June sursauta à cause des détonations qui explosèrent bien trop proche de ses oreilles qui sifflaient déjà. La blonde, autrefois membre de la petite équipe de Zack, perdait pied. Elle ne chercha pas à s’interposer. Ce n’était constructif mais ces fanatiques comprenaient-ils un autre langage ? Combien de temps avaient-ils perdu à interroger deux de leurs ressortissants pour n’obtenir que des bribes d’informations sur cet entrepôt ? L’avocate arrivait aux limites de sa patience. Aussi mesurée qu’elle savait être, cette environnement de guerre était nouveau et bouleversait ses acquis. L’esquisse d’un sourire glacial accueillit la pique misogyne et vulgaire.

- Bien…, souffla-t-elle.

Elle commençait à avoir l’habitude de cette rengaine. Son regard croisa celui d’Adam mais elle ne s’interposa pas non plus lorsqu’il laissa s’exprimer sa rage. L’affrontement était terminé mais la tension continuait de monter. L’odeur du sang rendait fou, la douleur de la perte aussi. Au milieu de cette nuit sans lune, ils franchissaient tous une limite dont ils ne reviendraient pas. La rouquine toisa encore quelques secondes les prisonniers. Ils provoquaient une réaction épidermique qu’elle ne pensait pas un jour ressentir. Ensuite, ses yeux d’émeraude se posèrent sur May, Lance, Adam, et toutes les autres personnes qui avaient perdu des proches dans cette opération.

- Faites en ce que vous voulez, déclara-t-elle en s’éloignant, mais ne les laissez pas partir.

Le talkie avait craché des informations bien plus importantes – et préoccupantes – dans l’immédiat ; alors elle se joignait à Arizona, Roza, et ceux qui allaient s’approcher du second entrepôt. Elle consulterait tous les documents qu’ils avaient trouvés – dont l’album gardé par le chasseur – plus tard.

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Quand les coups de feu résonnent, elle échange un regard avec Stanley, puis une grimace, à la guerre comme à la guerre. Le message qui sort du talkie ne la rassure qu'à moitié, le point positif c'est qu'elle quasiment sûre qu'il n'y a pas de renfort dans ce second entrepôt, sans quoi, ces derniers seraient déjà intervenus quand les premiers coups de feu ont sonnés, non ? Ce qui ne la rassure pas en revanche, c'est que l'homme en question a préféré s'y rendre plutôt que de prendre de la fuite et ça c'est inquiétant. Autant en avoir le cœur net et tirer ça au clair.

De retour auprès des autres, elle inspecte les cadavres en silence et écoute. Elle est finalement toute désignée pour se rendre à l’entrepôt mystère, il faut dire que la majorité des troupes semble bien amochée, les habitants de Fort Ward lui font vraiment confiance ? Ou c'est simplement plus judicieux de l'envoyer elle au casse pipe ? De toute façon, elle n'a pas vraiment la position qu'il faut pour l'ouvrir. Elle vient alors recharger son fusil d'assaut, prend un autre chargeur et ramasse le talkie de ce pauvre Roy, ça peut servir. Elle se dirige ensuite ensuite avec sa joyeuse compagnie vers l'entrepôt ciblée, lunettes de vision nocturne sur le nez.

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L'odeur du sang, de la mort, bien plus vive qu'à l'accoutumée. Si le thanato en voyait grimacer certains, il ne s'en formalisait pour sa part pas. Des vies avaient été prises, en grand nombre, une putain de boucherie, mais ne monde n'accordait aucune place à de quelconques remords. Il se traînait déjà sa propre culpabilité, inutile de s'en rajouter d'avantage. Et de toute façon pas le temps de s'attarder sur les vies qui avaient été prises : ils devaient tous agir au plus vite avant que les morts ne se relèvent et, dans le cas du quarantenaire, s'occuper de Cohen, du moins lui accorder les premiers soins pour éviter qu'il clamse. Pas qu'il le faisait par gaîté de cœur, mais le boulot était ce qu'il était et Elias n'était plus pour s'en charger à sa place alors...

Quand le militaire parla des balles et de ses blessures, Vaughn prit grandement sur lui pour ne pas lui balancer qu'il savait ce qu'il faisait, qu'il voyait très bien où était le problème. Chacun son domaine, une fois encore. Il effectua donc sa tâche avec sa minutie habituelle malgré l'empressement, presque soulagé de ne pas l'entendre se plaindre à la moindre douleur malgré son expression déconfite. Parce-que ça aussi ça aussi ça lui tapait sur le système, avec les vivants ; les morts au moins ne geignaient pas, eux, avant. Un coup d’œil en arrière aux coups de feu avant qu'il ne se détende un brin en comprenant que ce n'était que Phelbs qui venait de descendre une partie des ennemis restants.

L'annonce dans le talkie le poussa à arquer un sourcil. Le bordel n'était pas encore terminé, visiblement. Les derniers mots d'Edward l'amenèrent à secouer la tête. « Tu vas nul part dans ton état » siffla-t-il simplement, le fixant d'un regard sombre, ajoutant un « à moins qu'tu veuilles clamser » agrémenté d'un bref sourire provocateur. Le plus jeune rafistolé au mieux au vu des conditions, il inspira. « Une fois rentré t'auras droit à un séjour au dispensaire. » Une manière de dire qu'il n'était pas totalement tiré d'affaire, mais au moins ses blessures n'étaient-elles plus autant à découvert qu'auparavant. Se relevant en ramassant son matériel, le quarantenaire balaya la pièce du regard, cherchant d'autres blessés.

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