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Re: Tout mon capharnaüm

Jeu 17 Déc 2020 - 1:26

Heather
Boone

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : Boone
Prénom(s) : Heather
Âge : 36 ans
Date de naissance : 5 juillet 1984
Lieu de naissance : Atlanta
Nationalité : Américaine
Groupe : TravelersI
Ancien métier : Community manager
Célébrité : Krysten Ritter
- Défauts -
Lunatique
Triste
Misanthrope
Violente
Solitaire
- Qualités -
Attentive
Curieuse
Résilience
Autonome
Patiente

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -
Quelque chose se brise à l’intérieur quand on commence à voir les autres comme de la nourriture. Quelque chose qui ne peut pas se réparer. Maintenant, je suis comme une horloge brisée : mes rouages grincent, les pièces se détachent et les aiguilles deviennent folle.

Aujourd’hui… je suis allée trop loin pour revenir en arrière.


Heather n’avait pas toujours était si sombre. Elle était comme tout le monde, probablement. Assez naturelle, assez authentique. Elle n’était ni solaire, ni particulièrement lunaire. Une éclipse serait l’image exacte. Un fond lumineux souvent ruiné par une tendance « lunatique » à la limite du trouble de l’humeur. Ses élans d’affection étaient soudains, intenses, parfois suscités par des futilités. Mais aussi, ses moments de déprime étaient profonds, douloureux, ravageurs. La moindre petite chose était interprétée, sur-interprétée, réinterprétée, jusqu’à en écorcher ses entrailles.

♫ Terrified of the night time because of the things I might find, like I'm avoiding my own mind and I can't escape these bad things this time ♫

Heather était donc une lune noire de « tristesse » sur un soleil d’empathie – au moins autrefois. Si elle n’est plus capable de se connecter aux émotions des autres, elle conserve une forme d’« attention ». Les rares personnes qui ne la braqueront pas pourront découvrir tout un aspect vulnérable, presque doux, qui la pousse à aider comme elle peut. Mais désormais, Heather connait essentiellement la « solitude », subie mais aussi choisie. Elle lui sied comme un gant, car ses mésaventures l’ont amenée à « détester le genre humain », à s’en méfier énormément ou à le considérer… différemment.

♫ I guess you could say that I'm breathing, but inside my lungs are heaving and all of these thoughts that I have been thinking are more like the ocean, and I'm the one sinking ♫

Heureusement qu’elle est de nature à « savoir se prendre en charge » et à toujours se « remettre des épreuves » qu’elle encaisse, car rien n’a été tendre avec elle depuis plus de 5 ans. Heather a dû apprendre la « violence » pour survivre à ce monde violent. Sa « curiosité » l’a aidée aussi : une qualité qui l’a pousser à apprendre, avant et après, et… ça lui a servi. Tout comme sa tendance naturelle à faire « attention aux détails », observer en silence, écouter les autres, bref. Ne pas être intellectuellement passive. Sa « patience » est également un atout : savoir attendre, ne pas se précipiter, pour optimiser ses chances de réussir.

♫ Maybe if you have listenned, you'd find out our minds are like prisons. We're trapped and no one can get in... and it's hard to make a decision ♫

WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -

→ Dans cette section, attardez-vous sur les particularités physiques de votre personnage (est-il grand, costaud, maigre, a-t-il des cicatrices, des tatouages, des membres amputés, ...)

→ Parlez également des armes et de l'équipement que possède votre personnage. Rappelez rapidement comment il les a obtenus.


HEAR MY STORY


Née le 5 juillet 1984 d’un couple ordinaire d'Atlanta, Heather a eu une enfance assez standard. Cadette d’une fratrie, coincée entre deux frères très – trop – dynamiques, elle a toujours été la plus discrète du trio. De ses petites années, elle visualise essentiellement son père, boucher de profession, qui s’est occupé d’eux presque seul. Le divorce d’avec leur mère avait laissé plus de séquelles que des enfants ne peuvent le voir et elle avait refait sa vie, ailleurs, sans chercher à avoir la garde. Sans plus même chercher à les voir en fait.

La sensibilité de Heather a beaucoup été un frein à sa sociabilisation. Soit elle se renferme trop vite suite à une interaction qui la blesse, soit elle effraye ses camarades avec ses élans d’affection. Son frère aîné de un an, Valorian, joue admirablement son rôle tampon de protecteur. Plutôt grand, bien bâti, sur le même modèle que Marcus – benjamin né en 1986 – il parvient non seulement à dissuader certaines personnes d’en faire un bouc émissaire, mais convainc aussi d’autres de lui « laisser sa chance ».

Leur père Gregor n’ayant pas vraiment le temps de prendre à bras le corps les difficultés de sa fille cadette, ce rôle revient à Valorian. Il la pousse à faire du sport, à s’inscrire dans des clubs, tout pour multiplier des contacts et travailler sur son relationnel. Heureusement, elle est curieuse. Ainsi, Heather a essayé les échecs, les dames, la photographie, l’écriture, l’athlétisme, le soccer et… le baseball. Ça, elle a adoré. Difficile d’expliquer pourquoi, c’est son truc.

Le lycée a donc très bien commencé car elle fut recrutée dans l’équipe féminine de son établissement et, en plus, eu son premier « vrai » petit copain à 15 ans : Jerry. Il est un peu comme elle : émotif, artiste, timide. Ça a bien fonctionné au-début. Puis, l’année de ses 17 ans (2001-2002) est devenue… compliquée. C’est son ultime année au lycée et Valorian n’est plus là pour la défendre. Il est en fac de sport, propulsé par ses résultats de quarterback. C'est comme si d’un coup, toutes les méchancetés réprimées par ses camarades ressortent d’un bloc.

