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This kind of evil never sleeps

Mer 5 Oct 2016 - 18:38

Reese grogna un bon coup en remontant la fenêtre de son véhicule rapidement. Juste à temps avant qu'un rôdeur ne vienne se coller contre et lui faire des grimaces innommables contre celle-ci, posant ses dents et sa langue boursouflée par la composition. Charmant. La vitre n'empêchait pas une vague odeur de décomposition parvenir jusqu'à elle, alors qu'elle retenait son souffle pour ne pas avoir envie de nausées. Un an, et on ne s'y faisait jamais vraiment, à cette connerie. Elle monta le son de la musique pour couvrir ceux des râles, et regarda à trois fois dans les rétros en essayant de se tirer de sa grosse emmerde du moment.

Elle était rentrée dans un petit groupe de cinq rôdeurs, avait roulé sur quatre d'entre eux, avant de s'embourber à moitié dans la boue et les boyaux. Pas cool. La prochaine fois, elle procéderait un peu plus intelligemment, et elle les éviterait, hein. Mais bon, rouler et aplatir des cages thoraciques avec des roues et de la taule, c'était une chose, réussir à s'en sortir après coup, avec l'un d'entre eux toujours très en forme et décidé à pas se montrer conciliant, c'en était une autre. Un soupir lui échappa, alors qu'elle roula des yeux en essayant d'accélérer à nouveau sans que ça fasse grand chose. L'une de ses roues patinait.

« Vous abusez les gars ! » Grogna-t-elle dans l'habitacle en tapant contre le volant. « Sérieux ! » Elle termina en adressant d'autres insultes à propos de la maman du mort, avant de souffler un bon coup et passer méthodiquement marche avant et marche arrière.

Au bout d'un certain temps, elle finit par ce sortir de ce guêpier, et réussi à repasser la marche avant pour prendre le large. Quittant la ville dans laquelle elle séjournait depuis quelques temps, Reese avait besoin de prendre le large. Pourquoi ? Parce que des indésirables commençaient à remplir doucement mais sûrement les rues, à cause de sa présence et de ses activités dans le coin, et qu'elle ne pouvait se permettre d'y rester plus longtemps. Elle avait sorti une voiture d'un garage, laissé à l'abandon, l'avait retapé avec les moyens du bord, avait galéré comme pas permis avec un manuel incompréhensible à la main, mais y était parvenu. Du coup, il lui fallait migrer, comme le faisait les rôdeurs pour se rapprocher des vivants...

Elle avait encore pour au moins une heure d'essence si tout se passait bien, de quoi mettre de la distance entre elle et... bien des choses. Si on enlevait le fait qu'elle n'avait aucune idée de où elle allait, ni de sur quoi elle allait tomber en arrivant. Probablement pire qu'en partant. Mais c'était une question d'habitude, et dans la débrouille, Reese commençait à vraiment assurer. Elle esquissa une grimace à cause du frottement entre sa plaie à la main et le cuir du volant. Sa coupure avait largement cicatrisé, mais ça la démangeait pas mal avec toutes ces bêtises.

Regardant la route en s'ennuyant, elle croisa un panneau annonçant la prochaine à trois kilomètres, et soupira à nouveau. Puis, elle entendit son fusil à pompe juste à côté, sur le siège passager, glisser de là où elle l'avait posé, pour se rétamer sur le sol de la voiture. Nouveau soupir, la brune délaissa la route une poignée de seconde pour attraper son arme, et quand elle releva la tête, une forme sombre apparut au milieu de la route ! « Putain ! » Fut la seule chose qu'elle réussit à dire, en donnant un grand coup de volant pour l'éviter. Sauf qu'au lieu de réussir à se rétablir à la suite, la nervosité l'empêcha de contre braquer et...

Zou, direction le fossé. Le pare-choc s'enfonça dans la terre, et en une fraction de seconde, les airbags se déclenchèrent. La brune fut renvoyer contre le repose tête, et s'assomma à moitié contre celui-ci. Petit gémissement, elle sentait son corps totalement endolori par les événements. Attrapant son poignard, elle perça l'Airbag comme elle le put, se passant ensuite la main sur le visage en tentant de retrouver ses esprits au plus vite. Elle devait être prête, réactive, immédiatement. « Aie... » Lâcha-t-elle finalement, vu que c'était de circonstances.

Il lui fallait maintenant sortir du véhicule, éliminer ou pas le truc qu'elle avait failli percuter. Une forme humaine, il semblait, mais la question était : vivante ou morte ? Si c'était un rôdeur, il ne tarderait pas à venir se frotter à sa caisse. Son pare-brise était totalement éclaté... Bon, elle sortirait par là du coup, puisqu'elle ne réussit pas à ouvrir sa porte. Se contorsionnant, elle envoya trois grands coups de talon dans le verre, et le fit sortir de son cadre. Se glissant par son ouverture toute faite, elle attrapa son sac et son fusil à pompe pour se préparer à accueillir qui l'avait envoyé dans le décor. Oui parce qu'en plus, c'était forcément de sa faute à ce gros nul.




