Quel bordel putain, il venait juste d'éviter de prendre une balle qu'il en entendit d'autres fuser un peu partout autour de lui et surtout dans la direction des siens.. puis d'un coup.. il y eut un cri et toutes les balles s'arrêtèrent, June avait sonné la fin de la recréation et en face ceux qui avaient été de fervents ennemis avaient visiblement rendus les armes. Le professeur sortant la tête prudemment, jeta un oeil en direction de ces chiens et effectivement ils avaient tous levés les mains en l'air tandis que le sol était jonché de cadavre. Se remettant dans sa position initial, il respira un grand coup avant d'ouvrir son chargeur de pistolet pour vérifier qui lui restait toujours des balles, et c'était bien le cas, avant de regarder un cadavre à côté de lui qui n'avait pas encore été touché à la tête, une bonne occasion de coller son couteau dans la tête de ce pauvre type pour éviter qu'il ne revienne lui bouffer les mollets pendant son seul moment de tranquillité.

Une fois la besogne fait, il resta assis, écoutant de loin les ordres de June, comme s'il était concerné par la chose alors que son esprit commençait déjà à vagabonder, ennuyé de devoir subir ces choses-là et surtout cette situation où les prisonniers allaient faire les fiers et où les gens allaient apprendre qu'untel était mort et qu'un autre était blessé. Bref, ce genre de moment qui ennuyait désormais profondément Aodhan et qui ne le fit que partir plus vite lorsque June dit qu'il fallait des gens pour aller chercher des véhicules, ça il savait faire et ça le couperait un peu de ce long moment à descendre des pauvres gars un par un.

Sans se faire prier il prit donc la suite d'un petit groupe et à l'air libre puis enfin respirer sans qu'aucune odeur plus nauséabonde que d'habitude ne vienne l'ennuyer. Gardant une main sur son pistolet, il sorti son couteau de l'autre, la nuit était sombre et il était hors de question de se faire piéger et jetant un regard à un autre membre du groupe, il chuchota assez fort pour que chacun puisse l'entendre. "Faites attention, il y a peut-être des rôdeurs qui ont été attiré par les bruits voir pire, ils ont peut-être des petits copains qui vont venir voir ce qui se passe." Pas qu'il en avait grand chose à foutre de ce qui pouvait arriver aux autres mais on survivait en général mieux à plusieurs que tout seul et puis ça lui faisait toujours des protections.

Spoiler:

L’air est irrespirable. A chaque douloureuse inspiration, elle sent la mort. June avait vu bien des charniers – avant comme après – mais jamais un pareil. Il ne s’agissait pas de rôdeurs, il s’agissait d’être vivant il y avait encore quelques minutes. Des dizaines d’êtres vivants. Elle était préparée à beaucoup de chose, elle n'avait plus que peu de considération pour la vie, mais ça... c'était un tout autre niveau. Le pragmatisme des militaires de métier fit la différence et Stanley relaya les instructions pour qu’ils ne perdent pas une minute.

L’avocate, elle, fit s’aligner tous les prisonniers. Onze. L’impénétrabilité de ses prunelles rendait invisible la pulsion qui couvait. Elle avait déjà perdu suffisamment de temps avec les interrogatoires et pressentait qu’elle n’en apprendrait pas plus avec eux. Si elle fit mine de ne pas les voir, elle capta la détresse d’Adam et entendit la suggestion soufflée par Edward. Ça, c’était sûr… ils n’en avaient besoin que de « quelques uns ».

La rouquine pressa soudainement la gâchette, explosant aléatoirement les crânes des hommes sans défense. Elle en descendit sept, froidement, par suite d’à-coup à bout portant. Leur sang avait giclé sur les autres qui n’avaient d’autre choix que de rester immobile, sous peine de subir le même sort. Quatre rescapés. Quatre types qui avaient intérêt à se montrer bavard.

- Je vous écoute, dit-elle le visage fermé, des noms, des adresses. Vous avez deux minutes.

