Un échange de regards, un geste de Preston en direction des arbres, et les voilà tous les deux qui s’enfoncent à pas feutrés dans la forêt. Pour l’heure, difficile de dire si c’est une bonne ou une mauvaise idée, mais l’appréhension qui lui tord l’estomac la pousse à suivre l’ancien militaire dans la pénombre, la main toujours vissée à son couteau de chasse. Peut-être que c’est l’adrénaline qui lui fait oublier qu’elle ne sera probablement d’aucune utilité à Preston en cas d’attaque, mais ça ne l’empêche pas de se tenir sur ses gardes. Sur sa gauche, elle peut voir la lumière qui provient du feu de camp, et les silhouettes qui se découpent au loin semblent se tenir tranquille. Pour le moment, tout du moins. Louve aimerait que son intuition soit mauvaise, et que le mystérieux visiteur ne soit qu’un simple survivant isolé, mais plus les secondes s’égrènent, et plus sa peur se renforce. Peut-être que c’est le fait de se retrouver en extérieur qui la rend parano, ou peut-être que c’est ce parfait décor de film d’horreur dans lequel ils évoluent qui lui met les nerfs en pelote.

Preston semble apercevoir un mouvement entre les arbres, et elle le voit se tendre et lui faire signe de s’arrêter avant d’épauler son fusil. La brune s’immobilise immédiatement, et elle se demande si les battements affolés de son cœur ne s’entendent pas à des mètres à la ronde. Elle s’attend à voir quelqu’un surgir des buissons, mais après de longues secondes d’attente, rien ne vient. Son partenaire d’infortune abaisse légèrement son fusil, et si ses épaules semblent se détendre légèrement, Louve n’ose pas pour autant se remettre en mouvement. « Il faut qu’on– » Le reste de sa phrase chuchotée meurt sur ses lèvres lorsqu’elle sent quelque chose de froid se poser contre sa nuque, et ses yeux se ferment lorsqu’elle entend le cliquetis caractéristique d’une arme à feu. Preston réagit et pointe son arme sur le nouveau venu, mais c’est déjà trop tard. « Mains en l’air, tous les deux. Et si tu tentes le moindre truc, j’explose le crâne de ta copine. » Sans un mot, Louve s’exécute et lève doucement les mains au niveau de son visage, et après quelques secondes qui lui paraissent durer des heures, Preston en fait de même.

Spoiler:

Général:

Résumé:

On s'avance avec Wyatt, et je lui fais signe de pas rejoindre les autres, je le sens pas. Quand il me dit la même chose au même moment, je hoche la tête, en effet, on pressent la même chose, c'est pas judicieux de faire n'importe quoi. Et à peine on s'enfonce discrètement dans le sous-bois que je sens ma tension monter d'un cran. Je vois rien, mais je suis discret... Contrairement à mon ami. Merde ! Je parviens à me planquer alors que lui se fait river au sol.

Je vais pour intervenir, mais la déculotté qu'il se prend me refroidie. J'ai le temps d'un coup d'oeil pour constater que ce mec est bien équipé, et que je vais pas faire long feu si je m'y prends tout seul : Merde... Je sais pas quoi faire, putain... Alors, j'ai un coup de nerfs, sur le coup, je me dis que c'est complètement con mais en même temps... On est attaqués ! C'est un piège, le camp est encerclé ! Que je hurle de plus belle pour couvrir le bruit de la forêt...

Et là, j'en profite pour me jeter sur l'autre, en esquivant une attaque, je viens lui bondir dessus avec mon arme prête à frapper dans le vif du sujet. Son équipement est épais, le mien aussi mais encaissera moins bien. C'est pour ça qu'un coup dans les parties semble toujours une idée intelligente, même si on glisse tous les deux dans la boue en écrasant Wyatt au passage, je parviens à lui démettre l'épaule en poussant mon ami : Tu peux te relever ?! Je le maintiens immobile, la tête rivée dans le sol, alors qu'il se débat et étouffe ses cris : Il est pas seul, c'est sûr !

Je suis un peu en retrait de Roman et j’écoute ce qu’ils se disent avec le chasseur. Il y a quand même quelque chose qui me dérange… Nous nous sommes sentis observés dès notre arrivée. Et tous. Ce n’était pas que dans ma tête. Et c’est que le soir qu’un homme s’approche pour dire qu’il avait aperçu du mouvement ?

Je ne comprends pas. Ce qu’il dit est logique, ça a du sens, mais… Pourquoi est-ce que nous nous sentons tous autant à cran ?

Il faut croire que les esprits me répondent, car j’entends les hurlements de Ruben qui nous dit que nous sommes attaqués. Je ne réfléchis pas, je tourne les talons et me mets à courir en direction de la voix de Ru. L’instinct prend le dessus et je file entre les arbres, saute par-dessus les obstacles et je finis par les trouver. Wyatt est au sol, Ruben lui maintient un inconnu au sol. Mon sang ne fait qu’un tour.

J’observe les alentours tout en me rapprochant, dégainant mon Tomahawk. Je ne le sens pas. Mes tripes m’hurlent de fuir, les poils sur ma nuque s'hérissent. Nous sommes en danger. Je le sens au fond de moi.

- Je suis certaine qu’ils sont plus, il faut fuir. Nous n’aurons pas le dessus. Pas sur un terrain que nous ne connaissons pas, pas contre des gens qui nous observent depuis des heures. Vite !

Je ne sais pas ce que Ruben préférera faire. Tuer ou assommer l’inconnu, je vais donc aider Wyatt à se remettre sur pied et ensuite, il faut qu’on parte.

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