Tucker, donc. Esquissant un sourire timide alors qu'il se décide enfin à prendre sa main, baissant brièvement le regard au compliment qu'il lui rend. Quelque peu gênée, alors qu'elle sait pourtant qu'elle à déjà eu meilleure mine, que celle qu'elle affiche désormais. L'écoutant évoquer ces retrouvailles qui l'amènent à être heureuse pour lui, quoi qu'il semble refuser d'évoquer ce qu'il à pu vivre au cours de son errance. Quelque part, son allure parlait pour lui après tout. J'ai juste besoin de savoir si tu as des blessures à soigner en urgence, donc ... On est pas obligés d'en parler tout de suite, si tu ne veux pas. Tout comme elle était encore incapable d'évoquer les prénoms de tous ceux qu'ils avaient perdu. Son regard s'agrandissant à sa question, alors que le couteau est encore non loin de lui. Quoi que, elle ne parvient pas vraiment à l'imaginer essayer de l'attaquer dans l'immédiat. Pas avec cette fatigue physique qu'elle peut deviner en l'observant tout juste.

Oui. Tu n'as plus rien eu à craindre, sitôt qu'elle t'a amené ici. promet la rouquine, hochant la tête à sa nouvelle question. Bien sûr, je m'occupe du reste de toute manière. Comme lui apporter des vêtements secs, et un nécessaire d'hygiène avant de lui indiquer le chemin, quoi qu'il ne prenne un temps incroyable sous l'eau, en profitant pour héler au passage Frances et récupérer également le reste. Nourriture, eau, en prévision du repas du soir qu'elle avait initialement prévu de sauter pour s'occuper du patient du jour, et éviter les regards sur son assiette qui aurait terminé complètement pleine. Glissant un élastique dans ses cheveux courts en terminant de tout installer en prévision avant qu'il ne sorte enfin, figée une seconde en peinant presque à le reconnaître. J'ai eu peur que tu te sois évanoui dans la douche, tiens. Qu'elle tente avec humour, lui offrant un sourire rassurant avant d'indiquer sa veste en cuir. J'ai commencé à la nettoyer un peu, elle en avait besoin. Quoi que ce ne soit pas encore impeccable comme elle souhaitait. Lui rendant le vêtement, avant de lui tendre finalement une bouteille d'eau, reprenant.

Je t'ausculte, et tu pourras te poser pour le dîner. C'était un bon deal en soi, non ? Quoi que la seconde assiette ne lui donne la nausée rien qu'à la regarder. Frances m'a dit que tu n'avais pas réellement mangé depuis un long moment alors, c'est lentement ou rien. Juge t-elle bon d'insister, plantant son regard dans le sien pour s'assurer que le deal était raisonnable pour aviser quelques coupures sur ses bras. Superficielles, rien qui ne puisse risquer une réelle infection, mais qu'elle prit néanmoins le soin de nettoyer avec patience, l'observant parfois du coin de l'oeil alors qu'il semblait encore peiner à réaliser ou il se trouvait. Tu es resté longtemps seul ? Dehors ? finit-elle par demander avec sa curiosité naturelle, terminant de désinfecter l'une des plaies sur ses mains avant de reprendre. Mon groupe est arrivé ici récemment aussi. On à vadrouiller quelques semaines en extérieur avant d'être ... amenés ici. Pour ne pas dire qu'elle avait passé l'intégralité du séjour en état quasi catatonique. Fuyant son regard en évoquant le souvenir, reprenant finalement.

En attendant, tu n'as rien de grave. Juste besoin de manger, te réhydrater et dormir deux ou trois jours. Au moins ça, oui. Et comme promis, elle finit enfin par lui tendre la nourriture avant de se relever pour lui laisser la place, venant s'installer sur une chaise proche pour lui laisser tout l'espace qu'il souhaitait. Ne s'occupant les mains qu'en venant sortir une cigarette de son paquet, prête à le laisser tranquille s'il le souhaitait.

