May avait du mal à y croire. La tatouée revenait vers elle pour l'aider, question qu'elle ne se vide pas de son sang. C'est que ce n'était pas évident de s'aider soi-même, avec un bras qui réveillait la douleur à chaque mouvement d'épaule. Elle se mordrait l'intérieur des lèvres pour essayer de ne pas hurler, tandis que Roza utilisait sa propre veste pour garder son pansement improvisé bien en place. Elle serra les dents, comme elle disait, bloquant sa respiration pour l'aider à ne pas lui mettre une droite parce qu'elle souffrait comme pas possible.

La blonde avait les yeux fixés sur elle, incapable de réaliser tout ce qui se passait, dans un état second. C'était le putain de monde à l'envers.  « Merci... » souffla-t-elle tout bas, sans ce sourire de pétasse qui accompagnait souvent les paroles dirigée à la borgne. Toujours particulièrement crispée, la petite avait hoché la tête quand la russe avait affirmé qu'elle allait s'enfoncer plus loin pour traquer le coupable. Oui, c'était ce qu'il fallait, sûrement. Quelques secondes plus tard, Adam rendait son repas au sol, à quelques pas. Elle souffla du nez pour se calmer - et se donner un peu de courage - en se dirigeant vers lui, vachement craintive.

Liv avança donc, le coeur battant à toute allure. Son regard bleu se posa sur lui, incertaine de ce qu'elle devait ressentir, dire ou faire. En restant à une certaine distance, elle demanda finalement si ça allait, d'une voix froide et pleine de doutes. « T'es okay? » Au même moment, la voix de Stan s'était fait entendre dans le talkie d'Adam. Il demandait si le rouquin le recevait. Elle avait sursauté, avant d'avancer prudemment vers le prof pour lentement lui prendre la radio, à sa ceinture. Il n'était pas en état de parler, visiblement. « C'est May. » dit-elle gravement sans vraiment le vouloir. « Qu'est-ce qui se passe, bordel? » ajouta-t-elle avant de lâcher le bouton et d'élever ensuite la voix pour sa nouvelle copine, un peu plus loin. Elle semblait vouloir se diriger vers une zone peuplée, peut-être avait-elle trouvé autre chose? « ROZA! Reste, attends. J'ai Stan ici.» cria-t-elle en agitant le talkie du mieux qu'elle le pouvait.

Spoiler:

"Merci" C'est noël avant l'heure de la part de la blonde ! La slave n'y ajoute cependant pas un mot et se contente d'un signe signe de tête pour toute réponse. Et elle y retourne, armée de sa lampe torche et de son couteau en débardeur sous la pluie battante, tatouages et cicatrices de sortie pour y subir la violence de mère nature. Elle ne craint pas le gros rhume, elle se remettra et il y a de toute façon mille fois mieux à faire, à savoir retrouver le tueur responsable de la boucherie. Prouver à ces abrutis rancuniers au possible - blonde couverte de sang y comprise - qu'elle est dans le bon camp, ou tout du moins dans leur camp. Elle fonce donc pour remonter la piste, remarque de nouvelles traces protégées par les épaisses branches qui encerclent la zone et protège encore le peu de traces en bon parapluie géant. Mais celles-ci n'ont aucun sens, elles tournent et font du sur place qui fait presque perdre la tête à la balafrée victime bien soudainement d'un puissant mal de crâne. À se concentrer aussi longtemps sur sa vue et à zoomer ainsi sur le sol pour pister, l'on ne peut pas dire que sa condition de borgne l'aide à la tâche et ne la laisse pas sans séquelles, la migraine qui s'installe est terrible. Et comme si le mal de tête ne suffisait pas, c'est la voix détestable et criarde de May qui vient en rajouter une couche. Son poing désormais crispé s'écrase contre sa tempe douloureuse dans une grimace, ce n'est pas le moment putain. Stan ? Elle vient de dire "Stan" non ? Putain... Ni une, ni deux, retour à vive allure sur ses pas. Elle serre des dents et s'efforce de calmer son sang froid quand elle revient à hauteur du duo. Pas le moment de les envoyer chier, sans compter qu'elle risque d'avoir besoin des deux autres pour couvrir une plus large zone si elle veut arriver à ses fins.

