Isaac vise, tire et … rate. Faisant sursauter le Shérif qui se tourne vers le cavalier, menaçant. Mais à cet instant, un autre coup de feu résonne. Lisandro se fige. Jusqu’à ce qu’un cri masculin n’émerge du commissariat, rassurant le chilien en passant. Andrea allait bien. Il n’y avait eu qu’un seul coup de feu. Le Shérif s’inquiéta du sort du dénommé Trevor et ils eurent la certitude qu’Andrea s’était échappée. La régisseuse n’était peut-être pas sortie d’affaires encore, mais elle n’était plus immédiatement menacée. Mais c’était sans compter la colère du Shérif, qui se retourna vers eux et tira. Touchant Isaac. Le chilien se précipita vers le cavalier qui tituba, Lisandro le rattrapa, le stabilisa avant de se pencher sur la blessure. « Ça va aller … » Fit l’hispanique, d’une voix chargée d’amertume envers le Shérif. Il regarda celui-ci, qui semblait bien rire d’eux avant de se détourner pour aller voir son fils. D’un regard entendu avec Isaac, lui demandant d’ouvrir l’œil, il profita de l’inattention de l’homme pour aller déverrouiller la cellule. « Dès que t’as une occasion, tu pourras le tenir en joue ? » Il allait d’abord falloir sortir et l’assommer.

Dès l’instant ou la porte de la cellule grinça, la tentative d’attaque furtive de Lisandro échoua et le Shérif se retourna, surpris. Il n’avait pas pensé à demander à récupérer le trousseau de clés en les braquant. Profitant néanmoins de son temps de réaction, Lisandro s’élança. Mais préparé, le coup qu’il réservait à sa mâchoire fut dévié quand le Shérif lui envoya un bon coup de genou dans le ventre, lui coupant le souffle momentanément. Le chilien s’accrocha à son arme, cherchant à la lui prendre des mains. L’homme en face avait bien plus de force qu’il n’en avait l’air, au corps à corps, Lisandro le foudroya du regard. « T’aurais dû avoir le courage de mettre fin à ses jours, bastardo ! » Il était son père après tout. Il aurait dû, il avait été trop faible pour ça. Mais était-ce une raison pour la garder en vie et lui faire vivre cette non-vie ? Ainsi qu’à tous les malheureux qu’ils auraient croisés ?! D’un coup sec, Lisandro lui arracha l’arme des mains mais, rapidement empoigné par le Shérif, l’arme glissa au sol, hors de portée.

La balle n’avait pas touché sa cible. Et le vieux Greene se doutait bien que cela n’allait pas plaire au shérif. Mais une seconde détonation se fit entendre, dans la première partie du bâtiment. L’espace d’un instant, le cavalier se mit à penser au pire, pour Andrea. Néanmoins, lorsqu’une voix masculine se fit entendre, cela le rassura. La jeune femme semblait avoir réussi à s’enfuir. Eux, aussi, devaient sortir de là…

Malheureusement, leur geôlier n’allait pas les laisser partir aussi facilement. Fou de rage, il braqua son arme à feu vers ses prisonniers, avant qu’un nouveau tir résonne entre les murs. Par réflexe, Isaac avait protégé son visage avec son bras valide. Toutefois, une désagréable sensation se fit sentir au niveau de sa cuisse. La balle l’avait touché, effleurant un petit bout de muscle. Rien de bien méchant, mais son état déjà bien affaibli, le fit vaciller. Lisandro vint le soutenir, lui demandant de tenir le coup. « C’est rien. Juste une égratignure. » Souffla le plus vieux, avant de détourner son regard vers le shérif, dont l’attention était tournée vers son fils.

C’était maintenant ou jamais. Lisandro s’approcha de la porte de la cellule pour la déverrouiller, faisant signe à l’éleveur de se tenir prêt. Isaac lui fit un signe de la tête, relevant son arme vers l’homme de l’autre côté de la grille. Il ne devait pas louper son coup cette fois-ci. Le doc’ s’élança alors, se ruant sur le shérif. Ce dernier envoya un coup de genou dans l’abdomen de son coéquipier qui parvint tout de même à le désarmer. Mais l’autre homme revint à la charge, empêchant le cavalier de tirer. Il risquait de blesser son ami, il ne pouvait pas se le permettre.

Le Shérif grogna en empoignant Lisandro qui tentait de prendre le dessus. Mais l’homme, accablé par la perte de sa fille, semblait ne pas se préoccuper des efforts du chilien pour le déstabiliser. Lisandro parvint à se dégager, pour balancer son poing dans le ventre du shérif. Le coup toucha, mais ne fit que l’énerver encore plus. Le shérif attrapa Lisandro pour le plaquer contre le mur, sa tête heurta douloureusement le plâtre, l’étourdissant quelque peu. L’homme appuyait sur sa gorge, comprimant sa trachée, Lisandro l’empêchait de l’étouffer en repoussant le bras comme il pouvait. Le Shérif avait pris l’ascendant, et si Andrea n’avait pas choisi ce moment pour attirer les morts, offrant une diversion bienvenue. Il vit d’abord Andrea, avant de comprendre ce qu’elle faisait. Le Shérif, distrait pas la surprise du chilien tourna la tête vers la sortie de secours du commissariat où Andrea apparu.

Lisandro repoussa le Shérif et se recula suffisamment pour être hors de portée et préparer son nouveau coup. Mais entre l’homme et les morts qui menaçaient, Lisandro hésita. Il avait une ouverture, une chance pour assommer le Shérif avant que les morts n’entrent et ne s’en prennent à eux. Au moment où Andrea arriva vers lui, le chilien recula encore et braqua son arme sur le Shérif désarmé, l’homme était à présent braqué part Lisandro et Isaac, de l’autre côté. « Andrea ! Ca va ?! » Demanda-t-il, sans se retourner. Il était nerveux, fébrile. Les morts n’allaient pas tarder à entrer.