Tucker avait préféré ne pas donner tant d'information que ça. Parce qu'il avait honte de tout ça et préférait finalement tout enterrer très loin. Un traumatisme qu'il avait dans l'idée de ne pas montrer à qui que ce soit. Nima avait déjà pu le découvrir de cette manière, maintenant Quinn. Il aimerait presque se réfugier dans un endroit et ne pas sortir avant d'avoir retrouver un physique qu'il jugeait à des kilomètres de celui qu'il arborait à présent. Quinn précise en tout cas et Tucker baisse le regard sur son corps camouflé dans les vêtements sales.

- Je ne crois pas.

Etrangement, il n'avait pas de blessure. Mis à part la fatigue et le manque de nourriture ou encore quelques carences, il avait réussi à ne pas se faire de mal. Du moins, s'il oublie les quelques hématomes de certains coups mal placé. Mais rien qui nécessitait une prise en charge urgente, selon lui. En tout cas, il appréciait que Quinn ne le presse pas pour parler. Il allait à son rythme. Alors qu'il ouvre à nouveau la bouche, pour demander s'ils sont bien seuls, Tucker remarque les yeux écarquillés de la rousse sans forcément comprendre sa réaction tout de suite.

- Je crois qu'être tout seul m'a un peu...

Il ne termine finalement pas sa phrase. Il avait l'impression de devenir dingue. A parler seul comme un idiot. A tenter de se raccrocher à des personnes qui ne pouvaient finalement pas être présentes à l'instant T. Impossible que Nima ait été présente avec lui durant toutes ses semaines et pourtant, il avait eu l'impression d'avoir son regard à chaque fois. D'avoir ses conseils pour essayer de s'en sortir au mieux.
Mais dans l'immédiat, il avait surtout besoin d'une douche. Elle lui apporte tout ce dont il a besoin et Tucker force finalement un sourire à son attention.

- Merci.

Dit-il simplement avant de s'éclipser pour aller se laver. Des semaines qu'il n'avait finalement pas pu se laver autant qu'il le faisait à l'origine. Tucker prend un temps certain sous l'eau, appréciant le contact de l'eau, frottant les zones de son corps pour redécouvrir une peau propre, quoi qu'un peu rougit par les frottements incessants. Ses cheveux perdent leurs côtés sombres alors qu'il enfile des vêtements secs, que des boucles noisettes ne reprennent finalement forme sur le sommet de ses cheveux. Marchant à nouveau dans la pièce qu'il avait pu quitter tout à l'heure, il pince simplement ses lèvres à l'humour utiliser par la demoiselle.

- Ca fait du bien, je ne voulais pas vraiment en sortir. Tu l'as lavé ? Merci beaucoup.

Sa main glisse sur la veste en cuir qui a déjà une meilleure allure et le nettoyage entrepris par la rousse suffit à le toucher. Parce qu'il adore ses vestes et qu'il a tout fait pour la garder comme une signe distinctif de sa personne, un moyen de continuer à savoir qui il était dans tout ce bazar. Tucker installa sa veste sur le côté, tout en gardant un oeil dessus comme si elle allait s'enfuir en cas d'inattention de sa part. Il attrapa la bouteille d'eau pour boire plusieurs gorgées. Et comme avec Nima, il avait l'impression de revivre avec seulement quelques gorgées d'eau. Mais manger, c'était surtout ce qu'il avait besoin de faire.

Il hocha la tête. Il se disait que ce n'était pas bien grave. Mais l'assiette lui donnant quand même envie de bondir dessus. Glissant ses doigts sur le côté du jean, tenant le tissu comme pour s'en empêcher. Il s'installa finalement, reposant ses mains sur ses cuisses alors que Frances est amener dans l'histoire. Oui, il n'avait pas mangé correctement depuis un moment. Mais il n'avait pas l'envie d'y aller lentement. Alors même si c'était un non catégorique, il hocha à nouveau la tête.
Il tendit finalement ses bras pour qu'elle avise les quelques coupures présentes. Son regard se baladant encore sur son environnement, comme s'il pensait réellement que tout s'effacerait en quelques secondes. Ou qu'il n'était qu'endormi dans un endroit qu'il avait pu trouver. En revanche, il ne savait pas vraiment combien de temps étaient passés depuis.

