Tout le monde se met à l’ouvrage et ça a l’air de fonctionner. Confirmée dans sa tâche par Andrea et Tomas, l’adolescente pointe sa torche dans leur direction pour que les premiers déménageurs voient ce qu’ils font. Comme le signale Rafael, c’est plus difficile qu’il n’y parait car il ne faut pas seulement désassembler la barricade, il faut aussi faire attention à ne pas tout se prendre sur le nez. Quant à la tante de Ruben, elle émet une suggestion plus que pertinente.

- Oh, attends !

Isalín vient de voir que la commode que vient de dégager Tomeo provoque justement, un peu à retardement, la chute d’une chaise encastrée dans une autre chaise, elle-même enchevêtrée avec au porte-manteau. Elle la réceptionne donc et parvient à la déposer au sol, sans souci ! Encore quelques efforts, et ils devraient avoir faire un passage assez grand !

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Tout le monde fit des efforts pour déblayer le passage, pas un seul ne ménagea sa peine, dans la mesure de ses moyens. Andrea eu la présence d’esprit d’ordonner le placement des meubles de façon à ce que nous ne soyons pas gêné par eux si on devait se replier en urgence.

J’ai continué à faire ma part, saisissant les morceaux de meubles et les rejetant en arrière. Plus j’y pensais, plus c’était bon signe pour nous, ça ressemblait vraiment à une barricade anti-zombie. Jamais aucun homme creux n’aurait pu passer par là et il fallait les efforts de six personnes pour en venir à bout. « C’est rassurant de se dire que ce n’est pas un éboulement, que c’est certainement une simple barricade ! » Une porte ouverte que j’ai enfoncé pour simplement donner du courage à mes camarades.

A un moment, j’ai réussit à tirer assez fort sur un bureau pour le faire tomber, il s’est disloqué dans un gros bruit sourd… On y était presque, on y était presque.

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Encore un meuble de dégagé. Andrea poussa un soupir satisfait, avant d'aviser qu'il semblait y avoir suffisamment de jeu désormais pour se frayer quasiment un passage ! Un dernier effort et ça serait parfait !

On y est presque, fit-elle aux autres en se penchant, tirant doucement sur une énième chaise qu'elle vint empiler sur deux autres plus loin : Après ça, c'est silence radio pour tout le monde, on sait pas c'qui nous attend de l'autre côté, avertit-elle les autres.

Par sécurité, elle ne tenait pas à avoir des morts sur le cul en plus du reste. D'autant que ce qu'avait fait les leurs lui donnait déjà des ulcères.

Soyez sur vos gardes, la horde de Tacoma a pas totalement été évacué l'année dernière, et certains morts se sont terrés dans des bâtiments ou des tunnels, avertit-elle. Une sale histoire qui avait coûté à certain des leurs très chère. Elle passait pour retenter l'expérience.

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Si Rafaël n’en disait rien, il était franchement mal à l’aise, plus le temps passait. La lumière qui éclairait peu, l’impossibilité de savoir où – et quand – ils allaient pouvoir sortir (s’ils le pouvaient !), tout ça lui donnait l’impression, petit à petit, qu’il allait suffoquer. Il n’était pas enclin à rester longtemps dans des espaces clos – pas avant l’apocalypse, et bien moins encore depuis. Alors se savoir ainsi piégé, sans aucune issue apparente… Non, ça ne lui faisait pas de bien. Et, s’il n’avait pas peur du noir, pas vraiment, il ne l’appréciait guère dans un lieu clos, restreint, ou n’importe quelle menace pouvait leur sauter dessus et les anéantir en moins de temps qu’il ne leur en faudrait pour crier ou appeler leurs mères. Ce qu’il ne pouvait de toute façon plus faire.

Secouant la tête, s’efforçant de recouvrer ses esprits et de s’obliger à croire qu’ils allaient s’en sortir – parce qu’ils ne pouvaient pas mourir, leur heure n’était pas venue, c’était sûr – il emprunta une torche en demandant à Isa et Isaac s’il pouvait leur prendre temporairement. Sans plus attendre, il prit celle qu’on lui tendit, observant les alentours et récupérant avec soulagement son butin : plusieurs morceaux de tissus, ainsi que des morceaux de bois et diverses tiges de métal. Même s’il s’était d’abord figé en les voyant… Personne ne pourrait dire qui les avait abandonnées là, ou le sort qu’avait subi ceux à qui tout ça appartenait… C’était peut-être un hasard, et Rafaël souhaitait que ce soit le cas, mais il peinait à y croire.

S’efforçant de sourire, il montra le tout au reste du groupe. « On va pouvoir faire des torches artisanales et garder celles qu’on a. Ou, au moins, en avoir en plus. On y verra mieux, et on ne risquera pas de se faire attaquer à notre insu. » Il les tendit à Tomas. « Tu peux les allumer? »

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Marcher, se perdre, faire demi-tour, continuer, tout droit, à gauche, à droite. Pause. Andrea avait l'impression de ne pas avancer. De tourner en rond. Elle avait faim, elle avait froid, elle avait soif. Son pull avait fini sur ses épaules au final. Et puis, les lampes s'étaient faites plus faibles, et il fallait se rendre à l'évidence... Ils étaient perdus, et ça n'allait pas du tout en s'arrangeant. Un soupir lui échappa, elle profita du fait que Rafaël trouve de quoi faire des torches pour s'accroupir un instant. Elle sentait ses muscles la tirer, la tête lui tourner parfois.

Elle ferma les yeux un temps, avant de saisir l'écoulement de l'eau. Elle les rouvrit.

De l'eau, indiqua-t-elle. Elle se redressa, et discerna dans le béton une gouttière de laquelle s'écoulait un fin filet d'eau. Elle l'effleura de ses doigts, la porta à ses lèvres. Pas de goût trop bizarre. Elle semble potable... Elle se tourna vers les autres, dans un murmure : On va tenter de remplir nos bouteilles, ce qu'on peut en tout cas, et accordons-nous une pause...

Ils ne pouvaient rien faire de mieux.

Je ne sais pas si elle sera très propre mais... C'est toujours mieux que rien, de toute façon, ils ne tiendront pas cent ans sans ça. On peut tenter de la filtrer avec du tissus, elle était prête à sacrifier son pull s'il n'y avait que ça...

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