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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Re: This kind of evil never sleeps

Mer 5 Oct 2016 - 20:33

Encore une putain de journée qui arrivait, et j'étais toujours pas crevé malgré les taudis dans lesquels je me réfugiait. Au final ces choses n'étaient sans doute pas assez intelligente en soi pour me retrouver, je m'arrangeais pour coincer à chaque fois la seule entrée possible, frigo, four, canapé, tout passait. J'en avait déjà flingué pas mal de ces saloperies depuis que j'avais quitté la planque avec la famille casse-couille, j'espérait au fond de moi qu'ils avaient réussis à faire quelques chose avec leur gosse, le petit moche. Evidemment, ce contretemps m'avait permis de parcourir le monde, d'aller dans des épiceries pour ramasser les restes de ce qui avait déjà été pillé. Personne était venus me faire chier, étant donné ma carrure je m'attendais pas à ce qu'on m'emmerde, et puis j'avais pas grand chose dans mon barda, alors s'ils voulaient me voler, ils auraient pas grand chose à se foutre sous la dent, a part peut être mon poing dans la gueule. J'étais pas du genre à faire ami-ami avec les gens du coin de toute façon, alors je m'en branlais pas mal, à chaque fois je faisais un petit signe de la main, puis une fois le dos tourné c'était le majeur des familles qui faisait le boulot, en général.

J'étais un peu comme un rat, dès que je voyais un groupe de personne je me foutais dans un coin, régulait ma respiration et attendait que l'orage passe, j'en avait déjà vu des types devenir sanguinaire dès que le monde reprenait ses droits, et même si la fin du monde était relativement proche, j'avais pas envie de crever, pas encore. Je sentais que j'avais encore peut être un rôle à jouer dans ce chaos, et pas seulement torcher les hémorroïdes d'un ambassadeur véreux. Si j'avais du crever, j'aurais laissé mon frère me crever et bouffer mes restes, mais nan, j'avais décidé de survivre, me sentant inspiré par une destinée peut être, ou simplement pour confirmer l'instinct de survie de l'espèce humaine. J'avais mon pistolet, bien serré par mon pantalon contre mon cul, je m'en étais pas encore servis, du moins pas encore contre des personnes encore vivantes, et pourtant, j'aurais pu et peut être du pour sauver mon prochain, mais j'avais plutôt pensé à sauver mon propre cul, allez savoir, peut être que je regrettais déjà cet excès d'égoïsme. Dans mon barda 3-4 chargeurs en bataille s'entrechoquaient pour me rappeler que j'étais qu'un lâche, j'avais assisté à des meurtres, des viols, des pillages, mais j'étais resté dans l'ombre, me contentant de bouffer ma brioche dans un coin de la pièce, attendant que les choses se tassent.

J'avançais sur cette route depuis combien de temps maintenant ? Quelques jours ? Semaines ? J'en savais rien, chaque fois que je regardais en arrière ça me brûlait les yeux, alors vers l'avant, toujours vers l'avant, c'est ce que je me disais. Peut être que cette apocalypse allait me changer, ou peut être qu'elle m'avait déjà changée, allez savoir. Mes orteils me faisaient mal, j'avais soif et j'avais faim, j'ai décidé de me poser là et de boire un coup, j'ai sortis une vieille bouteille de flotte de mon sac, j'en buvais de l'eau relativement trouble, tirée d'une source naturelle, quelques gouttes plus tard je rangeais tout ça, priant pour que la sainte chiasse m'épargne. Mon couteau m'aida à découper une plante, me nourrissant de son fruit gorgé d'eau, je m'en délectait, mais putain, je tuerais pour un vrai repas, enfin peut être pas, j'en aurais peut être pas les couilles maintenant qu'il n'y avait plus aucune autorité suprême, j'étais pas un de ces anarchistes, j'étais qu'un pauvre con avec un flingue.

Je continuais ma marche digestive, ne faisant pas vraiment attention, j'avais une vue relativement large devant moi, me permettant d'anticiper toute menace, capuche vissée sur la tête, j'étais peut être pas vraiment très discret à être sur le bord de la route, mais je m'en foutais, là actuellement, je voulais juste arriver à un village ou une ville pas encore visitée. Un bruit de bagnole me fit tourner les talons, j'ai juste eut le temps de voir une femme au volant, me rappelant le dogme universel : femme au volant, mort au tournant, j'ai à peine le temps d'esquisser un mouvement de côté et de prendre mon souffle que je vois la bagnole se diriger vers le fossé, putain pourquoi elle m'avait pas écrasé ? Chacun pour sa gueule nan ?

« Putain ! »

Une voix étonnement grossière s'était élevée depuis la voiture, j'ai mimé un air outré avant de reprendre mes esprits, si j'avait eut un pot à insulte, j'aurait 1 dollars en plus dans celui-ci, bonne idée tiens. Je soupire, est ce qu'elle avait eut pitié de ma gueule ou elle voulait juste pas le finir avec une bagnole ? Parce que c'est vrai que finir écrasé n'étais pas quelque chose de très sexy, mais bon, de nos jours on cherchait pas la beauté de l'oeuvre mais plutôt l'efficacité. Du coup est ce que je suis un bon samaritain ? Parce que la bagnole avait quand même remué pas mal de tôle et de merde d'un côté de la route, j'ai décidé d'attendre quelques instants, scrutant aux alentours pour voir si des rôdeurs s'approchaient. Il semblerait que pour instant, on allait avoir droit à un rencard à deux, une bonne chose vu la précarité de la vie. Visiblement, la femme avait survécus, hallelujah,  j'allait pas devoir l'enterrer par bonne conscience. Sachant qu'elle m'avait évité quand même, j'espérait qu'elle l'avait fait exprès, je me devais quand même de l'aider, c'est pourquoi, arme dégainée, index sur le cran de sécurité, je m'avançais vers le véhicule d'un pas lent et relativement silencieux.