- La scierie est tombé et je suis parti tout seul. J'ai croisé un groupe un temps... Et je suis parti après. Quelques mois..? On est quand ? Six mois...? SIx mois, je crois.

Il était resté un moment avec le groupe de pillard avant de fuir à son tour. Il n'avait plus vraiment la notion de temps. Les yeux rivés sur son visage, Tucker écoute attentivement ce que la rousse peut lui indiquer. Il hocha alors la tête, la laissant finalement s'occuper de lui sans trop broncher. Si ce n'est au quelques douleurs du désinfectant sur les blessures, et encore.

- Ca doit te faire du bien d'être installé sans bouger alors ? Tu devrais dormir mieux, tu as l'air fatiguée.

Mais il n'avait rien de grave. Manger, boire et dormir. Uniquement des choses qu'il n'avait finalement pas pu mettre en place réellement. Il devait minimiser le tout pour pouvoir survivre. Il savait combien de temps il pouvait vivre sans eau, sans dormir et sans manger. Enfin, c'est l'assiette qui arrive et la voilà bien plus remplis qu'il n'en avait vu depuis un petit moment. Les couverts ? Il s'en fou. Royalement, C'est avec ses mains qu'il attrape les aliments pour pouvoir manger. Rapidement. Et d'ailleurs, il ne lève qu'une fois les yeux vers la rousse et sa cigarette pour comprendre qu'il risque de se faire retirer l'assiette s'il n'allait pas moins vite.
Avalant sa bouche pleine, il ralentit finalement la cadence, quelques secondes tout au plus.

- Mon père est ici aussi.. Adrian. Tu le connais ?

S'il voulait ralentir, il fallait qu'il parle.

C'est pas grand chose... réplique la rouquine à ses remerciement, haussant les épaules. Rien qu'un peu de nettoyage, rien de bien exceptionnel, quoi que ça ne semble le ravir sincèrement. Lui offrant un sourire timide, avisant un peu plus en détail ce regard brun ou ces boucles noisettes qui semblent plus vif maintenant qu'il à pu retirer le plus gros de ses antécédents en extérieur, terminant les soins quand il semble évoquer sa survie en extérieur. Tu as passé tout ce temps seul en extérieur ? Lui questionne t-elle avec douceur quand à cette survie qu'il à évoqué un peu plus tôt, et qui semble l'avoir bien plus marqué encore que la chute entière d'un groupe. L'avisant sans mot dire, une vague de compassion lui serrant le coeur à l'idée, grimaçant à sa propre question.

Les cauchemars. explique t-elle brièvement quand à cette fatigue latente qui se lit dans sa peau diaphane ou ses yeux noircis par les cernes, fuyant son regard en l'évoquant ouvertement. Il... Il s'est passé des choses atroces, avant qu'on arrive ici. C'est difficile à oublier. Même si Connor veillait sur elle, ou que Nash tentait de la rassurer. Le Cheyenne n'avait pas vécu ce qu'elle avait vécu, lui étant difficile de se mettre à sa place pour apaiser cette angoisse sourde qui la dévorait de l'intérieur. Ca m'a un peu ... Tu vois le genre. Changé. Marqué dans sa peau et sa tête, même si elle essayait tant bien que mal d'avancer. Et quelque part, c'était comme un soulagement, de réaliser que d'autres avaient comme elle, du mal à se départir de leur passé. Tucker n'était qu'un reflet de ses propres traumatismes, quoi que leurs chemins soient finalement différents.

