Il ne savait pas comment il avait fait pour récupérer Isaac, mais il n’avait pas arrêté de courir après l’avoir récupéré, jusqu’à ce que tout prouve que le danger était écarté… pour l’instant du moins. Bien qu’il ait été sportif par le passé, et qu’il ait gardé une condition physique plutôt bonne malgré les privations dues à l’apocalypse des morts-vivants, la soif, la faim et les problèmes des derniers jours n’aidaient pas – pas plus que d’avoir une charge supplémentaire sur le dos. Même s’il n’avait pas arrêté, ne s’était pas plaint, avait avancé avec Isaac, se demandant ce qu’il allait advenir de sa jambe. Mais au moins… Au moins, il était vivant, et le resterait, n’est-ce pas ? Et Tomeo allait pouvoir faire quelque chose. Il était content que personne ne puisse lire dans ses pensées, ni ne voir sur son visage, son inquiétude.

Quand ils parurent suffisamment loin des ours – parce qu’ils avaient arrêté leur course poursuite – Rafaël fit doucement glisser Isaac au sol, qui était jusqu’à présent hissé sur son dos et devait souffrir le martyr à chaque fois qu’il posait un pied à terre. Autant essayer de l’épargner. Hochant la tête à la demande de Tomeo, il prit ce qu’il lui donnait et, avec l’aide d’Andrea, nettoya les plaies de Tomas.

« Je sais que c’est pas forcément prudent mais… On devrait ramasser du bois, essayer de faire un feu. On l’éteindra rapidement, mais même pour quelques minutes, ça fera du bien à tout le monde. Et si… Si on trouve de l’eau aussi, on pourra la faire bouillir dans les gourdes que certains ont. » Il se retint de parler de faire cuire quelque chose – inutile de donner l’eau à la bouche à tout le monde.

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« Merci vous deux, mais tu devriez économiser les ressources pour Isaac. » Il avait clairement beaucoup plus besoin de soin que moi, j’avais eu de la chance, ce n’était que des plaies très superficielles. Par contre, nous avions tous besoin de repos, Andrea avait eu une bonne idée pour le coup et Rafael aussi.

Une fois mes plaies propre, je me suis levé et j’ai annoncé : « J’aimerai poser des collets si c’est possible. » L’espoir est niai et vain, mais il est aussi parfois un puissant moteur et nous avions besoin d’espoir pour aller de l’avant :

« Faire du feu et du bruit, c’est le meilleur moyen d’éloigner les ours, Rafael à raison. Il faudrait aussi vérifier qu’il n’y a pas de rôdeurs dans le coin. » Je me suis lever, pour passer à côté de la fille de Loki, elle avait souffert et je me sentais mal pour elle : « Comment tu te sens Isalin ? Ta main ne te fais pas trop souffrir ? » Une main sur son épaule et l’air inquiet sur le visage, il fallait qu’on rentre. Il lui fallait des soins à elle aussi.

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Isaac était pris au piège, malgré ses efforts, il ne parvint pas à se défaire de l’emprise de l’ours. Sentant les crocs de l’animal s’enfoncer à nouveau dans sa chair, il ne put contenir un nouveau hurlement de douleur. Résigné, le vieux Greene abandonna toute idée de lutter. Durant un instant, il pensa vaguement à Raina, Joachim, Juliet, Selene… Et tous les autres… Se disant que son heure était probablement arrivée.

Pourtant, lorsqu’il rouvrit les yeux l’instant d’après, il se sentit comme tirer vers l’arrière. La douleur fut encore plus vive d’un coup alors que l’ours semblait s’accrocher à sa jambe. Puis elle disparut brusquement avant qu’il ne perde connaissance quelques instants.

Quand il rouvrit enfin les yeux, Tomeo était près de lui, occupé à découper le tissu de son pantalon. Sa jambe le faisait souffrir mais il était vivant. Il bascula légèrement la tête en arrière, soufflant doucement lorsqu’il réalisa qu’il avait été tiré de là par l’un d’eux. Il ignorait qui, pour le moment, mais il n’oublierait pas de le remercier en temps voulu.

Le pompier commença ensuite les soins, lui demandant comment il allait. « J’ai connu mieux mais… Oui, ça va… » Dit-il en grimaçant alors que Tomeo appliquait du désinfectant sur ses plaies. Cela n’allait pas être agréable mais le doyen était prêt à serrer les dents… « Je sais que tu feras de ton mieux. » Ajouta-t-il à l’attention du soignant, il lui faisait confiance. Le principal était qu’ils puissent se mettre en route rapidement.

Une fois les plaies de sa jambe, recousues et bandées, il se redressa avec l’aide de Tomeo pour que ce dernier se charge également de son dos. Une fois encore, Isaac prit sur lui, supportant la douleur au mieux. Quand tout fut terminé, il s’allongea à nouveau, encore plus faible et fatigué. Il se contenta alors d’écouter les autres. Quand Andrea prononça son nom, il tourna la tête dans sa direction. Effectivement, rentré dans cet état n’allait pas être simple. Pourtant il ne tarda pas à rassurer son amie. « Ça va aller… Trouvez-moi simplement un bâton suffisamment solide pour que je puisse m’appuyez dessus. Avec quelques heures de repos, je devrais pouvoir avancer… » Ils mettraient plus de temps... Cela serait douloureux, il en était conscient… Mais si c’était le prix à payer pour retrouver les siens, il serrerait les dents, simplement…

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