Vous voyez quelque chose ? Demanda Andrea en continuant à avancer, à un volume modéré.

Elle n'était évidemment pas totalement en confiance. Et qui le serait à sa place, dans un tunnel sombre, sous la ville, qui pourrait s'écrouler à chaque instant ? La métisse soupira, continuant à progresser avec les autres. D'accès bouché et en cul de sac, la jeune femme avait l'impression de tourner en rond, jusqu'à ce que sa torche frôle un contour étrange. Elle se figea devant :

Là, ceux sont des meubles, indiqua-t-elle aux autres. Aucune idée de ce qu'il y a de l'autre côté, mais les meubles viennent forcément d'en haut, donc y'a moyen que ça remonte ensuite, indiqua-t-elle, par principe.

Il fallait le tenter. Deux pour tenir les torches, les autres pour dégager l'accès. Voilà qui prendrait du temps. Elle se tourna vers Isaac et Isalin, confiant sa torche à l'adolescente :

Couvrez-nous pendant qu'on se crée un accès, fit-elle. Les autres, on se retrousse les manches, et tant pis pour les échardes.

Spoiler:

- Oh… c’est eux aussi qui ont fait disparaître les autres ?! S’étonne la jeune fille après les réponses de Rafael et Tomeo.

Ce n’est pas qu’elle est bête, c’est simplement que ça lui parait invraisemblable. Elle sait qu’il convient d’être méfiant aujourd’hui, mais elle l’est surtout avec les « autres », pas avec les gens de son propre groupe. Si Isalín n’apprécie pas beaucoup Marlon et ses suiveurs de manière générale, elle n’a jamais pensé qu’il pourrait fomenter ce genre de plan… c’est déroutant et terrifiant. Oui, terrifiant était le mot.

Elle écoute néanmoins le doyen qui leur demande de rester calme et hoche la tête en guise d’approbation. Après tout, elle a survécu à plein de situation compliquée toute seule. Aujourd’hui, elle est plutôt bien entourée, alors il n’y a pas de raison qu’ils n’aient pas leurs chances ! Rester concentrée, c’était ce que lui répétait son oncle tout le temps. Quand elle est en danger, il faut qu’elle garde les idées clairs… et elle est forte pour ça.

Suivant la troupe en les faisant profiter de sa lumière, l’islandaise s’arrête quand Andrea montre avoir décelé quelque chose de différent : l’une des ramifications des tunnels est encombrée de meubles et non d’éboulis. L’afro-américaine lui confie sa torche mais, comme elle en a déjà une, l’adolescente la fait passer à Isaac. Ils sont censés les couvrir, c’est bien reçu, mais…

- Vous avez pas besoin qu’je vous éclaire ? … Au cas où ?

Si y’a un monstre endormi là-dessous par exemple.

Spoiler:

Le bruit et la fureur, notre chemin se ferme derrière nous, dans le noir, nous sommes dans un piège. Je n’ai pas compris comment ni pourquoi nous en sommes arrivés là. Toussant dans la poussière, je cherche à taton ma lampe, l’allumant et la fixant à la lanière de mon sac à dos. De cette façon j’aurai les mains libres… Je lance un regard sur les autres, personne ne semble avoir été blessé et c’est la seule chose qui compte finalement.

Il n’y a pas d’autre solution que d’avancer et trouver une autre sortie… un chemin facile à suivre, c’est déjà ça. Finalement, nous arrivons à un bouchon fais de meubles et non de gravats, ce serait possible de dégager un passage en y mettant de la bonne volonté… Du moins je l’espère. Andrea nous fait signe qu’on va s’y mettre, confiant de fait sa torcher à Isalin… Celle-ci s’inquiète de nous éclairer pendant que nous déblayons le passage.

« Reste pas trop loin fille de Loki alors. » Si elle avait si peur que nous tombions sur un problème… Je m’avance pour saisir un pied de table, de bureau plutôt vu la masse et je teste… il bouge, ne semblant pas coincé : « Dire que j’ai oublié mes gants. » En espérant ne pas avoir d’échardes qui viennent se glisser… « Allez. Allez. » Je donne des coups pour le faire bouger petit à petit, le faisant avancer vers moi, avant de réussir à le faire descendre du tas de meubles, c’est un bon début. J’espère juste que le bruit que nous faisons ne va pas attirer les hommes creux sur nous.

Spoiler:

Oui, va y, souffla Andrea à Isalin qui proposa de les éclairer.

Alors qu'ils entamaient le déblayage à la main, Andrea avisa autour d'elle à la recherche d'une menace. Officiellement, rien. Elle scruta longuement et s'empara d'un premier pied de meuble qu'elle tira, en venant caler sa prothèse sous un soutien pour bénéficier de la force de ses deux épaules. Se faisant, elle parvint à faire glisser une sorte de table sans trop de peine, la faisant reculer et la plaçant un peu plus haut sur leur chemin de venu. Là, elle ne gênerait pas. Ou en tout cas, elle ne les gênerait pas eux.

Répartissons les. Si on doit faire volte-face et partir dans l'autre sens, il ne faut pas que les meubles puissent nous barrer la route et nous couper toute retraite, fit-elle aux autres.