Et malgré l'avertissement, il n'empêche. Il se jette sur la nourriture, alors qu'elle l'observe avec un air proche de l'avertissement silencieux, esquissant un sourire encourageant quand il calme le rythme, tirant sur sa cigarette avant que son regard ne s'amuse en silence de sa question.

Le grand brun qui drague les filles ? C'est ton père ? Elle avait un peu discuté avec lui. Il avait évoqué ce fils disparu, ou la rancoeur qu'il vouait à la native de leur petit groupe, non sans s'amuser en silence de le voir faire la cour à quelques femmes du campement, secouant doucement la tête à cette idée. Il doit être heureux de te savoir en vie... Il parlait beaucoup de toi, avant que tu arrives. Elle même n'avait jamais eu la chance de savoir si ses parents avaient survécus à tout ça, après tout. Alors, savoir que certains ici pouvaient avoir la possibilité de se retrouver, c'était déjà une chance énorme. Il à son caractère, mais je l'aime bien. concède t-elle sans efforts, ne pouvant s'empêcher de rire légèrement. Mais je crois qu'il à du mal avec l'autorité, vu comment il râle quand mon frère lui demande de faire des trucs. et un léger rire conclut la remarque. C'était une certitude, sur ce coup-ci. Le laissant continuer de manger en reprenant la parole sitôt qu'il accélérait la cadence, reprenant avec douceur.

Et avant tout ça, tu faisais quoi ? Echanger des banalités, évoquer leurs propres parcours pour le sortir un peu des traumatismes qu'il avait pu vivre, dans l'espoir de le maintenir ancré dans cette réalité et lui assurer que rien n'était un rêve. Militaire, comme Frances ? propose la rouquine en essayant de deviner, haussant les épaules à son regard. Hé ! Ce n'est pas à la portée de tout le monde de survivre tout seul dehors ! Mais visiblement, elle était assez loin de la bonne réponse. Repoussant son assiette sur le côté, définitivement sûre de ne pas y toucher ce soir, pour revenir tirer sur sa cigarette en attente de la réponse. Ou écrivain comme ton père ? Pourquoi pas après tout ? Le mien était prof de littérature. Et elle s'en serait bien passée, vu le second prénom qu'il lui avait donné à la naissance.

Tucker se contente de hocher la tête. Seul oui. Après avoir fuit Arthur et ses sbires. Il ne pouvait s'empêcher de penser encore à un coup de son imagination. Pour autant, il se raccrochait à la vision angélique présente devant lui. Impossible d'imaginer cela, n'est ce pas ? Impossible d'imaginer ces yeux bleus fatigués mais dans lesquels il se perdrait peut-être déjà.

- Je n'étais pas vraiment seul... J'avais toujours quelqu'un qui me parlait ou que je voyais. Ma tête... a dû les créer pour m'empêcher de devenir un peu dingue... Même si par définition...

Il le devenait quand même avec toutes ses voix et ses personnes connus de son entourage. Tucker n'eut aucune difficulté à voir la fatigue sur le visage pâle de la rousse qui lui faisait face. Les cauchemars l'empêchaient de dormir et Tucker ne pouvait que comprendre. Même bien trop ce qu'elle voulait dire par là.

- J'ai peur de dormir seul...

Depuis des mois maintenant. Mais il l'avoua de façon honnête. Parce qu'il avait l'impression qu'elle pouvait comprendre mieux que quiconque ce qu'il voulait dire. Pinçant ses lèvres alors qu'elle indique sans détail qu'elle a pu vivre des choses atroces. Il hocha donc la tête avec douceur, la laissant parler sans forcément l'interrompre. Il se disait qu'elle ne pouvait peut-être pas parler de ce genre de chose à tout le monde ?

- Je vois le genre.