Ça a commencé par les mauvaises farces, puis les moqueries explicites, puis les gentillesses taguées dans les toilettes. « le zombie », « la coincée », « la weirdo »… ce n’est pas « pire » que d’autres, elle a juste basculé dans cette tranche des étudiants que beaucoup jugent amusant à malmener. En milieu d’année, elle est virée de l’équipe de baseball. Officiellement, parce qu’elle ferait trop d’erreur. Officieusement, car la capitaine, chouchoute de l’entraineur, ne l’aime pas. Pas assez dans leur délire, probablement.

Avec ça, Jerry est devenu de plus en plus sombre et renfermé. Il ne veut rien faire sinon parler de ses problèmes, se plaindre, rejeter tout le monde et cloîtrer leur couple sous cloche… ce n’est pas sain. Leur première fois n'a pas été belle : tous les deux maladroits, tous les deux mal dans leur peau. Les suivantes ancrent cette sensation que rien ne colle plus, alors… après leurs examens, à l’été, ils se sont séparés.

De toute façon, Gregor a trouvé un poste mieux payé dans la boucherie d’un cousin, à Seattle. C’était bien placé et moins loin de ses agriculteurs de parents, qui habitent à Longview. Un bon compromis. Heather profite du déménagement pour couper les ponts avec tout le monde, dégoûtée de cette année, dégoûtée des gens. Son salut, elle le trouva dans internet.

2002, c’était en plein pendant l’explosion des premiers abonnements ADSL et le nouveau salaire du père permet d’en payer un, ainsi qu’un PC familial. N’ayant le goût pour aucune étude, elle préfère commencer à travailler. Caissière dans une épicerie, un lieu qui n’arrange en rien le ressenti qu’elle a à l’égard de l’humain en général. Ensuite, quand elle rentre, Heather passe des heures à naviguer. Forum, chats, puis MSN. Sa personnalité virtuelle est aussi à l’aise qu’elle est rebutée aux contacts « IRL ».

C'est d’ailleurs ainsi, sur un chat IRC, qu’elle rencontre The_Fox784 aka Clay, qui va devenir son petit-ami. Ils sont restés ensemble de 2003 à 2006, tous les deux partageant les mêmes goûts et une certaine aversion des « autres ». Ils ont donc peu d’amis, peu d’interactions sociales. Cette relation coupe progressivement Heather de sa famille car  elle déménage dans son propre appart’, où Clay squatte la plupart du temps.  Autrement, il vit encore chez ses parents, avec des ambitions de réalisateurs qui n’aboutissent  à rien qu’à de sinistres spots publicitaires qu’il réalise pour une bouchée de pain.

Dans sa bulle, la jeune femme disparait comme dans un trou noir, jusqu’à ce qu’elle réalise que non seulement les hauts et bas de sa relation avec Clay la rongent, mais qu’en plus il vit de plus en plus à ses crochets. Elle qui cumule deux jobs désormais et n’a plus le « droit » de s’évader sur internet parce que son mec ne supporte pas qu’elle parle à d’autres garçons. Il a fallu l’intervention musclée de Valorian et Marcus pour faire définitivement dégager TheFox, qui ne se prive pas de se venger en lui faisant une réputation horrible sur toutes les communautés qu’ils fréquentent en commun.

Retour au point de départ. Elle est seule, dévorée par le chagrin, ravagée par sa relation toxique. Pour essayer de la sortir de sa déprime et la forcer à se bouger, Gregor réussit à persuader son cousin de prendre Heather dans la boucherie. Certes, elle ne connait rien du métier, mais elle est curieuse et promet d’apprendre vite. Il lui faut ravaler la souffrance, ravaler la nostalgie et l'amertume aussi, puis se donner à 300% pour mériter sa chance.

Et elle y arrive. D’abord simplement à la caisse, elle prend rapidement en main le désossage, le découpage, le parage, la préparation des différentes viandes. En 2009, elle est capable de se débrouiller sans l’encadrement de son père, elle a déménagé – car elle soupçonnait Clay de la suivre jusqu’à chez elle des fois – et a retrouvé ses bulles d’air en ligne. Les réseaux sociaux sont arrivés, elle est parmi les premières à y passer énormément de temps. A commencer par Facebook.

Les années dans la boucherie ne l’ont pas changée : Heather reste solitaire, misanthrope et porte très peu d’affection à la « masse ». Son existence virtuelle, elle, est malicieuse, pétillante, vive, drôle. La protection de l’écran lui permet d’exprimer qui elle ne saurait jamais être dans la vraie vie. C’est cette aisance qui la pousse à postuler en 2011 pour un poste de « community manager ». Un type de métier tout neuf, qui demande au fond une chose : avoir de la répartie et être à l’aise sur les nouveaux modes de communication… ce qu’elle est.

Novembre 2011 : nouveau boulot, nouvelle vie. Elle a décroché le job ! Elle a donc troqué le tablier et les couteaux pour un pantalon et un chemisier. A cette époque-là, elle ne réalise pas qu’elle vient d’entrer dans l’une des boites les plus prometteuses de l’époque : une entreprise qui gère une plateforme de vidéo à la demande, qui vient d’étendre son offre au monde entier. Ils ont alors besoin de plusieurs personnes pour répondre aux internautes, sur les différents réseaux sociaux dont ils disposent. Heather se consacre essentiellement à Facebook et peut arroser les gens, agréables comme trolls, de sa répartie incisive qui fait fureur. Elle devient même réputée pour ça sur la toile, bien protégée par son anonymat, et contribue fortement à la communication du groupe. C’est d’ailleurs ce qui a poussé un jeune développeur de sa boite, Sven, à venir à sa rencontre.

