Réactive, Christina s'était précipitée derrière Jeff pour lui prêter main forte. Elena lança un regard au militaire qui était toujours à ses côtés, pour s'assurer qu'il tenait bon aussi. Quand Jeff revint avec le meuble, leur manœuvre pour placer la commode en barrage contre la porte permit à un bras décharné d'effleurer la jeune femme. Brusquement, Elena se dégagea d'un geste de recul des doigts qui s'agitaient en sa direction avant que la porte ne se referme sèchement. Sans attendre, les deux survivants reprirent leur place, la jeune femme plaquant ses deux mains contre un tiroir, la tête baissée, une jambe en arrière pour se donner plus de force pour retenir les assauts.

Pendant ces quelques minutes qui parurent une éternité, ses deux autres comparses étaient retournés à la recherche de quoi barrer solidement le passage. Christina avait aperçu des livres. Suffisamment semblait-il pour permettre d'alourdir le meuble. Le canadien revint finalement avec une seconde commode, et Christina les bras chargés de bouquins. D'un regard entendu, Elena s'enleva rapidement pour laisser les deux hommes hisser le meuble sur l'autre. L'épouse Karlson vint aussitôt consolider leur rempart de fortune avec les livres qu'elle avait récupéré, et la grecque se précipita pour la première fois dans ce bureau dans lequel elle chargea ses bras d'objets divers. A son tour, elle cala des planches de bois, un dictionnaire, et elle ramassa l'extincteur dont elle s'était servie juste avant pour le placer dans un tiroir qu'elle laissa ouvert. C'était toujours du poids en plus. « Ça m'a l'air pas trop mal... » déclara la brune, ses mots hachés par un souffle saccadé, et les mains sur les hanches.

Après avoir consolidé la porte, tant bien que mal à l'aide de meubles et de planches de bois. Il semblait que le calme allait commencer à revenir. " Bien joué les gars ! " ajouta-t-il à la remarque de Elena, admirant leur travail pour bloquer le chemin d'un sifflement approbateur. Jeff se frotta les mains avant de se saisir de sa lampe torche qu'il avait du ranger pour déplacer les meubles, éclairant un peu au hasard. " Wow , c'est sinistre ici ! " remarqua-t-il en observant les cadres au mur, parfois de simples paysages, mais aussi des essais artistiques d'assez mauvais goûts. Le couloir s'étendait suffisamment pour ne pas qu'ils puissent en voir le bout et semblait tourner à un moment. Le faisceau de sa lampe vint éclairer une première porte dont l'affiche les informa que c'était une salle de consultation, " C'est ouvert par ici, d'autres salles de consultation ! " s'exclama le canadien, parce qu'après tout, si la pièce est ouverte, c'est certainement parce qu'aucun rôdeur ne se trouve à l'intérieur et donc qu'ils pourront la visiter à loisir. A côté de ces salles se trouvait également un bureau dont la porte était fermée, mais pas forcément verrouillée.

Jefferson s'avança alors vers la première porte qui lui tendait les bras, attrapant la poignée pour l'ouvrir complètement. Quelqu'un avait certainement du le suivre, ainsi, ils se seraient séparés en deux groupes pour visiter ces salles, tout en ouvrant la pièce, alors qu'il était encore en contact visuel avec les autres, le quarantenaire remarqua qu'il n'y avait rien à craindre, comme supposé dés le début. Entrant alors dans la salle, en l'éclairant d'un balayage régulier sur la droite et sur la gauche en faisant quelques pas à l'intérieur, le magasinier ne vit rien de particulièrement utile, le siège sur lequel le malade passe le consultation, des armoires, des dossiers et livres, et le bureau du médecin, avec les trois sièges et un ordinateur.

Forcément, c'était le genre de choses qui éveillaient un peu plus l'attention du geek, mais sans électricité et puis dans un tel endroit... Haussant les épaules, sa main vint attraper la petite poignée d'une armoire qu'il parvint à ouvrir. A l'intérieur, il trouva encore emballés : une boîte de gants à usage unique ainsi que des bandes extensibles, des pansements et des compresses stériles... Pile tout ce qu'il fallait pour travailler sur la blessure de quelqu'un mais, malheureusement rien pour la guérir ! Espérons qu'ils pourraient trouver quelques médicaments, des calmants et des antiseptiques, les temps étaient durs pour le moment. Et personne n'était à l'abri d'une mauvaise blessure, alors, c'est sûr que cette expédition en valait le coup. Comme il avait entendu des bruits de pas derrière lui, " Des pansements et des compresses... Et toi, qu'est-ce que tu as trouvé ? " dit-il sans relever la tête alors qu'il tenait la poignée de la porte d'une main et que l'autre venait attraper le matériel dans l'armoire pour le rassembler et le ranger ensuite dans son sac.

Le passage bloqué, les quatre reprirent doucement leur souffle et leurs esprits avant d'analyser à l'aide de leurs lampes le second bâtiment dans lequel ils avaient été contraints d'avancer. Sombre, désert, et de longs sillons d'hémoglobine qui tâchaient le sol... « Je te l'accorde. » répondit la grecque à la remarque de Jeff. L'endroit était plus sinistre encore que ce qu'ils avaient déjà visité. Les râles des cadavres coincés derrière la porte les empêchaient d'anticiper d'autres bruits, et c'était donc dans la plus grande des prudence qu'ils évoluaient à présent ensemble dans le hall.