Une fois arrivé aux abords du véhicule j'essayais de distinguer ce qu'elle essayait de faire, voir si je pouvais aider ou si je serais plus un poids qu'autre chose, vu la précarité de l'habitacle. Je vois le pare brise voler dans un coin, j'ai donc décidé de m'approcher de l'habitacle, espérons qu'elle ne soit pas transformée. Je glisse ma main par le trou du pare brise, les débris me bloquent la vue, jusqu'a ce que je la voie remonter sans mon aide, mon bras viens me rejoindre aussi rapidement qu'il était descend et je saisis mon arme de poing en observant le fusil a pompe dans sa main, je me remet relativement rapidement sur mes pieds et recule de quelques pas et, du haut de ma musculature essaye de prendre un air relativement plus menaçant.

"Lache ça."

Evidemment elle allait me prendre pour ce que je n'étais pas, un putain de pilleur ou pire, un violeur ou je ne sais quel mauvaise personne qui s'amusait à se trimballer les oeufs à l'air, alors forcément, dans la position ou j'étais une balle de 9 mm c'était pas grand chose contre une volée de chevrotine bien placée, alors au final je tentais ma chance, estimant qu'un joli minois comme celui-ci ne voudrait pas vraiment lui faire du mal, de toute manière choquée comme elle était, la pointer avec une arme ne serait certainement pas la meilleure des façon de tout simplement lui dire :

"Bonjour."

Je décidais de me baisser lentement, décidant de m'asseoir face à elle, avec les traumatismes qu'elle avait subit elle ferait peut être mieux de faire pareil, j'en profite pour lui montrer le 9mm, je sors le chargeur de celui-ci et pose les deux parties du pistolet à côté de moi, bien séparés pour montrer que je ne suis pas hostile. Et puis si je mangeais une volée de chevrotines tant pis pour ma gueule.
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Re: This kind of evil never sleeps

Mer 5 Oct 2016 - 21:28

Bordel... Ils en font encore des comme lui ? Pensa-t-elle sur le moment, avec un mal fou pour se remettre sur ses jambes et tenir droit. Reese le regarda de haut en bas, avec un truc qui le frappa : Sa taille. C'était pas possible d'enfanter des trucs comme ça ! Comment on faisait pour les sortir, les nourrir, et tout le reste, hein ? Alors bon, elle savait déjà plus ou mettre ses pieds, mais avec les yeux rivés sur le zig venu l'aider à sortir son cul des ronces, c'était encore plus compliqué de pas se laisser seulement impressionnée. Fallait dire que quand on avait rencontré des sales types, et d'autres un peu plus sympas mais plus rarement cependant, c'était très difficile d'avoir seulement confiance et ne pas se montrer immédiatement farouche face à une tête comme la sienne. La barbe, c'est sexy, mais ça donne des heures trop bonhommes pour être rassurant, et l'avocate avait un peu de mal à se laisser aller à la confiance en l'état. Surtout que bon, elle se sentait comme une poupée de chiffon pour l'instant, les mains autour de son arme, certes, mais tremblantes comme jamais.

Pour précision, Reese n'avait jamais eu un seul accident de sa vie, et c'était bien la première fois qu'elle rayait sa voiture. Là, c'était pire qu'emboutie, elle n'allait pas la sorte de son trou tout de suite. Alors, oui, ça lui faisait un choc, et pas un petit. La brune donnait l'impression d'être une feuille en automne, prise par le vent et n'en menant pas large. Son teint avait pâli, et elle avait beau essayer de se montrer forte, ça n'était absolument pas le cas. Alors en plus quand on se fait braquer par un flingue... « Bah oui, compte là-dessus ! » Répondit-elle en serrant un peu plus sa prise autour de son fusil à pompe, histoire d'être sûre de ne vraiment pas le lâcher. Et puis, pour bien faire les choses, elle lui tendit avec ça son majeur pour être sûr de poser les bases.

Le souffle court. Elle secoua la tête en tentant de reprendre ses esprits, sauf que ce fut simplement pire après. Elle tituba, et se rétama par terre comme une idiote, se rattrapant comme elle le put à l'herbe. Et ça ne l'empêcha pas de râler : « T'es quel genre de connard pour te foutre au milieu de la route quand des honnêtes gens essaient de conduire tranquillement, hein ? » Demanda-t-elle d'une voix froide en tentant de se remettre sur ses jambes, avec le tournis comme pas permis, et une furieuse envie de gerber maintenant qu'elle y prêtait attention. Elle renonça. Elle n'allait partir nul part dans son état, alors mieux valait surveiller sagement son nouveau voisin pour voir s'il n'allait pas tenter quelque chose de parfaitement regrettable. Comme... Comme lui dire bonjour, voilà, parfaitement.

« Et il est poli en plus... » Pesta-t-elle pour elle-même en roulant des yeux. Il baissa son arme et s'installa à côté de la petite brune qui le laissa faire. Voilà, maintenant ils avaient l'air de deux cons assis par terre, devant la carcasse d'une voiture fichue qui ne mènerait plus personne nul part. Inspirant profondément, elle tenta de faire passer la nausée qui lui tenait les tripes depuis qu'elle s'était remise debout. C'était ça de se cracher à côté du trou du cul du monde en plein apocalypse. A part des vieux druides barbus, c'était plus la peine d'espérer après des secours ou un peu d'aide. C'était déjà pas mal qu'il ne soit pas menaçant avec elle, surtout qu'elle ne s'était pas montrée vraiment sympa jusqu'ici.

