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Résumé:

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Si ça a failli tourner au drame avant même qu’on puisse entrer, on arrive à s’en tirer sans dommage vu la réactivité de chacun et la violence de certains… certaines. Bref. Vu le nombre de cadavres à nos pieds au final, on a largement de quoi faire du coup c’est le bon côté. Il en faut bien un…

Recouverte de sang et trucs dégueu, j’inspire, pas trop profondément pour le coup, et je regarde autour de moi. C’est faisable. Ça va marcher. Juste un genre de course de fond… e milieu hostile. Ouais voilà. Contourner les obstacles, tenir la distance, éviter de se faire chopper. Easy.

En silence, lentement, la batte baissée, tout comme le regard la plupart du temps parce qu’ils sont vraiment… décomposés ouais. Et je suis hyper fière de moi d’arriver à traverser cette foule de morts sans vomir, sans même sursauter ou avoir un mouvement de replis y a pas à dire. Mon coeur semble vouloir s’échapper de ma poitrine, mais pour le reste, je gère. Totalement. Tout va bien.


Je lance un regard à Tom avant d’entrer, sans pouvoir ajouter quoique ce soit. Fais attention. S’il te plaît. Mais ça ira, pas vrai ? Il est avec Cora, Lisandro et Duncan, ils savent ce qu’ils font. Mais ça craint. Partir à la recherche de Nolan et me retrouver séparer de Tom, ça craint. J’en ai plus aucun des deux. Mais on va retrouver les autres, rejoindre le groupe de Tom et tout le monde ira bien.


Et si j’étais déjà pas à l’aise dehors, ça ne s’arrange pas à l’intérieur. Parce que merde, ils sont sacrément nombreux ici aussi… Et ici, c’est fermé. Les grattements et les râles emplissent l’atmosphère, la rendant presque aussi irrespirable et lourde que l’odeur de décomposition qui a envahi tout le bâtiment. Serrant fermement mon arme, je tourne la tête lentement, m’assurant que les deux mecs et Farah sont toujours à mes côtés, parce que ouais, on ne sait jamais… Je tente de regarder dans les pièces que l’on dépasse, espérant y apercevoir le groupe en train de se cacher, sans les voir évidemment, ce serait trop facile. Mais on avance.

En silence, en prenant garde où on met les pieds, en évitant de leur rentrer dedans, de faire des gestes brusques, de respirer trop fort, de laisser échapper des plaintes, de…

Respire. Ça va aller. Respire.

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L'odeur des tripes de rôdeurs lui donnait la nausée. Il ne sut trop comment se soulager de ça, et décida de ne surtout pas se mettre à râler. D'autres s'en sortaient moins bien que lui actuellement. Avisant ses compagnons de survie d'un regard, il ferma la marche du groupe par sécurité. Sa batte dans la main, il restait d'une vigilance extrême concernant tout ça. Il n'eut qu'un bref regard en arrière, soucieux pour tous ces gens, soucieux parce qu'évidemment il ne savait pas s'il les révérait. Ca faisait toujours quelque chose, la peur mêlée à l'inquiétude. Mais Connor chassa tout ça : il ne pouvait pas partir pessimiste. Il ne pouvait pas croire que ça ne pourrait que mal tourner.

Il restait encore beaucoup de morts, beaucoup trop pour que ça soit anodin. Plus grand que la masse, l'homme eut l'occasion d'aviser les alentours, même dans les longs couloirs de l'établissement. Ils progressaient lentement à l'intérieur, aux aguets constants, en essayant de se fondre dans la masse, en essayant de voir où ils pourraient être. Des salles s'étalant partout autour d'eux, fermées pour la plupart. Ils purent passer à côté de celles ouvertes - les leurs ne pouvaient pas s'y être réfugiés avec ce qu'ils risquaient...

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Juste un mauvais moment à passer... Je me répète ça en boucle alors qu'on avance péniblement dans la marée autrefois humaine et aujourd'hui monstrueuse, enduits de sang et de viscères... Mieux vaut ne pas y penser. Et ne pas trop respirer par le nez non plus. Juste songer au sauvetage. Rien que ça. Qu'importent les moyens. Mais mes espoirs de retrouver le groupe vivant s'amenuise au fur et à mesure que nous avançons... Trop de morts vivants qui se promènent dans les couloirs. Sont-ils là depuis le début ou ont-ils été attirés ici par le vacarme ? J'ose espérer que c'est la seconde solution. Quoique, s'ils étaient là depuis le début, le groupe aurait pu se montrer encore plus prudent et ne pas trop s'enfoncer dans la structure...

Je me fige en entendant un bruit de verre brisé. Cora ouvre la marche et les regards morts se tournent vers nous. Mon coeur s'emballe alors que l'adrénaline monte en flèche. L'instinct me hurle de prendre mes jambes à mon cou... Si seulement. Le temps semble suspendre sa course... Et soudain, il s'accélère alors qu'ils fondent sur nous. Mon regard balaie les lieux et j'avise une porte, qui s'ouvre, par chance. Manquerait plus que ce soit fermé... Lisandro et Cora se débattent avant de s'engouffrer vers le salut. Nous refermons la porte vivement, de toutes nos forces, alors que le médecin se débat avec un des morts.

Mon coeur bat la chamade... Et devient de plomb quand je réalise qu'il a été mordu. Le sang quitte mon visage, alors que je sais déjà qu'l va falloir agir vite. Et sans paniquer. Cora prend déjà les devants. Elle est... admirable. Je hoche la tête et récupère le sac du chilien, fouillant dedans afin de trouver le nécessaire pour pratiquer cette opération sauvage. Ne pas trop réfléchir. Faire comme si tout allait bien se passer. Du désinfectant, des bandages, il faudra comprimer la plaie une fois l'amputation effectuée. Des antalgiques. Il en faut. La douleur va être... Atroce. Rien que le fait de lui filer un truc à mordre indique combien ça va être pénible. "Entendu." J'essaie de me couper de la situation pour ne garder que l'essentiel : un blessé, des soins à prodiguer en urgence. j'essaie d'oublier la quasi absence d'aseptie, d'anesthésie, le fait qu'il n'y aura aucun soin rapide juste après la manœuvre. Pas d'héliportage vers un hôpital super outillé... Non, on n'y pense pas. Je retrouve les gestes d'antan, même si je ne sais pas comment est rangé l'intérieur du sac, rendant les choses un peu plus longues.

"Donne ton arme, que je désinfecte." Sommairement. Il en va de même pour le bras, alors que Cora serre le garrot. Tout est prêt pour agir vite une fois le membre tranché. Et je me dis que si Lisandro doutait de mes compétences, là, il va falloir qu'il s'en remette à elles. Est-ce que ça peut le rassurer dans un moment pareil ? Cela m'étonnerait. Je trouve de la morphine. Lisandro termine l'alcool. Il a bien raison. Je prépare la seringue. Je sais combien c'est une denrée précieuse, mais là... C'est nécessaire. Lisandro donne quelques conseils et directives, autant qu'il peut au vu de son état. Je lui injecte le produit. Cela n'aura pas le temps de faire effet avant d'amputer, mais plus tôt ça agira, mieux ce sera... "Prêt." J'attends que Duncan frappe. Le sang gicle et déjà je comprime de toutes mes forces. "Cora, prend le relai." Il faut faire le bandage. Faites que cela n'ai pas servi à rien. Et j'évite de regarder le bras détaché du corps qui git au sol. Impossible de cautériser ou de recoudre ici. Je n'ai pas cette habileté là et surtout pas concernant un bras entier. Il faudra retirer le garrot dés que possible, au risque que tout se nécrose, mais la plaie saigne bien trop pour se le permettre tout de suite.

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