Le souffle haletant, ils avaient gravi quatre à quatre les marches pour atteindre l’étage de l’école. Leur petit groupe y perdit toutefois de vue les câbles qui disparaissaient dans un mur. Et autant dire que ce niveau était aussi vaste que le rez-de-chaussée ! Si Valérian s’était attendu à ce que la tâche soit difficile pour eux, il réalisait à présent que jamais ils ne pourraient trouver à temps cette foutue salle des communications. Milow était leur meilleure chance pour mener à bien cette mission. Quant à eux, ils pouvaient lui permettre de gagner du temps en attirant les gardes du bâtiment.

Et en parlant de gardes… Des bruits de pas résonnèrent soudain au rez-de-chaussée. D’après les voix qu’ils entendirent, trois hommes s'approchaient d'eux. C’est à ce moment-là que grésilla à nouveau le talkie de Valérian et que la voix de Ruby s’en éleva, dans un véritable cri de joie : les communications avaient été coupées ! Milow avait réussi. « Parfait. » lui répondit le grec d’une voix anormalement rauque, sous l'effet du soulagement. « Parfait. » répéta-t-il à part lui. Un profond soupir lui échappa et il échangea un rapide regard avec le reste de l'équipe.

Ruby reprit aussitôt la parole. « Pas encore. » répondit laconiquement Valérian à sa première question ; puis, une fois qu’elle se fut tu : « Très bien. Nous avons de la compagnie ici. Je te recontacte lorsque nous aurons trouvé la salle des communications. » Il hésita et ajouta, non sans un mince sourire. « Bon travail, Storm et Ninja. »    

Il rompit la communication avec Ruby - au moment même où la voix de Duncan s’élevait à son tour du talkie-walkie pour les informer de la situation précaire de la diversion. Le coeur de Valérian se serra, en songeant à Connor, à Raina et aux autres combattants qui s’y trouvaient. Eux ne pouvaient toutefois pas les rejoindre avant d’avoir terminé leur mission ici. Les mâchoires serrées, le grec espéra de tout coeur qu’ils tiennent le coup jusqu’à leur arrivée.

Ils avaient de toute façon du pain sur la planche, compte tenu des gardes qui se rapprochaient dangereusement d’eux. « Accueillons-les en bonne et due forme. » dit Valérian au reste du groupe, son arme en main, prêt à en découdre.  

Spoiler:

Ce fut avec un soupir soulagé qu'Andrea accueillit la nouvelle de Valérian. Les communications étaient coupées, entre autre chose. A peine songea-t-elle à tout ça qu'ils furent contraint de fondre à l'abri. Par réflexe, l'afro-américaine se lova contre une porte et la poussa légèrement pour être sûre de pouvoir s'y planquer. Entrainant Otis avec elle, qui était au bord de la crise d'angoisse, elle tâcha de rester rationnelle et avisée pour sa part. Une balle, un mort. C'était en tout cas son objectif. Poussant un long soupir, elle tenta de sortir mais une pointe de douleur perça sur son bras.

Se retranchant l'instant d'après, la métisse scruta la plaie qui ferait une énième cicatrice avant d'y retourner. Doigt déjà sur la gâchette, elle pressa la détente et la bille se ficha immédiatement dans l'oeil de son assaillant. Une détonation en moins, tant mieux. Un mort, surtout. Elle revint se mettre à l'abri et avisa Otis :

Tout va bien, ok ? Respire, exigea-t-elle de lui fermement.

Spoiler:

Alors qu’ils tentent de déclencher l’alarme incendie, c’est seulement le système d’arrosage au plafond qui se met en route. Otis lève les yeux vers le haut, déconcentré, il ne prend pas garde aux hommes qui viennent d’apparaître au bout du couloir. Un coup de feu retentit et il n’a pas le temps d’agir, pire c’est la tête de Damon qui explose juste à côté de lui, projetant une giclée de sang sur une partie de son visage. Le métis sent alors la panique arriver et il se contente de courir en direction des escaliers accessibles cette fois.