Spoiler:

Elle avait voulu prendre le sac de Vaughn pour alléger sa charge, mais non, il était encore plus tête de pioche qu'elle ne pouvait l'être. N'empêche, elle était soulagée de voir les deux idiots du toit se faire abattre, et elle n'avait pas tardé à suivre le pas pour descendre avec les siens, question de voir quel genre d'enfer se déroulait sous leurs pieds. Et pas de doute: ce l'était effectivement - l'enfer - réalisait-elle en essayant d'éviter plusieurs dizaines de balles. Difficile de ne pas paniquer en repensant à Renton, d'ailleurs. Mais ça, il ne fallait pas le montrer.

Soulagée, elle avait vu Adam et Stan, sommairement à l'abri, avant de finalement poser les yeux sur Vicky. Putain, il était temps. Sauf que la petite n'avait même pas eu le loisir de lui dire une connerie qu'elle se faisait cribler de balles, Eddie étant déjà vachement occupé de son côté. Liv se figea, la regardant agoniser devant celui à qui elle venait de sauver la vie. Non. Non, putain de merde, non - pas elle.

Mais l'ennemi capitulait. Le boucan avait cessé, et pourtant, c'était encore plus bruyant qu'avant dans son crâne. Cendrillon en avait mal au coeur. Le copain de Casey demandait des nouvelles de Floyd, et Vaughn lui confirmait que c'était son sang à lui, sur le gilet de la petite. Dans tous les cas, sa vision était trouble, n'arrivant toujours pas à bouger un seul muscle tandis qu'Adam était à genoux, à côté de la pigiste. May voulait se jeter sur elle, comme si elle n'arrivait pas à enregistrer l'information, comme si elle avait besoin de preuves alors qu'elle voyait très bien que le thorax de sa princesse ne se soulevait plus, déjà. Mais elle n'avait pas eu le choix de se stopper dans son élan, sursautant aux sept coups de feu tirés par June, qui descendait ces enfoirés sans aucune pitié.

Et c'était parfait. La rouquine voulait qu'ils parlent. Ils n'avaient pas besoin d'être autant pour parler, non? Ils ne disaient rien, de toute façon, visiblement. Ses yeux glacés devenaient brûlants de haine, maintenant, et elle s'empara aussitôt de l'arme de poing d'un de ces meurtriers, au sol. Sans se poser la moindre question, elle vida son chargeur entier sur l'un de ces types, lui éclatant petit à petit les couilles, les dents, puis chaque oeil, avant de lui exploser la cervelle un peu plus. La miss actionna la détente dans le vide, un moment, avant de se stopper en lançant le flingue par terre. Elle s'hyperventilait - elle en tremblait, même -  levant les billes un peu plus haut pour croiser celles d'Adam, essayant de cacher sa détresse - et cherchant Lance dans la pièce, du même coup. Il ne devait pas voir ça, autrement, il faudrait probablement le sortir d'ici avant que lui aussi n'explose de rage.

Spoiler:

Ils étaient retournés dans le deuxième dortoir, le spectacle n’était pas très différent. Des dizaines de corps s’étalaient sur le sol. La moitié trépanée dans leur sommeil, l’autre achevée sous les balles. Tous rendus en charpie par les impacts des fusils mitrailleurs. Ça sentait la mort. Le sang. C'était purement et simplement dégueulasse. Ecoeurant. Stan avait beau avoir le cœur bien accroché et en avoir vu d'autres, il restait un peu choqué. Son regard parcourait les corps, reconnaissant ici et là ses compagnons, enregistrant qui était mort.
 
- J'ai d'jà le pantalon tout crasseux, répondit-il, sans une once de joie dans la voix, à la remarque de Roza. Analyser ce qu'il venait de se passer ici ? C'était trop tôt, mais clairement, ça lui donnerait le tourni. La manière dont ces types s'étaient tous levés comme des machines ! TOUS !! Il se souleva pas l'allusion de la russe, trop préoccupé. Y a que des morts ici...  Pas de blessés.

Ses yeux se posèrent sur le corps du deuxième mec qu'il avait tué. Son couteau était toujours planté droit dans sa boite cranienne. Il peina à se baisser pour récupérer son arme et il grimaça. Ils fouillèrent ensuite rapidement l'endroit, espérant y trouver quelque chose d'intéressant mais rien. Ce fut alors que plusieurs détonations raisonnèrent. Les coups que porta June aux prisonniers. Puis quelques secondes plus tard, ceux de May. Stan échangea un regard neutre avec Roza et allait rebrousser chemin quand son talkie walkie grésilla sur la voix de Melinda.

