Ils avaient joué la carte de la diplomatie et lorsque la femme baissa à son tour son arme, Christina comprit qu’ils avaient bien fait. Elle sentit sa cage thoracique de desserrer. Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle reporta son attention sur la porte qui menait au dehors, et derrière laquelle ils étaient vraisemblablement attendus. Chiottes… Christy acquiesça sur le fait qu’ils ne pourraient pas s’éterniser ici, et avait déjà pour projet de proposer à l’inconnue de les accompagner quand les deux enfants se révélèrent.

- Je m’appelle Christina, dit-elle pour se présenter à la suite de la femme. Puis elle désigna ses compagnons un à un : Elena, Jeff, Andy. Si les autres saluèrent l’étrangère, le militaire resta parfaitement statique, la dévisageant avec méfiance. A la vue des plus jeunes et la requête de la mère de famille, Christy acquiesça vivement. Bien sûr ! Nous vivons plus loin, dans Tacoma. Vous serez en sécurité avec nous. Dans sa tête, ils les amenaient avec eux à Evergreen. Il ne lui vint même pas à l'idée de discuter de cette possibilité avec ses acolytes !

Mais pour l’heure, ils devaient se dépêcher de remplir leurs bardas, avant de fuir de cet endroit. Les râles derrière la porte d’entrée, ainsi que le tremblement de l’autre porte, bloquée par leurs commodes, sonnaient comme un compte à rebours.

- Allez chercher vos affaires ! Ordonna Andy à la famille, tout en balançant son propre sac vers Jefferson. Fouillez la réserve, je monte la garde ici ! Il avait repris son arme au sol, et s’approcha de l’entrée vitrée. Il arracha une partie du carton qui la maintenait cachée et fit une grimace en voyant une dizaine de rôdeurs. Il y a une autre issue ? Demanda-t-il en refaisant trois pas vers la réserve et le couloir. La question s’adressait autant à Amanda qu’aux trois autres.

De leurs côtés, ces derniers s’étaient précipités, guidés par la mexicaine, dans la pièce où se trouvaient les médicaments. Christina tâtonna une étagère et trouva deux boites d’antibiotique. Parfait. Avec précipitation, elle poursuivit sa recherche.

A peine Christina avait-elle fourré les antibios trouvés, qu’elle s’affaira sur un autre pan de son étagère. Elle vit là des tubes de crèmes divers.

- Y a pas mal de trucs… qu’est-ce c’est ? Dit-elle pour elle-même à demie-voix. Du faisceau de sa lampe, elle éclaira sa trouvaille. Elle vit les mots hémorroïdes, ainsi que de la Biafine, ou pommade équivalente pour les brûlures. Sans même regarder les boites plus en détails, trop pressée par le temps, la femme ouvrit son sac à dos en grand pour y fourrer l’intégralité de l’étagère, à l’aveugle. Allez hop, pas de chichi ! Faut pas qu’on traine, vous avez tout ?

L’ancienne hôtesse de l’air jeta un regard vers ses deux compères qui s’affairaient autour d’elle. Ils devaient prendre tout ce qu’ils trouvaient. Le tri viendrait après ! Son sac à elle étant déjà bien garni, elle le positionna sur son dos et alla aider Jeff et lui ouvrit le sac d’Andy pour qu’il y mette tout ce qui lui passait sous la main. C’était bon ça ! Elle répondit en même temps à Elena :

- Dans ma poche, là, lui dit-elle, tout en l’invitant d’un mouvement de hanche à se servir elle-même si elle le désirait. C’était qu’elle avait les mains prises.

Au même moment, Amanda était revenue avec ses enfants, chacun avec un sac sous le bras. Elle répondit au militaire, lui indiquant qu’il y avait une sortie par derrière. L’homme jeta un nouveau regard vers la porte principale, d’où s’échappait maintenant un peu plus de lumière. Les rôdeurs s’agglutinaient devant dangereusement.

- Ok montre-moi, répondit le gaillard avant de suivre la latino. Il voulait d’abord aller en éclaireur voir si ce n’était pas pire ! Il viendrait ensuite récupérer ses camarades et ils fileraient fissa ! La pression montait autour d’eux, c’était certain !