Boulet numéro 1 est blessé et boulet numéro 2 n'est pas à l'abri de bouffer boulet numéro 1, génial, ça donne envie de faire équipe avec eux, y a pas à dire... "Je perrds la piste verrrs le coin rrésidentiel, là bas." Elle désigne de l'index la limite de la zone boisées. "Faut qu'on se grrrrouille d'y inspecter chaque entrée d'baraques." Une poignée ensanglantée, une vitre brisée, une barrière tachée, de la boue un paillasson, tout est bon à chercher, encore faut-il y mettre les bouchées doubles. "Bref... Il dit quoi Stan ?" Elle désigne le talkie du menton, supposant que l’intervention venait de là et magistralement, c'est à ce moment là que la voix du militaire résonne à nouveau...

Spoiler:

Je ne mets pas longtemps à rejoindre l’école. A quelques mètres de l’entrée, je me retrouve vers Sucre avant de lui souffler « Mr Gomez. Surveillez l’entrée. Personne ne doit sortir tant que nous n’aurons pas administré les sédatifs aux personnes concernées. J’enverrai du monde vous prévenir s’il nous manque des gens. Il faudra aller les chercher. » Une fois les ordres passés, je presse le pas pour rejoindre les autres.

A l’arrivée de Clarke, très peu de temps après moi, j’aperçois alors l’agitation autour de Valentine. Madame Phelbs semble s’en charger. Mais le temps presse. Maeve ne tarde à me rejoindre et je lui demande alors « Docteur Wheelan ? Comment allez-vous ? Vous allez devoir vous charger de l’administration des injections. » Je sors machinalement la liste de la poche intérieur de ma veste avant d’ajouter. « Sur cette liste il y a toutes les personnes vaccinées. Commencez à préparer le matériel avec Clarke. Je vous envoie du monde pour vous aider. »

Mon regard s’arrête sur Friedrich, il est aux côtés de Casey. Ma sœur n’a pas l’air bien. Et je ne mets pas longtemps à comprendre ce qu’il a pu se passer. La voir dans cet état ne me fait pas plaisir… Mais je ne dois pas me laisser dépasser par tout ça. Je reporte finalement mon attention sur le généticien. « Mr Eden. » Je lui fais signe de venir. « Co-Comment va-t-elle ? » Une simple question pour me rassurer avant de lui demander « Pouvez-vous assister le Docteur Wheelan ? Tout aide sera précieuse pour sédater tout le monde au plus vite. »

Chacun se met alors à sa tâche et je commence à relire la liste de noms que j’ai sous les yeux. Je vais avoir besoin d’aide pour vérifier que tout le monde est bien là. « Zelda. Tu vas venir avec moi. On va se charger d’appeler les gens. » C’est le moment pour la petit blonde de prouver que l’on peut lui confier des responsabilités. Mais avant de nous y mettre, je vais à la rencontre de Maya et de son père « Maya ? Daniel ? Pouvez-vous rester près du Docteur Wheelan. Si elle fait une crise, il faudra intervenir rapidement. » Il serait bien d’éviter qu’une seringue finisse dans l’œil de quelqu’un…

Spoiler:

Alors qu'elle s'éloigne du petit groupe, une nouvelle attaque survient et la jeune femme se fige sur place quand Valentine se rue sur Clayton. Les yeux grands ouverts, les mains tremblantes à cause de sa crise récente, elle ne peut ni avancer, ni reculer. Elle est faible, Maeve le sent, ce n'est plus seulement son estomac mais son corps entier qui est crispé et lui lance des signaux d'alerte. Ça pourrait être elle. Un regard autour de sa personne et la doc imagine aisément les dégâts qu'elle pourrait faire, même avec son petit gabarit. Une morsure au bon endroit et... cette simple pensée la rebute au plus haut point et le goût de bile dans son œsophage n'arrange rien.
Ce n'est qu'une fois la situation apparemment sous contrôle qu'elle se remet en branle. La chirurgienne est inutile ici mais elle peut l'être ailleurs. Les sédater tous, elle y compris, et le plus rapidement possible, avant qu'un autre drame arrive cette nuit. C'est finalement Madisson qui l'interpelle, sur la même longueur d'ondes que la brune qui balaie d'un mouvement de main la question sur son état. Il y avait pire que ses crampes abdominales à répétition, et le temps jouait contre eux. Attrapant la liste tendue par la jeune fille ses yeux lisent en diagonale les noms qui défilent trop rapidement pour son cerveau, espérant simplement que tous sont bien présents dans l'école. « Il n'y a pas de temps à perdre » Et prenant le sac des mains de Clarke, elle fait le vide sur la table la plus proche pour l'y déposer, commençant à sortir les flacons de tranquillisant et les seringues. « 20 cc pour les hommes, 15 pour les femmes » Et sans regarder Clarke elle lui tend la liste pour qu'elle se mette elle aussi à la préparation.