Spoiler:

Il grimaça, à la question d’Isalín, d’un ton si étonné. Il était presque admirable, que quelqu’un ait autant confiance en les autres, et ça lui donnait presque envie de l’étreindre pour la rassurer, mais ce n’était pas vraiment le moment. « Espérons qu’on les retrouvera, et qu’on le découvrira, dans pas trop longtemps. Mais on va s’en sortir. Même si ces enflures s’en sont pris à nous. » Il était, lui aussi, plutôt naïf – trop optimiste, en tout cas. D’habitude, Tiago réfrénait cet optimisme, mais là ? Personne n’avait vraiment ce rôle auprès de lui.

Soupirant, il s’avança près de l’entrée effondrée, ne voyant aucune prise pour dégager le passage. Pas plus que sur les murs – quelques aspérités, oui, quelques prises potentielles, mais rien qui ne lui permettrait d’accéder au plafond et à une potentielle trappe utilisée pour finaliser la construction du tunnel. Rien qui ne prendrait pas beaucoup trop de temps. Grommelant dans sa barbe peu fournie, il suivit tout de même Andrea, et soupira – de soulagement et de lassitude à la fois. « Êtes-vous sûrs que c’est prudent ? On ne sait pas où ce chemin va. Si on s’enfonce plus sous terre, ça ne nous aidera pas… Ne devrait-on pas chercher une autre issue ? » Il s’avança tout de même vers les débris, heureux que son armure de cuir ait aussi des gants – indispensables, pour manier son bâton, sans trop souffrir.

Il regarda les différents morceaux, cherchant à établir ceux qui ne désquilibreraient pas l’amas, et ne causeraient pas une chute brutale sur eux, enlevant certains d’entre eux progressivement. « Faites attention. Un meuble qui tient le tout enlevé, et ça risque de nous ensevelir tous... » Se retournant vers Isalín, il lui adressa un petit sourire encourageant. « Ca nous aidera à ne pas enlever les morceaux qui risquent de tout faire chuter si tu éclaires, oui. »

Spoiler:

Isaac n’a sans doute pas tort, pour le moment, faut déjà sortir d’ici avant de se mettre martel en tête, mais intérieurement, je fulmine que nous nous soyons laissés piéger ainsi. Et je me demande dans quel but… Et aucune hypothèse n’est rassurante. Il ne nous reste en tous cas plus qu’à nous enfoncer dans ces tunnels. Dont nous ignorions tous l’existence. « Même si je ne suis pas ne femme, je peux faire deux choses en même temps Isaac : réfléchir et avancer. » Je réponds avec une légèreté un peu feinte. Il n’y a rien de réconfortant dans le fait d’être enterrés vivants… Et j’ai déjà mon imagination qui turbine en songeant à de vieux films que j’ai pu voir. En général, ça virait en cannibalisme. Pas terrible. Rafaël répond à Isalin et je hoche la tête simplement, content qu’il y ai un optimiste parmi nous. Tout le monde est relativement calme pour le moment, c’est bien.

Andrea ouvre la voie et finit par trouver quelque chose. Des meubles. Tout un bric à brac qui bouche l’accès. Vraiment étrange, mais sa logique est réconfortante. Les lampes torches sont confiées à Isaline et Isaac en première instance et j’écoute d’une oreille ce qu’il se dit à ce sujet, tandis que j’observe le monticule. Tomas attaque en premier, Rafaël s’y met aussi, avec davantage de prudence. Pour les échardes, et bien… ce sera sans doute le cadet de nos soucis si on réussit à sortir de là. « C’est un mikado gant quoi. Ou un Jenga. » C’est amusant comme jeux. Enfin quand ce n’est pas à taille réelle. Histoire de ne pas tout foutre en l’air, j’attends que Tomas et Rafaël aient fini pour apporter ma pièce à l’édifice. On a intérêt à bosser de concert et ne pas tout faire chacun dans notre coin pour éviter les problèmes. « Allons-y doucement, mais sûrement. Là, ça a l’air d’être possible sans tout effondrer. » Une commode se trouve encore derrière ce qui a été dégagé et je la saisi, la faisant bouger doucement en guettant le moindre bruit suspect ou des mouvements de meubles derrière, mais cela se passe sans trop de problèmes et je la dégage alors sur le côté, comme Andrea l’a conseillé.

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Pris au piège, ils n’avaient d’autre choix que de trouver une issue. Laissant l’immense tas de gravats derrière eux, ils se mirent en route, éclairés les faisceaux de deux lampes torches. Bientôt, Andrea s’arrêta, après avoir repéré un amoncellement de meubles bloquant un probable chemin. C’était leur meilleure option pour l’instant. Attrapant la lampe torche tendue par Isalin, le vieux Greene intervint à la remarque de la plus jeune. « Oui, éclaire les. Je vais surveiller les alentours, ici. Faites à attention à ce qui pourrait se cacher derrière ces meubles. » Si tout était calme, pour l’instant, il savait que dans ce monde tout pouvait basculer en une fraction de seconde. Il ne pouvait s’empêcher de penser que la détonation n’avait pas dû passer inaperçue… Dans son dos, les autres continuaient de déblayer le passage, ils s’en sortaient plutôt bien pour l’instant. Le cavalier, lui, restait sur le qui vivre et grandement inquiet. Attentif, il balayait chaque recoin du tunnel qui se prolongeait devant lui. Tout était calme… Il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils n’auraient pas de mauvaises surprises une fois cet amas de meubles passé.

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