D’abord, il a eu du mal à percer sa carapace, elle qui n’était à l’aise que derrière un clavier et un écran. Puis un jour, une nuit en fait, ils ont parlé des heures par messagerie interposée et… ça a changé. Sven n’a que 23 ans, elle en a 27, mais ça n’a pas l’air de le déranger. Ils se fréquentent longtemps, malgré leur différence : il sort beaucoup, à énormément d’amis et pendant un temps, Heather parvient à s’intégrer dans son moule. Elle s’amuse même un peu. Mais le naturel revient au galop : elle préfère les soirées tranquilles aux nuits dans les boîtes, elle préfère passer un week-end en pyjama devant son PC aux week-ends insolites. En 2014, son petit-ami lui brise alors le cœur en la larguant pour une autre : une de ses amies qu’elle avait déjà rencontré à plusieurs reprises, dont elle était persuadée qu’il se passait quelque chose, et Sven avait défendu que non. L’enfoiré !

Retour à la case départ. Encore. Elle, son travail, sa solitude. Pour ne pas exploser, ni sombrer dans le chagrin qui la dévore, elle accepte la proposition de Marcus d’aller, de temps en temps, taper quelques balles. Les réflexes du lycée reviennent vite, ça la défoule.  


♫♪♫ Chapitre I

•• Octobre 2015 •• Quelque part sur la route au sud de Tacoma

- Putain, je capte plus rien, grogna Heather.
- Tu sais que ce que tu fais, ça ne sert plus à rien ?

Elle avait été prise en flagrant délit de lever son portable vers le ciel pour espérer améliorer la réception. Un regard noir plus tard à son petit frère, elle souffla bruyamment, se renfrogna et s’enfonça dans son siège. Ça faisait littéralement des heures qu’ils étaient en voiture mais tout était bouché. D’itinéraires bis en itinéraires bis, Gregor et ses deux enfants s’étaient retrouvées pris dans les pires embouteillages qu’ils n’avaient jamais vu. Certes, les manifestations interminables et les émeutes étaient dans leur dos, mais ils n’étaient pas encore arrivés chez les parents Boone. Ceux-ci étaient de vieux agriculteurs de Longview. Des céréales essentiellement, mais ils avaient aussi quelques arbres fruitiers. Gregor avait proposé de s’y rendre là pour filer un coup de main et prendre des nouvelles – notamment à cause de l’agitation à Seattle qui avait causé la fermeture de son commerce.

- Ça fait chier, marmonna la trentenaire.
- C’est bon Heather, maugréa son bourru de père, tu vas t’en sortir sans ton téléphone, c’est promis.
- Mais c’est pas ça ! Se défendit-elle avec ferveur, c’est pour rester informée ! On sait pas, ça se trouve, l’armée a verrouillé les villes et on va jamais sortir d’ici.
- Et de toute façon, tu voudrais qu’on fasse demi-tour comment ?
- Bah…

Autour d’eux, ça klaxonnait, ça s’énervait, ça tentait des manœuvres impossibles. Vrai qu’ils ne semblaient pas sortis de l’auberge…


•• Novembre – décembre 2015 •• Longview

Ils n’étaient finalement jamais reparti. Plus de lignes, plus d’internet, plus même de message automatique sur les ondes depuis que l’électricité s’était arrêtée. Le temps était maussade, les journées aussi. Heather était rongée par l’ennui. Certes, ils s’amusaient comme ils pouvaient avec son frère : ils disputaient des parties d’échec, faisaient des parties entières de Monopoly, écoutaient de la  musique démodée sur des appareils à pile, frappaient quelques balles de baseball… mais ça ne faisait pas oublier la situation préoccupante, ni les conversations du soir.

- J’ai encore vu un de ces trucs s’approcher des clôtures, bougonna le grand-père.
- Ah, c’était pour ça les coups de feu ? Supposa Marcus.
- Ouaip ! Je sais pas qu’est-ce qui prend à ces gens-là, mais ça les rend sacrément solide. Trois balles dans le buffet et ce con marchait toujours.
- C’est la tête qui marche, réexpliqua Heather pour la millième fois, je l’ai vu plein de fois !
- Ouais mais tu me feras signe quand tu sauras mettre une tête à cinquante mètres jeune fille ! Moi je touche ce que je peux, normalement c’est comme ça que marche les armes.

Elle haussa les épaules. Que dire de plus ? La funeste réalité, elle avait pu l’observer en direct en explorant Longview, à plusieurs reprises. La première fois qu’elle avait dû se battre contre l’un de ces trucs, elle en avait vomi ses tripes. La seconde et la troisième aussi. Puis… elle s’était habituée. Pourtant, elle ne les tuait jamais : elle avait beau les frapper, les pousser, les mutiler – avec les objets à portée – ils se relevaient toujours. Ce ne fut qu’à sa sixième rencontre qu’elle matraqua à plusieurs reprises le crâne d’une de ces créatures, à coup de batte, et… elle cessa de bouger.

Et si sur le coup elle avait eu l’impression de commettre un crime, Heather avait aussi ressenti un sentiment inavouable de soulagement. Elle n’avait plus aucune empathie avec l’humain, elle les détestait. Briser une boîte crânienne de la sorte avait eu un effet terriblement cathartique quelque part.