Fallait dire que le type la voyait dans un état pas possible. Plus pâle que pâle, presque verte tant elle se sentait pas bien et elle était choquée, et avec ça, elle tremblait tellement qu'elle aurait été foutrement incapable de tirer avec son arme sans rater systématiquement sa cible. De toute façon, sa prise se fit plus faible autour de son bras alors qu'elle se recroquevilla sur elle-même en essayant de faire passer le coup. Pas simple. Déjà, il fallait se convaincre de ne pas vomir, alors que son regard vitreux hurlait qu'elle avait besoin de contenu très maigre de son estomac. Elle regarda par le pare-brise, se souvenant qu'elle avait encore ses affaires sur le siège arrière à récupérer. Mais plus tard, hein. Là, elle en serait simplement incapable.

« Je te préviens, c'est de ta faute, légalement parlant. » Lança-t-elle un peu sonnée, d'une voix qui n'en menait absolument pas large pour le moment. Surtout que l'autoradio crachait toujours la musique qu'elle écoutait jusqu'ici, et qu'ils avaient droit l'un comme l'autre a du punk presque de circonstances. Ecouter ça maintenait éveiller, et ça mettait en condition aussi pour cette vie sordide. « Il me faut une pause. » Reprit Reese en regardant dans le vide avant de revenir vers lui : « Je t'ai pas roulé dessus, mais maintenant t'es responsable de moi jusqu'à ce que j'arrête de trembler ! » Et elle lâcha un petit cri de frustration en se prenant dans les bras, essayant de faire passer le choc, en vain. Il faudrait pour ça qu'elle se calme, et c'était pas parti pour visiblement.




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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Re: This kind of evil never sleeps

Mer 5 Oct 2016 - 22:31

« Bah oui, compte là-dessus ! »

Elle n'avait pas l'air de vouloir lâcher son arme, alors quoi on allait rester là a se regarder comme deux cons en attendant de crever soit de faim, soit de soif, soit buté par des autres survivants soit par des rôdeurs ? Non hors de question, c'est pourquoi j'ai décidé de poser mon arme en premier. De toute manière elle était secouée et ça se voyait clairement, malgré le fait qu'elle soit blanche de peau, sa pâleur était flagrante, c'est pourquoi j'ai décidé de laisser tomber ce duel bien avant qu'il commence en m'installant à ses côtés. Peut être que je pourrais faire quelque chose après tout, même si elle ne semblait pas encline à discuter pour l'instant, préférant pester sur le fait que j'était pas le bienvenue à me balader sur les routes alors que d'honnêtes gens se baladaient dans le coin. C'est vrai que le traffic était relativement dense et que j'avais oublié de consulter bison futé pour les prévisions.

« T'es quel genre de connard pour te foutre au milieu de la route quand des honnêtes gens essaient de conduire tranquillement, hein ? »

Elle n'avait pas perdu son sens de l'insulte c'était déjà ça, pas besoin de surenchérir je savais exactement quoi répondre sans mettre le feu au poudre.

"Le genre de connard qui essaye de survivre, je te suis reconnaissant de m'avoir épargné le fauteuil roulant."

Elle n'avait définitivement pas l'air en forme, c'est pourquoi j'ai décidé de m'approcher, laissant le flingue ou il était, personne le volerait, ils n'étaient que tous les deux, il tendis un bras, puis le deuxième anticipant une quelconque chute aussi soudaine que non voulue de la jeune femme.

« Et il est poli en plus... »

Je décide de lui sourire et d'ajouter, avec un air sympathique. "C'est ce qui permet de nous différencier des animaux, je suppose."

Je m'assois à ses côtés, restant aux aguets d'une quelconque faiblesse de la part de la brune, je respire profondément tandis qu'elle est toujours aussi agitée. Son ventre grogne et crie famine comme un gosse qu'on aurait abandonné en plein milieu du désert. Elle ne resta finalement pas à mes côtés, préférant faire les cents pas devant sa bagnole pétée. Soit si elle ne voulait pas se reposer c'était son problème, mais dorénavant j'était responsable d'elle, au moins jusqu'a ce qu'elle aille mieux, c'était elle qui s'était foutue dans le fossé pour pas m'écraser, et puis au final, plus on était a survivre mieux ce serait, peut être que mon karma repasserait du côté positif. Je remarquais la pâleur de son visage s'aggraver seconde après secondes, minutes après minutes, son teint était passé au vert, une commotion peut être, aucune idée, j'étais pas médecin, mais se secouer et agiter ses bras devant une bagnole pétée ne devait pas encourager la guérison, il fallait que j'agisse, mais d'abord j'attendrais le point de rupture, là ou je pourrais réellement jouer un rôle, avant, elle se méfierais bien trop de moi, je le crains. Je la laissais donc pestiférer un peu dans le vide.

« Je te préviens, c'est de ta faute, légalement parlant. »

Je ris doucement à ses paroles, remuant ma langue quelques secondes dans ma bouche je lui adresse un petit sourire.

"Je chercherais un constat, dès que tu iras mieux, promis."

Je ricane tout en me remettant sur mes jambes, pour suivre les mouvements de la brune qui commençait à m'inquiéter de plus en plus. Je la connaissais pas, elle pouvait très bien avoir buté des gens, pillé, ou pire, mais là je m'en branlais pas mal, la vie était plutôt précieuse ces derniers temps, alors pourquoi ne pas la respecter par pure charité, et puis, j'avais l'habitude de croiser, analyser des gens, et au fond elle était très certainement quelqu'un de bien.