Dit-il simplement. Une manière de lui faire comprendre qu'il a saisit sans forcément aller trop en profondeur. Mais dans l'immédiat, Tucker était surtout concentré sur la nourriture. Et manger lui faisait un bien fou. Mais quand il parle, tentant de ralentir, il est gratifié par un sourire à peine visible de la rousse. Un sourire qui le fait planter quelques secondes avant de baisser le regard sur son assiette.
La description d'Adrian le fait doucement pincer les lèvres. Malheureusement, oui. Mais devait il critiquer quand il suivait le même chemin ?

- Le grand brun qui drague les filles, oui.

Murmure t-il, avalant une bouchée supplémentaire. Tucker adorait son père. Il aimait la relation qu'il avait avec lui, les soirs à l'écouter inventer une énième histoire pour qu'il s'endorme. Ses premiers cours de musique puis de guitare. Un peu moins les demoiselles qu'il ne cessait d'amener sans que Tucker ne sache réellement qui elles étaient. Mais il avait son caractère, en effet. Sourire aux lèvres, Tucker hocha la tête.

- Il n'aime pas les militaires... encore moins la police. J'ai jamais trop compris pourquoi. Tu devrais le voir en face de Frances ou Nima. Il se fait mettre au tapis tellement rapidement.

Plutôt hilarant quand il se souvient des moments passés à la scierie. Bon, lui aussi avait prit pas mal de taquet avec la native. Mais c'était probablement pour ça qu'il l'appréciait autant. Elle était sa meilleure amie. Les yeux rivés sur l'assiette qu'il s'affaire à dévorer, Tucker relève le regard vers Quinn quand elle lui demande ce qu'il faisait avant. D'ailleurs, elle ose se moquer lui quand le comparant à un militaire. Tucker plissa les yeux à cette remarque, un léger sourire s'installant finalement sur ses lèvres.

- Mon père m'aurait déshérité si j'avais fini militaire. Et puis, tu me vois militaire, moi ? J'ai pas la carrure. Je me ferais virer en deux minutes !  

D'ailleurs, Tucker ne savait pas comment il avait pu réussir à survivre. Il avait avancé, un jour après l'autre. Il avait retenu ou plutôt tenter, de retenir les informations de Nima et Frances. En tout cas, la rousse n'avait pas décidé de manger et Tucker le repéra assez rapidement. Un regard interrogateur dans sa direction mais la question fuse à nouveau et il agite alors la tête. Quoi que.

-J'étais manager de mcdo.. Mais je voulais être musicien. Je sais jouer de la musique et puis... j'écris des chansons aussi. Et oui ? Tu t'entendais bien avec ton père ?

Ce n’est pas être dingue, ça. Ça s’appelle survivre. Et tu as juste trouvé une manière de le faire en étant seul. lui souligne la rousse avec douceur à l’évocation des fantômes qui l’avait suivi au cours de sa fuite. Et à cet aveu qu’il lui offre, son regard revient plonger dans le sien. Devinant sans mal la sincérité de la déclaration qui résonne avec force en elle, au même titre qu’un écho macabre qu’elle se répète à chaque fois qu’une nouvelle nuit approche du ranch. Moi aussi. J’ai du mal à m’en défaire. Même les bras de Nash peinaient à la rassurer, pour ainsi dire. Je peux rester jusqu’à ce que tu t’endormes, si tu veux. propose t-elle néanmoins avec douceur, ne pouvant qu’espérer le rassurer de la sorte. Ici, personne ne viendrait lui faire de mal, même s’il pouvait peiner à le croire. Et alors que ses yeux fixent ses mains en évoquant les cauchemars éveillés d’Evergreen, sa simple phrase lui fait relever le regard vers lui. S’y attardant quelque secondes, alors qu’elle semble y lire un ressenti silencieux qui lui donne envie d’évoquer ses propres fantômes. Spontanément, peut être trop sur l’instant. Se doutant qu’elle pourrait même en être effrayée, si elle n’était pas perdue dans son regard.