•• Avril 2016 •• Longview

Deux mois après le grand-père emporté par une pneumonie, la grand-mère trépassait de chagrin. Cette fois-ci, ils n’ont pas pris le risque qui a fallu couter la vie à tout le monde pour le vieux Boone : Gregor et ses enfants l’avaient enterrée tout de suite après lui avait transpercé le cerveau par l’oreille.

Ces quelques mois s’étaient passés… correctement. Les cultures fournissaient assez pour qu’ils se nourrissent, même s’ils devaient faire une croix sur les protéines animales, les produits laitiers et… beaucoup de choses en fait. Piller les voisins était devenu une habitude et Heather n’éprouvait définitivement plus aucun scrupule à s’en prendre aux morts si nécessaire. Le temps l’avait rendu plus brutale, plus féroce, comme si la misanthropie qu’elle étouffait jusque là s’était muée en une armure de bataille.

•• Juin 2016 •• Longview

Sans les grands-parents agriculteurs, la famille Boone n’avait pas réussi à tenir les cultures. Les plans étaient tous morts et ceux qui n’avaient pas été tués par le manque d’entretien l’avaient été par des insectes ou des maladies. Il fallut redoubler d’effort pour dévaliser les alentours, car c'était désormais leur unique source de nourriture.

•• Septembre 2016 •• Longview

- Toujours rien. Vous ?
- Non plus.

Heather, elle, se contenta de secouer la tête. Voilà au moins deux semaines qu’ils ne trouvaient plus rien dans les environs et malgré le rationnement, ils seront bientôt à court. Elle n’avait jamais eu aussi faim de sa vie, ses entrailles semblaient être remplies d’acide tellement elles devenaient douloureuses. Ça rendait la trentenaire plus irascible encore. Constamment de mauvaise humeur, elle préférait rester seule la plupart du temps. Et prendre de plus en plus de risque pour trouver à manger.

[…]

- Heather, faut qu’on parle de ce que t’as fait là !
- Mais quoi putain ?! Y’a rien à dire !

Après deux semaines à crever la dalle, elle et Marcus revenaient avoir un carton plein de pâtes, riz, viande en conserve, pâte à tartiner… la totale. Elle déposa tout dans la cuisine, là où se trouvait Gregor, mais son frère ne semblait pas vouloir lui lâcher la grappe.

- Y’a « rien » à dire ? T’es sûre ?
- C’est quoi le souci Marcus ? S’impatienta le boucher qui examinait les denrées avec envie.
- Le problème, c’est ça !

Il montre la batte de baseball qu’il tient dans les mains – celle de Heather en vérité. Elle est tachée d’un sang vermeil qui n’a rien à voir avec celui des rôdeurs. La concernée lève les yeux au ciel et se défend :

- On avait autant le droit que ce mec de prendre tout ça !
- Il avait tout trouvé avant nous !
- Pas du tout !
- Bon, vous m’expliquez ?

Marcus poussa un soupir.

- Heather a tabassé un mec qui avait trouvé tout ça pour les lui prendre.
- Mais il voulait pas partager ! Putain, tu préfères qu’on crève la dalle ?
- T’as pas partagé non plus je te signale, tu as tout pris !
- Laisse tomber, il va s’en sortir j’en suis sûr, et on va manger. C’est le principal, non ?

Silence. Les yeux crocodiles de la trentenaire vont de l’un à l’autre.

- Papa ?
- Hum… ta sœur a ramené à manger Marcus, je peux pas lui reprocher ça.
- Mais… vous êtes dingues… tous les deux !

Et il partit en claquant la porte.


♫♪♫ Chapitre II

•• Octobre 2016 •• Longview

Heather fut tirée de la torpeur d’une sieste par des coups et un cri. Ça venait du rez-de-chaussée de la maison. Plusieurs voix, hommes et femmes, ainsi que son frère qui essayait pitoyablement de dire qu’ils n’avaient « rien » de valeur. La trentenaire avait attrapé la batte en bois abimée au pied de son lit et s’était faufilée dans le couloir. Elle croise un premier type occupé à fouiller la salle de bain. Un inconnu, bandana sur le visage. Heather réagit au quart-de-tour, l’autre esquiva in extremis le coup qui prenait la direction de sa tête. La batte explosa le miroir de la pharmacie. La brune sentit des bras la saisir au moment où elle armait l’attaque suivante. Elle poussa un rugissement, se débattit férocement, envoya sa semelle dans le groin du gars qui lui faisait face. Ensuite on la jeta au sol au sol. Un choc dans le foie l’électrisa d’un éclair de douleur. Elle releva les yeux sur une ombre noire qui s’abattit sur sa tête.



- Heather ? Heather, tu m’entends ?

C’était la voix de son frère. Elle avait l’impression que son crâne avait triplé de volume et que sa joue droite était en feu. Son abdomen aussi était douloureux.

- Soif, marmonna-t-elle.

Un verre d’eau plus tard, elle reprit.

- C’était qui ?
- Ils t’ont pas raté, mais tu devrais t’as rien de grave.
- C’était qui ?! insista-t-elle – Marcus poussa un soupir.
- Les amis du type que t’a tabassé la dernière fois… ils nous ont trouvé et ils ont tout volé.

La première chose qu’elle ressentit ne fut pas la honte, ni les remords, ni les regrets. Ce fut la haine. Une colère absolue.

- Comment ça tout ?
- « Tout ». On a plus rien à manger, plus d’armes… ils ont même pris la voiture.


•• Hiver 2016-2017 •• Longview

On ne connait pas la faim, à moi de l’avoir expérimenté. Avoir faim jusqu’à en avoir les entrailles qui brûlent, jusqu’à en avoir des hallucinations, jusqu’à ne peut être capable de se tenir debout.

Privé de véhicule, les Boone n’avaient pas pu quitter leur ville, surtout désarmés. Ils étaient équipés de ce qu’ils pouvaient trouver de viable – couteau de cuisine, marteau, pied-de-biche, etc – mais ça ne suffisait pas. Et tout l’hiver, ils avaient manqué de nourriture. Parfois, pendant les plus longues semaines de jeûne forcé, ils s’étaient nourris de ce qu’ils pouvaient. Croquettes pour animaux, aliments visiblement périmés, racines quelconques, champignons ramassés au hasard…

Heather ne comptait plus les désordres intestinaux qu’elle avait subi, ce qui n’arrangeait à leurs conditions d’hygiène – ils avaient heureusement la rivière pas loin pour ne jamais manquer d’eau. Mais Marcus… il n’avait pas eu cette chance. Il était mort d’une intoxication, courant février.

•• Mars 2017 •• Longview

Elle, c’était Magali. Une jeune femme seule d’environ 20 ans, un peu empotée, venue les supplier de l’aider en s’introduisant sur la propriété. Elle avait froid, elle avait faim, elle était blessée. Le problème, c’était que les deux Boone restant ne pouvait subvenir qu’à un seul de ces trois besoins. Le soir de son arrivée, Heather s’était adressée à son père :

- Elle ne peut pas rester ! On ne peut même pas se nourrir nous-mêmes.
- Je sais, soupira-t-il, las, je te laisserais pas partir comme Marcus…
- Alors faut la dégager ! Il nous reste 100 grammes de putain de croquettes pour chien. Si on partage en trois, on mange même pas deux jours !
- Ne t’en fais pas, lui répondit Gregor en lui déposant un baiser sur le front, je m’en occupe. Je vais lui expliquer la situation et… demain, elle sera partie.

Le lendemain matin, la trentenaire fut réveillée par une délicieuse odeur de lard grillé. Son vendre gargouilla si fort qu’on dû l’entendre jusqu’à Seattle. En pyjama, cheveux hirsutes, elle descendit à toute et manqua même de s’étaler dans les escaliers. Son père était devant les fourneaux, un drôle d’air sur le visage. Un peu absent, blême, mais concentré sur la tâche.

- Salut Heather, fit-il pensivement.
- Papa… tu m’expliques ?!

Un cœur d’œil à la table la rassure : il n’y a bien que deux assiettes.

- En raccompagnant Magali à la sortie de la ville, j’ai... j'ai rencontré deux chasseurs. Ils venaient d’abattre un cochon sauvage…
- Un cochon sauvage ?
- Ouais… échappée d’un élevage sans doute ! Ils ont accepté de nous filer un morceau. J’ai tout découpé et mis dans des boite dehors… avec les températures, c’est comme un frigo, ça va tenir 5-6 jours.
- Oh putain…

Heather en eut le vertige tellement elle n’en revenait pas. Elle allait manger !! Enfin. Le plus difficile, ce fut de ne pas se goinfrer trop vite et de résister à l’envie dans demander plus. De la bonne viande fraîche dans l’estomac, ça faisait des mois que ça n’était pas arrivé ! Ce jour-là, elle avait embrassé son père sur le front et s’était motivée à sortir en expédition. Ils avaient une bonne étoile, il fallait en profiter !

•• Printemps 2017 •• Longview

Les rôdeurs n’étaient pas trop un souci ici. Même s’ils étaient plus nombreux qu’au début, la faim restait le point crucial. Heather  appris à mieux fouiller, à penser à l’impensable, et trouvait parfois des choses oubliées dans des endroits improbables. De temps en temps, Gregor revenait avec de la viande. Soi-disant, toujours des dons de chasseur. A vrai dire, la trentenaire de s’interrogea pas plus que ça tant que c’était comestible. De son côté, elle osait des voyages plus lointain, quitte à dormir à l’extérieur. Une fois, un homme jovial avec une imposante montre à l’écran fendu l’avait aidée à dénicher un gros lot de conserves au niveau de Silver Lake, à plus d’une journée de marche de la ferme. Quelques jours plus tard, elle fut accueillie par un Gregor aux fourneaux. Encore son fameux steak de cochon sauvage. Un détail attira néanmoins l’attention de Heather, qui se figea.

- Tiens… tu l’as eu où cette montre ?

Une grosse grosse montre.

Avec l’écran fendu.

[…]

Penchée sur sa bassine, la trentenaire n’en finissait plus de vider son estomac. Il avait fallu longtemps pour tirer les vers du nez de son père, lui faire avouer l’inavouable. Il avait cuisiné une personne. Et toutes les autres fois, quand ils avaient mangé de la viande, il s’agissait en faire d’autres êtres humains. Le choc était terrible, la nausée l’avait emportée sur la colère, puis l’épuisement sur le malaise. Mais allongée dans son lit, Heather ne pouvait plus dormir. Elle se repassait en boucle le film de toutes les fois où elle avait savouré avec gourmandise le « lard » de son père. Mon dieu…

Elle était devenue un monstre.

Une cannibale.

•• Été 2017 •• Longview et environs

Le temps passait et la rancœur s’estompait. Gregor avait fait en sorte de la sauver, pour ne pas la perdre comme Marcus, elle pouvait reconnaître ça. Grâce à la voiture de l’homme à la montre, Heather put partir en expédition un peu plus loin. Pendant quelques mois alors, elle pu explorer des quartiers encore jamais fouillés, ramener des lots de conserves qui leur permis de tenir l’été. Mais avec l’approche de l’automne revenait la faim. Une chimère atroce qui ne lui avait pas manqué. Les démons revinrent alors.  

Heather se souviendra toujours de la première personne qu’elle avait capturé pour sa viande. Une femme, plutôt petite, probablement pas plus de 25 ans. Elle l’avait approchée, lui avait parlé et toutes les deux avaient brièvement fait connaissance. Assez pour savoir que l’inconnue s’appelait Sunday, qu’elle avait 21 ans, qu’elle avait été séparée de ses amis et qu’autrefois, elle étudiait l’art dramatique. Il avait suffit d’un moment, qu’elle tourne le dos un peu trop longtemps, pour que Heather lui assène un violent coup de pierre derrière la tête. Suffisamment fort pour la sonner. Ensuite, elle l’avait ligotée, l’avait chargée dans sa voiture et l’avait ramenée à la ferme.

Sunday s’était réveillée dans la cave de la propriété des Boone, terrifiée, blafarde. A la vue des outils soigneusement entretenue, de la grande cuve devant laquelle on l’avait agenouillée, des tabliers que portaient les deux complices… elle comprit que ses cris étaient inutiles. Heather serra les mâchoires, réprima ses tremblements et s’empara d’un long couteau. Son cœur fracassait ses côtes, sa peau s’embrasa de chair de poule.

Inspirer. Expirer.

Elle saisit Sunday par le cuir chevelu, tira sa tête en arrière et l’égogea d’un coup sec.


♫♪♫ Chapitre III

•• Octobre 2017 – mars 2018 •• Longview et environ

A partir de là, ça devint une habitude. Heather partait le plus souvent seule en expédition, pillant les lieux abandonnés, dénichant la moindre chose comestibles ; des sachets de pâtes aux boites de croquettes pour chat. Quand elle croisait un survivant isolé, homme ou femme, elle faisait en sorte de l'approcher, de se lier brièvement puis, si elle en avait l’opportunité, de l’assommer. Elle agissait comme un robot, guidée uniquement par un instinct animal et la peur de la faim. Les captures la rendaient de plus en plus habile pour sonner ses proies d’un coup sec, les ligoter solidement, les égorger, aider son père à les préparer et à se débarrasser des restes. Chez l’une, elle piqua une veste en cuir, chez l’autre, un flingue, chez le suivant une batte de baseball en métal…

Mais si ce comportement la rendait brutale et soupe-au-lait, Gregor était pire. Il perdait complètement l’esprit, s’emportait régulièrement. En plus, il lui arrivait de perdre la mémoire pour des choses essentielles, Heather l’avait même surpris à la regarder comme s’il ne se souvenait plus exactement de qui elle était. Cet hiver fut terrible… et la trentenaire s’en sortit dénaturée à vie.

•• Avril 2018 – mai 2018 •• Longview

- Valorian… c’est toi ? souffla-t-elle d’une voix rauque.

Elle l’aurait à peine reconnu, barbu, sale, vieilli. Heather baissa la carabine de son père et fit entrer son frère qu’elle croyait ne jamais revoir.

- Je… j’ai essayé de venir plus tôt, dès l’appel de papa au début, mais…

Inutile d’expliquer : il avait eu des problèmes. La preuve en était la petite tête blonde qui l’accompagnait. Sa fille Sarah. Mais pas de trace de sa sœur Angel, ni de sa mère Mallorie.

- J’étais plus sûr de trouver quelqu’un ici, mais je devais essayer…
- T’as bien fait, le rassura Heather, t’as bien fait.

[…]

- Heather, t’as vu Sarah ?!
- N-non, pourquoi ?

Elle émergeait tout juste, se redressa dans son lit et pardonna immédiatement son intrusion à son aîné devant son air paniqué.

- Elle n’est pas dans son lit… je l’ai cherchée partout !
- Et merde, grogna sa sœur, t’as demandé à papa ?
- Il a dit qu’il a cru entendre la porte dans la nuit mais il pensait que c’était toi ou moi qui prenions l’air.
- Ok, bon… on va la chercher.

Ils y passèrent la journée. Toute la propriété des Boone, puis celle des voisins, puis les quartiers les plus proches de Longview. Pas de trace de Sarah. Le soir, ils furent accueillis par l’alléchante odeur d’une viande en sauce. De la viande de sanglier prétendit-il, troquée par des chasseurs de passage. Heather pâlit sur le coup. Elle ne mangea pas. Le cœur au bord des lèvres, elle observa son paternel tout avaler avec gourmandise. Au moins, Valorian n’avait pas d’appétit et parti se coucher en plein milieu du repas. Mais à peine fut-il monté à l’étage, sa sœur attaqua.

- Me dis pas que t’as fait ça.
- Fais quoi ? gronda son père qui terminait son assiette.
- Joue pas à ça avec moi.

Il leva sur elle des yeux surmontés d’épais sourcils, imperturbable.

- On aurait pas réussi à nourrir quatre personnes ni à s’occuper d’une enfant, tu le sais.
- T’ES PAS SÉRIEUX ?! s’emporta-t-elle.

Heather s’était levée d’un coup, bousculant bruyamment la table.

- Calme-toi s’il te plait, tu vas réveiller ton frère.
- Réveiller mon frère ? S'étrangla-t-elle, t'es en train de bouffer sa fille ! TA PETITE FILLE !!!
- Ferme-là Heather s’il te plait : j’ai fait ça pour vous deux.
- Pour nous deux ?  

Elle en eut le vertige. Ce fut comme une gifle en pleine figure, un retour violent à la dure réalité de ce qu’ils faisaient. Des atrocités qu’ils avaient commis. Se nourrir d’autres personnes. Le crâne déchiré par un acouphène, un bourdon dans le crâne, la trentenaire se leva en titubant. Elle se mit à hyperventiler, à sentir sa peau s’hérisser, striée de frissons glacés et brûlants. Putain, elle allait être malade. L’homme qui se tenait à cette table, elle ne le reconnaissait plus ; il venait de manger sa petite-fille.

Sa petite fille.

Se passer de l’eau froide sur le visage n’y changea rien. Le reflet blafard que lui renvoyait son miroir ne lui laissait entrapercevoir qu’une chose : un monstre. Heather eut un haut-le-cœur, retint de justesse son envie de vomir. Sa main tremblante contre ses lèvres, elle pris sa décision. L’instant d’après, elle était dans la chambre de son frère et le tirait du lit où il ne dormait pas.

- Viens Valorian, il faut qu’on se casse.
- Pardon ?

Elle s’était mise à rassembler ses affaires pour les jeter dans un sac et évitait de le regarder. Il ne savait rien de leur secret, ce serait mieux que ça reste ainsi.

- On doit partir, papa a… papa pète les plombs.
- De quoi tu parles Heather ?
- Fais moi confiance !
- Non… on peut pas partir : si Sarah revient et…
- Elle reviendra pas ! Ne put-elle s’empêcher de trancher.
- C… comment tu sais ? s’étrangla son frère, blême.
- S’il te plait, on a pas le temps, supplia la jeune femme.
- EXPLIQUE MOI !

Elle s’arrêta et se figea. Un soupir s’échappa de sa poitrine. Elle n’allait pas avoir le choix…

[…]

BLAM.

Heather avait sursauté.

- Oh non, non, non, non…

Ça provenait de la chambre de Valorian. Après avoir entendu l’histoire, il avait été abasourdi. Dévasté par l’horreur et le chagrin, quand sa sœur aurait pensé le voir en rogne. Mais c’était trop, même pour lui. Il avait demandé à être seul quelques minutes et voilà le résultat : l’arme était tombée à ses pieds, son crâne s’était ouvert comme un œuf sous l’impact de la balle à bout portant. Cette vision la hantera pour toujours, bien plus que toutes les personnes qu’elle avait tué. En retourna vers sa chambre, Heather croisa son père au niveau des marches. Il la dévisageait avec des yeux sévères et interloqués, elle le fixait avec fureur.

- Toi… c'est... c’est ta faute !

Elle ne réfléchit pas et le poussa violemment dans l’escalier. Le visage du cinquantenaire se décomposa, presque au ralenti, avant qu’il ne dégringole dans les marches avec fracas. Sa fille ne perdit pas une seconde : elle courut rassembler quelques vêtements, son arme à feu, sa batte. Il fallait qu’elle se barre d’ici et qu’elle ne revienne jamais.

Merde.

Il n’y avait plus personne dans l’escalier.

A pas de loup, précautionneusement, elle descendit les marches une à une. Les vieilles surfaces de bois grincèrent péniblement. Dehors, la pluie s’était mise à tomber fortement, ajoutant une trame sonore aux ombres inquiétantes de la nuit. Il fallait qu’elle trouve les clefs de la voiture, sur le buffet, et qu’elle se taille.

Heather était à mi-chemin quand la respiration rauque de son père précéda le poing qu’elle mangea dans la pommette. Elle tituba, il en profita pour l’agripper par les cheveux et la jeter contre la table du salon, qu’elle se percuta dans la hanche. Une gifle supplémentaire et elle tomba à genoux, aux pieds de Gregor qui boitait sévèrement.

- J’ai tout… sacrifié… pour toi, lui déclare-t-il à bout de souffle entre deux gémissements de douleur, je t’interdis… de me… traiter comme… ça… jeune fille.
- Arrête de m’utiliser comme excuse ! S’exclama-t-elle, la lèvre en sang, t’es juste… t’as juste… t’avais pas le droit de faire ça…
-  Heather… fais pas… semblant de pas… comprendre… c’est toi et moi, contre le reste…
- Non… non, je veux plus faire partie de ça…

Son père poussa un rugissement de colère et la tira à nouveau par le cuir chevelu pour la redresser. Elle en profita pour pivoter vers lui et lui envoyer un talon dans le genou déjà blessé par sa chute. Gregor beugla, lâcha sa prise et Heather réagit comme un automate. Elle saisit la batte accrochée à son sac, arma un coup et frappa de toutes ses forces. Le nez de son géniteur éclata sous le choc mais galvanisée par le cocktail détonnant de la rage, de la peur, du dégoût et de la rancœur, elle poursuivit. Elle cogna à plusieurs reprises, sans lui laisser le temps de souffler, éjectant plusieurs dents, fêlant plusieurs os, jusqu’à ce que le vieux s’effondre, inconscient.

Cette nuit-là, elle prit la fuite sans se retourner.


