Isaac lui avait déjà parlé de la maladie dont souffrait Selene – pourquoi lui aurait-il caché ? Une maladie que la jeune femme, jusqu’ici maitrisait avec une force de détermination qui avait très souvent fait oublier à l’amazone que la musicienne souffrait de certaines… humeurs. Raina avisa la faiblesse de sa cadette, due à son état physique, mais aussi mental. Mais Raina n’était pas la personne la plus indiquée pour l’aider. « Pas maintenant. » Lâche-t-elle, sans une once d’émotion. « On a doit sortir d’ici, vivants. Tous. Alors. Pas maintenant. » Raina n’avait pas envie de discuter ça maintenant. Ce que Juliet, Nihima, Selene et Corray avaient subi, il serait toujours temps plus tard pour elle d’en prendre mesure. Mais pas maintenant. Pragmatique, ce n’était pas la priorité du moment, la priorité restait la survie. Et seulement ça.

Quand Selene flancha, cependant, la métisse se dirigea vers elle pour l’inviter à s’appuyer contre son flanc. « Il faut sortir d’ici, rejoindre les autres. » Dit-elle, en serrant les mâchoires. Il n’y avait aucune trace de Juliet, ni ici, ni ailleurs. Soit ces hommes l’avaient emmené avec elle, soit elle était parvenue à s’échapper, soit… Soit elle errait à présent dans le parking, avec les autres cadavres. Mais il fallait y croire encore. Ne serait-ce que pour réussir à ramener Selene à Nisqually, à sa famille. « Juliet n’est plus ici. Mais on n’abandonne pas. Alors… redresse-toi et avance. » Ordonne-t-elle, fermement, en passant sa main autour de la taille de la jeune femme pour l’aider à marcher. La cavalière n’était pas la personne la plus adaptée pour lui parler, encore moins avec la rancœur qu’elle nourrissait envers Selene. Ce n’était que son attachement à Isaac, son attachement à cette famille dans laquelle il était parvenu à la faire entrer qui la poussait à cette empathie. Isaac avait finalement réussi à la rendre un peu plus humaine qu’elle ne l’était. Génial. Mais ça ne changerait rien pour la future entente entre les deux femmes.

Spoiler:

Valerian. Il sait pour la distillerie.

La Lakota resta silencieuse alors que déjà, Raina réagissait à l'annonce. Il faut les prévenir. Avait-elle annoncé sans équivoque, alors qu'ils s'organisaient par groupe de deux pour fouiller les lieux à l'abandon. Elle avait rejoint Corray, restant dans son dos en veillant à suivre le rythme qu'il lui imposait. Peu versée dans l'art d'afficher les douleurs qu'elle pouvait ressentir, calant cela dans un coin de sa tête pour plus tard. Ils devaient encore sortir d'ici, prévenir la distillerie, et le fort. Ensuite ? Elle espérait bien pouvoir s'écrouler loin de tout quelques heures durant.

Laissant Raina et Selene s'occuper de rechercher Juliet qui manquait encore à l'appel, alors qu'elle suivrait le chanteur jusqu'en direction du parking. Mais les râles des coyotes leur parvinrent rapidement, alors qu'elle venait copier le mouvement de Corray en allant à son tour se fondre contre une paroi. Fronçant les sourcils face aux chuchotis sans âmes des morts, alors qu'elle tournait légèrement la tête à la remarque de son partenaire sur le nombre. Mais les voitures n'aidaient en rien à garder une vision dégagée..

Beaucoup trop pour qu'on puisse les gérer à deux, je pense... avait-elle murmuré au trentenaire, à défaut de pouvoir connaître leur nombre exact. Peut-être que le bruit des dernières heures en avait rameuté certains ?

Venant poser un index contre ses lèvres pour indiquer le plus grand silence à Corray, réfléchissant à une solution.

Spoiler:

Spoiler:

Elle inspira profondément pour calmer ses nerfs mis à rude épreuve, apaisant les battements frénétiques de son coeur, bien trop proche d'une armée de morts pour rester serein. Fermant un bref instant les yeux en tournant le problème dans tous les sens, sans solutions possibles à ses yeux. Ce fût la voix de Corray qui lui fit rouvrir les paupières alors qu'il proposait de faire demi tour, hochant la tête à cette idée.

Remonte le premier. Je te suis. concéda t-elle à contrecoeur, suivant son partenaire d'infortune en sens inverse. Reprenant la parole une fois sûre que les morts ne les suivaient pas.

On récupère les filles, et on voit ce qu'on fait. Quitte à partir à pied, on sera toujours moins repérables..

Mieux valait trouver du positif là ou il n'y en avait pas, non ?