Putain, je vais l’encastrer dans un mur cette petite peste. Je sais que ça veut rien dire, mais comment elle peut être autant à l’opposée de Scarlett ?
J’inspire et hoche la tête à la réponse de Nolan, me tournant vers Lily. Qui s’est relevée et prend la parole. Ça a l’air d’aller du coup. Et ses paroles, rajoutées aux miennes et à celles d’Abi, suivies de celles de Nolan et de Cora, semblent fonctionner. La plupart des gardes semblent hésiter et baissent leur arme. Bien. Mes épaules se dénouent un peu et j’arrive à respirer plus calmement, même si je sais que rien n’est joué et qu’il suffirait encore d’une étincelle pour tout faire de nouveau exploser. Une étincelle qui pourrait venir de la peste donc qui invective Emma. Mais Emma semble plus désolée et bouleversée qu’autre chose.
C’est le moment que choisit Louise pour revenir, inquiète et souffrante. Je n’ai pas le temps de lui répondre que c’est au tour de Lily de s’emporter… contre Suzie. Je sais pas si elle se rend compte de ce qu’elle risque mais j’espère que Suzie n’est pas assez idiote pour lui tirer dessus.

« Lisandro a raison. Rien n’est perdu, tout est encore possible. Personne ici présent ne voulait en arriver là, on en est tous conscient. » J’avance vers Louise en secouant la tête. « On voulait juste… faire comprendre qu’on est pas vos ennemis. Qu’on est une communauté. Et Vivian… Je pense qu’elle était terrifiée et elle a perdu le contrôle. La situation a dérapé, personne voulait… Personne ne voulait tout ça. Elle a tiré sur Teresa et sur Abi. Suzie et Emma ont voulu protéger tout le monde, et Emma lui a tiré dessus. Elle s’est enfuit, on sait pas où elle est, elle est blessée et… On ne sait pas comment elle va. Et là, on veut juste soigner nos blessés. » Je déglutis et grimace un sourire. « Assieds-toi, tu as trop forcée. Je suppose que tu n’as pas pris ta pommade ? » Je me tourne vers Suzie et ancre mon regard dans le sien. « Ta sœur prend soin de toi, Daryll te protège, Emma s’inquiétait pour toi. Tu crois pas qu’il serait temps de grandir et de leur rendre la pareille ? Je sais que c’est difficile, mais on a tous besoin de toi Suzie. Tout le monde compte sur toi. » Je désigne Louise. « A l’infirmerie, il y a une pommade pour l’arthrose, elle en a besoin. Je peux y aller, ou un autre garde, ou toi, mais on peut va pas la laisser souffrir alors qu’on peut l’aider et qu’elle a fait ça pour nous tous. Aide-nous. »

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Le parti de l'ordre

Abigail & Haven

- C’est juste que j’aime trop voir ta sale tronche s’occuper de moi, répondit-elle cinglante à la remarque du chilien. Se prendre des balles devenait pratiquement une mauvaise blague. Elle avait une douleur absolue dans le haut du bras, elle avait la sale impression qu’elle ne pourrait plus jamais l’utiliser.

L’athlète se fit sage durant toute la durée de l’opération improviser bien qu’elle grimaçait, elle arrêta de beugler et d’injurier à tout va pour laisser les gens calmes raisonner les autres gardes. Cette connerie était aller bien trop loin. Les petites manigances avaient déchirés un camp tout entier et voulu deux nouvelles cicatrices à l’athlète qui bien qu’écumant de rage pensait vaguement à l’avenir. Après les bombardements, il fallait reconstruire comme à Berlin après la seconde guerre mondiale mais comment faire sans retomber dans les mêmes vices au moindre problème ? Les institutions laxistes sont faibles au moindre soucis, il faut de l’ordre dans ce foutoir. Surtout quand un colosse et des hordes de pillards attendent le moindre signe de faiblesse.

Il se passa quelques instants durant lesquelles les gardes peu endurci se rendirent compte de leur connerie. Ils se détendirent tous et vint alors, le dictateur africain, le responsable du chaos. Qui se faisant botter le cul, ressemblant à un cadavre, vint se mettre aussitôt à geindre. Dès qu’elle le vit, son sang ne fit qu’un tour. Elle aurait pu prendre le pistolet de Suzie et en terminer mais on ne reconstruit pas comme cela. Ainsi elle poussa doucement Lisandro pour venir se lever. Le bras en écharpe, elle vint si lentement devant le conspirateur. Son regard était dur, sa blessure lui faisait toujours un mal de chien mais l’instant était important, capital même pour se laisser aller.

La mâchoire serré, les yeux lançant des flèches. La chasseuse vint le prendre en dessus du menton pour le forcer à la regarder. D'une voix plus autoritaire que jamais auparavant elle ordonna :

- Regarde-moi Marlon, regarde-moi bien. Cesse de geindre comme un gosse, ce qui est fait est fait. Tes excuses n’y changeront rien et je, nous n’oublierons jamais tes actes. Il est temps de ramener l’ordre dans ce camp. Nous ne ferons pas les mêmes erreurs, cette fois elle regarda autour d’elle tout ces survivants fatigué des trahisons et intrigues, pas d’exécution sommaire pas de barbarie. Je propose d’organiser un procès, composé d’un jury et d’avocat pour la défense. Chaque collaborateur et je dis bien chaque conspirateur sera loger à la même enseigne. Même-toi, dit-elle reportant son regard sur Marlon toujours retenu par sa main. Je veux mettre fin à cette folie, j’espère que vous aussi et j'en appele à votre responsabilité,  conclut-elle alors qu’elle vint chercher l’approbation de Duncan du regard.

(c) DΛNDELION

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