Un incendie à tout ravagé. On a dû fuir en pleine nuit, et des morts ont été attirés par la panique, le feu… et le résumé se suffit à expliquer certaines choses, alors qu’elle sent la brûlure à sa cuisse se raviver, posant nerveusement une main dessus pour juguler cette douleur fantôme. On a perdu énormément de monde ce soir là. Des amis, principalement. resserrant ses doigts sur sa brûlure pour espérer en juguler la douleur, alors que quelque part évoquer brièvement Evergreen lui arrache un soulagement.

Mais au moins, évoquer Adrian semble rapidement redonner le sourire à la conversation, alors qu’un rire léger s’échappe de ses lèvres devant son air dépité à la description de son père, ou de ces reprises de volée qu’il semble avoir pris en compagnie de ses deux amies. Frances n’est pas vraiment réputée pour son sourire ou sa douceur oui. mais la chaleur dans le ton de sa voix laisse à penser qu’elle apprécie l’afro américaine en tout cas. Et au moins, elle parvient à lui arracher un nouveau sourire en l’évoquant potentiellement militaire, lui offrant un œillade amusée à sa remarque. Déshérité, carrément ? La discussion légère a au moins le ton de la faire sourire, avant de baisser rapidement le regard à sa question silencieuse sur cette assiette encore parfaitement remplie dans laquelle elle n’a pas chercher à ne serait-ce que picorer. Se sentent brièvement rougir avant d’hausser les épaules, reprenant.

Je n’ai pas très faim ce soir… Comme souvent. Trop, sans doute. Ce qui explique sa silhouette fluette ou la pâleur de sa peau. Ou encore ce froid constant, qu’elle ne parvient à cesser de ressentir. Tu veux en prendre un peu ? qu’elle propose néanmoins au brun en indiquant l’assiette pleine. Elle ne le laisserait pas finir entièrement pour lui éviter d’être malade, mais pouvait au moins lui proposer d’éviter un gaspillage plus conséquent que prévu. Se relevant pour venir s’installer brièvement avec lui sur le matelas, son regard s’attardant un peu plus sur lui, désormais près d’elle. Réceptionnant l’assiette vide pour l’en débarrasser alors qu’il évoque finalement cet ancien métier.

Et d’apprendre cette partie de sa vie la fait sourire légèrement. Encore une fois. L’écoutant avec une attention sincère évoquer ces compositions de musiques et le chant. Tu faisais partie d’un groupe du coup ? C’était quel genre de musiques que tu composais ? qu’elle s’enquit déjà avec un enthousiasme certain, haussant les épaules à sa question. J’étais clairement sa préférée. Ça a toujours rendu dingue mon frère d’ailleurs. qu’elle se moque ouvertement non sans un sourire attendri à l’idée.Il était encore vers Las Vegas avec ma mère, quand ça a commencé. On a pas réussi à prendre un avion à temps pour décoller avec mon frère. Et avec les communications coupées …  Autant dire qu’elle n’a pas trop d’espoir de les revoir un jour. Esquissant un sourire timide a Tucker, ramenant une mèche derrière son oreille avant de réaliser que la nuit tombait déjà. Tu veux boire quelque chose de chaud avant d’essayer de dormir ? Histoire de réchauffer son corps glacé avec une tisane ou café, qu’importe.

Si Quinn tente de la rassurer, tente par sa voix douce et ses paroles agréables de lui faire comprendre qu’il n’était pas dingue, Tucker n’était pas du même avis. La preuve étant que de nombreuse formes parcourent encore ses yeux. Sur les côtés ou parfois non loin de Quinn. S’il ignore les mots, son regard ne peut s’empêcher de dévier, de se balader, de les suivre.
Tucker était honnête malgré tout. Sur la peur qu’il possédait, sur les visions qu’il voyaient.
Quinn semblait être habitué des mêmes problèmes que lui. Cette difficulté à s’endormir en particulier.