- Merde, pesta-t-il, tout en invitant la brune à le suivre rapidement dans la réserve pour retrouver les autres. Vous avez entendu ? Ses yeux se posèrent sur Arizona qui revenait aussi après des autres.
- Faut aller voir, affirma la militaire et Stan acquiesça.
- Prends Roza avec toi, j'monte sur le toit. Dans son état, il ne pouvait hélas pas participer. Il avisa alors les armes qu'ils venaient de trouver et émit un sifflement. Equipez-vous, on n'sait jamais... S'ils tombaient sur une facheuse surprise...

Toujours boitant, il prit le chemin du toit pour pouvoir suivre les filles de là-bas. La nuit était toujours opaque. Il demanda plus de précisions sur l'intru qui avait été aperçu, ne remettant pas en cause une seconde les propos de Graham. Il transmit les informations à Arizona.

- Et l'hélico, ça donne quoi ? Echaina-t-il, à l'intention de ses voisins.
- Y aura pas assez d'essence, révéla Sucre qui revenait. Pas pour rejoindre le Fort. Stan pinça les lèvres. Il demanda à Graham d'aller voir dans la réserve s'il n'y en avait pas. Par contre j'ai trouvé ça. Et l'homme lui tendit ce qu'il avait trouvé dans l'appareil.

Spoiler:

Après la perte de la pigiste, la dernière chose que j'avais besoin d'voir, c'était cet album photos. J'voulais aller réconforter la blonde, la prendre dans mes bras pour lui dire que tout va bien aller sans même vraiment le penser. Comment pourrait-elle croire cela? Elle me ferait encore le discours que tout crève autour d'elle et j'suis obligé d'me rendre à l'évidence qu'elle a raison. J'veux dire, elle porte pas la poisse, j'ai pas peur pour ma santé en me tenant auprès d'elle, mais à l'exception de Lance, elle a vraiment tout perdu de sa vie d'avant.

J'suis arrêté dans mon élan par Jaimie, qui m'fous un livre dans les mains. J'me demande vraiment de quoi j'ai l'air pour devoir me taper de la lecture aujourd'hui. Ma curiosité d'historien est tout de même piqué à vif, alors que j'ai entre les mains quelque chose qui pourrait probablement en révéler d'avantage sur le groupe auquel on s'frotte. Je jette un coup d'œil vers May, et visiblement John a pris ma place pour la réconforter. J'le cacherai pas, j'suis jaloux l'espace d'un instant, mais j'essai d'éviter d'avoir l'air possessif, elle m'appartient pas et c'est pas le temps de piquer une crise parce qu'un homme lui fait une sorte de calin maladroit.

Au lieu de ça, j'm'écarte un peu et j'ouvre le livre pour en découvrir l'intérieur. C'est mon jour de chance, une image vaut mille mots. Dans le cas présent, probablement dix mille mots, mais j'rabats la couverture sur le contenu encore plus vite que j'l'avais ouvert. Ça fait rire un type à priori, et c'qu'il me dit me ramène dans de vieux souvenir plutôt horrible avec Garth. Mon regard s'porte sur la rouquine un instant seulement, alors que j'ferme le poing droit, glissant le journal sous mon bras gauche. J'ai l'intention d'garder son contenu secret pour l'instant, mais ça m'empêchera de laisser aller mon esprit vindicatif sur l'humoriste. J'suis pas du genre bagarreur, mais là s'en ai trop, trop d'émotions différentes, j'ai besoin d'me défouler. J'm'approche rapidement du petit malin et j'lui fou un coup-de-poing au visage tellement fort que j'en ai mal aux jointures. J'sers les dents sous l'adrénaline, j'secoue la main car j'suis pas sûr de ne pas m'avoir brisé les os sur sa machoire, et j'laisse une partie de ma rage s'exprimer. "Regarde autour de toi! C'est ton petit groupe de taré qui est baisé!"

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