♫♪♫ Chapitre IV

•• Année 2019 •• Ouest de Washington

Depuis qu’elle était partie de chez ses grands-parents, Heather était une vagabonde. Elle vivait de ses fouilles dans les lieux abandonnés, de larcins, de rackets voire de meurtre. Sa voiture tombée en panne au niveau de Grand Mound, où elle avait fait une longue halte, notamment pour l’hiver 2018-2019. Trouver de la nourriture n’était pas moins compliqué et parfois, elle était obligée de recourir à de vieilles méthodes : manger de la merde ou manger de l’humain. Quand on l’avait fait une fois, ce n’était plus si dur d’y revenir. Plutôt ça que la faim. Tout plutôt que la faim. Avec son passif en boucherie, elle savait comme découper, désosser, vider, préparer une viande. Elle ne s’attardait jamais sur les lieux de son méfait, pour ne pas risquer d’être surprise…


♫♪♫ Chapitre V



•• Année 2020 •• Grand Mound > Olympia

… ce qui finit par arriver. Heather s’en était prise à la mauvaise personne, un adolescent plein de ressource qui s’était échappé, juste avant qu’elle ne l’égorge. Dix nuits plus tard, il avait retrouvé sa trace et revenait avec des renforts. Ils mirent le feu à la baraque qu’elle occupait, criant des injures jusqu’à ce que les rôdeurs ne viennent les faire fuir. Ce fut d’ailleurs le bruits des mains décharnées qui fracassaient ses carreaux qui l’avaient tirée du sommeil. L’air déjà saturé de fumée, l’atmosphère brûlante, la trentenaire se précipita vers l’une des fenêtres du deuxième en crachant ses poumons. Sa batte explosa la vitre, elle se faufila par l’ouverture, non sans s’écorcher superficiellement, et se laissa tomber dans l’herbe. Une vive douleur remonta dans ses articulations mais l’adrénaline compensa la douleur. Elle boita sur les premiers pas, puis s’enfuit en courant.

La suite ne fut que marche interminable, brûlures au premier degré, pillage de solitaires et cannibalisme. Parfois, Heather tombait sur plus fort qu’elle et avortait ses plans ; parfois encore, elle jeûnait de longues dizaines de jours, faute de trouver de quoi se mettre sous la dent. Un soir de début d’hiver, elle parvint à convaincre un couple de l’héberger, aux abords d’Olympia. Des nomades, en caravane. Ils avaient du lapin, quelques mûres et des pommes de terre troquées sur Seattle. Au No man’s land. Ils avaient dû avoir pitié de ses traits blafards et de son apparence crasseuse, ou bien avaient-ils simplement le cœur sur la main. Quoiqu’il en soit, Heather se retrouva à leur table. Tout en grignotant du bout des lèvres le diner qu’on lui offrait sans rien en retour, elle réfléchissait à comment les surprendre. Elle pourrait tout récupérer, caravane incluse. Puis elle la vit, la petite endormie jusque-là.

Elle s’appelait Sarah.

Un orage de souvenir fendit son esprit en deux cette nuit-là, une prise de conscience lui retourna l’estomac. Loin de ses hôtes, Heather laissa libre court à ses larmes. Des pleurs de rage, de désespoir. Car dans tout ça, elle avait oublié déjà… pourquoi survivait-elle ?



RACONTEZ ICI A QUOI RESSEMBLE UNE JOURNÉE DE VOTRE PERSONNAGE AUJOURD'HUI. S'IL EST DANS UN CAMP, COMMENT PARTICIPE-T-IL A LA VIE COMMUNE ? QUELLE EST SA RELATION AVEC L'AUTORITÉ ? S'IL EST TRAVELER, QUELLES SONT SES HABITUDES AU JOUR LE JOUR ? ETC...


Time to meet the devil

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Re: Tout mon capharnaüm

Sam 19 Déc 2020 - 0:50

« We are the wild youth »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.
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Re: Tout mon capharnaüm

Lun 21 Déc 2020 - 22:42

la chronologieChoose your side
• Automne 2020
Une drôle d'ambiance règne sur Seattle et, par extension parfois, sur l'état de Washington. Où que l'on soit, les New Eden semble présents, recrutant à tour de bras en promettant un monde bien meilleur que ce que les autres ont à offrir. Au quartier industriel de la métropole, la vie a repris un rythme étonnant, avec un aillage de communautés qui s'entraident, se croisent, s'organisent. Malgré tout, des tensions semblent couver...  et personne ne saurait prédire où et quand cette bulle de plomb explosera.

(c) the walking dead rpg
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Re: Tout mon capharnaüm

Mer 23 Déc 2020 - 10:25

test
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Re: Tout mon capharnaüm

Mer 23 Déc 2020 - 10:25

Le membre 'June D. Phelbs' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Spécial' :
Tout mon capharnaüm  - Page 17 NWlSff5


We won't get weak
That's not in us anymore

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Re: Tout mon capharnaüm

Jeu 24 Déc 2020 - 12:20

Animadversion

Le sang colle autant de fois que tu y vas, délivre-toi de ce poids avec tes doigts ♫ Tu ne t'arrêteras pas ♪ Telle est cette loi, je la connais : c'est celle que tu bois et c'est celle qui te noie, pour la dernière fois ♫ Succube externe dévisse, éventre, desserre pots, paquets, couvercles ♫ Il ne choisit pas, il les aime tous, voilà, il a faim d'avoir faim l'outremangeur ♪




NB actrice asiatique :

Kristin Kreuk
ayaka miyoshi
Jessica Henwick
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Re: Tout mon capharnaüm

Ven 22 Jan 2021 - 13:47

aime l'ordre et la discipline, adhère bien plus au côté militarisé des NE qu'au côté religieux. N'a pas d'Épouse seulement sa femme d'avant l'apo qui elle est à Spokane, de toute façon ne peut plus procréer. Il a un fils d'une quarantaine d'année, tjrs à Walla Walla. Veut que Spokane soit le plus efficace possible, car c'est ici qu'on entraine toutes les recrues.



ft: Arnold Schwarzenegger
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Re: Tout mon capharnaüm

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