Elle n'était pas rassurée évidemment, mais en tête, Andrea gardait son objectif. Il fallait impérativement retrouver les personnes qui avaient disparu, Selene, Raina, Nima, Juliet et Corray. Chacune d'entre elles étaient des personnes chères à son coeur, et elle craignait que quelque chose de très grave leur soit arrivé. Jusqu'ici cependant, aucun indice, si ce n'était ce qu'Albert, Roman et Vivienne leur avaient dit. Ils avaient visiblement trouvé quelque chose, le début d'une piste, même si elle ne pouvait pas savoir quoi...

Car sur la route, elle avait noté les regards confus de Roman vers Albert. Comme s'il attendait son approbation, comme s'il ne comprenait pas tout ce qu'il se passait. Andrea pinça les lèvres, méfiante par nature, en les suivant cependant. Elle n'aimerait pas passer à côté d'une solution pour ses amis, tout ça parce qu'elle ne pouvait pas encadrer Albert qu'elle trouvait étrangement vindicatif.

Roman, tout va bien ? Demanda-t-elle néanmoins à voix haute. Sans doute aurait-elle mieux fait de le prendre à l'écart pour essayer de lui parler. Car là, elle eut droit à une oeillade confuse, suivi d'un balbutiement à peine audible. Oui, apparemment. Ou est-ce que vous avez vu quelque chose ? Demanda-t-elle ensuite, pour leur demander de répéter une énième fois.

Savait-on jamais.

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Le sourire d’Isaac s’était éteint depuis plusieurs jours maintenant. Une effroyable attente avait débuté pour le vieux Greene dès l’instant où Raina, Juliet, Selene, Nihima et Corray avait été portés disparus. Une inquiétude que ne faisait que grandir d’heures en heures et qui déstabilisait grandement le compagnon, le père, l’ami qu’il était… Que s’était-il donc passé ? L’esprit du cavalier était inondé de questions qui restaient malheureusement sans réponse pour l’instant. La priorité, bien sûr, c’était de les retrouver.

Alors quand ils avaient fini par obtenir des informations sur l’endroit où pouvaient être ses proches, Isaac n’avait pas hésité à se joindre au groupe d’Andrea. Il ne pouvait pas rester au Fort, à ne rien faire. Mais le flou persistait sur cette disparition et le cavalier restait bien silencieux comparé à d’habitude. Il laissait entrevoir une mine grave et des cernes se dessinaient sous ses yeux, trahissant le manque de sommeil des derniers jours… Quand Andrea questionna Roman, le cavalier releva également les yeux vers l’autre homme, attendant également sa réponse. Il n’intervint pas néanmoins, se contentant de suivre la marche, toujours inquiet pour leurs proches.

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C’est important pour elle d’être là. Parce qu’elle a envie de se rendre utile, parce que ça concerne des gens auxquels elle se sent liée, indirectement. Joachim aime beaucoup Selene, ça se voit ; Nima est la mère de sa meilleure amie ; Juliet a partagé le malaise d’une soirée à Seattle avec elle – même quelques minutes… alors Isalín n’a pas hésité. Elle a enfilé une tenue confortable, du genre legging et pull près du corps, ses converses, son sac-à-dos, et elle a demandé à intégrer l’équipe de recherche. En partant, elle a promis à Kaya de lui ramener sa maman en un seul morceau et à Ruben de veiller sur sa tante. En échange, tous les deux doivent leur préparer une fête de bon retour !

L’arme coincée dans un holster à sa cuisse est lourde, la ceinture de cuir qui lui sert la taille maintient aussi l’étui d’un grande couteau de chasse. Les armes la mettent toujours mal à l’aise, mais désormais c’est indispensable. Et sans un mot, l’adolescente suit le mouvement, vers la grande infrastructure qui semble être leur destination. Là où les éclaireurs ont repéré une piste ! Ses yeux de jade englobent la scène, toute concentrée qu’elle est. Si on a besoin d’elle, elle sera prête !