« Il me faut une pause. »

Visiblement nerveuse, l'animal blessé cherche toujours une raison de son désarroi dans le vide, cherchant à se tirer d'un mauvais pas, mais là il n'y avait aucune échappatoire, juste une bouffée d'air de par ma présence, j'ai décidé de l'aider et de veiller sur elle. Je commençais à sortir des bribes de vêtements de mon sac pour les étaler au sol, tout en remuant la tête, faisant mine d'écouter la femme parler.

« Je t'ai pas roulé dessus, mais maintenant t'es responsable de moi jusqu'à ce que j'arrête de trembler ! »

Ni une ni deux, je décide de la saisir par derrière, plaçant mes bras autour de son cou, déjà pour anticiper un quelconque choc mais également pour l'empêcher de réagir immédiatement, c'est pourquoi je m'empresse de lui glisser quelques mots à l'oreille.

"Tu me connaît pas, je te connaît pas, mais tu vas devoir me faire confiance, je te ferais pas de mal, juste, laisse toi faire."

Lentement, je déssere mon étreinte, accompagnant la femme jusqu'au tas de vêtement que j'avais disséminé par terre, créant un plumard de fortune grâce à l'épaisseur d'une doudoune notamment, mon genou vint rejoindre le sol tandis que je déposais délicatement la tête de celle-ci sur un t-shirt roulé en boule qui ferait office de coussin. Je déchire un second t-shirt et verse le peu de flotte relativement fraîche qu'il me restait dans ma bouteille pour humidifier le tissu, tissu que je décidais de lui déposer sur le crâne, doucement. Une fois fait, j'enlève lentement ma veste et la dépose sur son corps pour qu'elle arrête de trembler grâce à la chaleur.

"Bien."

Je me dirige pas la suite vers la voiture, d'un coup rapide j'éteins la musique pour ne pas attirer les rôdeurs des alentours, puis je m'enfonce un peu plus dans l'habitacle, j'attrape ce qui ressemble à un sac pour le remonter et l'installer aux côtés de la brune, je m'agenouille par la suite à ses côtés, attendant une réaction, bonne ou mauvaise, va savoir.
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Re: This kind of evil never sleeps

Mer 5 Oct 2016 - 23:28

« Super. Sur le constat, tu notes que tu me dois une voiture hein. J'y tenais à celle-ci, je l'ai réparé moi-même. » Blagua-t-elle un peu maladroitement. Son regard se porta à la voiture en question, un soupir lui échappa en la fixant. Elle allait la regretter, celle-ci. Elle lui avait permis de fuir d'une ville merdique, après tout, et c'était super sympa de sa part. Puis en plus, elles avaient partagé quelques bons moments toutes les deux, un trajet presque serein, une rencontre avec des rôdeurs, en embourbement dans des tripes de cadavres. Ça créait des liens au fond ; Ce fut à cet instant peut-être qu'elle baissa un peu sa garde, alors que l'autre s'était relevé pour se mettre à ses côtés après avoir fait tout son machin bizarre (sûrement un rite lié à une secte, avait-elle pensé sur l'instant). Et la suite, elle ne la vit pas venir du tout, surtout pas quand elle se retrouva avec un bras musclé la tirant en arrière, plaqué contre un torse puissant, et incapable de faire quoique ce soit.

« Sale enf- » L'insulte s'étouffa dans sa gorge, elle n'eut même pas le temps de porter la main à son arme, ou même à son poignard, pour essayer de riposter. La dernière fois qu'un gars l'avait attrapé par le bras, il avait presque eu droit à se faire raccourcir la nuque sous les yeux de son fils. Il y avait des choses qu'on ne pouvait pas faire à une personne armée jusqu'aux dents, et nerveuse comme pas deux. Et apparemment, le gentil géant semblait ne pas avoir froid aux yeux à ce niveau-là. Soit il était inconscient, soit taré, soit fou, soit fini à la pisse, soit,... Non il n'y avait pas de fin à cette liste. Alors qu'elle sentait son souffle à son oreille, et une boule dans la gorge qui lui faisait plus mal qu'autre chose, Reese ne fit aucun mouvement brusque. Et en effet, ils ne se connaissaient pas, et quand il lui murmura qu'elle allait devoir lui faire confiance, la petite brune crut que c'était elle qui allait devenir dingue. « J'ai pas trop le choix. » Abdiqua-t-elle finalement en tremblant toujours comme une feuille.

En un rien de temps, elle se retrouva allongée, couverte, d'un manteau chaud et avec un tissu sur le front. Et à peine crispée aussi. Alors bon, pas trop le choix, c'était un euphémisme. Il n'y avait pas grand chose qu'elle pouvait faire en face d'un gentil géant qui ne lui voulait apparemment pas de mal, mais qui se présentait pas non plus comme le gars le plus aimable du monde physiquement parlant. Et puis, en pleine fin du monde, ce n'était clairement pas des plus simples de se retrouver avec un type qui ne lui voulait simplement pas de mal. Au fond, peut-être que Reese s'était juste habituée à croiser tout genre de gens, mais surtout des gens complètement détruits par la vie.

« Est-ce que la personne derrière la barbe, elle a un nom ? » Demanda-t-elle en relevant le nez vers lui, sans pouvoir le quitter des yeux des fois qu'il ferait un mouvement bizarre dans sa direction. Elle voulait être capable de se défendre, même si son corps et sa tête n'étaient pas tout à fait d'accord pour lui rendre la pleine possession de ses moyens pour l'instant. « Tu sais, je suis pas une fille facile, j'ai besoin au moins de connaître le prénom de celui qui m'allonge avant de passer aux choses sérieuses. » Reese ferma les yeux en soufflant doucement, lentement. Sa gorge était encore nouée, et entendre le son de sa propre voix la reconfortait assez pour rester consciente : « Je vais me reprendre vite. Et ensuite, il faudra bouger parce que j'ai laissé une petite horde a une heure de là qui vient dans cette direction. » Déclara-t-elle doucement.

Elle s'accorda cinq minutes de répit, avant de se redresse lentement et d'enfiler ce manteau cinq fois trop grand pour elle. La brune eut du mal à faire sortir les mains des manches, pour venir chercher ses cheveux dans le col. Elle tremblait moins, et se sentait de pouvoir marcher avec un petit effort. Se redressant, elle fut accompagnée par le type à ses côtés, a qui elle se tint pour s'assurer de ne pas retomber. Ses genoux dansaient un peu, mais qu'importait. Si elle se mettait à marcher, elle reprendrait confiance et ça irait. « C'est bon, on va y aller doucement, mais on va y aller. » Et elle lui adressa même un sourire, chose qu'elle n'avait pas fait jusque là. Le sourire fut de très courte durée, vu que la seconde d'après, Reese se pencha précipitamment en avant pour vomir le contenu de son estomac. Autant dire, seulement de la bile, sur les chaussures de son gentil sauveur. Classe.

Elle se tint à l'homme pour ne pas tomber. Se redressant, elle releva un regard désolé vers lui, la manche de sa veste devant la bouche pour s'empêcher de recracher plus que là. De toute façon, son ventre était vide désormais, et ça lui faisait suffisamment mal pour avoir envie de retenter l'expérience. Elle se permit juste de chercher dans son sac sa propre bouteille d'eau pour en prendre une gorgée. C'était frais, agréable, de quoi lui passer en plus de ça le goût acide en bouche. On pouvait dire que pour une première rencontre, c'était le pompon sur le gâteau. Elle avait manqué de l'écraser, s'était plantée dans un fossé, s'était montrée hyper désagréable, lui avait vomi sur les chaussures,... Bon, pour le séduire, c'était probablement raté si elle en avait eu l'intention un jour, mais il pouvait se targuer de ne jamais avoir eu de premier rendez-vous comme celui-là, au moins !




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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Re: This kind of evil never sleeps

Jeu 6 Oct 2016 - 11:15

« Super. Sur le constat, tu notes que tu me dois une voiture hein. J'y tenais à celle-ci, je l'ai réparé moi-même. »

J'écarquille les yeux, un peu surpris du coup, elle est restée coincée sur le constat ou ça se passe comment ? Non, elle blaguait en réalité, et plutôt assez maladroitement, mais il fallait dire que j'étais assez bon public, alors je lui souris doucement pour pas qu'elle se sente seule dans sa maladresse. Au final peut être qu'on était pas si différents que ça, elle semblait apeurée, perdue. Un peu comme moi je l'étais, à un moment, mais au final je me suis repris, essayant de jouer au bon samaritain quand les circonstances me le permettaient. Je n'étais pas gentil en soi, j'en avais juste marre de croiser la mort à chaque coin de rue, le plus terrible dans cette fatalité était que ce n'était pas les rôdeurs qui faisaient le plus de victime, c'était bel et bien l'être humain que nous étions. Triste réalité dans un monde dévasté ou chacun devait finalement choisir le camp de la barbarie ou de l'abstinence, moi, j'avais fait mon choix depuis bien longtemps.

Pourquoi j'avais aidé cette personne ? Aucune idée, elle m'avait évité sur la route alors qu'elle aurait pu m'écraser comme une merde entassée sur la chaussée, elle aurait aussi pu me flinguer avec son espèce de fusil à pompe, ce qu'elle à pas fait, donc je lui était entre autre redevable d'une ou deux vie, et puis elle avait l'air terriblement seule également, désemparée, blessée, alors hors de question de laisser un être humain aux prises avec le monde actuel. Autant l'enterrer tout de suite. J'avait décidé de veiller sur elle, m'installant à côté, l'observant d'un oeil semi attentif. Son visage reprenait des couleurs humaines, elle avait l'air de reprendre quelques forces, peut être qu'elle ne lui en voudrait pas trop de lui avoir imposé ça, malgré le début d'insulte qu'il avait pu entendre en l'étreignant. Cette pensée me fit rire, je posais ma main droite sur mes yeux, me les couvrant pour cacher ma fatigue naissante. J'avais plus dormi depuis quoi, 24-48h, pourtant je n'en ressentais pas vraiment le besoin, à vrai dire on ne dormais jamais vraiment.

« Est-ce que la personne derrière la barbe, elle a un nom ? »

Je sortais de mes songes tandis que la douce voix de l'inconnue me rappelait à mes obligations, il est vrai que je ne m'étais pas présenté, pas eut le temps, pas eut l'envie, allez savoir, je sais pas vraiment si je devais lui sortir mon prénom comme ça, et puis après tout, même si je lui disais mon prénom, vu qu'il n'y avait plus Internet, elle ne devrait pas retrouver mes photos compromettantes sur les réseaux sociaux, donc au pire je risquais quoi ? Juste une mauvaise blague sur le fait que je soit Russe, mais gentil.

