Après l'isolation des fenêtres et des entrées, Olivia était partie sur un autre point pour aider sa communauté. Ca faisait déjà plusieurs heures qu'ils travaillaient tous avec acharnement pour parvenir à colmater toutes les brèches de leur abri. Ayant passé quelques temps aux côtés de Ludwig, la brune était retournée avec les autres, Romy notamment à qui elle adressa un soupir :

Au moyen-âge en Europe, ils balançaient de la graisse bouillante lorsque les adversaires étaient à leurs portes, fit-elle avant d'adresser un regard à sa complice. ça n'était peut-être pas la plus innovante des idées, mais placer un piège sur les hauteurs, près des fenêtres peut-être, au cas où ils parviendraient jusque là pour les repousser, c'était à envisager non ?

De toute façon, sa réflexion fut interrompue par la venue de deux personnes. Leur véhicule se gara près de la Marina. Elle ne les connaissait pas, mais elle laissait aux leaders l'occasion d'aller leur demander des comptes sur leur présence ici.

Spoiler:

Les heures s'écoulaient, et toujours pas de Scarecrows. C'était en soit une bonne nouvelle et pourtant, c'était comme si la pression continuait de monter. Doucement, l'angoisse grimpait un échelon, puis un autre. Romy allait exploser. Alors qu'elle travaillait, cela lui occupait l'esprit et l'apaisait un peu. Même si son regard partait toujours immanquablement vers la mer. Et s'ils choisissaient de fuir, par là-bas, se laisser dériver au gré des courants, tout simplement ?

Car encore plus que la plupart de ses compagnons, la jeune femme savait qu'en cas d'attaque, elle serait parfaitement impuissante. Elle était incapable de tenir une arme et si elle portait toujours un couteau, elle n'avait jamais planté personne avec. Ni vivant ni mort. Elle regretta un instant de ne pas s'être laissée davantage former par Serena, comme l'avait fait Ludwig, Fred ou encore Leila. Avait-elle vraiment cru qu'elle pourrait rester en dehors de ça ? Elle pinça les lèvres, alors qu'elle travaillait de nouveau maintenant avec Olivia.

Elle commençait à hausser les épaules, analysant sa remarque quand ils perçurent effectivement le bruit d'un moteur. Son sang se glaça et malgré son teint mât, elle blêmit réellement. Elle échangea un regard avec sa copine, avant de se bouger immédiatement pour voir ce qu'il se passait. Déjà deux personnes sortaient de la voiture. Romy ne les connaissait pas non plus, elle avait quitté le No Man's Land depuis trop longtemps déjà.

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Leurs fortifications de fortune ne la tranquillisaient pas. Au mieux, s’activer lui permettait de repousser les voix qui grondaient dans son crâne. Ils avaient rassemblé d’autres plaques de tôles, d’autres planches de bois, dont la moitié seraient sans doute inutile. De retour dans le bâtiment pour inventorier leurs armes, Selene bondit lorsqu’un moteur se fit entendre. Ni une ni deux, elle attrapa son M4, ôta la sécurité et se pointa à l’extérieur pour voir deux personnes. Un homme et une femme. Inconnus.

- Pas un pas de plus.

Elle les avait dans l’œil de son viseur et aurait le temps de les tuer avant qu’ils n’attrapent une arme. Certes, ils n’avaient pas l’air hostiles mais comme la musicienne l’avait dit à Salem il y a des mois : rien n’empêchait les Scarecrows d’enlever leurs masques pour se faire passer pour de bons samaritains avant de les entuber. Et en voyant leur abri renforcé, n’était-ce pas la meilleure stratégie que de les attirer à l’extérieur ? Prudence était mère de sûreté.

- Mettez vos mains en évidence et bougez pas, ordonna-t-elle à nouveau avant d’appeler : Raina. Tu les connais ?

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Résumé:

Le trajet s’était fait en silence, tandis que Lucia et Valérian, chacun arborant une expression lugubre, surveillaient avec une attention particulière le rétroviseur et les environs de la voiture. À l’exception d’une poignée de rôdeurs, ils n’avaient pas croisé âme qui vive : aucun bruit de moteur, aucun sifflement de balle ne vint en effet perturber le trajet de la voiture. Pour autant, une certaine tension était palpable dans l’habitacle de celle-ci, et ni Lucia, ni Valérian ne baissèrent leur garde jusqu’à l’arrivée à la Marina. Chacun était en effet à l’affût du moindre mouvement, du moins bruit suspect. Si les salauds masqués ne se révélèrent pas à eux, le spectre de leur menace ne quitta cependant pas leur esprit. Valérian, qui soupçonnait les Scarecrows de connaître la localisation de la Marina, craignait d’y arriver trop tard et de se jeter malgré eux dans les bras de leurs adversaires. Il mettait, par conséquent, tout en oeuvre pour devancer la progression de cet ennemi invisible et ne lésina pas sur l’accélérateur.

Après deux bonnes heures à serpenter au coeur d’un paysage désolé, prenant régulièrement des détours par acquis de conscience, la silhouette de la Marina apparut enfin à l’horizon. Si celle-ci ne paraissait pas avoir subit d’assaut, ses murs avaient cependant été généreusement renforcés et de véritables barricades se dressaient désormais autour de l’avant-poste : « Ils n’ont pas perdu de temps. » constata alors Valérian, tout en coupant le contact. Le grec se tourna alors vers Lucia, les sourcils froncés : « Pas de geste brusque. Regarde : ils nous surveillent déjà à travers la lunette de leurs armes. On sort tranquillement, les mains en l’air et on les laisse aboyer en premier. » En espérant qu’un doigt ne presse pas, par inadvertance, une gâchette avant qu’ils aient eu le temps d’ouvrir la bouche.  

À peine sortis du véhicule, l’avertissement tomba comme un couperet : les yeux de Valérian, qui balayaient vivement les profils dressés sur la barricade de l’avant-poste, cherchèrent aussitôt l’origine de celle-ci. Une femme brune, à l’expression froide et peu engageante, les dévisageaient au milieu des curieux. À en juger l’autorité qui émanait d'elle, il s’agissait très probablement de la responsable, ici : « On ne bouge pas. » répondit alors le grec, en feignant une décontraction qu’il était, en vérité, loin de ressentir. Aux aguets, il plissa les yeux tandis qu’une femme blonde, dont le visage lui était vaguement familier, s’adressait à mi-voix à sa supérieure.  

Cette-dernière appela alors, d’une voix forte, Raina. Ce qui ne manqua pas de faire brièvement sourire Valérian, qui adressa un clin d’oeil désinvolte à l’amazone lorsque celle-ci se présenta à son tour à la barricade.

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