Remplissant la première seringue, la doc la met de côté au moment où Friedrich les rejoint, soulagée de l'avoir à ses côtés. Il n'est certes pas au mieux de sa forme – du moins en apparence – mais lui n'est pas potentiellement dangereux pour les autres. « Il va falloir être rapide et efficace avant qu'un autre vacciné ne fasse une nouvelle crise. » Soufflant d'épuisement, elle attrape le poignet du scientifique. Ce n'est pas dans ses habitudes. Maeve n'est ni tactile, ni du genre à vouloir attirer la sympathie ou la pitié, encore moins l'empathie. « Si jamais je.... tu vois ce que je veux dire » Si jamais à son tour quoi ? Elle se transformait en...animal ? Cannibale ? Elle ne savait même pas comment terminer sa phrase. Les yeux dans les siens, elle lui tend la seringue mise de côté et préparée à son intention personnelle. « Tu sais ce que tu as à faire. » Et elle avait entièrement confiance en Friedrich pour ne pas hésiter. « Au travail ! »

Spoiler:

Sous l’impulsion du coup de feu, le corps de Lawrence s’écroula vers l’arrière, son visage figé vers le plafond. La balle s’était logée en plein milieu de son front. Le jeune homme ne chercha pas à camoufler les apparences. Il ne prêta aucune attention au corps pour s’approcher curieux du papier au sol. Il fronça un sourcil, en lisant les écritures, déchiffrant difficilement les derniers mots anglais. Un frisson lui parcourut l’échine. Il revit une seconde le corps désarticulé de cette pauvre Mrs Dewitt. Il ignorait bien entendu qui étaient ces autres sujets que mentionnaient le défunt, et combien ils étaient, mais l’urgence lui sembla ailleurs.

- Adam ! Adam, ici Stan, tu m’reçois ? June avait transmis un talkie-walkie au chasseur, il devait les prévenir. De ce qu’il traquait. De ce qui les attendait. S’il n’était pas déjà trop tard. Aucune réponse. Le jeune homme pesta. La communication ne se faisait pas dans ce sous-sol. La feuille entre les mains, il courut pour remonter l’escalier. Adam ! Stan pour Adam, tu m’reçois ?!

Tous ceux qui étaient alors branché sur le canal de sécurité purent entendre le jeune homme. Le son de ces appareils étaient mauvais et la voix était transformée, pourtant son intonation était fidèle et on y devinait aisément l’importance de ce qu’il voulait révéler.

- Adam ! Ce fut finalement la voix de May qui lui répondit. May ! Il voulut demander ce qui était arrivé à son copain, quand il réalisa alors seulement que l’ancien professeur faisait partie des vaccinés. Merde. La voix de Roza sortit alors de son talkie. Il reprit le contrôle de la communication. Les vaccinés ont des accès d’violence. Mais Davis faisait aussi des expériences ! Celui qu’vous recherchez est pas comme les autres. On lui a injecté une autre forme de sérum. C’était du moins ce qu’il en comprenait. C’est plus une bête qu’un humain. Attendez-vous à qu’il soit plus fort : la vue, la puissance, les réflexes, tout. Ils avaient tous vu le corps de la vieille femme, inutile de rentrer davantage dans les détails. Y en a probablement pas qu’un… Il se tut une seconde avant d’enfoncer de nouveau le bouton de son talkie. Il s’rait p’t-être sensible à la lumière, ajouta-t-il, se rappelant de ce détail, mentionné par Lawrence dans ses notes.

