Sans attendre, j'étais déjà partis pour aider tout le monde, au moins pour aider à fortifier, j'connaissais rien du camp mais au pire on s'en foutait un peu, les ordres étaient données et pour une fois, j'avais juste envie d'les suivre sans poser de question, c'était pas trop mon style d'aimer laisser les rôdeurs m'crever sans rien dire ou sans rien faire alors j'donnais c'que j'pouvais. En plus y avait des gosses et pour l'instant j'avais pas vu d'gosses mourir ou s'faire bouffer par ses saloperies alors si j'pouvais m'éviter cette vision, j'le f'rais c'était vraiment juste histoire d'pas se faire casser l'moral par des conneries d'ce genre. Enfin, les choses avaient été mis en place rapid'ment enfin dans l'temps requis pour éviter d'ce manger une horde de ces saloperies sur l'coin du cul.

Pis tout l'monde était rentré et moi, moi j'étais resté dans un coin, assis contre l'bois, à r'garder dans l'vide. C'est pas que j'voulais pas dormir mais j'étais juste pas d'humeur à taper une sieste pour le fun dans l'immédiat, j'voulais juste pas crever et ça m'empêchait d'avoir l'idée d'fermer les yeux, en fait ça m'empêchait d'avoir la moindre envie d'sommeil dans les faits. Alors j'étais juste là comme un con, à r'garder l'temps passer, à voir les gens qui rentraient voir la famille, les amis, les amants, bref, eux y avaient des vrais trucs à faire, ils étaient pas des solitaires comme moi, ils avaient des gens qui comptaient pour eux.

Enfin, j'me leva, p'tain, fallait que j'trouve quelqu'un avec qui parler avant d'me tirer une balle ou pire de finir dépressif comme certains dans c'camp. C'est alors qu'j'vis l'autre qu'on m'avait dit qu'elle était membre du conseil avant rentrer dans la grange alors étant curieux, j'me mis à la suivre jusqu'à la grange. ça s'trouve elle allait batifoler avec un ch'val c'serait marrant. Une fois à l'entrée, j'passa la tête, juste histoire d'voir et y avait la belle blonde et un p'tit gars qu'j'avais p'têt croiser une fois ou deux. P'tain ils allaient faire un plan à trois juste avant d'mourir et sans m'inviter.. mais mes espoirs furent briser quand la brune leur dit que les mordeurs rentreraient pas. Tant pis, j'me fis remarquer à la porte. "J'ai pas d'famille ou d'amis comme les autres alors comme vous êtes les seuls qui dorment pas j'peux squatter ici ?"

Spoiler:

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La main de Tom m’aide à m’ancrer et à ne pas partir en divagation, et je me raccroche, une nouvelle fois, à sa voix et à sa présence. Je sais bien qu’il doit être aussi inquiet et effrayé que moi, mais qu’il le cache infiniment mieux que moi. Parce que ça l’aide autant que ça m’aide moi, à ne pas péter un plomb, à ne pas me laisser dévorer par la panique.


Sauf que ça ne dure pas. Le calme.

Je me fige en entendant les premiers souffles, m’appliquant à respirer le plus calmement possible, et je sursaute alors que les premiers grattements se font entendre sur les palissades. Je mets quelques secondes à me rendre compte que j’ai retenu ma respiration, attendant de voir si tout allait vraiment tenir. Ce qui semble être le cas. Les grognements se font plus nombreux, leur présence se fait plus insistante et tangible. Mais le fort tient. J’évite soigneusement de me demander pour combien de temps, surtout que rien ne bouge ni ne vacille pour laisser penser que ça puisse changer.


Serrant le bras de Tom, je continue de fixer l’entrée, complètement crispée. Jusqu’à avoir mal au dos, aux épaules, partout. Jusqu’à être transie de froid, mes orteils et mes doigts devenant insensibles. Après que la plupart finissent par se convaincre que les murs tiendront et par accepter d’aller se reposer. Jusqu’à ce que certains viennent prendre le relai alors que la lune brillait déjà depuis un moment.


Je l’emmène avec moi, sans un mot, attirant Farah au passage. J’arriverais pas à dormir. Mais rester debout dehors alors que d’autres prennent le relai ne sert très objectivement à rien. Si c’est pour être trop épuisé demain et se faire bouffer par inadvertance, ou pour chopper à nouveau une bronchite dont je ne me sortirais pas, c’est stupide en plus d’être inutile. Faut se reposer. » Et s’il accepte, je me roulerais bien en boule dans ses bras. Histoire de pas avoir à nouveau l’impression de le perdre lui aussi.
Mais on va le retrouver. Il ira bien. Tout ira bien.

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La nuit passe, et si les morts ont quelque peu diminué ce n’est pas encore suffisant pour leur permettre de sortir et venir en aide à ceux coincés dehors. Lisandro s’était réveillé deux heures avant l’aube pas les débuts d’une Annabella contrariée par la soif. Mais parce qu’il avait fallu prévoir le coup, et qu’il ne pouvait décemment pas dormir profondément avec sa fille à côté, il s’était réveillé d’un bond pour s’occuper d’elle et éviter des pleurs catastrophiques.