Jeff éclaira une première salle ouverte, et rapidement le faisceau blanc de la lampe d'Elena dévoila une seconde pièce également ouverte. « On prend la deuxième salle avec Christina ! » lança la grecque en voyant le militaire qui emboîtait déjà le pas au canadien. La brune adressa un sourire à son aînée, tandis qu'elle s'engageait dans la pièce de consultation avec précaution. Quelques dessertes médicales, étagères, et une grande armoire meublaient le lieu. Sans attendre la jeune femme se dirigea vers l'armoire pour entreprendre sa fouille.

Quelques vieilles chemises étaient éparpillées, et parmi tous ces documents sans grand intérêt, elle mit la main sur quelques pansements, compresses stériles, des bandes et même une boite de gants quasi pleine ! Si la brune était un peu déçue de ne pas avoir découvert de médicaments, elle était tout de même satisfaite de ses trouvailles. « J'ai trouvé pas mal de matos médical ! » annonça-t-elle à sa camarade en levant ses mains chargées dans son champs de vision, avant de fourrer le tout dans son sac. « Tu as quelque chose de ton côté ? »

Une lueur de soulagement traversa le regard de la grecque devant les trouvailles de Christina. Ce n'était certes pas grand chose comme le soulignait la quinquagénaire, mais c'était toujours mieux que rien. « Quinn et Daphné seront quand même contentes ! » répondit la brune. De toute façon, elle était lucide et savait bien que chaque petite boîte était précieuse, et qu'il y n'y avait que peu de chance pour qu'ils tombent sur une pièce remplie de stock.

La pièce entièrement fouillée et le sac chargé, les deux femmes retrouvèrent leurs camarades qui avaient de leur côté aussi fait quelques petites découvertes. Le nouveau bâtiment leur offrait bien plus de bonnes surprises que le précédent pour le moment. C'était une bonne chose. « Christina aussi a trouvé quelques médicaments ! » annonça presque fièrement la brune. Il ne leur restait plus qu'à poursuivre, et Andy toujours motivé par un esprit martial et directif devança d'un pas rapide la grecque.

Un sourire amusé, Elena l'observa ouvrir précautionneusement la porte de ce qui était à l'époque un bureau, avant qu'il n'annonce que la pièce était sûre. Le calme avant la tempête peut-être... Il avait suffit d'une paire de secondes pour qu'une main cachectique ne s'agrippe à elle à l'extérieur. Une paire de secondes aussi pour que la porte ne cède et laisse s'abattre sur eux un groupe de rôdeurs affamés. Ils devaient rester vigilants, constamment.

La jeune femme laissa Christina et Jeff passer devant à la suite du militaire, tandis qu'elle fermait la marche en surveillant leurs arrières. Se retrouver acculés dans une salle serait vraiment dommageable... Il ne leur restait plus qu'à fouiller cette dernière pièce avant de s'avancer dans le couloir maculé de sang...

Si toutes les périodes d'accalmie ressemblaient à celle-ci, ils pourraient bientôt avoir assez de stock pour s'ouvrir une véritable infirmerie ! C'est ce qu'il était entrain de penser quand Andy lui fit part de sa découverte : quelques pansements gras et de la pommade pour les brûlures. Les deux firent un dernier tour de la salle de consultation avant de sortir pour retrouver Christina et Elena dans le couloir et mettre en commun ce qu'ils avaient trouvés. " Bien joué, les filles ! On sera définitivement pas venus pour rien " remarqua-t-il comme pour leur donner un peu de motivation à continuer, il faut dire qu'ils avaient encore du pain sur la planche.

Restait à visiter le bureau se trouvant juste à côté, avant de commencer à s'aventurer dans le couloir qui leur tendait les bras, c'est Andy qui ouvrit la porte, suivi par Jeff et Christina, alors qu'Elena les précédait afin de fermer la marche " Sympa de tenir la porte vieux ! " dit-il à l'attention de Andy avant d'entrer à l'intérieur du bureau en riant.

Un rapide balayage avec sa lampe torche lui permit de distinguer qu'il n'y aurait sans doute pas grand chose à récupérer ici, ce bureau avait sans doute été vidé bien avant que le chaos ne commence ? Prêtant un peu plus d'attention, au travers des tas de papiers qui jonchaient le sol et des autres objets divers, un des tiroirs du bureau résista plusieurs fois avant qu'il ne réussisse à l'ouvrir. Et c'était peu de peine vu ce qu'il contenait. Une trousse de secours !? Étonnant que ce qui aurait pu être le plus utile était resté ici, bien que... Dans l'urgence du moment ... Trop de questions, et pas assez d'action. Le canadien attrapa la trousse, faisant un dernier tour du bureau avant de ressortir, brandissant la trousse à ses camarades " Surtout ne vous sentez pas obligé de vous blesser exprès hein ... Du stock ... Ça fait toujours du bien " dit-il en la rangeant ensuite dans son sac. Se saisissant à nouveau de sa clé à molette. " ... Bon, et ensuite ? "