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Quand quelqu’un disparait dans un monde post-ragnarok, il est souvent important de réagir vite, si on veut avoir une chance de les retrouver dans cette vie et non pas au banquet d’un quelconque dieu. C’est pour ça que je m’étais joint au groupe de recherche, non pas que je sois un grand guerrier ou même un grand pisteur, mais je pensais pouvoir me rendre utile d’une façon ou d’une autre afin d’aider aux recherche. Au cas où…

Notre groupe était assez hétéroclite, mais j’avais confiance, la plupart s’étaient déjà ilustrés dans divers opérations pour le compte de notre clan. En fait, les deux plus inexpérimentés était Isalin et moi-même. J’avais énormément d’affection pour la jeune fille, c’est pour ça que je cheminais à côté d’elle. Sans un mot, nous avons observé Andrea qui nous menait, nos éclaireurs semblaient avoir trouvé quelque chose.

A un moment, j’ai passé ma main sur l’épaule d’Isa : « Surtout, fille de Loki, ne fais rien de stupide. Tu ne peux tenir une promesse si tu es morte. Alors promet moi d’être prudente. » Ce n’était pas un secret qu’elle était amie avec Kaya et que Nima comptait parmi les disparus… Et moi, je me sens responsable, à tort peut-être de la sécurité de la jeune fille/ J’ai resserré les lanières de mon sac à dos avant de continuer.

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Rafaël était plutôt sceptique, quant à l’expédition qui les attendait. Il était indispensable de retrouver les disparus, évidemment – surtout avec ce qu’il s’était passé, peu après leur retour de l’expédition vengeresse. Rafaël s’était proposé, pour la première comme pour celle-ci, même si bien des choses le dépassait. Mais il n’était pas vraiment en confiance, en l’instant. Parce qu’il ne les connaissait pas – mais il ne pouvait pas prétendre connaître tout le monde, à Fort Nisqually – et, surtout, parce qu’ils s’étaient alignés du côté des plus vindicatifs, à leur retour. Mais, même si Rafaël ne pensait pas agir ainsi un jour, comment pouvait-il comprendre ? Ce n’était pas leurs amies, pas leurs femmes, pas leurs proches, qui avaient été capturées, agressées, violées aussi. Et pouvaient-ils vraiment dire, en toute honnêteté, qu’il n’en ferait pas de même ? Rafaël n’en était pas sûr. Alors il avait adressé des sourires aux jeunes femmes accusés, le jour de l’éclat, et les jours suivants. Il avait eu des gestes de soutien, des petites attentions, pour essayer d’adoucir ces accusations qui fusaient parfois dans leur dos, parfois pas.

Mais que tous aient disparu, tous ou presque concernés par l’expédition punitive… Ca ne lui disait rien qui vaille. Et qu’eux les guident non plus. Après, même s’ils les menaient à un piège… Cela n’en valait-il pas la peine, si ça les amenait aux disparus ? Il ne savait pas vraiment pourquoi ce groupe avait été formé – Tomeo savait soigner, c’était une bonne chose. Lui, il savait se battre. Andrea aussi – de manière très impressionnante, d’ailleurs. Il ne savait pas ce qu’il en était pour Isaac et Tomeo. Quant à Tomas… il était plutôt loin, non, lors de l’attaque des bikers ? Même s’ils observaient ensemble au début, il avait détalé plus vite qu’un cabri, pour rejoindre d’autres personnes.

Peu importait. Il s’était préparé. Il avait revêtu une armure de cuir à nouveau – même s’il faudrait qu’il s’entraîne avec des gilets pare-balles – et avait pris ses armes : son fidèle bâton et le flingue qui ne le quittait plus. Il avait aussi pris deux grenades flash  – elle s’était avérée rudement utile, la dernière fois.Et il avait entamé les longues heures de marche. Même si ce n’était plus vraiment rare, il était endurant et ne rechignait à marcher pour une longue période – son passé de sportif jouait beaucoup. Il essayait de fermer la marche, et d’observer, sur ses gardes. Peut-être était-il parano depuis qu’il avait perdu son frère de vue et qu’il avait été laissé pour mort. Peut-être.

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