La petite calmée, il était redescendu la confier à Shawna à la garderie. Parce qu’Andrea avait l’esprit trop occupé, et qu’il ne fallait pas risquer de transmettre cette nervosité à un nourrisson aussi sensible. Le chilien était parti à l’infirmerie, re-vérifier son sac, son équipement médical. Il s’arma, à nouveau, et enfila un gilet pare-balle. Oui, il avait mentionné à Andrea qu’il comptait partir avec les autres. Non, il n’était pas sûr qu’elle avait réellement percuté. Pourtant, quand ceux sur le départ se présentèrent, Lisandro était prêt.

Il s’approcha d’Andrea et de Duncan. Le conseil avait décidé de miser sur le talent sportif de Connor pour leur offrir une porte de sortir. « Elle a pas intérêt à se louper la Super Star. » Dit-il, nerveusement. Ce n’était pas parce qu’il était prêt à partir qu’il n’était pas angoissé par ce sauvetage aux allures de mission suicide.

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Il avait laissé Xander vers les trois heures du matin pour aller dormir un peu. Dans la caravane, l'isolation était mauvaise, il avait pu profiter des râles. Ce fut finalement une heure plus tard qu'il parvint à fermer l'oeil, Khan posé contre lui à essayer de l'apaiser. Quand on vint taper à sa porte, le blond émergea laborieusement. Il se redressa, se frotta les yeux, et regagna l'extérieur où on lui expliqua l'idée. Il ne sut dire vraiment à quel moment il s'était retrouvé avec cette grenade dans la main et les indications qu'on lui donna pour qu'il la lance de l'autre côté. Il mit un certain temps avant de pleinement réaliser ce qu'il se passait. Il put faire passer ça pour de la préparation psychologique alors que dans les faits, il avait surtout la tête dans le cul.

Posté à quelques mètres des barricades, il scruta autour de lui. Seul, tous s'étaient éloignés pour lui laisser le temps de respirer. Il soupesa l'objet, le scruta, en estima le poids, et la force qu'il devrait mettre pour l'envoyer le plus fort et le plus loin possible du campement. Connor se mit finalement en position de lancer, et ce fut comme retrouver un réflexe qu'il avait toujours eu. Il dégoupilla la grenade, et d'un mouvement ample, puissant, la balança de l'autre côtés des barrières à une vitesse phénoménale. Il recula de quelques pas, essayant d'en voir la trajectoire, et afficha un grand sourire :

Assez loin pour vous ? Demanda-t-il en se retournant et en se rapprochant. Il était fier, ce con. Ils purent attendre quelques secondes supplémentaires avant que la détonation ne tonne dans l'air. Elle semblait lointaine. Je dois pas être loin des cent mètres, fit-il fièrement.

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Contre toute attente... Cela fonctionne. J'en suis le premier supris, même si j'ai adhéré à l'idée. Pas comme si j'avais vraiment une autre aternative ceci dit. Hormis attendre et prier pour que la Horde ne s'attarde pas sur nous. Il n'y a pas grand chose à faire. Prier peut-être. Prier pour ceux qui sont restés dehors, alors que les heures passent et qu'il est de plus en plus probable qu'il leur soit arrivé quelque chose. J'essaie de me convaincre que non, qu'ils ne peuvent juste pas entrer à cause de la horde qui se presse aux portes mais... Cet énorme fracas qui a résonné avant que ne déferle cette armée de mort... Cela ne peut pas ne pas avoir d’incidence n'est-ce pas ? Il n'y a plus de coïncidences depuis longtemps.

Mais ce bruit de respirations grondantes, ces râles... C'est une cacophonie continue et désagréable. Et pourtant, j'attends. Tout le monde attend. En retenant son souffle. Cassidy a repris des couleurs et semble avoir calmé sa panique. Tant mieux. Farah est muette et tendue. Je suis dans le même état. La nuit exacerbe les bruits et l'imagination. Le froid commence à sérieusement engourdir mon corps. C'est Cassidy qui juge la première qu'on peut aller se reposer. Rester debout toute la nuit n'est pas judicieux, mais le sommeil est-il envisageable dans ces circonstances ? Le corps peut au moins se reposer, au chaud.

Je me retrouve entouré des deux filles. Et par réflexe, je les garde bien à proximité. On ne sait jamais... Pour pouvoir agir vite et avec elles si... si la horde change de conduite. Et je ne dors pas vraiment, mais je somnole. Jusqu'à l'aube. Le remue ménage à côté de moi me réveille, Cassidy s'en va et je suis. Farah est éveillée elle aussi. On a de sales têtes. "Quoiqu'il arrive, on les ramène aujourd'hui." Je ne sais pas trop qui j'essaie de convaincre au juste, mais j'embarque mon sac et je rejoins les autres, ceux qui ont décidé de faire partie de l'équipe de secours la veille. Et ils sont là, prêts et fatigués mais résolus. Mais avant de partir, il faut éloigner les rôdeurs. Et je retiens un petit sifflement admiratif face au lancer de Connor. "Mais tu ne fais pas que parler en fait. Joli lancer." Et ébouriffe les cheveux de Cassidy : "Tu as cogité cette nuit toi." Plus qu'à espérer que ça fonctionne et on se tire.

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