Ils s’étaient tous les deux dirigés vers les habitations voisines, et le pasteur écoutait attentivement les explications de son nouveau collègue. Hé bé, sympa l’ambiance. Vu le monde dehors actuellement, si quelqu’un se faisait attaquer maintenant, l’information arriverait vite. Mais il fallait vraiment lui en vouloir à cette vieille, pour lui arracher la peau et plus.

Il essaya de cacher une légère panique qui commença à monter en lui. Junior était chez lui, et il saurait se défendre. Plus qu’une mamie, c’était certain. Alors pour le moment, pas lieu de s’inquiéter. Il n’avait pas vu Eve, cela dit. Elle devait être plus loin.

- Hum, ok, rassurant…

Il arrivèrent à la première maison, et William laissa à Myles la discussion. Il allait se contenter d’escorter. Personne n’avait d’armes à feu, et lui même n’avait pas son couteau. C’était pas toujours très pratique le costume de pasteur. Enfin non, c’était jamais pratique.

Et à voir le visage terrorisé de la femme qui leur ouvrit la porte, Myles n’était pas des plus rassurants. Mais avait-on vraiment le temps pour être rassurants ?

- On vous accompagne, en passant chez les voisins aussi. Vous êtes entre de bonnes mains.

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Je pousse un soupir, pas forcément ravie de tout ce qu’il se passe. Esther contre moi, je retrouve finalement Cole à l’extérieur qui accepte de faire la route avec moi. Ça tombe bien. Je lui adresse un sourire pour lui dire que ça me convient, et il me demande instinctivement si j’aurais pas vu la nonne qu’il aime bien. Je suis persuadée qu’il a un gros crush sur elle, mais pour le coup, je préfère ne rien dire pour le taquiner, la situation s’y prête pas trop :

Ouais, elle est.. Là ! Pas loin de la maison. Je lui fais un grand signe de la main pour attirer son attention : Eve ! Enfin, la blonde a l’air de me remarquer. Elle est toute… Bizarre. Quand elle s’approche, je la trouve plus blanche que d’habitude, les yeux rougis, comme sur le qui-vive. C’est forcément très grave, ce qu’il se passe, mais je préfère me dire que devant Esther, faut garder la face : Tout va bien Eve ? T’as l’air… Pâle, je l’interroge quand même.

Un soupir m’échappe :

Tiens la deux minutes ! confiant Esther à Cole, je fouille dans le sac de rechange de ma fille pour un trouver la gourde d’eau qui sert à remplir son biberon. Pas comme si j’arriverais pas à en dénicher à l’école hein : Bois un coup, ça te fera du bien, que je lui souffle dans la foulée. Allez, dépêchons, plus vite on sera à l’école, mieux ça sera pour éviter de tomber sur le taré qui a fait ça.

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L'inconnu l'interpelle alors qu'elle progresse tout en suivant l'état de cette pauvre herbe piétinée en bon Cocker Spaciel Anglais, chien de chasse par excellence. Merci Adam. Sourcils froncés et front plissé, concentration dans sa plus pure représentation, elle ne relève même pas les yeux quand on la nomme de borgne comme elle ne ralentit pas la marche comme on le lui demande. "Tu n'as qu'à suivrrre." Marmonne t-elle tout bas en progressant le plus rapidement possible, pas question de laisser la piste se rafraîchir. Ce type, elle ne l'a jamais croisé jusqu'ici et cela fait pourtant maintenant quelques mois qu'elle a quitté sa prison et prend quotidiennement en conséquence le temps d’observer et de retenir chaque visage. Autant sa gueule à lui, nan, vraiment, du peu qu'elle avait vu, elle ne lui revient vraiment pas.

Elle prend le temps d'enfin considérer son pot de colle et s'arrête dans sa chasse pour l'inspecter du haut en bas d'un rapide et bref coup d’œil. Le con n'a en effet pas de lampe torche mais le con n'a surtout pas d'arme. Putain. Elle lance une main derrière elle et en sort la chaussette pleine de cailloux, celle qui reposait dans la poche arrière de son jean. "Tache de pas me déranger." Mot pour mot, c'est la même phrase que celle soufflée à May avant l'attaque de l'avant poste de New Edden. Comme quoi, elle lâche toujours la même chose à ses partenaires de front quand il s'agit de bosser en duo, faut dire que ça l'enchante moyen. Mais pour cette fois, elle ne fonce pas au front pour autant, l'inconnu vient de lâcher une information de taille en rabaissant ainsi ses coéquipier dans la seconde suivante. Ça vaut peut-être le coup de marquer une courte pause. "... Pire que des beauufs...  des putains d'prrrivilégiés." Marmonna t-elle tout bas de façon à peine audible, juste assez que pour son pseudo compagnon de fortune puisse l'entendre. "Rroza." Aucun doute, le type était certainement un nouveau pour oser lui demander son prénom alors que sa réputation n'était plus à faire."T'viens d'où ?" Et sur ces mots, elle reprend aussitôt sa traque en pensant cette fois à s'armer de son couteau.

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Si elle avait su, elle serait rentrée directement chez elle, sans faire crocher.  Mais au final, avec le porte à porte qui se faisait, elle aurait certainement été traînée vers l’école, à contre coeur, mais elle y aurait été traînée quand même. Maeve semblait reprendre quelques couleurs, mais demeurait tout de même encore assez secouée. Valentine continuait de prendre de longues inspirations, alors que Maeve leur demande si elles avaient vu Quinn. L’horticultrice hoche un non de la tête avant de tourner la tête vers Misha, mais elle doutait que la rousse n’est vu qui que ce soit au vu de leurs circonstances communes. Maeve avait besoin de quelques minutes et ce ne serait pas du luxe pour Valentine qui combattait encore quelques secousses. Mais elle n’avait pas envie de rester ici, elle n’en aimait l’ambiance ni l’odeur.

Misha demanda alors si elles avaient eu mal au même moment. Valentine ne saurait lui répondre mais il était vrai que le timing entre les deux semblait coïncider, il serait peut être bon de savoir si ou non tous avaient subit des douleurs ou des symptômes liés de près ou de loin. « Je ne sais pas. C’est vrai que ça semble être tombé en même temps. » Valentine n’osait même pas évoquer l’hypothèse qu’il pouvait s’agir de la vue d’un cadavre, l’idée lui semblait tout simplement horrible et incroyablement effrayante. Alors elle préférait se taire, mais l’idée commençait déjà à faire son bonhomme de chemin. En espérant qu’elle ne commence pas à gangréner.

« Misha, aide moi, au moins que l’on sorte de cette maison. » lui fit-elle en attrapant Maeve par le bras pour l’aider à sortir. Valentine n’avait pas envie de tenir compagnie beaucoup longtemps à un cadavre. Une fois dehors, l’air frais fit le plus grand bien à Valentine, et elle espérait aussi à Maeve et éviter à Misha de devoir porter la responsabilité de deux souffrantes jusqu’à l’école. Il était préférable qu’elles restent groupés, et dans le meilleur des cas : saines. De préférence.

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