendent. Pour votre bien, vous devez rester ici. Cette Église est le lieu le plus sûr pour vous actuellement. Croyez-moi : si vous sortez, vous vous mettrez en danger. C’est une certitude. »  

Valérian parcourut la foule du regard. « Comprenez-vous ? »

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Débarquant du véhicule à la suite de Valérian, Andrea avisa Otis pour voir comment il se sentait. Il pouvait aller se mettre dans son coin, rejoindre d'autres personnes, peu importait. Le ton monta, elle vit son neveu s'énerver et d'un regard ferme et d'un signe de la main, elle l'invita à ne pas rester au milieu et à aller se faire soigner.

Cora, Serena, fit-elle en appelant les deux femmes. Elle s'approcha d'elles, se plantant devant : Je compte sur vous pour apaiser la situation et faire en sorte que ça ne dégénère pas à nouveau. Calme mais ferme, je ne veux pas une autre émeute, sinon il faudrait prendre des mesures expéditives. Proposez leur de s'asseoir à l'intérieur, et dites leur qu'on doit leur parler - mais pas seule, elle attendait les autres. Il n'y avait qu'une partie des leaders concernés, elle ne voulait pas faire quoi que ce soit sans Duncan, Isaac, Connor et Selene pour sa part. On va tout leur expliquer, assura-t-elle. Je reviens, souffla Andrea en s'écartant d'elles.

Elle retrouva les blessés, d'un pas assuré. Malgré la fatigue, elle porta un regard sévère sur les blessures de chacun, d'autant plus ceux qui avaient été dédié à l'équipe et qui s'était fait maltraiter. Sans doute pour la suite devrait-elle éviter la discussion avec eux, au risque d'être... Trop ferme pour sa part. A côté d'Elisabeth, elle porta une main douce sur l'épaule de Corray alors qu'on le prenait en charge :

Hey Handsome, souffla-t-elle avec un sourire : Je vois que tes fans sont du genre extrêmes, tu aurais dû me prévenir qu'ils risquaient tous de vouloir un souvenir de toi. Un peu d'humour pour détendre l'atmosphère. Tu écoutes l'infirmière, d'accord ? Tu ne te vois pas là, mais tu en as vraiment besoin, fit-elle dans un autre trait d'humour.

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