A bout de souffle, il tente de se reprendre. Il a besoin d’une profonde inspiration, plusieurs même, pour retrouver ses esprits. Malheureusement, ce n’est pas fini. Il ne faut pas longtemps aux gardes pour les rattraper. Heureusement pour lui, Andrea l’entraîne avec elle pour le mettre à l’abri. Des détonations résonnent dans le couloir, des balles volent à quelques centimètres d’eux. Recroquevillé, il relève les yeux vers sa coéquipière, elle lui souffle quelques mots rassurants et il s’exécute en prenant une nouvelle inspiration. D’autres balles se perdent non loin d’eux, Otis ne sait pas trop quoi faire mais le regard encourageant de la métisse le pousse à se mettre à découvert quelques instants pour tirer en direction des hommes plus loin. Sa balle vient se loger dans le cou d’un des gardes qui tombe, mort. Le dessinateur a à peine le temps de réaliser ce qu’il vient de faire qu’il se remet à l’abri près d’Andrea. « Je… Je… Je l’ai touché je crois… »

Spoiler:

Commence à y avoir un peu trop de gardes à mon goût là. Mais au moins, bonne nouvelle, la voix de Ruby résonne dans le talkie. Milow a réussi et ils sont encore en un seul morceau. C’est parfait. Dans le doute, va falloir quand même aller à la salle de contrôle ou je sais plus quel nom à la con elle a, pour qu’on s’assure que tout est bien HS. Et qu’on se tire de là. Je me fige quand j’entends de nouveau une voix crépiter et je grimace. « Va falloir qu’on se grouille. » Histoire qu’ils soient pas tous crevés quand on sortira de là. Ce serait pas mal. Je me demande comment s’en sortent les autres, avant de me dire que ça sert à rien de se prendre la tête dessus.

Et j’ai un temps de retard quand j’entends qu’on nous tire dessus. J’ai le temps de voir Andrea se plaquer contre une porte avant de faire de même. Sauf que je vais pas assez vite et une balle me frôle l’avant bras, m’arrachant un grognement de douleur alors que ça commence à pisser le sang. J’ai eu du bol sur ce coup-là mais, quand je prends mon flingue pour tirer, la douleur me fait rater mon coup comme une merde, alors qu’à côté, heureusement, ils gèrent mieux que moi. Et si j’ai visé le clébard, ma balle se fiche bien un mètre au-dessus de lui. « Fait chier… » Je replaque contre le mur en prenant une grande inspiration, histoire de garder mon calme.

Spoiler:

Dans la pénombre, ils progressaient jusqu’à la salle des communications lorsque bondit soudain hors de celle-ci l’opérateur, armé d’un fusil. Sans hésitation, l’homme ouvrit le feu en hurlant comme un dément, tandis que les trois gardes déboulaient à l’étage et les contraignirent - aussitôt - à trouver refuge dans les salles de classe pour échapper à une furieuse salve de balles. D’un côté du couloir, Andrea avait ainsi vivement bondi, entraînant avec elle Otis, tandis que Joaquin et Valérian s’étaient quant à eux réfugiés de l’autre côté, contre une porte.

Les tirs fusèrent et Valérian vit rapidement l’opérateur s’effondrer mort, ainsi qu’un autre garde, fauchés par les balles de ses alliés. À côté de lui, le grec entendit alors Joaquin grogner de douleur. Il n’eut cependant pas le temps d’interroger l’hispanique à ce sujet. Les veines parcourues d'un mélange de colère et d'inquiétude, Valérian stabilisa ses mains, jeta un rapide coup d’oeil en direction des deux gardes et brandit son arme : Blam ! Le coup partit et faucha l’un des hommes dans la tête.

Il n’en restait désormais plus qu’un, ainsi que son foutu clébard.  

Spoiler:

Spoiler: