Une poignée de jours depuis qu’ils étaient rentrés, même pas, deux tout au plus. Le retour était difficile et en se levant de bonne heure pour sa ronde matinale, Donovan imaginait pas que ça serait autant le bordel. Son talkie grésilla, la voix d’Arizona retentit. « Merde. » Aussitôt, le militaire qui terminait son tour du matin fila vers l’armurerie récupérer sa Remington, son Beretta déjà rangé dans son holster et son couteau à son étui. Une clope au bec, les Ray-Ban dans la poche de sa veste, le tatoué alla rejoindre Winslet.

L’idée était de monter une équipe pour protéger le camp, il en serait, hors de question de laisser ça à d’autres moins expérimentés, quoiqu’en disent certains. « Winslet. » l’interpella-t-il avant d’attendre la suite des idées, et surtout de voir qui se pointait pour aider. Ils avaient aucune idée de combien de cadavres arrivaient, les contenir allait être un merdier sans nom. « On a une idée du nombre de rôdeurs ? Beaucoup sans quoi ils nous auraient pas prévenus mais va falloir partir chargés. » Ça allait être un beau merdier encore mais cette fois ils y étaient préparés.

Spoiler:

L’orage l’avait accompagnée une bonne partie de la nuit. Au-delà de son incapacité à dormir, il y avait toujours quelque chose de grisant à écouter la nature se déchainer. Même maintenant qu’elle était capable de les rayer de la carte. Au matin, June avait observé le clair-obscur du jour en buvant son café. L’une de ces journées qui rappelaient que l’été touchait à sa fin et que bientôt, ils retrouveraient les intempéries de fin d’année si propres à l’état de Washington. Elle ne s’attendait néanmoins pas à recevoir, via le talkie qui l’accompagnait partout, l’alerte d’Arizona qui signalait que l’île était en pleine infection de cadavres.

- … J’arrive, avait-elle soufflé avant de se préparer en quatrième vitesse.

***

Bainbridge était assez grande pour que le danger sur la population ne soit pas immédiat mais s’ils laissaient ces charognes courir, ils finiraient par être attirés chez eux. Que ce soit le bruit des voitures, des détonations des armes à feu à l’entrainement, les exclamations portées lors des jours de discours. Mieux valait prévenir que guérir, c’était ce qu’elle avait retenu de l’automne passée et de la horde qui avait ravagé leurs barricades. Ils étaient assez nombreux pour envisager de détourner ou d’abattre ces mordeurs.

- Plusieurs centaines. Peut-être un millier, répondit la responsable de sécurité à Donovan au moment où la rouquine arrivait à son tour dans la pièce où se préparait habituellement les expéditions, il va nous falloir du monde.
- J’en suis, informa la quarantenaire du tac-o-tac.

Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas participé à une opération extérieure mais elle était formée pour ça. Ce n’était pas tant pour un quelconque accomplissement personnel, mais pour ne pas perdre la main et surtout pour donner l’exemple, elle se devait de se montrer sur ce genre de mission d’envergure. On ne pourrait pas l’accuser, comme Benjamin Chambers, de laisser ses co-survivants mourir pour lui pendant qu’il se terrait dans son bureau.

Spoiler:

La nuit avait été courte à cause de l’orage. Tenue par l’angoisse, incapable de fermer l’œil depuis le tremblement de terre et les conséquences qu’il y avait eu, Casey tenait à peine en place lorsque le soleil pointa difficilement le bout de son nez. Elle n’était pas plus fatiguée que d’ordinaire, son hyperactivité l’empêchait de se poser réellement de toute façon. Et le canapé du salon n’était pas des plus confortables, surtout depuis qu’elle boudait sérieusement Stanley au point de le fuir certaines nuits.

« Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda Maddie en regardant John revenir en courant jusqu’à leur maison pour les réveiller en fanfare.
« Comme d’hab, une couille. » Répondit-elle à sa frangine en bondissant à son tour pour enfiler de quoi les suivre.

Si Stanley s’attendait à ce qu’elle reste tranquille à la maison parce qu’il l’exigeait, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! L’idée de laisser sa sœur en proie à d’autres morts lui était insupportable de toute façon. Elle talonna ses colocs et son compagnon jusqu’à l’endroit donné, où se tirait déjà les premières conclusions et se posaient les premières questions. June, Donovan et Arizona avaient déjà leur masque le plus sérieux, et Casey ne tarda pas à en faire autant.

« C’est si terrible que ça ? » Demanda-t-elle en regardant les responsables.

Visiblement.

Spoiler:

Le temps de la nuit passée ne l'avait pas aidé à dormir. Outre les éclairs, les vibrations dans les murs de la baraque l'avaient ramené au même drame que Novembre. Ça c'était pourtant calmé sur le matin, mais plus le temps de flemmarder ici, June devait l'attendre. Rapidement rafraîchie et vêtue, Collins avait claqué la porte de la maison sans croiser Floyd, de garde d'après ce qu'il lui avait dit, et s'était attelée à rejoindre la rouquine. Cependant l'agitation subite au dehors, avait piqué sa perplexité, plus encore en remarquant que Phelbs se dirigeait activement ailleurs que chez elle. Y avait un problème ? PC portable dans les bras, la blonde lui avait emboîté le pas sans encore la héler, tournant les yeux au passage sur un duo de types sous les ordres de Winslet. Rôdeurs, épave... nord de l'île. Poste de surveillance. Merde. La blondinette activa le pas, poussant rapidement le battant. L'avocate était présente, Donovan lui aussi, tous deux face à Arizona qui leur faisait un topo de la situation. Quelques autres se tenaient là et Casey dont elle croisa vaguement le regard, néanmoins intéressée par la réponse qu'on donnerait à la question que cette dernière venait de poser. Déjà June se proposait de se joindre au prochain déploiement vers l'extérieur, en renfort pour ceux de garde là bas.

- J'peux... Elle ne termina pas sa phrase. Okay, après tout, elle n'était pas la meilleure survivante au monde, et être un boulet dans les pattes des plus expérimentés n'était guère envisageable ni même une bonne idée. Elle se contenterait de faire ce qu'elle savait donc faire de mieux, organiser ce qui devait l'être, tempérer ceux qui avaient besoin de l'être. June n'allait pas tarder à lui dire ce qu'elle voulait d'elle. Son regard fila sur le militaire, elle lui offrit un vague sourire, qu'il fasse attention c'est tout ce qu'elle lui demandait. Ça et qu'il rentre en vie. Ça valait autant pour sa supérieure. Je vais rester ici.

Spoiler:

La nuit avait été mouvementée, beaucoup trop, et Davis était passé de son lit à son canapé, tâchant de s'occuper le temps que l'orage passe, en vain. Il avait fini par s'endormir, pensant à Amanda et Joann, au poste de surveillance. Étaient-elles en sécurité ? Mieux valait l'espérer. Mais l'espoir n'était plus permis, il le savait pourtant.

Ce matin là, en sortant de son domicile avec l'optique de se rendre au laboratoire, il avait remarqué l'agitation au dehors, s'arrêtant net en fronçant les sourcils. Faisant quelques pas, le virologue avait attrapé le bras de Sanders qui passait non loin. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » « Un problème au Nord de l'île, près du point de surveillance. Des infectés. » Le sang du quarantenaire ne fit qu'un tour. Pour qu'une telle information parvienne jusqu'ici c'était que la situation devait vraiment avoir une ampleur affolante. Déglutissant difficilement, il avait hoché la tête. « Qui est au labo ? » « Brown. Vous allez monter ? » Davis ne répondit pas, hochant simplement la tête. Bien sûr qu'il allait monter, quelle question de merde ! Avec les deux seules personnes qui lui importaient là-haut, il n'allait certainement pas rester ici.

Lâchant son cadet, le quarantenaire s'était mis en route sans plus tarder vers l'endroit où devait sans doute se trouver le reste des responsables, bien décidé à aller voir de lui-même ce qu'il se passait là-haut. Oh, il n'était clairement pas le plus à l'aise dans ce type de situation mais qu'importait, la question ne se posait pas.

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Le temps de la veille était à l’image de l’humeur de Jenna en ce matin. Elle venait de passer une semaine au trou. Elle était sortie depuis 48h et elle avait à peine eu le temps de voir son homme. Lucas était revenu de Renton et il était presque directement parti vers le nouvel avant-poste en compagnie de plusieurs autres personnes. Aussi elle n’avait pas encore eu l’occasion de lui annoncer la nouvelle de sa grossesse. Elle avait passé la nuit éveillée réfléchissant à comment lui annoncer qu’il allait être père tout en observant la nature se déchainer au dehors. Derrière la vitre de sa chambre, elle avait regardé les éclairs déchirer le ciel toute la nuit. Cela faisait un moment que le temps n’avait pas affirmé son autorité de la sorte.

Après sa nuit blanche la serveuse était sortie tôt, aux aurores, une fois que le temps s’était calmé. Elle était partie déambuler dans les allées du camp les mains dans les poches de sa veste en jean. Au moins cet orage avait rafraichi l’atmosphère, les premiers signes de l’automne étaient là. Mais quelque chose clochait en cette matinée, l’agitation du camp était inhabituelle, beaucoup de monde courrait partout et il semblait à Jenna que la situation n’était pas sereine. Au détour d’une ruelle du camp elle agrippait un militaire qui avait l’air pressé et stressé « Hey ?! Il se passe quoi ? » le regard interrogateur de la serveuse fut rapidement rassasié quand le jeune soldat lui annonçait qu’une alerte était arrivée de l’avant-poste et que cela semblait plus que sérieux. Une horde de rôdeurs … Lucas était là-bas bordel.

Il était hors de question qu’elle reste ici sans rien faire. Jenna se précipitait vers un rassemblement qui avait lieu pour préparer une sortie et aller soutenir l’avant-poste. Les têtes pensantes étaient là, y compris le bourreau de Jenna, June. Tant pis si elle était consignée au camp, il était hors de question qu’elle reste ici à se tourner les pouces alors que son futur mari allait les affronter de front « Je veux en être aussi ! »

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