Bon, ça n'était pas davantage clair dans le coin. Avisant comme elle le pouvait en tentant vaguement d'écouter aux portes, l'afro-américaine commençait à perdre patience, et elle n'était pas la seule. Adressant un regard à Joaquin, et finalement à Damon à côté d'elle, la métisse tâcha de ne pas s'agacer. L'idée de faire demi-tour et d'aller taper sur le gars au talkie qu'ils avaient entendu lui frôlait tout de même l'esprit, ça serait plus simple pour eux...

Vous entendez quelque chose ? Demanda-t-elle néanmoins. Damon secoua la tête. Bon, ils sont où ces putains d'escaliers ? C'était pas possible de ne pas réussir à les trouver ! Ils tournaient - littéralement ! - en rond.

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Otis suit le reste du groupe sans rien dire. Il scrute les alentours pour tenter de trouver quelque chose qui pourraient les mettre sur une piste mais rien. Lorsque Joaquin fait signe de s’arrêter, annonçant la présence de quelqu’un plus loin, le jeune métis se sent encore plus tendu. Ses doigts se resserrent encore un peu plus sur son arme, crispé. L’agacement d’Andrea n’arrange pas les choses, il affiche un regard de plus en plus inquiet. Et cela empire encore un peu plus quand il est question de déclencher l’alarme incendie… Comme si la situation n’était pas déjà stressante pour lui. Alors il se contenta d’hausser les épaules avant de capter les regards de ses coéquipiers uns à uns.

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Ils avaient continué leur progression au pas de course, sans toutefois découvrir d’escaliers ; mais plutôt des gardes au fond du couloir. Combien étaient-ils au juste ? Et comment Milow s’en sortait-il sur le toit ? Ces questions faisaient bouillir le sang de Valérian, qui sentait l’impatience et l’exaspération le gagner peu à peu. Ce fut finalement Joaquin qui leur signala la présence de détecteurs de fumée au-dessus de leurs têtes, ce qui permit au grec de remarquer quelque chose au plafond : « Regardez ! Il y a des câbles fixés au mur ! » Des câbles qui filaient droit vers le fond du couloir !

Ils n’avaient plus qu’à suivre ce chemin tout tracé. Mais avant ça, le grec attrapa son talkie-walkie pour contacter Ruby. « C’est Ronin. » lui dit-il d’un ton brusque. « Nous allons déclencher l’alarme incendie du bâtiment. Tiens toi prête à faire pleuvoir des balles sur l’étage. Maintiens-y le chaos autant que possible ! » Qu’ils ne puissent pas s’organiser pour rejoindre Milow sur le toit ou bien attendre leur groupe de pied ferme. Au fond de lui, le grec craignait que des civils ne se trouvent là-haut, mais une froide détermination lui glaça le coeur : la mission importait, plus que tout. Il était prêt à prendre tous les risques possibles pour la mener à bien.

À ce moment-là, son talkie grésilla à nouveau et ce fut la voix de Yulia qui s’en éleva cette fois-ci : l’armurerie avait été prise. Bien.

Les traits empreints d’une froide résolution, le grec se tourna vers Joaquin. « Aide-moi à atteindre le détecteur. » lui dit-il, sortant son briquet de sa poche. Grâce à l’aide de l’hispanique, il parvint à hauteur du boîtier. Le grec plaça alors la flamme à proximité du détecteur et attendit que sonne l’alarme ; en espérant qu’avec un tel vacarme, un message soit difficilement transmis.

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Je les avais quittés un peu plus tôt, avant le début de l’opération, à la vue d’un hangar haut et imposant non loin de l’école. C’était l’endroit parfait pour me positionner en couverture avec mon fusil de précision. Andrea m’avait confié son talkie pour que nous restions en permanence en contact, qu’ils puissent m’avertir s’ils auraient besoin de tir de couverture, ou si le groupe d’intervention du parc solaire avait besoin d’un soutien technique sur les installations électriques.

Je grimpai le plus rapidement possible à l’échelle de secours, sans pour autant me précipiter, consciente qu’ils allaient arriver sur place avant que je sois en position. « Put… » Mon pied ripa sur un barreau quand une partie de l’échelle se décrocha en-dessous. Je me rattrapai de justesse avant de poursuivre mon ascension. Une fois en haut, je repris laborieusement mon souffle avant de leur indiquer dans le talkie : « Je suis en position. Par contre… Je n’ai plus aucun moyen de redescendre. » Je lançai un regard ennuyé en contrebas, à l’image d’un chaton perché trop haut dans un arbre qui se demandait bien comment il allait se sortir de là. La bonne nouvelle, c’était que personne ne pourrait monter me chercher non plus.

Je pris position, à plat ventre sur le toit plat, pour vérifier l’action en cours depuis la lunette de mon fusil. Le terrain était complètement dégagé, de par les champs qui entouraient l’école. J’étais à la distance optimale. C’était simplement parfait. Pour le moment, tout était d’un calme particulièrement angoissant. J’observai Milow monter sur le toit de l’école. Je transpirai littéralement pour lui à le voir galérer autant dans son ascension. « Allez… » Je poussai un soupir de soulagement à le voir parvenir en haut. Mais qu’est-ce qu’il foutait au juste ? Je ne remarquai pas la grille dans le noir, mais je pouvais maintenant la deviner à le voir marteler avec le piolet en un point précis. « Fais chier. » Je me repositionnai en permanence pour vérifier le toit et les fenêtres. A l’intérieur, il y avait du mouvement. Des personnes allaient et venaient, sans que je parvienne à déterminer à quoi elles étaient occupées. Je transmis l’information à Valérian, parvenu à l’intérieur. « Autorisation d’ouvrir le feu ? »

Et cette autorisation prit du temps à arriver, putain. Heureusement que je n’avais pas la gâchette facile. « Compris. » J’avais l’une des silhouettes dans mon viseur, au premier étage, au-dessus de l’entrée. Je pressai la détente, pour la voir s’écrouler dans une détonation. Je bougeai aussitôt pour vérifier ce qui se passait dans le reste de l’étage et si Milow n’était toujours pas inquiété sur le toit malgré le raffut.

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Putain mais c'est une blague ?! grogna Andrea alors que l'eau se déclencha.

Tout ça pour finir tremper jusqu'aux os ? Super ! Pressant le pas avec les autres, ils trouvèrent - enfin - les escaliers... Barricadés. L'enchainement de malchance continuait, mais plus encore, la frustration monta d'un grand chez la métisse qui chercha à défaire les barricades. Sauf qu'une vive détonation la stoppa dans son mouvement. Splash, Damon a côté s'effondra, le crâne explosé par une balle. Pas le temps d'y penser, elle leva immédiatement son arme pour tirer.

Une balle. Une seule. Un juste retour des choses, sans prendre vraiment la peine de viser. Se fichant droit dans la tête de celui qui venait d'abattre son homme. Elle regrettait qu'il ne souffre pas davantage, mais ils n'avaient pas de temps à perdre avec ces conneries.

Si on arrive pas à ouvrir ici, on court de l'autre côté dès que le chien est géré ! ordonna-t-elle sèchement.

En espérant que Ruby et Milow s'en sortent mieux qu'eux.

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