J'ai vraiment rien compris. Mais genre.. Comment réussir à comprendre ce qui nous tombe dessus là, maintenant ? Ça doit être un cauchemar. J'ai aussitôt agrippée le premier bras, celui de Cora ou Duncan, je m'en souviens plus, juste avant de recevoir un coup dans les jambes pour être à genoux. Le visage trempé et les yeux sans le visage, je n'ai même pas écoutée le long monologue de Marlon. Cependant, lorsqu'il s'amusa à tabasser Duncan, je n'ai pas réussi à retenir un cri de frayeur et un sursaut dans sa direction, avant qu'un canon contre ma peau m'oblige à me figer, et.. à regarder.

Lorsqu'on a finalement été rassemblés dans la grande salle, j'ai aussitôt cherché Caleb du regard, et demandée à tout mes compagnons de fortune - discrètement - si quelqu'un l'avait vue. Rien. J'ai donc passée un bon moment au chevet de Duncan, m'assurer qu'il allait bien, me répétant sans cesse que c'était ma faute ; si j'étais pas passée par là lui et Cora n'en serait sûrement pas là.

21 au 22
Deux jours qu'on était tous là, entassés, incapable de rentrer chez nous. Instinctivement, je me suis éloignée de tout le monde pour supporter ma solitude seule, dans mon coin, sans personne, passant mon temps à marmonner que ce n'était pas possible, les mains dans les cheveux. Près de moi, Daryll. Il pouvait essayer de faire le dur à cuir avec son arme, à mes yeux il reste celui qui fera tout pour protéger son prochain. Timidement, toujours un peu le visage humide de pleurer sans cesse l'absence de mon conjoint et l'insécurité de mon enfant à venir, je tire faiblement sur sa veste pour l'interpeller. Tu.. Tu crois que.. Ça va durer encore longtemps ?

Spoiler:

Quel humiliation

Abigail & Haven

Abigail l’avait prédit, elle l’avait dit. Ce sale type se prenait pour un putain de dictateur, la disparation des têtes pensantes n’était pas un coup du sort. Quel journée, quelle semaine, quel mois de merde. On leur avaient dit gentiment de sortir de l’infirmerie, des armes de guerres pointer sur le poitrines. Cette fois pas question de jouer au rugby pour la chasseuse qui dans un état qui aurait pu être pitoyable ravala difficilement sa salive et se fit toute petite. Qu'avait-elle cru en fonçant sur Emma ? Encore une chose insensée, qu'elle regrettait amèrement après coup.

Elle avait été la plus virulente envers ces arrivistes et maintenant qu’ils se trouvaient en qualité d’otage, elle préférait ne rien dire. Surtout que la balle avait souffler son énergie et la blessure l’empêchait de jouer aux plus grosses couilles. Abigail savait que la suture pouvait se briser au moindre mouvement impromptu, ainsi se sachant pas assez forte pour être Rambo. Elle ne dit pas un mot ce qui fut presque un miracle pour la capitaine haddock du Fort.

Elle s’installa dans la salle, contre un mur, avec par coup de chance Cora à sa droite. La chasseuse connaissait la bestiole. L’ancienne fédérale ne se laissera pas faire, elle voulait forcément tenter quelque chose mais Abi n’en avait pas la force. Pour l’instant du moins.

Car elle comptait survivre et même si sa vengeance prendra trente-ans. Elle reviendra pour exécuter Marlon, l’ancienne athlète ne jouait pas sur les promesses et elle se la fit silencieusement. Son flanc la tiraillant, son groupe, sa maison à feu et à sang.

Des idées de vengeances plein la tête devant cette humiliation, elle dû se rendre à l’évidence. Toute seule, son corps meurtri, elle n’en viendrait à rien. Son regard parti donc sur le côté faute de mieux et elle vit Lee à sa gauche. La chasseuse lui tapota doucement l’épaule, dans une espèce de camaraderie qui n’était habituellement la sienne puis murmura presque imperceptiblement :

- C’est le bordel mais chaque chose finit bien, l’oublie pas.

(c) DΛNDELION

HRP:

Spoiler:

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C’est pas possible, c’est un cauchemar. Comment est-ce que ça a pu déraper comme ça ? Mon regard s’attarde sur les uns et les autres, alors que ça va faire deux jours qu’on est coincés ici. Ils attendent quoi exactement ? Qu’on aille baiser les pieds de Marlon ou quoi ? Je soupire, alors que je serre la main de Cass’ avant de me relever. « Je vais faire le tour des blessés. » J’aime pas la laisser, même une seconde, surtout avec la disparition de Tom… et de Farah. J’ai plus qu’elle maintenant. Et plus ça va, moins j’arrive à croire à la survie des autres.

J’attrape le peu de matos qu’on nous a laissé et je fais le tour, changeant le pansement d’Abi puis celui de Scarlett. Avant de m’arrêter au niveau de Duncan. « Fais voir ton œil. » Je l’examine rapidement avant de souffler, dans un murmure. « Quoi que vous décidiez de faire, on est avec vous. » Et je m’occupe du reste de ses blessures avant de me relever, ma bassine pleine de pansements ensanglantés dans les mains.

Pour me planter devant Louise, à qui je tends la bassine. « Me faudrait des nouveaux pansements. Et de l’eau. Et quelques médocs aussi. Je peux vous faire une liste ? » Sans vraiment attendre de réponse de sa part, je reprends, d’une voix douce, la fixant dans les yeux. « Comment tu crois que ça va finir tout ça ? Comment tu crois que ça va se passer après ? Tu crois que Marlon vous laissera faire à votre guise ? Que vous serez pas les prochains sur sa liste si vous ne faites pas exactement ce qu’il veut ? » Je me doute que d’autres doivent m’entendre, mais je reste toujours aussi calme et posé, quand bien même j’ai envie de hurler tout ce qui commence à bouillir à l’intérieur. « Et comment tu peux avoir envie de suivre quelqu’un qui tue des gens juste pour du … pouvoir ? » J’ai un bref regard autour de moi avant de souffler, d’une voix désolée. « Parce que c’est vous qui avez amené la violence à l’intérieur du Fort, quoi qu’il en dise. Jusqu’à ce que vous décidiez de tuer les vôtres, ceux qui vous ont accueilli les bras ouverts, eux... ils avaient tout fait pour que la violence ne passe jamais les portes de cet endroit. » Et ça, je suis pas prêt de l’oublier.

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