- Oh.. Je… Je ne sais pas. Si je me réveille entre deux, je risque de te prendre pour quelqu’un d’autres. Et puis, je ne veux pas t’embêter si ton sommeil est déjà complexe…

Il ne voulait pas avoir un soudain excès de violence. Quinn donne quelques informations sur ce qui a bien pu se passer. Et Tucker se contente d’écouter silencieusement. Le mouvement de sa main sur sa cuisse ne passe pas inaperçu aux yeux du musicien meurtrie. Il devine qu’elle a du subir quelques blessures suite à ce départ de feu. Mais parler de son père semble rendre le moment un peu plus léger. Tucker fut heureux de le savoir en vie, soulagé même. Alors que le commentaire sur Frances arrive, certes il est juste, Tucker ne peut que sourire doucement.

- C’est sûr. Mais elle est géniale. Elle a un humour décalé quand tu la connais. Je l’adore. Comme Nima. Elles sont ma famille.

Quant à sa potentielle carrière militaire, Tucker savait très bien qu’il ne serait pas possible. Il haïssait l’autorité, était bien trop paresseux pour pouvoir faire ce type de chose. Maintenant, la question ne se posait plus. Il avait été manager et resterait donc éternellement dans cette branche malgré un désir enfouit depuis des années. Il n’aura finalement jamais fini par devenir ce qu’il voulait.

- Bien sûr. Tu n’as pas vu mon père et Frances ? Lors de leurs rencontres, c’est presque si mon père ne lui a pas craché sur les chaussures. Donc imagine son propre fils ?

La question silencieuse sur la nourriture est répondu. Tucker se pensait maigre mais Quinn ne semblait pas plus dodu non plus. A croire qu’elle ne mangeait pas beaucoup non plus. Mais il n’était personne pour lui demander de manger. Lorsqu’elle lui propose l’assiette, Tucker hésite. A peine quelques secondes avant d’échanger les assiettes. Il commençait à être repu mais sa tête lui disait de continuer de manger. Au cas où. Juste au cas où.
Reprenant finalement son repas comme s’il n’avait pas mangé quelques secondes avant. Il donne des informations sur ses passions d’avant. Sur la musique qu’il ne cessait finalement d’avoir encore aujourd’hui. Sauf qu’il n’a plus l’énergie pour se mettre à chanter, danser, jouer.

- Non, non. Je faisais de la musique dans ma chambre. Je n’avais pas de groupe ni rien… Oh, de tout. Je suis très éclectique en musique. Ça pouvait être des balades comme quelque chose de plus.. rock.

Tucker ne se dit pas qu’il a de l’avenir là-dedans de toute façon. Il a raté et c’est tout. Haussant finalement les épaules, il se concentre sur les informations données par Quinn. Sur son père, sa mère, son frère. Le brun avait toujours su qu’il avait eu de la chance de s’enfuir avec son père, même de l’avoir encore en vie à l’instant T.

- Je suis désolé que ça se soit déroulé comme ça. On a rapidement rejoint un endroit sûr avec mon père.

Qu’il ajoute simplement. Il est vrai qu’ils n’avaient pas eu à faire trop de distance. Il se considérait comme chanceux, encore une fois. Beaucoup avait perdu de la famille. Lui avait eu le luxe de garder son seul parent encore présent. Lorsqu’elle lui propose quelque chose à boire avant de dormir, Tucker se rends compte qu’il s’est simplement arrêté de manger. Il commençait à sentir son ventre un peu trop tendu. Un regard vers l’assiette alors qu’il réfléchit un peu. Il veut continuer à manger. Mais il décide finalement de ne pas le faire. Reposant l’assiette à contre cœur, il agita la tête.

- Non, je crois que j’ai trop mangé déjà… Je crois que je vais juste dormir.

Ou essayer du moins. Il n’était même pas sûr de pouvoir dormir.

Alors, repose toi. Conforte la rouquine avec un sourire doux. Je ne bouge pas d'ici. Promis. De toute manière, rares étaient les songes qui l'étaient à réellement bien dormir. Autant joindre les insomnies à quelque chose d'utile, pour l'heure.

