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C'était une vérité absolue, il n'y a rien de pire que l'ignorance. Dans l'espoir d'attirer l'attention de Darill pour, peut-être, distraire son attention, il n'a même pas posé un regard sur moi. Top, ça. Encore plus génial lorsque Duncan se comporte à nouveau comme un chien enragé, qui n'a pour effet que d'envenimer la situation qu'on nous avions tous gardé tranquille. Un soupire m'échappe, lassée de toute cette histoire. Dans tout les cas, Marlon a réussi à vouloir ce qu'il veut : le pouvoir. C'était sortie tout seul, et en levant mes yeux sur l'assemblée, je me rend compte avoir pensée un peu trop fort.

Lorsque le silence retombé enfin, et je décide finalement de me lever, très engourdi par le peu d'espace que nous avons. De vulgaires bêtes. Crampes douloureuses au ventre, j'espère que ce n'est que de l'angoisse et je décide de prendre la direction d'une porte gardée pour m'arrêter juste devant, tout en me tenant le ventre. Le visage dur cette fois, je fusille du regard la personne qui m'en empêchera. Quoi, tu vas tirer sur une femme enceinte ?! Hors de question que je reste une minute de plus dans mon coin. Hors de question que je revive une séquestration de plus. Respirer l'air de dehors c'est interdit aussi ?! Ça fait deux jours qu'on est enfermés comme des animaux, j'ai besoin de marcher. Ce qui est amusant dans cette position, c'est de voir nos geôliers être obligés de tourner le dos à mes compagnons pour me surveiller.

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Quel humiliation

Abigail & Haven

Un simple mot, un soupir. La chasseuse n’en attendait pas plus, Lee fut toujours cette personne réservée qui ne prenait que rarement la parole par peur des autres ou bien mal-être. Sa réponse lui suffit et sachant que l’asiatique préférait se perdre dans les méandres de ses pensées. Elle le laissa simplement reprenant sa réflexion.  Marlon et sa bande était divisés, bien que l’irrespect était une constante chez eux.

Il fallait exploiter cela, elle savait. Le pouvoir est grisant mais un groupe sans socle est destiné à s’effondrer. Ils étaient tous guidés par la peur, la haine ou simplement l’appât du gain. Mais qu’en sera-t-il quand Marlon, ce chien, sera aux commandes d’un camps vide ? Vidé de sa substance et des résidents. Ils n’en retirons rien, absolument rien. Ceux aux abonnées s’assureront dans le pire des cas de ne laisser que des cendres.

Ainsi les conspirateurs n’avaient plus de but commun, le coup avait réussit et il était temps de diviser pour mieux régner, en l’occurrence survivre. Aussi sage comme image, notre ancienne athlète observa la scène de ménage entre Emma et Louise. Elle réservait une croisière en enfer pour cette salope qui avait oser menacer Lily, quel déshonneur ! Emma jappait comme une chienne dans la saison des amours, elle criait mais son seul exploit avait été de blesser quelqu’un désarmer. Ils continuèrent d'hurler sur Duncan, ils ne savaient que faire cela de toute manière. La chasseuse roula des yeux voyant bien que la tentative était inutile en plus de les échauffer comme l’habitacle d’une voiture en plein soleil.

La chasseuse cherchait un moyen de s’en sortir, elle ne pouvait faire que cela. Geindre n’était pas dans ses habitudes et se morfondre est une activité pour les faibles. Les conspirateurs n’avaient pour eux que des armes et Lily le prouva bien en faisant son coup de gueule, s’instituant «Drama-Queen» de la semaine. Elle se leva pour aller dehors, l’immunité de la femme enceinte la protégeant des sévisses. Voyant enfin une fenêtre de tir, sans mauvais jeu de mot, la chasseuse se décida à prendre la parole à son tour.

L’ancienne athlète partit alors d’un petit rire, au départ toussotant qui vint s’amplifier peu à peu. Elle riait à gorge déployer, étrange contraste dans cet ambiance moribonde.

- Tu sais ce qui me fait marrer, Darryl ? C’est que tu continues d’être dans le camps de Vivian et ses délires de psychopathes alors qu’elle a littéralement charcuter Scarlett, pas vrai Suzie ? J’me demande qui va faire le boulot à ta place maintenant qu’elle est handicapée à vie. Vous laissez même vos amis en otages, finit-elle en montrant Lee.

(c) DΛNDELION

HRP:

Choc, horreur, révolte, incrédulité, appréhension, attente.

Deux jours d’attente. Je refuse de croire qu’ils auraient pu tuer Joachim, Ruben, Soo ou Farah... Et tous ceux qui manquent. Et les autres groupes... Deux jours. Cette peur rôde au fond de mon esprit, menaçant de me submerger à tout moment. Et je ne sais que trop ce que ça donne dans ce cas-là. Je refuse tout autant de céder à la panique, à leurs menaces, à leur brutalité. Alors la colère me parait une excellente solution. Durant un temps.

Nolan essaie d’apaiser le jeu, Louise à l’air d’hésiter, c’est pas le cas des autres geôliers. Je me lève par réflexe quand l’autre connasse le braque. La tension est montée d’un cran, et les autres, les nôtres, se prêtent le jerrican pour allumer un joli feu. Je suis Daryll des yeux, quand il essaie de se montrer dur en étant gentil avec Lily. Et quand il pète un plomb aux paroles d’Abi. J’aurais pas mieux dit qu’elle.  

« Nous ne vous avons jamais agressé. » Au milieu de tous ces cris et de cet orage, ma voix semble presque trop calme et trop posée. « Aucun d’entre vous. J’ai travaillé avec Scarlett aux champs, j’ai fabriqué une pommade pour les douleurs de Louise… Nolan et Lisandro ont soigné chacun d’entre vous, avec la même bienveillance et la même douceur. Même au milieu de tout ça, ils font de leur mieux pour soigner Scarlett, et si elle ne meurt pas, ce sera grâce à eux. » Je regarde Vivian. « C’était un accident. Parce que vous aviez peur. Je peux le comprendre. Nous, tout ce qu’on voulait, c’était aller chercher nos amis… Même si… Même s’ils ne sont plus là… » Je déglutis en piquant du nez, avant de relever la tête pour fixer Suzie. « Ta sœur, ta seule et unique famille, est blessée, défigurée, et toi, tu dis qu’elle le mérite ? Putain, même venant de toi, ça m’écœure. » Je regarde les autres. « C’est ça que vous voulez ? C’est dans ce genre de groupe que vous voulez vivre ? Chacun pour sa gueule et on s’en fout des autres ? Parce que ça a pas eu l’air de l’émouvoir beaucoup Marlon. Ni l’état de Scarlett, ni celui d’Abi. Le seul moment où il a semblé s’amuser, c’est en cognant Duncan ! C’était méchant, de la violence purement gratuite, juste parce que… il pouvait le faire. Pour montrer qui était le chef ! » Je secoue la tête. « Sauf que c’est pas ça un leader. Un leader vous aide et vous soutient, il vous fait aller plus loin. Il massacre pas un groupe pour s’emparer de quelque chose qu’il n’arrivera même à gérer. »

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