Il ne pouvait hélas guère en dire davantage. Il ignorait l’identité de ces autres cobayes, est-ce que quelqu’un seulement le savait ? Il termina sa communication avec le petit groupe dans un « bonne chance ».

- Arizona, t'es là ? Il n’avait pas changé de canal, il se doutait que la jeune femme devait écouter depuis le début. Du moins si elle disposait toujours de ses moyens…
- Affirmatif. En même temps, le militaire rejoignait le bureau de l’éminent feu chef du labo. Il espérait pouvoir fouiller là-bas, pour en découvrir davantage.
- Passe-moi Eden sur le canal 2.

Spoiler:

Quand Madison revient avec la liste, le généticien quitte alors l’aînée des Summer pour aller retrouver la cadette. La sédation de chaque individu ne se ferait pas seule et les principaux médecins du fort étaient soit au dispensaire, soit sur une table d’opération. Ou comme Maeve, dans un état plutôt inquiétant. Il se porta alors volontaire pour donner un coup de main à la chirurgienne. Après tout, ses coups de mains au dispensaire et ce court internat qu’il avait fait dans ses années d’études pouvaient bien servir à quelque chose. « Oui, elle va bien… Un peu sous le choc évidemment, mais ça ira. Et Chad aussi. » Celui-ci se faisait justement bander le bras Lizzie. Les choses étaient en train de se mettre en place quand Valentine partie en vrille sur Clayton. Parce qu’ils ne pouvaient pas tous intervenir, Friedrich regarda juste June s’élancer dans leur direction avant de rejoindre le Docteur Wheelan. « Bien sûr, Mademoiselle Summer. » Il eut une pensée pour elle, pour cette femme si jeune qui prenait beaucoup de responsabilités sur ses épaules et qui s’en sortait si brillamment. Certes, elle venait de lui casser le nez, mais il n‘en avait pas moins de respect pour elle.

Maeve, malgré son état, gère les choses d’une main de maître aussi l’alpagua-t-elle quand elle le vit s’approcher pour donner un coup de main. Quand la chirurgienne pose sa main sur son poignet d’un air entendu, le généticien hoche la tête. Il prend ensuite une seringue qu’il prépare et la lui montre. « Elle est prête pour toi. » Dit-il, avant de la glisser dans sa poche. Si jamais Maeve devait céder avant qu’ils n’aient eu le temps de terminer leur travail, Friedrich aurait une munition pour elle – en espérant que cela suffise. L’autrichien se mit alors au travail, avec Maeve mais aussi avec Clarke et Thad pour administrer la sédation à tous les vaccinés que Madisson et Zelda leur envoyait.  

Il venait de changer son aiguille quand Arizona le trouva, lui demandant de répondre au talkie. Le généticien jeta un coup d’œil à Maeve qui avait l’air de tenir le coup pour l’instant, avant de prendre le talkie et de s’éloigner de quelques pas. « Ici Eden, j’écoute. » C’est la voix de Maverick qui lui parvint à travers le talkie. En quelques mots, il lui dresse un plan de la situation. Le sous-sol. La mort de Lawrence. Ses notes. La solution cachée dans des symboles qu’il ne pouvait pas lire. « Compris, on est en train de sédater les vaccinés, je dois soutenir le Dr Wheelan qui fait partie des vaccinés puis je dépêche d’autres scientifiques au complexe. Si on a besoin de toi ailleurs, dépose les notes sur le bureau de Lawrence, ou attends-nous. Je ne devrais pas en avoir pour longtemps. » Quand il revint vers Maeve et les autres, c’est pour interpeller Maya postée près de Maeve avec son père. « Maya, je voudrais que vous alliez dire à June que Stanley a trouvé des réponses à notre problème et que dès qu’on a terminé avec la sédation je repars au labo’ avec les autres. Ne vous en faites pas, on veille sur le Dr. Wheelan le temps que vous reveniez. » Il avait sa seringue pour elle, de toute façon. Il se remit ensuite à sa tâche, alors qu’un autre vacciné s’approchait pour la sédation.

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