Et les jours étaient finalement passés, sans retour de Nima. En dehors d'une information par talkie qu'ils étaient sur une piste et reviendraient plus tard que prévu, alors qu'à chaque nouvelle journée, elle se surprenait à s'impatienter un peu plus de retrouver le nouveau venu. Dans ces discussions silencieuses qu'ils avaient par le biais de regards alors qu'elle terminait de panser certaines blessures, l'invitant à découvrir sa nouvelle habitation une fois suffisamment en forme pour pouvoir quitter l'infirmerie. Deux longues semaines étaient finalement passées sans que Nash et Nima ne reviennent, mais... Le manque ne se faisait cruellement pas ressentir. Bien plus impatiente de rejoindre Tucker, que de s'inquiéter pour son propre petit ami, alors qu'elle venait finalement frapper à sa porte par une fin d'après midi, esquissant un sourire timide.

Daryl, un des types du camp, à proposé une soirée dans le salon du ranch, ce soir. Explique t-elle en cherchant ses mots, baissant brièvement le regard par gêne. Et ... Je me suis dis que ça pourrait être bien, pour toi de venir ? D'autant qu'elle l'avait déjà vu sympathiser avec quelques uns des membres, tout en gardant une distance plutôt polie. Je n'ai pas très envie d'y aller seule en prime alors... On pourrait jouer les deux asociaux dans le coin de la pièce ? qu'elle se risque à proposer, non sans pouvoir contenir un sourire quand l'idée semble le séduire. Se fixant une horaire un peu plus tard dans la soirée, avant de réaliser qu'elle s'observait dans le miroir bêtement depuis plusieurs minutes, sans savoir quoi mettre. A une époque, aurait-elle su. Mais ici, avec le peu de vêtement disponibles ? Et surtout, à quand remontait la dernière fois qu'elle s'était inquiétée de sa tenue, ou de son regard ? Nash avait beau la sur complimenter, il n'empêchait. Elle n'y avait jamais cru une seule seconde, pas avec cette brûlure disgracieuse, ou ces marques à ses poignets. Alors, pourquoi s'inquiéter de ce que pourrait penser Tucker au juste ? Ca n'avait pas de sens.

Ignorant le sourire goguenard d'Elena qui la voit d'ailleurs quitter sa chambre d'un pas précipité, sans chercher à émettre le moindre commentaire pour aviser Tucker qui l'attendait dans le hall. Voilà donc, le sourire moqueur de la grecque. Ca fait trop, c'est ça ? Qu'elle s'inquiète envers son cavalier du soir, avisant le haut en dentelle noir qu'elle à passé des heures à essayer de rafistoler, prenant finalement tous deux la direction du salon principal d'un air un peu emprunté.

Et au moins ? L'alcool coule à flot. Du moins, pour leur petit nombre. Et la première heure n'est qu'un échange de verre en tout genre quand certains commenceraient presque à oublier le monde dans lequel ils évoluent, et que sans surprise... Elle joue les asociales en compagnie de Tucker, dans un coin de la pièce. A ton arrivée ici ? propose t-elle en levant son verre pour faire tinter contre le sien, grimaçant sous l'amertume de la vodka quoi qu'elle n'étouffe un rire surpris. Même après deux ans, c'est toujours aussi immonde ! Pour ne pas dire dégueulasse, d'ailleurs. Avisant l'une des filles réussir à faire fonctionner l'un des lecteurs audio à piles ramenés depuis belle lurette, ne pouvant s'empêcher de sourire en voyant l'insouciance se créer le temps de la soirée. Avisant la bouteille proche d'eux pour venir les resservir de cette vodka frelatée, appréciant malgré tout l'alcool qui vient apaiser ses sens et deshiniber sa bonne conduite. Le lui remplissant avant de lui tendre une cigarette, fronçant les sourcils en remarquant une trace légère au niveau de sa gorge, alors que leurs regards se croisent. Tu ... T'es blessé ?