J’examine les plaies d’Andrea avec attention, les nettoyant avant d’avoir un sourire assuré. « Ca va aller vite. Même si ça va piquer un peu. » Mais elle s’en doute. Et j’ai un rire silencieux à sa répartie. « Faudrait faire le concours de la cicatrice la plus cool. Perso, j’arrête pas de dire à Cass’ que les cicatrices, c’est sexy. Et ça montre qu’on est des survivants. » Je commence à la recoudre et je souffle, à mi-voix. « Ils ont la blinde d’antibios. Et d’antalgiques. Ce qui nous manque le plus. Ils ont de quoi faire des perfs de glucose aussi. Faut qu’on récupère tout ça en priorité. Y a aussi des trucs genre tulle gras et compagnie que j’avais pas revu depuis 5 ans. Ce sera utile. » Je m’arrête quand Tom s’approche de nous et je hoche doucement la tête à son bilan concernant Corray. « J’irais le voir après. »

Et je reprends, en direction d’Andrea. « En théorie, sauf complications sur le chemin, tout le monde devrait s’en tirer sans trop de séquelles. Je dois encore vérifier l’état de deux ou trois personnes pour être sûr. Enfin, presque tout le monde. » Je désigne Elrik d’un mouvement de la tête et je continue, un ton plus bas. « Il devrait survivre. Mais je suis incapable de dire dans quel état. Il a pris 6 balles et même si je les ai enlevées aussi vite que possible… » J’ai une grimace. Inutile de finir ma phrase. Et surtout, je ne sais pas dans quel état psychologique il sera après tout ça. C’est probablement pour ça que je souffle, toujours sur le même ton, mon regard s’attardant sur Lily un instant. « Il faudra … rappeler aux gens. Qu’on était pas les méchants de l’histoire. Avec tout ce qui s’est passé cette nuit, je me dis que certains vont en douter. Et ça va les faire flancher. » Je finis mon dernier point, faisant un nœud pour la plaie de son bras, avant de m’attaquer à sa jambe. Et j’ai un sourire quand j’ai terminé avant de serrer doucement son épaule. « On s’en sort quand même bien, même si on aura tous des cicatrices. Et on était tous volontaires pour venir ici. » Je lui fais rapidement des pansements et j’ajoute, plus légèrement. « Je suppose que tu diras non aux antalgiques. Au cas où, j’en ai en stock. Je vais voir Corray. » Et je m’éloigne, prêt à continuer mon boulot jusqu’au bout. Je les ramènerais tous à bon port. On verra pour le reste après.

Spoiler:

Isaac réajusta sa chemise avant de la reboutonner. L’homme jeta un œil à Raina, elle aussi en train de rhabiller. L’amazone l’avait pris au dépourvu et après ce moment – fort agréable – passé tous les deux, il se sentait pourtant coupable de s’être autant allé dans un tel moment ; ce qui n’était pas le cas de sa compagne à en juger par l’attitude détendue qu’elle laissait paraître. Ce fut donc un peu tendu qu’il suivit Raina à l’extérieur du placard, affichant tout de même un sourire à sa belle avant qu’ils ne rejoignent les autres.

Là, Nolan lui fit une liste du matériel et des médicaments dont il allait avoir besoin. Le vieux Greene acquiesça avant de partir à la recherche de tout ça en compagnie de Raina. « Il faut qu’on trouve la pharmacie. Nolan va avoir besoin d’antibiotiques et d’antalgiques. Et de quoi faire des perfusions pour les blessés. » Ils firent quelques mètres avant de trouver l’endroit qu’ils cherchaient. Une fois à l’intérieur, le cavalier commença à vider les étagères, rangeant les boîtes de médicaments dans un sac. Il y en avait une quantité impressionnante, de quoi tenir un bon moment… Tout en continuant à remplir les sacs, il interpella Raina « Il faut également chercher des brancards et des chaises roulantes, ça sera utile pour transposter les blessés. Regarde si tu peux trouver des couvertures et des draps aussi. » Le chemin du retour allait être long et sûrement pénibles, leurs blessés allaient en avoir besoin…

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Ses yeux fixaient toujours un point invisible droit devant elle, vidée d'énergie, et pour le coup, d'émotions. Elle n'était plus qu'un corps vide, un visage sans l'ombre d'un sourire ou même d'une grimage de douleur. Lorsque Andrea vient jusqu'à elle à pas de loup, comme par crainte qu'elle s'envole, Lily aurait bien voulu la remercier. Elle n'arrive même pas à lui rendre ce sourire accueillant. C'était.. c'était des hommes.. j'ai pas.. j'ai pas pu.. Les mots sortent de sa bouche comme ils viennent, sans filtre, sans chercher à faire des phrases corrects. Elle ne connaît pas Andrea si bien que ça, et peut-être que son statut de dirigeante aidait à délier les langues.

Lorsque la douce voix de Joséphine glisse à ses oreilles, elle n'arrive pas à détourner son regard d'Andrea, comme si elle allait trouver des réponses sur son visage ou dans le fond de ses yeux. La colère prend place en elle, sans pour autant tirer les traits de sa peau. Il grandit, fait des ravages dans son cœur.
Sans hésitation, la fermière saisit doucement le bras accueillant de la pompier, se laissant guider jusqu'à un lit, à part, hors des regards des autres. Assise sur le matelas, elle se retrouve envahie par quelques larmes timides. Joachim.. C'est.. C'est à cause de moi.. J'ai pas réussi.. Je n'ai pas pu.. Une main ferme s'agrippe à la manche d'Andrea. C'était des hommes ! Répète-t-elle, comme pour convaincre de son état, ses agissements.

Son étreinte se relâche finalement, avec lenteur, et reporte son attention sur sa soigneuse du jour. Plus calme, plus neutre. Comme si le feu s'est évanoui. Aux questions de Joséphine, Lily saisit son bras douloureux, et hoche doucement la tête de haut en bas. De toute manière, douleur ou pas, elle ne bougera pas.

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