A ses gestes, la musicienne devina qu’elle avait touché une corde sensible chez son interlocutrice. En la voyant se pencher, comme pour écouter une confidence, elle lui répondit aussi à voix basse :

- Ce sont de bonnes personnes… ils sont comme moi : ils pensaient tous aider…, elle se pinça les lèvres, craignant de n’en faire trop, mais elle s’en voudrait de ne pas avoir essayer, si tu as la possibilité de faire quelque chose pour eux…, Selene ne savait pas comment finir cette phrase, alors elle changea d’angle : j’accepte que tu me laisses ici, ton boss fera ce qu’il veut de moi… si c’est ce qu’il faut pour que tu arrives à faire épargner les autres…

C’était peut-être trop lui demander. C’était probablement trop lui demander. Car elle avait vu que la rouquine était complètement écrasée par l’autorité du balafré et s’ils venaient de New Eden, il devait y avoir du renfort bien rôdé derrière. Mais c’était son caractère : la pianiste avait toujours eu cette tendance à vouloir prendre sur ses épaules toutes les épreuves du monde, pour que ses proches soient en sécurité…

- Comment tu t’appelles ? Demanda-t-elle soudainement ; et comme les étrangers étaient toujours plus humains avec un prénom, elle lui souffla : moi, c’est Selene.

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Elle avait reculé vivement, faisant volte face vers les pas dirigés vers sa cellule. Oliver, et son mouvement sec de la tête lui faisant signe de la suivre. Se murant dans le silence, se contentant de relever la tête pour affronter son regard alors qu'elle avançait dans sa direction. Bien incapable de pouvoir faire autre chose dans l'immédiat, concentrée sur le bruit de leurs pas alors qu'il la dirigeait désormais dans une autre pièce. Son regard croisant instantanément celui de Selena, alitée et menottée alors qu'il la faisait s'asseoir sèchement sur une chaise pour la menotter de nouveau.

Attendant qu'il ne sorte enfin de la pièce pour enfin sortir de son mutisme. Migina.
ce fût presque un soulagement de prononcer son prénom, de capter son regard alors qu'elle tirait à nouveau sur ses liens, sans succès. Ils t'ont fait du mal ? Parce qu'à la voir sanglée de la sorte... Cela pouvait être tout et son contraire.

Réussissant à lui offrir un sourire d'encouragement, rassurée de la voir toujours en vie après le choc qu'elle avait reçu. Tentée l'espace d'un instant de rajouter quelque chose, mais méfiante qu'Oliver ne puisse écouter aux portes. Espérer entendre quelque chose qu'il ne devrait pas. Gardant pour plus tard ce qu'elle souhaitait dire, observant les alentours de la pièce.

Tu t'es réveillée ici ?

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Betsy. Elle allait voir ce qu’elle pouvait faire. La musicienne aurait aimé plus, mais c’était déjà mieux que rien. C’était même mieux que ce qu’elle pouvait espérer. Combien de temps attendit-elle ? Impossible de le dire. Le plus dur, c’était de ne même pas savoir ce qu’elle attendait. Le retour de la rouquine ? Le retour du balafré ? Entendre des cris quelques part ?

Selene sursauta quand s’ouvrit la porte. Justement, son nouveau meilleur ami… accompagné. Son sang ne fit qu’un tour en réalisant qu’il s’agissait de Nima. Poussée par un instinct rageur, la pianiste recommença à essayer de se libérer, en vain. Si elle était froidement honnêtement, elle aurait préféré voir arriver Raina. C’était celle dont elle était le moins proche, celle face à laquelle il aurait été le plus facile de garder la tête claire.

D’abord un « Non », puis un « oui » s’enchainèrent. Elle répondait vite, parce qu’elle était certaine que leur hôte de leur laisserait pas le temps de tailler une bavette – et encore moins d’élaborer un plan. A mi-voix, de sorte à réduire la portée de sa voix, la musicienne résume à toute vitesse :

- C’est New Eden, ils savent pour George, ça veut dire que quelqu’un nous a balancé, la base, pour le contexte, mais il y avait autre chose : il veut te torturer devant moi. Il veut que ce soit moi qui parle. Je vais… je vais essayer d’attirer l’attention sur moi, ok ? Et tu me laisses faire !

George était sa faute. Elle était gérante du troc. Deux raisons pour lesquelles le reste de l’équipe était sous sa responsabilité. Si quelqu’un devait prendre des coups ici, c’était elle…

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Selene avait été brève sur son traitement avant d'enchaîner rapidement sur New Eden. Elle avait bien tenté d'ouvrir la bouche mais déjà la brune enchaînait sur une avalanche d'indication, de sa torture en devenir à cette volonté de tout encaisser de part ses responsabilités en voulant attirer l'attention sur elle.

Selene. Avait elle finalement réussi à reprendre quand la musicienne reprit son souffle, posant un regard sérieux sur elle. Je connais celui qui m'a amené ici. Oliver. au moins cette fois ci avait elle son attention. J'étais avec Raina quand on l'a vue à Georges au moment de son passage à tabac. Rien d'étonnant à ce qu'il veuille rendre la monnaie de sa pièce à celles qui y ont assisté, ou participé.

Elle n'avait donc nul besoin d'attirer l'attention sur elle. Oliver serait la pour prendre du plaisir à se venger, elle le savait d'avance. Que Selene insiste sur son propre chef d'accusation serait inutile. Serrant un bref instant les poings en y pensant, inspirant profondément pour préparer son corps au pire. Lui souriant d'un air fataliste avant de reprendre. Quoi qu'il se passe dans cette pièce - parce qu'il exécutera cette torture, quoi que tu lui dise - Peu importe par quoi je passe. Ne parles pas. Pense a ta famille, et ne laisse rien d'autre te submerger.

Juliet, par exemple. Et si l'envie de lui dire était présent, le risque qu'Oliver ne comprenne qu'elle avait réussi à communiquer avec la blonde était bien trop grand. Et si elle lui lança un regard encourageant, elle doutait fort que Selene ne comprenne ou elle souhaitait en venir. Et il y avait cette phrase qu'elle avait annoncé. Quelqu'un avait vendu la mèche.

Qui aurait pu en parler ?  Elle ne put s'empêcher de penser immédiatement à Marlon mais... Comment? Si il était le coupable idéal à ses yeux, peut-être n'avait-il pas agi seul. Mais de toute manière, elles ne pourraient pas gérer ici, d'office. Secouant la tête en se concentrant sur l'instant présent avant de reprendre à l'attention de la brune. Pense à ce que je t'ai dis. Peu importe ce qu'il se passe.

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