"C'est parce que tu as peur de devoir laisser une case vide sur le constat ?" Je ricane à ma propre blague qui est un peu nulle il faut l'avouer, mais comme je le disais, j'étais bon public, et j'aimais pas balancer mon prénom comme ça, a la va vite."Piotr."

J'étais concis, appliqué. Mon prénom était sortis comme un souffle de fraîcheur une soirée hivernale à Volgograd. Décidément la femme voulait entamer la discussion avec moi, ce n'était pas déplaisant en soi, même si j'aurais préféré qu'elle se repose, mais bon, une conversation était toujours plus agréable qu'une ambiance pesante et un silence de mort, alors pourquoi ne pas lui répondre.

« Tu sais, je suis pas une fille facile, j'ai besoin au moins de connaître le prénom de celui qui m'allonge avant de passer aux choses sérieuses. »

Je ricane, elle a de l'humour, quelque chose comme un vrai humour, et ça me plaisait, elle insinuait que je voulais tenter quelque chose de maladroit avec elle ? Non, j'étais pas coutumier du fait de forcer les gens à faire quelque chose, mais si elle voulait s'aventurer sur ce terrain là, pourquoi pas, je lui montrerais qu'une partie de ma répartie est toujours présente.

"Pourtant, tu ne connaissais pas mon prénom, pendant que je t'allongeais."

Petit sourire de circonstance je passe ma paume sur le linge déposé sur son front pour vérifier qu'il est toujours humide, ça commençait à faire effet au final, elle avait l'air de se sentir légèrement mieux, ce qui me rassura quelque peu.

« Je vais me reprendre vite. Et ensuite, il faudra bouger parce que j'ai laissé une petite horde a une heure de là qui vient dans cette direction. »

J'acquiesçais, prenant l'information comme elle venait, c'était une bonne chose qu'elle me l'ai dit, je décidais de scruter l'horizon pour lui permettre de se reposer quelque peu, sans que rien ni personne ne puisse venir l'emmerder. Je soupire et attends à ses côtés qu'elle se repose. Ce fut quelque chose comme 5 minutes, il passa ces minutes à l'observer et scruter l'horizon, dans un calme plat, un silence de plomb. Il ne voyait rien au bout de la route, ne serait-ce qu'une voiture ou un rôdeur, non, rien du tout, ils étaient bel et bien seuls, cela valait peut être mieux d'un côté.

Je suis réveillé de mes songes par la brune qui se relève et enfile ma veste, visiblement, elle avait acquis le droit de la conserver tout en me laissant en t-shirt, mais bon, après tout c'était peut être mieux que ce soit elle qui l'ai, elle me tenait bien trop chaud de toute manière. Je me relève rapidement avant elle, j'en profite pour lui servir de point d'appui et je l'accompagne comme je peux avec mes bras rigides mais puissants.

« C'est bon, on va y aller doucement, mais on va y aller. »

J'acquiesçait, observant ses jambes danser sous le poids de son corps tout entier qui ne devait déjà pas peser très lourd en soi, mais si elle voulait continuer, soit, j'allais l'accompagner jusqu'a un endroit sûr, et la suite, et bien, je verrais bien. Je décidais de lui rendre son sourire, tentant d'être le plus chaleureux possible pour qu'elle se sente en sécurité, bien que je ferais pas le malin si on devait se frotter à plus nombreux, mais cette fois-ci pas question de fuir, je ferais face au moins cette fois, j'étais prêt à en découdre. Je profite d'un instant de répit pour ramasser les armes à terre, coinçant mon 9 mm dans ma ceinture, j'attrape aussi le fusil à pompe, que je remet dans le sac de l'inconnue, pour ne pas qu'elle estime que je tentais de lui voler, loin de moi cette intention. Je revins la tenir, étant donné qu'apparemment elle se sentait pas encore très sûre sur ses jambes, j'ai eut a peine le temps de la retenir de tomber que je sentis un liquide relativement chaud couler sur mes chaussures, éjecté avec un intense bruit de vomissement, je levais les yeux au ciel, laissant ces mêmes yeux rouler dans leurs orbites, sourire aux lèvres puis rire, puis soupir.

"Je mettrais ces chaussures sur le constat, les assurances vont casquer dit moi. Seulement du coup, il me faudrait le nom de l'auteur de cette superbe oeuvre d'art sur mes bottines."

Je me mis a rire et entamais de la relever, lentement mais sûrement pour la remettre droite. Au moins maintenant elle n'aurait peut être plus de crampe d'estomac et le choc était passé au final, il replaça les cheveux de la brune hors du col de la veste, pas qu'elle se les coince en plus. Je l'aide par la suite à trouver la bouteille d'eau dans son sac et lui porte aux lèvres. Je vois une sorte de sensation de soulagement apaiser son visage, ce qui me rassure sur son état de santé, au final, peut être qu'elle était solide malgré le fait qu'elle n'ai plus rien dans le ventre.

J'empoigne délicatement son bras pour le faire basculer autour de mon cou, et je glisse mon bras autour de sa taille pour la maintenir debout, on allait avancer comme ça au final, je la soutiendrais comme je pourrais, on avançait vers l'inconnu, mais pour l'instant, on avait pas trop le choix.
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Re: This kind of evil never sleeps

Jeu 6 Oct 2016 - 14:02

Piotr. Un nom qui n'était à l'évidence pas d'ici. Et a bien le regarder, il devait avoir au moins la quarantaine, même si le manque de sommeil et la faim avaient tendance à vieillir les traits. Ça aidait quand même à savoir à qui on avait à faire. Reese savait par expérience qu'en dessous de la trentaine, les hommes étaient moins sages, plus chien fou. Ils avaient soif de bien des choses, et surtout du pire, se passant bien d'une autorisation pour faire le reste. Les croiser était risquer pour sa peau et sa dignité. Elle y était parvenue jusqu'ici grâce à sa capacité à retourner des crânes légendaires, son franc parlé aidant pas mal pour l'occasion. Elle en imposait psychologiquement, mais ça ne suffirait pas toujours. Un mâle solitaire d'une quarantaine d'années, un russe probablement de surcroît, c'était encore gérable. La discussion comptait. Et s'il était là pour l'aider jusqu'ici, peu probable qu'il la lui fasse à l'envers à un moment...

« Et tu te crois malin ? Demanda-t-elle alors qu'il souriait à sa propre blague. J'ai été obligé de faire une exception pour toi. » Se justifia-t-elle avec une moue fâchée sur le visage avant de préciser : « Bah oui, t'as vu ta taille ? » Il devait frôler les deux mètres. Assise à côté de lui, elle lui arrivait toujours qu'à l'épaule. Alors debout ! Et puis, il y avait la taille de ses mains aussi, qui la choquait. Elle s'était montrée très audacieuse à cause du choc, et parce qu'elle ne savait pas vraiment la fermer dans ce genre de moment, mais elle réviserait probablement sa manière d'agir sous peu, une fois qu'elle tremblerait moins. « Tu me dis 'assis', je le fais, je ne suis pas folle. » Blagua l'avocate à moitié avec un petit sourire.

Et pour le coup, quand elle lui vomit sur les chaussures et qu'il réussit à en rire, elle ne manqua pas de lui dire « Pardon. » avec une petite moue désolée. Elle aurait voulu les éviter, mais son estomac en avait décidé autrement. C'était maintenant ou tout de suite, et pas la peine de calculer l'endroit où ça allait sortir. Heureusement que Piotr était plein d'humour, parce qu'elle en connaissait qui était beaucoup moins compatissant après coup. « Reese. » souffla-t-elle un peu piteusement, alors qu'elle hissa son sac à dos sur son épaules, et elle sentit son bras tiré vers lui. « Mais ? » Raccrochée à son cou, taille fermement tenue, la brune fit quelques pas avec lui, dans un manteau bien trop grand pour elle, et il n'y avait pas que ça de trop grand en fin de compte ! « Je touche à peine le sol ! » Râla-t-elle. « Et tu vas pas me porter, je peux y arriver ! Puis tu en as déjà beaucoup fait, ça va pas le faire, je vais t'être trop redevable ! »

Parce qu'elle se sentait déjà coupable qu'il en fasse autant pour elle. Elle lui piquait sa veste, il la faisait tenir droit, elle lui vomissait sur les chaussures, il se montrait drôle et sympa. Non, décidément, elle ne pouvait pas se permettre de lui laisser faire trop de choses gentilles, ou elle ne pourrait jamais se débarrasser de lui. Pas qu'elle l'avait prévu dans l'immédiat, vu qu'ils étaient partis pour faire au moins la route jusqu'à la prochaine ville ensemble. Reese récupéra son bras du coup, mais resta près de l'homme pour marcher à son rythme et droit comme lui. C'était un bon début...

« Et ton nom, il est comme ton prénom, Piotr ? » Et par là, elle entendait difficile à prononcer. Surtout qu'elle s'y reprit à trois fois avant de réussir, aider par son nouveau compagnon de route autodésigné. Elle y parvint la dernière fois, et le répéta encore pour être sûre de bien l'enregistrer. Ils firent quelques mètres, s'éloignant définitivement de la voiture accidentée. Reese se portait déjà un petit peu mieux. Elle n'avait plus la nausée, et se retrouvait réchauffer par le manteau que lui avait laissé l'homme. L'avocate s'inquiéta de savoir si lui n'avait pas trop fois, vu qu'elle lui piquait son bien sans trop de honte. Sans doute avait-il un pull dans son sac, au pire du pire. « T'es pas d'ici, pas vrai ? » Commença-t-elle comme une déduction logique.

« Tu sais comment j'm'en suis rendue compte ? Les gens aussi graaands que toi, on les fait pas en amérique. On va les chercher ailleurs. Puis avec un nom comme Piotr, t'es clairement pas Born in the USA, comme le disait si bien Bruce Springsteen. Tu penses qu'il a survécu ? J'aimerais bien le trouver pour qu'il nous chante des chansons. Je crois que la musique, et les nouvelles musiques, c'est ce qui me manque le plus de la vie d'avant. » Oui, elle était lancée. Et elle pouvait parler comme ça pendant des heures. « Je veux dire, entre autre, le fait qu'il n'y pas de morts dans les rues, ça me manque aussi. Je suis pas hyper sociale, mais les bonnes relations de voisinages, c'était pas si mal avec le recul. Y'a un adage qui dit que c'est quand on l'a perdu qu'on se rend compte qu'on aimait quelque chose. Je pense que c'est pas si faux. Les vieux soap opera mexicain que ma voisine écoutaient à fond dans son appartement, au point où moi aussi je pouvais en profiter, ça me manque un peu. »

Interressant, n'est-ce pas ?




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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