Arizona sentait son palpitant redéfinir un rythme plus ou moins normal dans sa cage thoracique depuis le moment où ce signal radio avait grésillé dans son talkie-walkie. Le message était claire, ils voulaient récupérer la russe et même si elle était tiraillée par la curiosité, elle refusa à quiconque d'y répondre. Ils allaient tout simplement se rendre en nombre sur le point de rendez-vous, pour voir de quoi il en retourne. N'ayant aucunement raison de survivre, elle n'attendait pas son tour pour le vaccin alors elle s'était portée volontaire et de voir ce qu'il en retournait. C'était bien d'avoir la volonté mais il fallait d'abord avoir la prétention de vouloir réussir. Très vite, le cerveau tactique de la militaire s'était mise en route. La borgne avait été lancée à leur poursuite, elle voulait cerner Fort Ward. Son groupe devait donc se douter de plusieurs choses : 1. qu'elle s'était faite prendre par surprise, par des rôdeurs en surnombre. Il était certain qu'elle pouvait se débrouiller seul mais le surnombre et la surprise, ça générait plus de stresse. Ou D. qu'elle s'était tout simplement faites prendre la main dans le sac. 
 « Restez sur vos positions ! »L'apparition de l'hélicoptère avait laissé Arizona sans voix mais la mission en tête, elle resta concentrer sur leur mission principale. Encore plus lorsque l'engin se crasha beaucoup trop loin pour avoir un visu sur l'état de l'épave. Aussi, le vacarme avait assurément réveillée des putrides alors sur un canal différent de l'émission du message radio, elle ordonna à son équipe : « Ça ne change rien ! Restez concentrer ! Couvrez les issues et entrées du parc. Restez vigilent, ces abrutis ont probablement réveillé l'Enfer ! »  A l'aide de ses jumelles, sentant la lourdeur de ses armes armées accompagnées de ses recharges et la pointe de couteau contre son treillis, elle sillonnait son terrain  tout en surveillant les postes de surveillance supplémentaire. Avec une vue panoramique sur le parc et sur le stade, elle s'était installée sur le toit du Velocity Dance Center.

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- Bitch, please ! S’était exclamée Victoria en voyant la silhouette de l’hélicoptère dégringoler dans le ciel.

Entre ça, le message de Markus et le vaccin, cet été était un putain de beau bordel ; et c’était sans compter d’autres événements qui la touchaient plus personnellement. C’était la première fois qu’elle se retrouvait véritablement hors de Fort Ward depuis son arrivée sur une civière. Il avait fallu huit mois d’une pénible convalescence, à base de repos, de rééducation et de leçon de boxe avec William. Pourquoi inaugurer son retour dans le monde sauvage ici ? Sans doute parce qu’elle avait des comptes à régler avec les potes de Roza.

La pigiste était donc partie avec la troupe guidée par Dakota elle-même, gilet pare-balle par-dessus son débardeur, piolet à la ceinture et beretta à la cuisse. Pour respecter la rigueur quasi-militaire du groupe, elle avait même daigné nouer ses longs cheveux corbeaux en chignon flou pour se protéger se crâne sous un casque. Ils n’avaient eu aucun souci pendant les journées d’observation et ENFIN, ils se rendaient sur place.

Suivant les ordres de la cheftaine, la trentenaire se rendit – non sans rester sur le qui-vive – au niveau de l’accès nord du parc. Elle était en binôme avec John – il était grave marrant ce mec après 48 heures en sa compagnie. Bref, elle cherchait des traces de présence, passée ou à venir.

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Quelle drôle d’idée d’envoyer un pasteur là bas. Mais après tout, ça le faisait sortir. Et les autres arrêteraient de le prendre pour un mec inutile. Enfin il faisait de son mieux.

Tout le monde avait entendu parler du message radio. Ça avait fait parler. Au même moment que l’arrivée du vaccin, y’avait de l’animation ces derniers jours, c’était certain.
Alors il s’était retrouvé là, en plein Seattle, à guetter. Y’avait un tirage au sort à Brainridge en attendant. Il espérait au moins que les scientifiques allaient prendre tout le monde en compte, même les absents. Il serait pas contre se faire immuniser contre les monstres de dehors. Ça serait sympa.

Mais en attendant, ils étaient là. Et il se passait pas grand chose. Sauf… Sauf d’un coup.
Un vrombissement s’amplifiait de plus en plus, jusqu’à passer juste au dessus de leurs têtes. Un bel hélicoptère. Mais en très mauvais état. Il avait laissé une longue traînée noire derrière lui, se dirigeant très vite vers le sol.

Ils se regardèrent tous, sans trop comprendre. C’était qui c’est mecs volants ? Enfin volant…
Des militaires ? Des amis ? Des ennemis ?

Arizona donna l’ordre de rester sur place. C’est vrai qu’attendre un glandu, c’était plus important. Mais bon, c’était pas un pasteur qui allait tout changer. Il était avec Clarke, une scientifique du camp. Il ne savait pas trop si il la protégeait ou si les vrais militaires derrière lui faisaient tout le travail. Mais au moins, il n’était pas seul.

Résumé:

John lui balança son talkie-walkie pour pouvoir décrocher sa gourde de son sac et s’accorder une rasade. La pigiste réceptionna l’appareil d’une main – aaah l’habileté qui revenait – et pressa le bouton qui ouvrait la communication pour dire aux autres, dispersés dans le parc :

- R.A.S ici.

Ses yeux olive se posèrent sur la silhouette décharnée d’un rôdeur, dans la rue à l’extérieur du périmètre en friche. Il ne l’avait pas vue, sans doute se dirigeait-il à l’aveugle vers l’origine lointaine du bruit. En tout cas, il n’y avait pas âme qui vive en approche de ce côté.

- J’parie qu’le gars est en train d’nous observer d’quelques part. C’pour ça qu’il a choisi un p’tain d’parc dégagé, supposa la trentenaire sans savoir que Clayton interrogeait leur cheffe de son côté, c'est c’que j’ferai aussi, marmonna-t-elle en conclusion.

La question était : si jamais ce Markus était réellement planqué dans un coin à les surveiller, comment l’attirer ? S’il était seul, il devait faire sans son froc. S’il ne l’était pas, alors il peaufinait son approche. Dans les deux cas, ils avaient intérêt à bien jouer leur coup…

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