Spoiler:

La venue du groupe étranger se fit savoir dans tout le lycée. Spontanément Finn se dirigea d’un pas pressé vers les grilles d’entrée. Son arme à la ceinture, Finn avait pris l’habitude de la garder sur lui depuis la horde. Il croise Trey dans l’entrée. Qui lui fait part de son présentiment. « Bouche toi le nez Trey ! Ça risque d’empirer. »

Il arrive au niveau des autres de son groupe. Regardant Ian et April en priorité. La question était dans tous les regards et ce fut la seule femme du conseil qui s’exprima. La conversation s’emmène droit au but et ils en viennent au fait, très vite. Les rejoindre ou non. Alors que ses amis s’exprimaient un à un, Finn regarda à droite et à gauche du premier véhicule qui leur faisait face. Le nombre était impressionnant et inquiétant. Il dévisagea celui qui prenait la parole dans leur groupe. Ian, et April aborde les bonnes questions, cela dit, quelque chose l’embêtait. Pourquoi prendre un air aussi menaçant.

-Comme l’explique April, nous devons nous consulter avant de prendre une tel décision. Mais laissez moi vous demander autre chose. Que se passera-t-il si on refuse ?

Les bras croisés sur la poitrine, il ne lâchait pas son regard d’Alec. Essayant de ne pas trop afficher son ressentiment personnel, sur l’impression que le leader du groupe d’en face, lui donne.

Spoiler:

Ma main droite se r'met doucement de l'altercation avec l'autre latino ; et ma gueule a repris une couleur un peu plus humaine. La tétanie des premiers jours après la horde est vaguement passée, laissant place à l'effort dévoué de remettre ce putain de lycée sur pied : déplacer les voitures, broder un semblant de barricades autour de celles-ci, traîner les cadavres de nos proches vers une fin plus digne, même en l'absence prolongée de Lisandro, qui a sans doute lui-même péri. Mon flingue ne quitte plus ma hanche, de peur d'être à nouveau pris de court. J'croyais cet endroit sûr, d'une manière totalement détaché de l'extérieur, du chaos, et j'ai été assez naïf pour m'la couler douce, jusque là. C'est fini. On n'm'y reprendra plus. Le refuge n'en est plus vraiment un.

C'est Roza qui, filant à toute vitesse dans les couloirs, m'met au courant de la situation sans même me voir. D'la visite ? Encore ? En si peu d'temps ? Sans attendre, j'prends sa suite pour m'engouffrer dehors, la dépasser, aviser une foulée de regards curieux et méfiants à tout c'beau monde.

J'en reconnais certains. C'sont ces étrangers qui sont v'nus nous sauver. Ils échangent, et j'm'accroche à la conversation en cours de route. Ils viennent nous emmener ? Comme ça, gratos, pour nous protéger ? J'arrête mes pas un peu en retrait de nos quelques "représentants", qui prennent leur rôle au sérieux et négocient déjà avec ces énergumènes débarqués de nulle part. 'Sont putain d'armés. Équipés. Plus dans l'genre exterminateurs que déménageurs bénévoles.

Aux explications du tatoué, j'tousse doucement dans mon poing, les yeux plantés sur les siens "Hmbullshithm..." Heureusement, April n'est pas dupe. Et c'est Finn qui pose la question qui me taraude le plus, et Kendale qui appuie dessus. Si on choisit de rester, alors quoi ? Ils plient bagages, rangent leurs flingues et se tirent à la rescousse d'autres âmes damnées ? Et si une escorte résoudrait les problèmes soulevés une semaine plus tôt concernant un potentiel déménagement, j'déteste le fait qu'ils arrivent comme des fleurs pour se mêler d'nos histoires.

Spoiler:

Spoiler:

Le sang de Ian se glaça alors qu’il parlait d’enterrer des gosses. Pour le coup, l’urgentiste qui était quelqu’un de calme et posait avait aussi bien pris cette remarque que si on lui avait mis un coup de poing au visage. Pourtant, il s’était déjà pris une porte dans la tête par un des hommes qui l’avait rejoint et ça n’avait pas spécialement entaché les relations, mais là c’était beaucoup trop. Ces hommes, ils ne les connaissaient pas, comment pouvait-il juger de leurs vies comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Ian avait bien remarqué la tension parmi les siens et pour le coup, il la partager.

- C’est vrai on a eu des pertes, mais ne nous faites pas croire que vous n’en aviez pas eu non plus. Ne jouez pas avec la carte des bons protecteurs. Des morts, il y en aura toujours, c’est l’histoire de la vie. La naissance, la vie, la mort ne me faites pas croire que vous pouvez éradiquer cette dernière de l’équation. Les malades, ils seront toujours et on ne peut malheureusement pas les guérir alors des morts, il y en aura toujours. Nous vivons tous avec une épée de Damoclès sur la tête.

Il croisa le regard des autres, il savait que ce n’était pas une situation facile pour qui que ce soit et qu’il devait prendre sur lui, rester calme. Il entendait l’autre précisé qu’il n’avait pas toute la journée et pour le coup, il se demandait bien quel genre d’homme cela pourrait être. Il s’imaginait qu’on prenait une décision d’un claquement de doigts ? Ian savait très bien ce qu’un choix représentait étant donné qu’il avait passé le plus clair de son temps à hésiter entre bleu ou rouge ou bien droite ou gauche. Il n’arrivait pas à faire des choix simples alors celui-ci, il ne valait mieux pas en parler.

- Nous ne demandons pas la journée, mais pourquoi pas une heure pour avoir le temps de se concerter tous ensemble.

S’ils pouvaient avoir un moment où discuter de la possibilité se serait sans doute la meilleure des choses à faire. Mais une fois de plus, ce n’était pas lui qui décidait.

Spoiler:

Ça aurait dû être une belle journée mais finalement l'arrivée des camions ne présage rien de bon. Je suis près de Rosa qui me rapporte ce qu'elle pense avoir entendu. Je fronce les sourcils m'avance légèrement pour pouvoir distinguer les silhouettes qui sont devant nous. Je reconnais aussitôt le tatoué qui a abattu le rôdeur qui avait voulu me bouffer. Mon cœur se retourne dans ma poitrine, ça ne sent pas bon du tout.

J'essaie de tendre l'oreille, je n'entends que des bribes de discussions. Je pourrai rejoindre le groupe du lycée qui s'est formé devant nos "sauveurs" mais je me dis que si on doit se mettre à courir je serai un boulet pour tout le monde. Ma cheville risquerait de céder une nouvelle fois. Autant ne pas bouger pour l'instant.

J'sais pas vraiment quoi ressentir, si je dois laisser la peur envahir chaque parcelle de mon corps. L'attaque de la horde est encore trop fraîche dans tous les esprits, qu'on nous laisse tranquille putain. Et j'entends finalement les dernières paroles du mec qui semble être leur chef "on n'a pas toute la journée." Je tourne la tête vers Rosaleen, la voilà la peur. Je le sens mal... Je me rapproche un peu plus de la jeune femme et de l'enfant, pose une main sur le bras de la jeune femme comme pour lui montrer qu'on peut compter l'une sur l'autre.

Spoiler: