Résumé:

Comment passer d’un bruit de verre brisé à une amputation de l’avant-bras, par Lisandro Sedillo.

Cela ne loupa pas, le verre brisé attira l’attention des morts autours d’eux, et il n’était plus question de tergiverser plus longtemps. Levant son pied de biche, il l’abattit sèchement sur un mort bien trop près de lui. Ils étaient pris au piège s’ils ne trouvaient pas rapidement un lieu où s’abriter. Tomeo finit par pousser une porte et attirer leur attention. Laissant passer Cora devant lui, le chilien fermait la marche. Il s’apprêtait à fermer la porte derrière eux quand il sentit une prise sur son bras. Sans réfléchir plus loin, il enfonça son pied de biche sur le crâne du rôdeur mais… C’était trop tard, une marque de dents sanguinolentes était apparue près de son poignet. « D’accord… D’accord. » Il se figea en réalisant ce qu’il se passait, mais Cora prit sur elle de diriger l’opération et Lisandro se laissa entrainer par les autres. Et soudain, c’est le mode automatique qui prit le relai.

« Duncan, tranche juste ici, sous le coude, si vous êtes assez rapide, ce sera suffisant et je pourrais garder l’articulation. » Dit-il au viking. Il parlait d’une voix étonnamment calme, alors que son cerveau refusait d’admettre que c’était lui-même qu’on allait amputer et pas un autre. Il regarda Tomeo, et pour le coup, il n’en avait plus rien à faire de connaitre ou non ses compétences médicales. Pendant que le pompier s’activait, le chilien commença à expliquer calmement ce qui allait se passer. « … Et il est fort probable que je m’évanouisse rapidement. Il faudra desserrer le garrot de temps à autre, pour éviter la nécrose. » Il continua sur un ton calme, surtout pour rassurer le jeune homme qui allait devoir tout gérer une fois qu’il ne serait plus conscient de ce qui lui arrive. Une fois que son bras fut nettoyé, le chilien attrapa la bouteille et bu cul-sec ce qu’il restait de la bouteille. C’était dégueulasse, surtout parce que c’était une gnôle réalisée pour désinfecter les plaies. Mais il en avait besoin. Tout comme il s’accrocha au regard de Cora quand elle lui promit en espagnol qu’il retrouverait sa femme et sa fille.

C’est vrai ça, pourquoi il était là encore ? Ah oui. Andrea. Andrea et Annabella. C’était pour elles qu’il devait rentrer en vie. Le regard fixé sur le plafond, il était en train de se dire qu’il aurait mieux fait de rester au Fort avec elle quand la hache de Duncan s’abattit d’un coup sec sur son bras, lui arrachant un hurlement heureusement étouffé par un vieux dossier en papier. Evanouis-toi, évanouis-toi. La douleur était atroce. Indescriptible. Si insoutenable qu’au moment où Tomeo demanda à Cora de prendre la relève… ce fut le noir complet pour lui.

Spoiler:

Résumé:

On a regardé Serena quitter la pièce, sans bien savoir si elle reviendrait. Enfin si, elle va revenir. Elle doit revenir. Hors de question qu’il arrive un truc encore à l’un d’entre nous. Je pense qu’on a déjà assez pris pour aujourd’hui non ? Mon regard s’attarde sur le reste du groupe, alors que je sens que je commence à être un peu à bout de forces. Que ce soit à cause de ma jambe, du contrecoup de l’accident, de l’hypothermie… ça commence à faire beaucoup et je suis étonné de pas avoir encore tourné de l’œil. Bon, c’est ptet arrivé et je m’en suis pas rendu compte, allez savoir.

Le silence commence à devenir pesant mais, à choisir, je le préfère à ces coups de klaxon qui viennent de retentir et qui peuvent tout dire. Que ce soit Serena qui a besoin d’aide, des gens du camp venus nous filer un coup de main… ou des gens qui viennent nous buter. Trop d’options et pas assez qui pourraient me rassurer. Et je vois bien dans le regard des autres que c’est pareil. Sauf qu’on peut rien faire dans l’immédiat. Si ce n’est attendre. Et, quand Akiko prend la parole, je sais que c’est autant pour me maintenir conscient que pour m’occuper. Probablement aussi pour avoir un avis médical. Je me frotte les yeux et j’ai une grimace avant de souffler, pas très assuré. « Je suis déshydraté, probablement en hypothermie et je commence à plus sentir ma jambe. Mais elle est pas gonflée ou un truc dans le genre. Et je tiens encore bon. Donc on va dire que ça va. » J’essaie de sourire avant de souffler, pensif. « S’il faut qu’on essaie de partir, je tiendrais le coup. » C’est pas hyper médical comme diagnostic mais c’est ce que je dois retenir. Ce à quoi je dois me raccrocher. Même si ouais, ça tourne de plus en plus.

J’ai pas le temps d’en dire plus que j’ai l’impression d’entendre du bruit. Ou de sentir des mouvements. Dans la cour ? Le couloir ? Aucune idée. Mais ça s’agite en tout cas. Et je lance un regard interrogateur aux autres. C’est peut-être le moment de tenter quelque chose.

Spoiler:

J’ai l’impression que je ne cesse de me répéter ces quelques mêmes phrases depuis une éternité alors que cela ne doit faire que quelques minutes que nous sommes entrés. Mais tout se déroule bien jusque-là pas vrai ? Malgré la multitude de morts qui nous entoure, malgré ceux que l’on croise dans les couloirs, qui nous regardent sans nous voir.

Ma main se serre convulsivement sur ma batte et je compte mes respirations, me forçant à inspirer et expirer lentement. Ça va aller. On va les retrouver et tous sortir d’ici. Je retiens un sursaut alors qu’un mort déboule d’un couloir adjacent, me figeant quelques secondes en retenant mon souffle quand il passe devant moi. Je dois me mordre la joue au sang tellement il m’a fait peur. Ils sont pas censés être prévisibles ? Ouais, okay, je sais, il faut que je regarde plus autour de moi et que je fasse plus attention. Mais je peux pas tout faire et regarder où je mets les pieds prend toute ma concentration. Ce qui est déjà pas mal me concernant, surtout vu mon manque de sommeil. Ce qui est valable pour nous tous oui.

Reprenant lentement ma marche dans le couloir dont il a débarqué, je m’essuie les paumes sur mon jeans en regardant autour de moi. Et je suis persuadée qu’on peut entendre le tambourinement de mon cœur de l’autre bout du couloir, ça craint. Un mouvement attire mon regard et j’aperçois un papillon blanc par la fenêtre, détail qui me perturbe plus qu’il ne le devrait, me rappelant vaguement que dehors tout continue sans se soucier de nous. Et si je m’abstiens depuis longtemps de hurler par réflexe, je ne peux retenir le mouvement de surprise et de recul quand un des morts s’accroche à mon épaule, bousculant un autre cadavre que j’entraîne avec moi. Je tape trop violemment dans la fenêtre, ou peut-être est-ce le mort, qui s’ouvre et se brise en même temps… attirant évidemment l’attention de tous sur moi.

Ça se fait de sauter par la fenêtre dites ?

Spoiler:

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